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 2 0 8  DÉLIMITATION  DES  ESPÈCES.  
 (litó de  l'air  ne  peut  être bien  connue  que  par  des observations  psychrométriques  
 assez  délicates  et  dont  on possède  peu  de  bonnes  séries.  L'humidité  
 du  sol  varie  beaucoup  et  ne  peut  guère  être  appréciée.  Enfin,  l'évaporation  
 a  été  rarement  mesurée,  malgré  les  utiles  renseignements  qu'elle  fournirait. 
   
 Ajoutez  à  toutes  ces  causes  d'erreur  et  d'ignorance  venant  des  instruments  
 et  de la  manière  de  les observer,  celles  provenant  de  la  manière  de  
 résumer  les  faits  par  moyennes  mensuelles  ou  annuelles.  On  croit  faire  
 beaucoup  en  calculant  par mois  les  quantités  de pluie  ou  les jours  de  pluie.  
 En  réalité,  cela  ne  suffit  pas  pour  les  questions  qui  nous  occupent.  S'il  
 est tombé  /i  centimètres  d'eau  en mai  et  2  en juin,  la  sécheresse  aura  pu  se  
 faire sentir,  ou,  au  contraire,  la  saison  être  favorable, suivant la  répartition  
 de  ces  pluies  dans  les  deux  mois.  Le  nombre  des jours  de  pluie  par  mois  
 a un  peu  moins  cet  inconvénient,  mais  il  n'en  est  pas  tout  à fait  à  l'abri.  
 Je  n'insiste pas  sur  ces  causes  d'incertitude,  malheureusement  trop  connues  
 des  physiciens  et  des  agriculteurs.  Je  me  bornea  dire  qu'après  mûre  
 réflexion,  les  diverses  manières  d'apprécier  l'influence  de  l'humidité  sur  
 les  végétaux  me  paraissent  devoir  être  classées,  quant  à  leur  valeur,  dans  
 l'ordre  suivant,  où  je  commence  par  la  moins  défectueuse  :  
 1" Le nombre  des jours  de pluie  par mois,  et,  si possible,  par  quinzaines  
 ou  par  décades ;  
 ^  2° La  quantité  de  pluie  par  mois,  et,  si  possible,  par  quinzaines  ou  
 décades,  
 §  n i .  ESPÈCES  ANNUELLES  SPONTANÉES.  
 A.  Exposition  détaillée  des  limites  équatoriales  de  quelques  espèces.  
 1.  Alyssuin  caljcinum,  h.  
 Nous  avons  vu  (a)  que cette espèce  manque  à l'ouest  des  îles Britanniques et  à la  
 Bretagne.  Elle  n'est  pas  dans  les  îles  Açores  (Seub.,  Fl.  ; Wats.  London  Journ.  
 Bot.,  Y.  III  et  VI),  m  à  Madère  et  Porto-Santo  (Lemann,  liste  mss  ),  ni  aux  îles  
 Canaries  (Webb,  Phyt.  Canar.),  ni  en  Portugal  (Brot.,  Fl.  Lus.),  ni  en  Algérie  
 (Desf.  ; Munby,  Fl.  Alg.).  M. Willkomm  ne  l'a pas  rapportée  du  sud-ouest  de  l'Espagne  
 (Kunze,  Flora,  1 846).  M.  Boissier  l'a  trouvée  dans  le  midi  de  l'Espagne,  
 mais  a  une  élévation de  4  à  6000  pieds  seulement  {Voy.Fsp.,  Il,  p.  45).  Kelaart  
 [Fl.  Calpensis)  ne  la  cite pas  à Gibraltar,  ni  Fischer  {Descr.  de  Val.)  h Valence,  ni  
 Asso  dans  l'Aragon,  ni  Cambessèdes  aux  îles  Baléares.  Cependant  M.  Colmeiro  
 ^Catal.  pl.  Calai.,  p.  \ 0)  la  dit  commune  autour  de Barcelone  et de  Tarragone,  où  
 elle  fleurit  en  avril.  Elle  croît dans  le département  de  la Gironde  (Laterr  Fl  Bordel, 
   4'=édit.,p.  124).  Elle y vient dans les lieux secs  et  fleurit  au  printemps,  tandis  
 quesurlahmitenord  elle  fleurit  en  été.  Elle  est  très  commune  à Toulouse  (Noulet,  
 Fl.  sous-Pyr.,  p.  S3),  et  à  Marseille  (Cast.  FL),  où  elle  fleurit  en  avril  et  mai.  
 {a)  P.  74.  
 LIMITES  EQUATORIALES  DES  ESPÈCES  SPONTANÉES.  209  
 M.  Moris  (FL  Sard,.,  I,  p.  145)  indique  l'A.  calycinumen  Sardaigne,  dans  les  
 rochers  au  bord  de  la  mer.  Il  y  fleurit  en  mars  et  en  avril.  En  Sicile,  M.  Gussone  
 l'indique  dans  les  sables,  fleurissant  de mars  à  mai  {Syn.,  II,  p.  228).  Il  l'a  
 trouvé  aussi  en  Calabre  (BertoL,  Fl.  h.,  VI,  p.  48S).  Sibtliorp,  les  botanistes  
 de  l'expédition  française  en  Morée,  D'Urville,  M.Grisebach,  ne  le  citent  pas  dans  
 la Grèce,  l'Archipel  et la  Turquie.  Je ne  trouve  pas  non  plus  l'Alyssum  calycinum  
 dans  la  Flore  de  Zante  de MM.  Reuter  et  Margot,ni  dans  les  plantes  d'Orient  et  
 de  Grèce de  l'herbier  Boiss Ì6r.  M.  Ebol  (^Zwôlf  Tcigc.  iiu  Ì!foHie?i., p .  xxvnet  61)  
 l'indique  en  Dalmatie,  mais non  à Montenegro.  Cependant,  il  est  cité  à  Poros  ou  
 sur  la côte  d'Argolide  (Friederichsthal,  Reise^ p.  ^73),  Je  ne  le  trouve  pas  dans  
 la  liste  des plantes  de  la côte  septentrionale  de l'Asie  Mineure, de M.  C.Koch  (Lmncm, 
   184'!,  p.  257),  ni  dans  un  Catalogue  manuscrit  des  plantes  de  Constantinople, 
   de  M.  Castagne,  ni  dans  un  petit  Catalogue  d'Odessa  (Tardent,  HîsL  nat»  
 de  Bessar.^  Lausanne,  1841),  pas  même  dans  celui  de  DmitriefF,  gouvernement  
 de Koursk, par Hoefft ; mais  je  soupçonne  quelque  omission  dans  ces  deux  derniers  
 opuscules, car  FAlyssum  calycinum  est  sur  les  collines de  Hongrie,  près  de  Pesth  
 (EndL,  Fl  Pos.,  p.  382);  il  est  abondant  dans  la  plaine  autour  des  Carpatlies  
 Wahl.,  Fl  Carp.,  p.  196),  près  de  Lemberg  (Zawadski,  Fl.  Gai  et  Bukov.,  
 n.  982),  en  Transylvanie  (Baumg  ,  FL,  II, p.  239),  à  Kiew  (Trautv.,in  Ledeb.,  
 Fl.  Ross,,  I,  p.  1 37),  à  Sembirsk  (Klaus,  in  Ledeb.,  l.  c.),  et  on  doit  lui  rapporter  
 l'Alyssum  campestre  de  Besser  (¿nii??!.  Volh.,  Podol.,  eie.,  n.  800,  d'après  
 DC.,  Syst.,  II,  p.  315;  Ledeb.,  l.  c.),  et  de  Bieberstein  {Fl.  Taur.  Caxic.,  Il,  
 p.  105,  ex  I ) C . e t  Ledeb.,  i.  c.).  Bieberstein  n'indique  aucune  localité  spéciale  
 dans  1  etenduede  sa  Flore  de  Tauride  et  du  Caucase  ; mais  M.  Hohenacker  
 (Emim.  pl.  Talusch.,  p.  136)  nous  apprend  que  l'Alyssum  calycinum^  L.,  croît  
 près  de  la  colonie  de  Helenendorff,  et  M.C.-A.  Meyer  [Verz.  Pflanz.  Cauc.^  
 n.  1605)  le  mentionne  dans  le  Caucase  occidental  et  oriental,  entre  450  et  
 600  toises  d'élévation,  et dans les  montagnes  de  Taliisch,  entre  300  et  670  toises.  
 Ainsi,  l'Alyssum  calycinum  présente  pour  limite  méridionale,  en  plaine,  la  
 ligne  partant  du  sud-ouest  delaFrance  (43^^-44^ degré),  ^de  la Catalogne  (41«  degré), 
   passant  en  Sardaigne  (39"  degré),  en  Sicile  (37^-38^  degré),  entre  la  Dalmatie  
 et Montenegro  (4 3'' degré),  puis  probablement  dans  la  Valachie  (45® degré),  
 la  Crimée  (45® degré),  ou  peut-être  seulement  la  Podolie  (48® degré)  et  Sembirsk  
 53*^-54®  degré).  En  traçant  cette  limite,  je  laisse  de  côté  l'indication  douteuse  de  
 Poros  en Grèce, et je  n  affirme pas  que  l'espèce  croisse  près  de  la  mer  en  Crimée.  
 Radiola  liaoides,  Gmel.  
 J'ai  examiné  ailleurs  (p.  75)  les  limites  boréales  et  orientales  de  cette  petite  
 plante.  Voici ses limites  au midi  et  en  plaine.  
 Elle  n'est  pas  aux  Açores  (Seubert,  FL;  Wats.,  in  Loiid.  Journ.  Bot.,  v.  III  
 et  VI), ni  aux  Canaries (Webb,  Phyt.,  v.  I)  ;  cependant  je  la  trouve  dans  le  catalogue  
 des  plantes  de  Madère,  que  m'avait  communiqué  le  docteur  Lemann.  
 D'après  cela,  on peut  soupçonner  quelle  croît  aussi  dans  les  Açores,  intermédiaires  
 entre Madère  et  les  îles  Britanniques.  Elle  est  dans  la  province  de  Beira,  
 dans  le Portugal  (Brot.,  FL,  p.  485), où  elle  fleurit  en  juin  et  juillet.  M.  Boissier  
 l'a  trouvée  dans  l'Espagne  méridionale,  entre  500  et  7500  pieds  d'élévation  iVoy.  
 Esp.,  II,  p.  1 09),  mais  je  ne  la  vois  pas  citée  à  Gibraltar  (Kelaart,  FL  Calp.)^  ni  
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