8/i DELIMITATION DES ESPECES.
Sadler, Fl. Pösi., II, p. 127). Elle n'est pourtant pas en Moravie (Rohreret Mayer,
FL), ni dans la Flore des Carpathes (Wahlenb.), ni en Galicie (Zawadski, F/.).
Baumgarten l'indique dans le midi de la Transylvanie, sous le 4'!^ degré [Fl.^ II,
p. 235), M. Grisebach ne l'a pas trouvée dans la Turquie d'Europe, ni Guebhard
en Moldavie (liste mss.j, ni M. Castagne à Constantinople (liste mss.). Elle n'est
pasdansla Volhynie, Podolie et Bessarabie (Besser, en.; Tardent, Essai Hist. Nat.
Bessar.] ; mais on la revoit en Crimée (Bieb., II, p. 96). M, C. Koch ne l'indique
pas sur la côte sept, de l'Anatolie [Linn.^ XIX, p. 54).
La même plante a une seconde patrie plus au nord.
On la trouve, en effet, dans la Suède, entre les 56« et 59« degrés de latitude ;
par exemple, dans la Westrogothie, fréquemment (Wahlenb., Saec,, I, p. 406),
dans une localité près de Stockholm (Thedenius, Stockh. Tract.), dans les îles
d'Oland et de Gothland (Wahl.), et plus rarement à l'extrémité méridionale du
royaume {id.). Selon Ledebour {Fl. Ross., I, p. -200), qui a vu des échantillons
et qui cite trois auteurs, elle se trouve aussi dans l'île d'CSEsel (58Megré 1 /2),
où elle est aussi indiquée d a n s . V a i u r . Vereins Riga, \ S il,-p. 5. M. Fries
la mentionne même en Finlande (Sitmmct, p. 3'!). Fleischer {Fl. Esth., Liv.,
CourL, p. 227) ne l'indique pas comme spontanée dans les provinces allemandes
de la Russie. Elle n'est pas indiquée en Russie, excepté à Casan, par Georgi,
mais M Wirtzen (De geogr. plant, per prov. Casan clistrib.) n'en parle pas, ce
qui montre qu'il y a eu erreur.
Pour compléter ce qui concerne les limites bizarres de cette plante, je dirai
•qu'on ne l'a pas trouvée aux Açores (Watson, Lond. Journ. Bot.), ni à Madère
Lemann, liste inéd.), ni aux Canaries (Webb, Phyt. Can.) ; mais qu'elle croît en
Portugal (Brot., F/., 1, p. 566), dans les hauteurs de la Sierra Nevada (Boiss.,
Voij. ^sp.,'1, p. 50), dans les montagnes de Sardaigne (Moris, FL, I, p. 126), de
Sicile (Guss., Syn., II, p. 1 51), de Majorque (Gay, lettre), de l'Algérie (Du Rieu,
d'apr. une lettre de M. Gay), et dans la Morée (Sibth., Prodr , II, p. 5 ; Bory et
Chaub., Expéd. Morée, p. 1 82). Elle croît en Dalmatie (Ebel, Zwölf Tage 1/onpar
conséquent, il est possible qu'elle s'étende plus à l'est, entre la Morée,
la Transylvanie et la Crimée, quoique les voyageurs ne l'y aient pas encore trouvée.
Pour une plante aussi petite, le silence des auteurs signifie peu de chose,
lorsqu'il s'agit de régions peu explorées et sur lesquelles on a peu écrit.
B. Discussion, de chacune des limites indiquée^ ci-dessus.
Chaque espèce ayant été considérée isolément, sans aucune idée préconçue,
je donnerai les faits dans l'ordre où ils ont été étudiés. J'avais cru
d'abord devoir comparer la température sur toute l'étendue de la limite
d'une espèce, dans certaines périodes de l'année, qui paraissaient essentielles
pour sa végétation. Comme ces températures moyennes, et les sommes de
chaleur qu'on'pouvait en déduire, différaient souvent sur une même limite
et n'expliquaient pas les faits, j'ai été conduit à examiner la température
sous d'autres points de vue, en particulier à dater du moment où commence
une certaine moyenne jusqu'au moment où finit cette même
LIMITES POLAIRES DES ESPÈCES SPOrÎïANÉES.
moyenne. La force des choses m'a entraîné à ce système nouveau, qui
s'est trouvé meilleur dans la plupart des cas. Le raisonnement m'a fait
penser ensuite qu'il était le seul vrai, et que les inexactitudes observées
dans l'application doivent provenir de calculs nécessairement approximatifs
et de causes d'erreur qu'on ne peut éviter dans l'état actuel des
connaissances (a).
t . Al^ssunn c a l y cmum, li. ~ "Voyez p. 74, et pl. I, 1.
Il fleurit au mois de juin, à Moscou (Stephan, Enum., p. 30), enjuillet
et août, en Poméranie (Homan, Fl,), de mai ¿juillet à Berlin (Kunth, F
BerL), en mai et juin en Angleterre (Babingt., M an.) et à Paris (Cosson et
Germain, FL) On peut présumer d'après cela quels sont les mois dont la
température lui importe le plus, mais il ne faut pas oublier que la végétation
de l'espèce peut s'accomplir dans un temps plus ou moins long
suivant le climat de chaque localité.
Voyons les chiffres de température aux environs de la limite polaire (6),
en distinguant l'état actuel et l'état ancien de cette limite, car l'espèce
tend à se répandre vers le nord-ouest de l'Europe.
(a) Voyez les chapitres I, II et III.
(5) Dans ce tableau et dans les suivants, je n'ai relevé que les moyennes fondées sur
plusieurs années d'observations et dignes de confiance, excepté dans le cas où des moyennes
exactes manquent et où cependant il était essentiel de se former une idée, au moins
approximative, des circonstances de température. Les moyennes des saisons et de l'année
ont été prises telles qu'elles sont dans les auteurs sans les soumettre à vérifications, à
moins qu'une erreur ne parût probable. Il faut observer que les uns ont considéré tous les
mois comme ayant trente jours; les autres, et c'est le cas le plus ordinaire, ont tenu
compte des différences. Pour moi, lorsque j'ai calculé des moyennes de périodes telles que
mai à juillet, avril à septembre, etc., j'ai considéré tous les mois comme ayant trente
jours, ce qui ne peut affecter que les centièmes de degré. En multipliant les moyennes par
le nombre de jours, j'ai tenu compte du nombre exact des jours.