en l’honneur d’Apollon furnommé Acl'ms'.
C ’eft donc une étrange bévue que de s’imaginer,
comme ont fait quelques auteurs, que Virgile a eu
intention d’infinuer qu’ils avoient été inftitués par
Enée, dans ce paflage de l’Enéide, liv. III. v . z8o.
Acliaque Iliacis celébramus littora ludis.
Il eft vrai que Je poète en cet endroit fait allufion
aux jeux actiaques : mais il ne le fait que pour dater
Augufte, en attribuant au héros de qui cet empereur
def cendoit, ce que cet empereur lui-même avoit fait
comme le remarque Servius.
A CTI AQ UES, (années ) font la fuite d’années que
l ’on commença à compter depuis l’eré ou époque de
la bataillé d’Aérium, qu’on appella aufli ere d’Auguße.
Voyc^ Année & Époque. ( G )
ACTIF, active, terme de Grammaire ; un mot eft
actif quand il exprime une aérion. Actif eft oppofé à
pajjif L’agent fait l’aftion , le patient la reçoit. Le
feu brûle, le bois eft brûlé ; ainfi brûle eft un terme
actif y 6c brûlé eft pajjif. Les verbes réguliers ont un
participe actif, comme lifant 3 6c un participe pajjif,
comme là.
Je ne fuis point battant de peur d’être battu,
E t l'humeur débonnaire eft ma grande vertu. (Mol.)
Il y a des verbes actifs 6c des verbes paßifs. Les
verbes actifs marquent que le fujet de la propofition
fait l’aérion, Jenfeigne ; le verbe pajjif au contraire
marque que le fujet de la propofition reçoit l’ariion,
qu’il eft le terme ou l’objet de l’aftion d’un autre y je
fuis enfeigne , 6tc.
On dit que les verbes ont une voix active & une
' vo ix pajjive, c’eft-à-dire, qu’ils ont une fuite de ter-
minaifonsqui exprime un fens actif, & une autre fuite
de définances qui marque un fens pajjif, ce qui eft
v ra i, fur-tout en Latin & en Grec ; car en François,
6c dans la plûpart des Langues vulgaires, les verbes
n’ont que la voix active ; & ce n'eft que par le fecours
d’une périphrafe, & non par une terminaifon propre,
que nous exprimons le fens pajjif. Ainfi en Latin amor,
amaris, amatur, 6c en Grec çixlo/xcu, rpiMn, tpixîtrat,
veulent dire je fuis aimé ou aimée , tu es aimé ou aimée, il efi aimé ou elle eß aimée.
Au lieu de dire voix active ou voixpajjive, on dit à
X actif y au pajjif; 6c alors actif 6c pajjif fe prennent
fubftantivement , ou bien on foufentend fens : ce
verbe eft à Xactif , c’eft-à-dire, qu’il marque un fens
actif.
Les véritables verbes actifs ont une voix active 6c
line voix pajjive : on les appelle 'aufir actifs tranfitïfs,
parce que l’a&ion qu’ils fignifient paffe de l’agent fur
un patient, qui eft le terme de l’aû ion, comme battre
, inßruire, & c.
Il y a des Verbes qui marquent des a étions qui ne
paffent point fur un autre objet, comme aller y venir ,
dormir, &c.. ceux-là font appellés actifs intranfitifs,
& plus ordinairement neutres , c’eft-à-dire , qui ne
font ni actifs tranßtifs , ni pajjif s ; car neutre vient du
Latin neuter , qui fignifie ni l'un ni l'autre : c’eft ainfi
qu’on dit d’itn nom qu’il eft neutre, c’eft-à-dire, qu’il
fc’eft ni mafcülin ni feminin. Foye{ VERBE. (T )
A c t i F, adj. ce qui communique le mouvement
Ou l’à&iôn à un autre. Foye^ Action.
Dans ce fens le mot à’actif eft oppofé à pajjif. Foy. Passif.
C ’eft ainfi qtie l’on dit une caufe active, des principes
actifs, Scc. Voye^ Causé , Principes , &c.
’ Newton prétend que la quantité du mouvement
dans l’Univers devroit toûjours diminuer en vertu i
des chocs contraires, &c. de forte qu’il eft néceffaire •
qu’elle foit confervée par certains principes actifs.
Il met au nombre de ces principes actifs la caufe i
la gravité ou l’attraérion, 6c celle de la fermentation,
& il ajoûte qu’on voit peu de mouvement
' dans l’univers qui ne provienne ae ces principes. La
i caufe de l’attraûion toûjours fubfiftante , 6c qui ne
I s’affoiblit point en s’exerçant, eft, félon ce philofo-
phe, une reffource perpétuelle d’aftion & de vie.
Encore pourroit - il arriver que les effets de cette
vertu vînffent à fe combiner, de façon que le fyftè-
më de l’univers fe dérangeroit, 6c qu’il demanderoit,
félon N ewton, une main qui y retouchât, emendatricefn
manurridejiderarèt. Fiye{ Mouvement, GrXv itÉ ,
Fermentation , Attraction. (O)
A c t if , adj. en terme de Pratique , fe dit des dettes
: du côté du créancier : cohftdérées par rapport au dé-
: biteur, on les appelle dettes pdfjives.
On appelle dans les élevions voix active, la faculté
de donner fon fuffrage pour le choix d’un fujet ; 6c
voix pajjive , l’habileté à être élu foi-même. (ET) Actifs , principes actifs y en Chimie y font ceux que
l’on fuppofe agir d’eux-mêmes, fans avoir befoin d’être
mis en aétion par d’autres. Poye%_ Principe.
La plûpart des livres de Chimie diftinguent les
principes chimiques des corps en principes actifs 6c.
en principes pajjif s. Les principes actifs font, félon
eu x, l’efprit, l’huile, & le fel ; & ils regardent comme
principes pajjifs l’eau 6c la terre. Nous n’admettons
point cette diftinérion, parce que ceschofes font
relatives : tel principe qui eft actif à quelques égards,
eft pajjif à d’autres. L’eau ne paroît pas devoir être
mife au nombre des principes pajjifs.
M. Homberg 6c quelques Chimiftes modernes après
lu i, ne font qu’un feul principe actif;ffavoir, le fou-
fre ou le feu qu’ils prétendent être la fource de toute
attion & de-tout événement dans l’univers. Foye^ Soufre & Feu.
Le terme de principes actifs, dit le dcéteur Quincy,'
a été employé pour exprimer certaines divifions de
la matière, qui par quelques modifications particulières
font actives, refpeérivement à d’autres , comme
l’efprit, l’huile, & le fe l, dont les parties font plus
propres au mouvement que celle de la terre 6c de
l’eau : mais l’on voit affez combien ce terme eft
employé improprement. Foye^ la Chimie Phyjîque.
(iW)
A c t if , ( Medecine. ) nom que l’on donne aux re-
medes , dont l’a&ion eft prompte 6c v iv e , de même
qu’à ceux dont l’a&ion eft grande & fubite. Tels font
les émétiques, les purgatifs violens, les alexitaires ,
les cordiaux. Ces derniers méritent fur-tout le nom
d'actif (N )
* ACTION , Acte , ( Grammaire. ) Action fe dit •
generalement de tout ce qu’on fait, commun ou extraordinaire.
Acte ne fe dit que de ce qu’on fait de
remarquable. Cette action eu bonne ou mauvaife ;
c eft un acte héroïque. C ’eft une bonne action que de
foulager les malheureux ; c’eft un acte généreux que
de fe retrancher du néceffaire pour eux. Le fage fe
propofe dans toutes fes actions une fin honnête. Le
Prince doit marquer tous les jours de fa vie par des
actes de grandeur. On dit auffi une action vertueufe 6c
lin acte de vertu.
Un petit acceffoire de fens phyfique ou hiftorique;
dit M. l’abbe Girard , diftingue encore ces deux
mots .- celui d'action a plus de rapport à la puiffance
qui ag it, & celui d'acte en a davantage à l’effet produit
, ce qui rend l’un propre à devenir attribut de
l’autre. Ainfi on pourroit dire : confervez la préfence
d’efprit dans vos actions, & faites qu’elles foient toutes
des actes d’équité. Voye£ les Synonymes de M, l'abbé
Girard.
Action , f. f. ( Morale. ) Les actions morales ne
font autre chofe que les actions volontaires de l'homme
y confédérées par rapport a l'imputation de leurs effets
dans la vie commune. Par action volontaire , nous entendons
celles qui dépendent tellement de la volonté
humaine, comme d’une caufe libre, que fans fa détermination,
produite par quelqu’un de fes a&es immédiats
, & précédée de la connoiffance de l’entendement
, elles ne fe feroient point, & dont par con-
féquent l’exiftence, ou la non-exiftence, eft au pouvoir
de chacun.
Toute action volontaire renferme deux chofes :
l’une que l’on peut regarder comme la matière del'action;
& l’autre comme la forme. La première, c’eft.
le mouvement même de la faculté naturelle, ou l’u-
fage aéhiel de cette faculté xonfidéré précifément en
lui-même. L’autre, c’eft la dépendance oii eft ce
mouvement d’un decret de la volonté, en vertu de
quoi on conçoit l'action comme ordonnée par une
caufe libre & capable de fe déterminer elle-même.
L’ufage actuel de la faculté confidéré précifément
en lui-même, s’appelle plûtôt une action de la volonté,
qu’une action volontaire y car ce dernier titre eft af-
fefté feulement au mouvement des facultés envifa-
gé comme dépendant d’ime libre détermination de
la volonté : mais on confidere encore les actions volontaires
ou abfolument, & en elles-mêmes, comme
des mouvemens pbyfiques produits pourtant par un
decret de la volonté, ou en tant que leurs effets
peuvent être imputés à l’homme. Lorfque les actions
volontaires renferment dans leur idée cette vûe réfléchie
, on les appelle des actions humaines : & comme
on paffe pour bien ou mal morigéné, félon que
ces fortes d’actions font bien ou mal exécutées, c’eft-
à-dire , félon qu’elles conviennent ou ne conviennent
pas avec la loi qui eft leur réglé, & que les
difpofitions même de l’ame, qui rélultent de plu-
fieurs aâes réitérés, s’appellent moeurs ; les actions
humaines, à caufe de cela, portent aufîi le titre dactions
morales.
Les actions morales, confédérées au dernier égard,
renferment dans leur effence deux idées : l’une qui
en eft comme la matière, & l’autre comme la forme.
La matière comprend diverfes chofes. i° . Le mouvement
phyfique de quelqu’une des facultés naturelles
: par exemple, de la faculté motrice de l’appétit
fenfitif, des fens extérieurs & intérieurs, &ç.
On peut auffi mettre en ce même rang les aâês mêmes
de la volonté confédérés purement & Amplement
dans leur être naturel, en tant que ce font des
effets produits par une faculté phyfique comme telle.
z°. Le défaut de quelque mouvement phyfique qu’on
étoit capable de produire ou ert lui-même ou dans fa
caufe ; car on ne fe rend pas moins puniffable par
les péchés d’omiffion , que par ceux de commiffion.
3°. Ce né font pas feulement nos propres mouvemens
, nos propres habitudes & l’abfence des uns
& des autres en notre propre perfonne, qui peuvent
conftituer la matière de nos actions morales ;
mais encore les mouvemens, les habitudes & leur
abfence qui fe trouvent immédiatement en autrui,,
pourvu que tout cela puiffe & doive être dirigé par
notre propre volonté : ainfi à Lacédémone on ré-
pondoit des fautes d’un jeune homme qu’on avoit
pris en amitié. ( Voye^ Imputation,. ) 4°. Il n’eft
pas jusqu’aux actions des bêtes brutes , ou,aux opérations
des végétaux,& des chofes inanimées en général,
qui ne puiffent fournir la matière de quelque
action morale, lorfque ces fortes d’êtres font fufcep-
tibles d’une direction de notre volonté : d’oii vient
que félon la loi même de Dieu , le propriétaire d’un
boeuf qui frappe des cornes ( Voyeç. Exod. X X I . zx) )
eft tenu du dommage que fait cette bête, s’il en con-
jioiffoit auparavant le défaut : ainfi on peut s’en
prendre à un. vigneron lorfcpe, par fa négligence,
la vigne qu’il cultive n’a été fertile qu’en farmens.
5 . Enfin les actions d’autrui, dont on eft le fujet
paffif, peuyent^être le fujet d’une action morale, en
tant que par fa propre faute, on a donné lieu de
les commettre : ainfi une femme qui a qté violée
paffe pour coupable, en partie, lorfqu’elle s’eft ex-
pofée imprudemment à aller dans les lieux oîi elle
pouvoit prévoir qu’elle courroit rifque d’être forcée.
La forme des aÛions morales confifte dans Vimpu-
tabilite, fi j’ofe défigner ainfi cette qualité, par laquelle
les effets d’une action volontaire peuvent être
imputes à l’agent, c’eft-à-dire, être cenfés lui appartenir
proprement comme ià leur auteur ; & c’eft
cette forme des actions qui fait appeller l’agent caufe
morale. Foyei IMPUTATION & MORALITÉ des actions.
(AT)
Action eft un terme dont onfe fert en Méchant*
que , pour défigner quelquefois l’effort que fait un
corps ou une puiffance contre un autre corps ou une
autre puiffance, quelquefois l’effet même quiréfulte
de cet effort.
C ’eft pour nous conformer au langage commun
des Méchaniciens & des Phyficiens, que nous donnons
cette double définition. Car fi on nous demande
ce qu’on doit entendre par action, en n’attachant
à ce terme que des idées claires, nous répondrons
que c’eft le mouvement qu’un corps produit réellement
, ou qu’il tend à produire dans un autre, c’eft-
à-dire, qu’il yproduiroitfiriennel’empêchoit. Fcye^
Mouvement.
En effet, toute puiffance n’eft autre chofe qu’un
corps qui eft a&uellement en mouvement, ou qui
tend à fe mouvoir, c’eft-à-dire, qui fe mouveroit fi
rien né l’en empêchoit. Foye^ Puissance. Or dans
un corps, ou actuellement mû, ou qui tend à fe mouvo
ir , nous ne voyons clairement que le mouvement
qu’il a , ou qu’il auroit s’il n’y avoit point d’obftacle :
donc l'action d’un corps ne le manifefte à nous que
par ce mouvement : donc nous ne devons pas attacher
une autre idée au mot dation que celle d’un
mouvement aétuel, ou de fimple tendance ; & c’eft
embrouiller cette idée que d’y joindre celle de je ne
fai quel être inétaphyfique, qdçn imagine réfider
dans le corps, 6c dontperionne ne fauroit avoir de
notion claire 6c diftin&e. C ’eft à ce même mal-entendu
qu’on doit la fameufe queftion des forces viv
es, qui, félon les apparences, n’auroit jamais été
un objet de difpute, fi on avoit bien voulu obferver
que la feule notion précife 6c diftinête qu’on puiffe
donner du mot de force fe réduit ,à fon effet, c’eft-à-
dire au mouvement qu’elle produit ou tend à produire.
Foye^ Force.
Quantité d'action , eft le nom que donne M. de
Maupertuis, dans les Mémoires de l’Académie dès
Sciences de Paris 1744, 6c dans ceux de l’Académie
de Berlin 1746, au produit de la inaffe d’un coips par
l’efpace qu’il parcourt & par fa vîteffe. M. deMaù-
pertuis a découvert cette loi générale, que dans les
changemens qui fe font dans l’état d’un corps, la quantité
d’aûion néceffaire pour produire ce changement,
eft la moindre qu’il eft poflible. Il a appliqué heureu-
lement ce principe à la recherche des lois de la ré-
.fraftion, des lois du choc, des lois de l’équilibre,
,&c. 6c s’eft même élevé à des .conféquences plus fu-
blimes fur l’exiftence .d’un premier,être. Les deux
ouvrages de M. de Maupertuis que nous venons de
citer, méritent toute l’attention des Philofophes ; &
nous les exhortons à cette lefture : ils y verront que
l’auteur a fii allier la métaphyfique des caufes finales
( F y e 7 C auses finales ) avec les vérités fondamentales
de la méchanique y faire dépendre d’une
même loi le choc des çofps élaftiques & celui des
corps durs, qui jufqu’ici avoient eu des lois fépa-
rées, 6c réduire à un même principe les lois du mouvement
6c celles de l’équilibre.
Le premier Mémoire où M* de Maupertuis a donné
l’iaée de fon principe, eft du 15 Avril 1744; 6c
à la fin de la même année, M. le Profeffeur Euler