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1 9 2 DÉLIMITATION DES ESPÈCES.
Une certaine chaleur d'été est nécessaire pour mûrir les graines; mais 2,
3 ou A- (le plus deviennent un obstacle pour la végétation du jeune arbre.'
En résumé, si nous parvenons à expliquer par des causes physiques pour-
(luoi l'Abies pectinata manque au nord-est de l'Europe (le froid, les plaines
inondées au printemps), à la Russie méridionale (la sécheresse, le
l'roid, etc.), aux plaines du sud-ouest de la France et du Languedoc (la
sécheresse et la chaleur en été), nous ne pouvons découvrir aucun motif
d'exclusion dans le climat des îles Britanniques, peut-être même du nordouest
de la France, de la Belgique et de la Norwége méridionale. Sans
doute, l'examen des circonstances physiques de ces pays n'est pas encore
complet; il peut y avoir des causes accessoires, non observées, impossibles
à soumettre aux calculs, et qui seraient dans ce cas déterminantes. Je ne
puis cependant dissimuler une hypothèse, plus vraisemblable peut-être, et
qui se présente assez naturellement à l'esprit. Comme on retrouve des
cônes de sapin dans les tourbes anciennes des îles Orcades et Shetland (a),
comme, en outre, l'Abies pectinata, non seulement mûrit ses graînes, mais
encore se sème et se naturalise ( b ) dans les parties de la Grande-Bretagne où
il a été introduit, l'espèce a probablement été détruite, à une époque
reculée, par une cause commune à tout le nord-ouest de l'Europe, cause
qui aurait cessé d'agir depuis quelques mdliers d'années.
L'exemple de l'autre sapin commun en Europe, l'Abies excelsa, DC (Pinus
Abies, L.), vient à l'appui, car il présente un phénomène géographique
tout semblable.
30 bis. Abies excelsa, DC. ; Pinus Abies, L.
Pesse (fi-.) ; — Rothe Tanne (allem.) ; — Norway spruce (angl.).
J'aurais parlé de cette espèce avec les mêmes détails, si des difficultés de
synonymie et de distinction spéciiique ne venaient compliquer la question,
du moins du côté oriental de l'Europe, où vivent les Picea obovata et Picea
sibirica des auteurs russes, désignés autrefois comme Pinus Abies, L.
Du côté occidental, ces questions botaniques n'existent pas, et nous pouvons
raisonner sans crainte sur l'habitation géographique. Or, le Pinus
Abies, L. soit Abies excelsa, DC., manque aux îles Britanniques, où cependant
on le cultive, où il prospère et donne de bonnes graines (Loudon,
.Irèor., IV, p. 2309). B existe sur le continent, bien plus au nord que
TAbies pectinata; il occupe la péninsule Scandinave, par exemple. D'après
Wahlenberg (FL Lap., p. 256), il avance en Norwége jusqu'à Kunnen
(a) Edniondston, Ann. and Mag. of Nat. Hist., 1841, v. VII, p. 2 9 b
(b) Loudoii, Arboretum, ji. 2332.
LIMFTES POLAIRES DES ESPÈCES SPONTANÉES. J 93
(67" degré lat.). Sa limite dans la Laponie suédoise est à 68"15' de latitude,
d'après de Buch et Ch. Martins. Elle avance même plus au nord dans la
Laponie russe, vers Enare, d'après M. C.-A. Meyer (Carte gcogr. bol.
en russe).
L'Abies excelsa ne se trouve pas à l'ouest de l'Allemagne, du moins
comme arbre spontané. Ainsi, on ne le voit pas dans les Flores du Mecklerabourg,
du Danemark (Müller, Fries, Summa)^de Berlin (Kunth), de Brandebourg
(Ruthe). Il commence isolément sur les bords de la Baltique, en
Poméranie et dans la Prusse proprement dite (Patze, Mey. Elk.;, F/ . ,
p. 116), et se trouve en quantité dans la région montueuse du centre de
l'Allemagne. Jene dirai rien des plaines du midi de l'Europe, d'où la sécheresse
de l'été doit l'exclure, et je reviens àia comparaison de la Grande-
Bretagne et de l'Allemagne occidentale^ avec la péninsule scandinave et
l'Allemagne centrale.
VILLES.
TEiMPÉRATURES MOYENNES.
Année. Hiver.
Mois
le plus
froid.
Print. Été. Aut.
Mars ,
à nov.
Sur la limite nord-ouest.
Norwége, 67'' lat. [a) — 7à8?
o
0 , 5 ? 9 , 4 ? 3^,8?
0
4 , 5 ?
Enonlelùs, Laponie suédoise {b) . , . - 2 , 0 —17,6 —18,1 —4,9 1 2 , 8 — 2 , 7 2 , 0
Koenigsberg' [b) 6 , 2 — 3.3 — 4,2 5 , 3 15,9 , 6 , 7 9 , 3
8 , 8 0,0 - 2,3 8,0 1 7 , 5 ^ 9,1 11,7
Au delà de la limite.
CnpNord {d) - 0 , 9 — 0,4 — 6,9 —3,0 5,4 0,9 1,1
Edimbourg (c) 8,0 3,0 2 , 9 7,6 1 4 , 4 8 , 9 1 0 , 3
9,0 3,1 i j 9,0 1 0 , 4 '10,0 1 1 , 8
8,0 0 , 3 ~ 1,3 8,0 17,0 8 , 8 1 1 , 3
8 , 6 — 0,8 - 2,4 8,0 1 7 , 3 8 , 8 1 1 , 4
Évidemment, ce n'est pas une condition de température qui exclut l'espèce
des îles Britanniques et de l'Allemagne occidentale, car elle supporte
eu Laponie des froids extrêmes et un défaut de chaleur en été qui dépassent
de beaucoup ce qu'on observe à l'ouest de la limite. La comparaison du
cap Nord avec la partie de la Suède et de la Norwége où s'avance l'espèce,
prouve qu'elle est arrêtée vers le cap Nord par le défaut de chaleur et non
(a) D'après Cap Nord (Havoc et Mag'eroo), et Siindmor. Les observations an cap Nord
sont de deux années (Ch. Martins, Voy,, p. 1 1 6 ; et de Biicli dans Wahlenb., p. XLVII).
Celles de Siindmor sont de dix-neuf ans (Kiimtz, Lehrb. Meteor,^ II", p . 88) .
(b) Kamtz, L e .
(c) Mahlmann, dans Martins, Météor.
{d) Voyez note a,
Nih'
I :