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L'AIRE DES ESPÈCES,
tiennent à toutes les tribus, excepté aux Mutisiacées, d'ailleurs peu nombreases.
Elles ne forment pas moins de 188 genres, ou plutôt, elles
rentrent dans 188 genres, car il y a quelquefois des fractions de genre
dépourvues d'aigrettes, ce dont j'ai tenu compte dans le calcul (a). L'ex~
tension plus grande des Composées sans pappus se retrouve ordinairement
dans chaque subdivision delà famille. Ainsi, en laissant de côté les Labiatiflores
et les Chicoracées,,qui n'ont chacune que 6 ou 7 espèces sans pappus,
d'où l'on ne peut rien conclure, j e trouve que les trois premières tribus
(Vernoniées, Eupatoriées, Astérées) ont ensemble 138 espèces sans
pappus, dont 9 de plusieurs régions (6,6 pour 100) ; les Sénécionidées,
73Zi espèces, dont 3/i de plusieurs régions (/4,6 pour 100) ; les Cynarées,
101, dont 2 de plusieurs régions (1,9 pour 100). Or, le premier groupe
a 2669 espèces avec pappus, dont 65 de plusieurs régions (2,à pour 100);
les Sénécionidées, 2529 espèces avec pappus, dont 71 de plusieurs régions
(2,8 pour 100); les Cynarées, 1099 espèces avec pappus, dont 38
( 2 , 5 pour 100). Ainsi, dans les Cynarées, les espèces munies de pappus
ont un peu plus d'extension; mais, dans les autres groupes, c'est le contraire,
comme dans l'ensemble de la famille.
Enfin, à l'appui du peu d'importance de l'aigrette à l'égard de l'extension
géographique et pour montrer l'inconvénient de raisonner à priori sur
le but des organes, j e rappellerai que le pappus est indiqué comme caduc
dans les genres Echinacea et Fougerouxia, que dans un grand nombre de
Composées il est réduit à quelques arêtes ou poils isolés, et (ce qui est bien
plus curieux) que dans le Trichocoryne, le pappus manque aux fleurs
femelles et existe dans les fleurs mâles!
J'msiste sur le peu de dispersion des Composées, et notamment de celles
munies de pappus, parce que des savants du premier ordre ont quelquefois
supposé le contraire. Ainsi, un illustre géologue expliquait la forte proportion
des Composées dans Farchipel des Canaries, par la facilité des
transports au moyen des aigrettes (b). L'efl"et n'est pas absolument nul,
comme j e le montrerai dans le chap. VIII, mais il consiste surtout à faire
sortir les espèces des jardins dans la campagne, et à les répandre dans
l'intérieur d'une région oii une espèce existe déjà.
Les ailes et les chevelures (coma) qui accompagnent quelquefois les
graines, paraissent favorables à l'extension géographique. Il y a trop peu
de Polygalées à chevelure pour que l'on fasse attention au chiffre de cette
famille ; mais dans les Onagrariées, Rubiacées, Apocynacées et Bignonia-
(a) Il y a 85 genres d'une seule espèQe, mais c'est à peu près la même proportion que
pom- 1 ensemble de la famille (45 au lieu do 4 0 0/0). Le genre le plus considérable
Artemisia, a 186 espèces. '
^ (&) De Bucli, Canar. Inseln, traduction de la partie boLaniíjue, dans Archives bol.., l.
AIRE DES ESPÈCES SUIVANT LES FRUITS ET GRAINES.
cées, l'aire moyenne, indiquée selon notre méthode, est plus grande lorsque
les graines ont des ailes ou des coma. Toutefois, les chiifres ne difl'èrent
pas beaucoup, et la famille des Oléacées donne un résultat contraire. En
faisant la somme de toutes ces familles, compris les Polygalées, il y a
2668 espèces dépourvues d'ailes ou coma, dont 59 dans plus de 2 régions
(2,2 sur 100), et 1167 espèces avec ailes ou coma, dont '3/i dans plus de
2 régions (2,9). De pareilles différences sont insignifiantes, et laissent dans
le doute sur l'eflicacité des organes dout il s'agit.
Les crochets qui accompagnent les fruits de certains Galium, des Xanthium,
Daucus, Caucalis, Siegesbeckia, Asperugo, Agrimonia, Triumfetta,
Bidens, Cynoglossum ; les poils crochus des légumes de Darlingtonia; les
poils laineux des graines de plusieurs Malvacées et Bombacées, ofl'rent des
facilités évidentes au transport par l'homme .ou parles animaux. Il semble
que la grande habitation de plusieurs des plantes dont j e viens de parler,
peut s'expliquer par cette circonstance ; mais il est impossible de soumettre
au calcul des faits aussi rares, dispersés dans plusieurs familles :
L'étude seule des espèces une cà une peut montrer la réalité de ces moyens
de transport. J'en ferai voir l'importance quand j e parlerai des naturalisations
connues (chap. VIII) et présumées (cliap. X).
§ m . SUIVANT QUE LES FRUITS SONT OU NE SONT PAS CHARNUS,
Voici les familles dont la totalité ou la grande majorité des espèces
offre des fruits charnus ou baies.
Anonacées.
Berbéridacées.
Nymphéacées.
Olacacées.
Auranliacées.
Guttifères.
Erythroxylacées
Ampélidées.
Oclmacées.
Chaillietiacées.
Granatées.
Mémccylacées.
Alangiacées.
Cucurbitacées.
Passilloracées.
Cactacées.
Grossulariacées
Araliacées.
Loranthacées.
Cornacées.
Caprifoliacées.
Rousséacées.
Napoléonacées.
Vacciniacées.
Myrsinéacées.
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Sapotacées.
Ebénacées.
Styracacées.
Oléacées (partie).
Jasminum (genre).
Léoniacées.
Solanacées.
Myoporacées.
Pipéracées.
Pandanacées.
Aracées.
Pistiacées.
En faisant la somme de leurs espèces (/|6/i3)et la somme des espèces
connues dans plus de 2 régions (178), je trouve que ces dernières forment
la proportion de 3, 8 sur 100, tandis que pour l'ensemble des Phanérogames,
elle est de h 1/2. Si nous mettons de côté les Loranthacées, Nymphéacées
et Pistiacées, qui sont exceptionnelles, à titre, ou de plantes
parasites, ou de plantes aquatiques, la proportion devient de h, h. Je
remarquerai enfin, que la seule famille herbacée et non aquatique, à fruits