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212 DELIMITATION DES ESPECES.
VILLES. AHÉES
D ' O B S .
s E r i . OCT. fiOT. DÉC. JAXV. FÉÏR. MARS m. m JL'IH JUiL. AOUT
En dedans de la
L 1
limile^ 'vers le sud. QUANTITE DK PLUIE EN MILLIMETRES.
La RocheUe (a) . OO 6 9 , 0 7 0 , 0 7 5 . 0 6 8 , 0 5 6 , 0 5 1 , 0 59,0 4 2 . 0 5 1 , 0 ¡41, 0 4 5 , 0 4 2 , 0
Bordeaux (a) 1 8 4 1 , 5 6 4 , 2 7 0 , 5 6 7 . 2 6 6 , 8 5 0 , 0 5 8 . 6 4 6 , 9 5 5 . 2 ! 6 7 , 2 4 7 , 8 43,G
Toulouse (a) 7 6 9 , 1 5 8 , 4 5 6 , 1 4 6 , 5 4 7 , 0 4 1 , 1 5 2 , 5 5 5 . 4 6 5 , 8 ¡ 7 7 , 1 4 1 , 4 5 5 , ^
Marseille {a) 2 0 5 1 , o 8 5 , 2 6 8 , 9 4 4 , 9 5 6 , S 5 1 , 1
6 5 , 1
2 7 , 9 4 4 , 4 4 6 , 2 1 8 , 9 1 0 , 1 2 6 , 1
Palerme (a) 5 1 6 2 , 6 7 7 , 0 6 6 , 0 8 2 , 5 7 8 , 5
7 0 , 0 4 1 , 6 2 7 , 5 1 7 , 8 7 , 0 8 , I I
Au midi de la limite.
Lishoniie (a) G 0 2 , 5 8 6 , 0 8 1 , 8 9 4 , 3 5 9 , 0 5 4 , 0 4 0 , 5 0 5 , 7 4 5 , 0 4,2 7 , 5 9 , 8
G i b r a l t a r {h) 2 5 2 5 , 4 6 5 5 1 2 7 , 0 1 0 1 , 6 1 5 2 , 4 6 5 , 5 5 0 , 8 7 6 , 2 5 8 , 1 1 2 , 7 0 , 0 1 2 , 7
A l g e r { a ) 8 2 9 , 7 : 6 2 , 2 1 4 5 , 2 1 5 9 , 6 : 1 8 7 , 6 1 4 9 , 6 8 0 , 1 8 8 , 2 4 4 , 5 5 , 8 0 , 2 7 , 2
En dedans de la
limite. JOURS DE PLUIE.
La Rûcliclle (a) . . . 1 0 1 2 , 0 1 1 5 , 0 1 4 , 0 1 4 , 0 1 4 , 0 1 1 , 0 1 2 , 0 1 1 . 0 1 2 , 0 1 2 , 0 1 2 , 0 9 , 0
Bordeaux {a) 1 8 1 1 - 0 1 5 , 0 1 4 , 0 1 5 , 0 1 2 , 2 1 5 , 0 1 2 , 0 1 2 , 0 1 2 , 0 1 4 , 0 1 1 , 0 9 , 0
Marseille {a) 1 7 5 . 0 5 , 0 7 , 0 7 , 0 6 , 0 5 , 0 6 , 0 6 , 0 5 , 0 3 , 0 2 , 0 5 . 0
Palerme (n-) 5 2 4 . 4 7 , 0 7 , 7 1 0 , 2 8 , 5 9 , 5 7 , 5 6 , 4 5 , 7 1 , 8 1 , 4 2 , 4
Gênes {a) 1 0 1 5 , 0 M , 0 1 5 , 0 1 1 , 0 1 2 , 0 1 0 , 0 1 1 , 0 1 2 , 0 1 4 , 0 8 , 0 7 , 0 8 , 0
Au jnidi de la limite.
Gibraltar (/;) 5 , 0 7 , 0 9 , 5 9 , 0 1 0 , 5 7 . 5 7 , 0 9 , 0 5 , 0 1 , 5 0 , 0 o , s
Alger {a) 8 4 , 6 4 , 4 7 , 6 9 , 5 7 , 2 6 , 5 6 , 0 4 , 0 1 , 7 0 , 1 1 , 5 2 , P
D'après Bucle et Marseille, deux des localités les plus sèches où vive
l'espèce, il paraît que 27 millimètres dans un mois et cinq jours de pluie
sont des minima nécessaires. Le chiffre de Bude est d'autant plus significatif
que la température au mois de mai y est déjà de 18% ce qui entraîne
une grande evaporation. A Marseille, en mars, la moyenne de température
est de 9° seulement.
Les chiffres de la Hollande montrent aussi que 85 millimètres dans un
mois et dix-huit jours de pluie sont le maximum possible pour l'espèce, du
moins dans le nord-ouest, où la chaleur, même en été, ne favorise pas
l'évaporation.
Elle se trouverait exclue 'du Portugal par cette dernière condition, car
dans la période de septembre à mai, pendant laquelle il y aurait assez
d'humidité et de chaleur, il se trouve trois mois où il tombe plus de 85 millimètres.
Le nombre des jours de pluie n'y est pas connu; mais ce que
l'on sait par des observations, trop courtes, il est vrai, de la quantité de
pluie à Coimbre et à Mafra, montre que le climat du Portugal est réellement
très humide en hiver. On pourra s'étonner de voir 85 millimètres
de pluie produire en Portugal le même effet qu'en Hollande; mais évidemment
l'espèce ne pourrait végéter en Portugal que pendant la saison fraîche,
à cause de la sécheresse de l'été, et pendant cette saison fraîche la température
diffère peu de celle des mois de mai à juillet en Hollande. D'ocfa)
De Gasiiai-ln, Co'r>'ò' cVagric., 11, p. 266, 268 ; éd., p. 290, ck',
(6) Kelaart, Flora Calpensis^ p. 22.
LIMITES ÉQUATORIALES DES ESPÈCES SPONTANÉES. 213
tobre à mai la moyenne de Lisbonne est ; elle est à Zwanenburg, de
mai à août, de 16%7, et d'avril à août, de 15%2.
A Gibraltar, la végétation ne pourrait durer que d'octobre à mai, vu la
sécheresse de l'été; or il tombe en hiver, de novembre à janvier, des
pluies beaucoup trop fortes. Si après les grandes pluies et avant la sécheresse
il restait quatre mois entiers, cela suffirait pour la »végétation de
TAlyssum; mais on peut juger parles chiffres mensuels que les pluies considérables
cessent vers le milieu de février, et que la sécheresse commence
avant le milieu de mai. Il reste donc au plus trois mois de favorables.
Pendant ces trois mois (90 jours), la température moyenne est d'environ
5 (a), et le produit de ces deux chiffres ne donne que 1305%
valeur très insuffisante pour la vie totale de l'espèce. Même en supposant
que la végétation commençât en octobre, mois peu humide, et dont la
température est de 19^^,5, cela ne suffirait pas pour arriver au chiffre
de 2/i50° nécessaire à l'espèce. Ces considérations sur le défaut de chaleur
sont, au surplus, assez secondaires, car il paraît, d'après l'exemple de
l'ouest des îles Britanniques et du Portugal, que la pluie passant un certain
maximum est un obstacle direct et absolu pour l'espèce. Sur la côte
d'Algérie les mêmes obstacles se présentent : sécheresse de l'été, pluies
énormes en hiver, trop peu de temps et de chaleur entre ces deux périodes,
en automne et au printemps. De même en Grèce, où la pluie se concentre
sur l'hiver (6), en Syrie, dans l'Asie Mineure, et je soupçonne jusque vers
Odessa, où le froid du printemps entre la saison humide et la saison sèche
devient aussi un obstacle. Dans ces régions orientales, on manque malheureusement
d'observations hyétométriques.
A Palermo, la quantité et le nombre des jours de pluie suffisent d'octobre
à avril, et ne sont jamais excessifs. Pendant ces sept mois la température
moyenne est de 12 à 13"; le produit des jours par la température passe
donc 2500% et se trouve plus fort que le minimum requis en temps et chaleur
(2/i50''). En Sardaigne et dans le midi de l'Italie, les conditions sont
presque semblables. L'Alyssum s'y trouve plus fréquemment qu'en Sicile.
Voyons si dans les pays secs en été, et où pendant l'hiver le thermomètre
tombe souvent entre 6 et 7% l'espèce trouve encore les conditions qui
sont supposées nécessaires. Marseille peut servir d'exemple. L'Alyssum
calycinum y existe, et l'on comprend que l'humidité y est convenable, selon
notre hypothèse, de septembre ou octobre à mai. Comme le nombre des
jours de pluie est de 5 seulement en septembre, et que ce mois est pré-
(а) Observations de neuf heures du matin pendant cinq ans, dans Kelaart, Flora Calpemis,
p. 24.
(б) Schouw, Climat de l'Italie, I, p. 190.