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33(> DÉLIMITATION DKS KSPKCKS.
p. 1 4^2) ; et près de Amginsk, sous le 6 degré, il ne manque pas de céréales,
de même que dans le pays qui sépare VakouLskdu fleuve Aldan, selon le témoignage
du voyageur Sarytschew (cité par E. Mey., ibid.), A Yakoutsk, on a môme
du froment d été (Erman, Reise, II, p. 253), par conséquent à plus forte raison de
l'Orge (a).
Sur la côte orientale du Kamtschatka, même sous le SS'^I' lat., le climat est
toutà fait contraire aux céréales. De Chamisso [Limi., I, p. 2) dit qu a Saint-Paul
et SainUPierre, localité assez abritée des vents de mer, elles n'ont pas réussi,
et que l'on a dû se borner aux pommes de terre et à quelques légumes. II paraît
cependant qu'il y a des points plus favorables à la culture, dans l'intérieur de la
péninsule du Kamtschatka. Stellar (cité par E. Mey., ibid., p. 151) mentionne de
l'Orge cultivée près d'un couvent par des moines. Le littoral, même au midi, est
battu de vents humides, qui empêclient les grains de mûrir convenablement
(Alalte-Brun, Geogr., Ill, p. 397).
Dans l'ile d'Unalaschka (lat., 54 degrés), on ne cultive absolument que la
pomme de terre, et même elle ne donne que de très petits tubercules (Chamisso,
Linn,^ I, p. 3),
Sur la côte nord-ouest de l'Amérique septentrionale, l'humidité constante s'oppose
à la réussite des céréales. On les a essayées dans les rares établissements
qui existent au nord de l'Orégon ; mais il est difficile de savoir précisément si les
tentatives ont été bien dirigées et quel en a été le résultat.
D'après Malte-Brun {Geogr., V, p. 247), qui ne cite pas ses autorités, le Seigle
et l'Orge ont réussi dans la colonie russe de Sitcha ou Nouvelle-Arkhangel, sous
le 57« degré. M. Bongard publie en tête de son Mémoire sur la végétation de l'île
de Sitcha (lu le 4 mai 1831 à l'Acad. des se. de Saint-Pétersbourg), des observations
communiquées par M. Postels, qui était de l'expédition russe autour du
monde avec le docteur Mertens. Il dit positivement : « Le blé n'y vient pas et
le sol n'est guère propre à l'agriculture. » Cette île paraît se trouver entre la limite
du froment et celle de l'orge.
Sur la côte de Labrador, à l'endroit appelé Anse-à-Loup, sous 49^57' latitude
et 62^52' longit. 0. Par., on a essayé des cultures diverses. Le blé ne mûrit
pas, mais bien les pommes de terre, choux, laitues, épinards et navets précoces
de Hollande(capit. Robinson, Journ. roy, soc. geogr. Land., 1834, v. IV. p. 207).
Puisque les pommes de terre y viennent, cette localité est rapprochée de la
limite de l'Orge.
Dans l'hémisphère austral, la limite de 1 Orge laisse en dehors la Patagonieet
les îles Malouines (Rudolph, Atlm) • mais ces régions étant presque inhabitées, il
est difficile de considérer l'absence de culture comme une preuve de l'impossibilité
de cultiver. M. Ch. Darwin [Joarn, of research., édit. 1852, p. 189) dit
qu'aux îles Malouines (ou Falkland), le Froment mûrit rarement : on peut en
inférer que l Orge mûrirait habituellement, surtout si l'on semait l'Hordeum
hexastichon, cultivé dans les îles Shetland et Feroë.
(a) M. Kupffer {Note sur la temper, à la limite des céréales) dit p. 4 • « On a fait à
Yakoutsk des essais de culture sur une très petite échelle et l'on a réussi en quelques points
Ala page 8 il met décidément Yakoutsk hors de la limite des céréales. M Erman qui a
visité le pays, affirme la culture, même du froment.
LIMITES POLAlKEiS DKS j^SPKCES CUL T IVÉ E S . 337
2. Zea Maïs.
nié de Turquie, Maïs (français), — Indian corn (ang-lais).
En Amérique, où la culture du Maïs est bien plus ancienne qu'en Europe, les
limites polaires ont dû être poussées aussi loin que possible,, toutes les fois qu'une
population agricole s'est établie dans un district.
On cultive le Maïs auinidi du Chili jusqu'au 40' degrédelatitude(Meyen, Gríí/idr.
P[lanz, geogr.,1). 354), ce qui répond à Valdivia et laisse en dehors Cliiloé.
Dans l'Amérique du nord, on cultive le Maïs au Canada ; et même à Cumberland
House (lat. 54 degrés; long. 105 degrés 0. P.), au centre du continent,
le's employés de la compagnie d'Hudson cultivaient du Maïs, lorsque le capitaine
Franklin y passa (Foy. Frankl.,]j. '176).
Le Maïs est cultivé aux îles Açores (Watson, London Journ. Bot., 1 84B, p. 5),
et le serait sans doute plus loin dans cette direction s'il existait un archipel
entre les Açores et l'Irlande.
En Europe, la culture du Maïs tend à se répandre, à mesure qu'on en connaît
mieux les avantages et que l'on possède des variétés plus hâtives. La limite est
cependant assez arrêtée vers l'ouest, car la population y est nombreuse, intelligente,
et depuis un demi-siècle, elle a fait beaucoup d'efforts pour introduire une
culture aussi utile. Le Maïs pouvant servir de fourrage, quand il ne mûrit pas, les
essais ont pu avoir plusieurs objets, et il y a peu de districts voisins de la limite
ûù on ne les ait tentés. Voyons jusqu'où il mûrit ses graines, dans la moyenne des
années. C'est là que s'arrête sa limite d'une manière constante, indépendamment
de quelques cultures pour fourrage ou par curiosité.
La ligne tracée à la fin du siècle dernier, par Arthur Young (voy. de Lamarck
et de Candolle, FL frang., carte du voL il), partait deTembouchure de la Gironde
et se dirigeait sur Bourges et Strasbourg. Maintenant, les progrès de l'agriculture
ont fait avancer la limite, parallèlement à elle-même, d'environ trente lieues. Elle
s est rapprochée de l'embouchure de la Loire, car on cultive beaucoup de Maïs dans
le dépaitement de Maine-et-Loire, sur les bords du fleuve (Guépin, FL Maine-el-
Loire, \ 830, p. 52). On peut fixer la limite au bord de l'Océan, sous le 47" degré.
Elle passe de là entre la Flèche et le Mans (DC., i^ajjp. voy. bot. et agron. dmis
les dép. de rOiiest,-p. '129) sous le 47^^ degré 3/4. Paris (48"50') peut aussi être
regardé comme étant sur la limite. On y a essayé maintes fois la culture du
Maïs, et le succès a toujours été incomplet, variable, selon la température et la
sécheresse des années.
De Paris, la limite se dirige vers le pays de Nassau (Jung, Nass. Fi,, p. 466).
On cultive généralement le Maïs entre Heidelberg et Francfort, le long de la
route appelée Bergstrasse, et dans le pays de Wetterau, dont le centre est
Francfort-sur-Mein (Gaertn. Mey. et Scherb., OEken. Fl. ^yeltercm, v. III,
part. I, p. 303).
Plus au nord-est, 1 élévation du terrain fait obstacle à une culture aussi méridionale,
mais on la retrouve au delà des Carpathes. cc Elle est générale, dit
M. Besser [Aperça vég. Volhynîe et PodoHe^ br. iu-4% p. 3), dans tout le district
de Balta, et sur les bords du Dniester, à 4 milles do Zalesczyki, depuis Buczacz
en Gaiicie. )) On ne cultive pourtant pas le Maïs à Cracovie (Lettre de M. Nees
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