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268 DÉLIMITATION DES ESPÈCES.
elle-même. Elle a plus de valeur sous le point de vue de l'action directe des
rayons du soleil sur le terrain et sur les plantes ; mais alors les effets se
confondent avec ceux de la température et de la lumière.
D'autres causes (nature minéralogique du terrain, exposition, isolement
des montagnes, température des eaux) ne concernent qu'un petit nombre
d'espèces et sont plutôt locales. Si elles affectent les limites, c'est ordinairement
par certaines conséquences à l'égard de la température et de"
l'humidité, et encore, dans ce cas, leur effet est secondaire.
. Restent donc l'humidité et la température qui sont en altitude, comme
dans les plaines, les gnmds régulateurs des limites d'espèce. Elles peuvent
influer sur toutes; mais il faut savoir, dans chaque cas particulier, laquelle
de ces causes agit et comment elle agit. Il faudrait surtout parvenir à
constater ce qui tient à la chaleur observée à l'ombre, avec les thermomètres
ordinaires, et ce qui tient à l'action importante du soleil par les rayons chimiques
ou par réchauffement du sol et du tissu de la plante. Ce dernier
point de vue mérite plus d'attention sur les montagnes que dans les plaines ;
mais, en définitive, les questions d'altitude des espèces doivent se traiter
comme celles des limites polaires et équatoriales, car elles dépendent des
mêmes causes. Avec des documents suffisants, on les résoudrait delà môme
manière, on constaterait les mômes lois. C'est ce que j'essaierai de montrer
en envisageant les limites de quelques espèces. Malheureusement, les données
de température et d'humidité à diverses hauteurs, pour les principales
montagnes, sont fort incomplètes, même en Europe. Je ne regarde
donc pas ces exemples comme tout à fait probants, et je conviens que, dans
cette matière, l'observation directe ne vaut pas toujours un simple raisonnement.
A R T I C L E iV.
ÉTUDES DE FAITS CONCERNANT LA LIMITE SUPÉRIEURE D'ESPÈCES SPONTANÉES.
§ I. CHOIX DES ESPÈCES.
Après avoir examiné, d'après les données de la physique terrestre et de
la physiologie, le genre d'action de la hauteur sur les limites, il faut envisager
certains cas individuels, et en tirer, si possible, des lois qui confirment
ou qui infirment ce qu'on prévoit d'une manière très générale.
Je choisirai dans ce but des espèces européennes. L'Europe est le seul
pays bien connu, et ses chaînes de montagnes de distance en distance sont
extrêmement favorables aux comparaisons à établir. Il est fâcheux que le
nombre des espèces dont les limites supérieures et inférieures sont bien
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LIMITES SUPÉRIEURES D'ESPÈCES SPONTANÉES. 269
constatées soit encore très faible, et ne permette qu'un petit nombre de rapprochements.
Tantôt la même espèce ne se trouve que sur une ou deux de
nos chaînes de montagnes; plus souvent,'les observateurs ont constaté les
espèces les plus remarquables de chaque localité et en ont négligé d'autres
qui auraient conduit à de bonnes comparaisons. Il a été fait d'excellents
travaux sur les limites d'espèces dans les monts Grampians en Ecosse, les
Riesengebirge en Silésie, les monts Carpathes, les Alpes, le Jura, le mont
Ventoux, les Pyrénées, l'Etna. Cependant, si Ton rapproche les documents,
on ne trouve pas cinquante espèces dont la limite supérieure soit déterminée
pour trois de ces chaînes, et le nombre en est encore plus faible si
l'on s'occupe des limites inférieures. Parmi les espèces observées assez
généralement, il y en a, comme le Betula alba, le Quercus Robur, le Pinus
sylvestris, qui sont impropi-es aux comparaisons, parce qu'elles ont des
variétés nombreuses, envisagées quelquefois comme espèces et qui doivent
avoir des limites distinctes; d'autres, comme le Châtaignier, le Buis, sont
influencées par la nature du sol ; d'autres, enfin, sont des plantes qui exigent
absolument pour vivre le voisinage de la neige fondante, ce qui les
exclut de certaines montagnes par une cause toute spéciale. Le choix d'espèces
propres à constater l'action de la température, de l'humidité et de
l'exposition à diverses hauteurs, est donc malheureusement très restreint.
J'aurais voulu comparer sous ce point de vue toutes les espèces que j'ai
étudiées ci-dessus, quant aux limites dans la plaine, celles au moins qui
existent à la fois dans le nord et sur les montagnes du centre et du midi.
J'ai dû me borner à un très petit nombre d'entre elles et me contenter le
plus souvent des espèces arborescentes, que l'on a observées davantage sur
les montagnes (a). Pour étendre un peu le champ des comparaisons,
j'ai étudié quelques espèces prises en dehors de celles dont il a été parlé
dans le chapitre précédent. J'ai même admis des espèces sujettes à certains
inconvénients dont je viens de parler. Le nombre total sera encore bien
petit; mais si l'on examine les documents qui existent, on verra à quel
degré le choix est limité. Au surplus, l'essentiel est de scruter les méthodes
selon lesquelles on peut comparer et expliquer les faits. Une fois
leur marche assurée et leur valeur appréciée, on pourra aisément s'en servir
pour d'autres espèces, pour d'autres localités, et les résultats se compléteront
graduellement.
(a) Même dans les espèces arborescentes, il y en a plusieurs qu'il a fallu laisser de côté.
Ainsi, VEvonymus europoeus et le Rfiamnus frangula sont peu ou point mentionnés par
les auteurs qui ont parlé des limites sur les montagnes.
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