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qui l’on a tranfporté la propriété d’une choie •, par
vente ,.ceflion, échange, ou autrement. Il fe dit lin-
gulierement de celui qui a fait l’acquifition d’un immeuble.
( U )
A CQ U Ê T , f. m. ( Jurifprud. ) eft un bien immeuble
qu’on n’a point eu par fucceflion, mais qu’on a
acquis' parachat, paf donation, ou autrement. Voye^
I m m e u b l e . Ce mot vient du Latin acquirere, acquérir
, gagner.
Nos Coutumes mettent beaucoup de différence
entre les acquêts & les propres : le Droit civil ne fait
pas cette diftinûion. Voyt{ Pr o p r e , & Pa t r im o n
ia l , &c.
Legs, ou donation faite à l’héritier préfomptif en
ligne collatérale, eft acquêt en fa perfonne mais ce
qu’il recueille à titre de fucceflion, lui devient propre.
En ligne direâe ÿ tout héritage une fois parvenu aux
enfans, même par legs ou donation, prend en leurs
mains la qualité de propre, quand il ne l’auroit pas
eue précédemment.
• Les acquêt s-faits par le mari ou la femme avant le
mariage, n’entrent point en communauté, quand
même le prix n’en aüroit été payé que depuis le mariage
: mais dans ce fécond cas, la moitié du prix
appartient à l’autre conjoint.
Des acquêts faits dans une coûtume qui ne porte
point communauté, ne laiffent pas d’être communs,
fi les conjoints ont contracté mariage dans une coûtume
qui porte communauté, fans y déroger, ou s’ils,
l’ont expreffément ftipulée.
: ACQUÊTS (■ nouveaux') , terme de finances, eft un
droit que payent au Roi les roturiers pour raifon de
l’acquifition §£,tenure de fiefs, dont autrement ils fe-
roient obligés de vuider leurs mains, comme n’étant
point de condition à pofleder telle forte de biens. Cependant
les bourgeois de Paris, & de quelques uu-
çres villes, quoique roturiers, peuvent pofleder des
fiefs, fans être fujets à ce droit. ( U )
* ACQUI, f. ville d’Italie,, duché de Montferrat,
fur la Bornia. Long.- 2&.S. lat. 44. 40.
ACQUIESCEMENT, f. m. terme de Droit, eft
l’adhéfion d’une des parties contraftantes ou colliti-
gantes, ou de toutes d e u x ,à un afte ou un .jugement.
Ainfi acquiefcer à une condition, à une claufe,
c’eft l ’accepter : acquiefcer à un jugement , c’eft en
paffer par ce qu’il ordonne. ( H')
A c q u ie s c e m e n t , ( Commerce. ) confentement
qu’un négociant ou autre perfonne donne à l’exécution
d’une fentence arbitrale , d’une fentençe des
confuls, ou autre afte fait en Juftice. On ne peut
revenir contre un jugement, après un acqiùefcemènt ;
Inexécution d’un jugement pafle poiu* acquiefcement.
( C ) ,'ïnîv
ACQUIESCER, demeurer a accord d'une chofe, en
convenir. Ce marchand a été obligé d'acquiefcer à la
fentence arbitrale rendue contre lui. (G )
ACQUISITION, f. f. ( Jurifprud. ) eft l’aûion par
laquelle on fe procure la propriété d’une chofe. Ilfe
dit aufli de la chofe même acquife. Ainfi l’on dit en
ce fens : il a fait une mauvaife ou une bonne acquiji-
tion. Il fe dit fingulierement d’un immeuble.
Les acquittions faites par l’un des conjoints furvi-
vans, avant la confeûion d’inventaire, appartiennent
à la communauté qui étoit entre lui & le prédécédé.
Voye^ C o m m u n a u t é & C o n t in u a t io n
de communauté, ( f f )
A C Q U IT , f. m. terme de Pratique , fynonyme à
quittance ou décharge. Voye{ l ’une 6* l ’autre. '
A c q u it à caution , 'terme de finances, fe dit d’un
billet que lès commis de bureaux d’entrée du royaume
délivrent à un particulier, qui fe rend caution
qu’une balle de marchaiidife fera, vue & vifitée à la
Douane du lieu pour lequel elle eft deftinée ; fur le
dos duquel billet Tes commis de la Douane, après
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avoir fait leur vifite, en donnent leur certificat, qui.
fert de décharge à celui qui s’eft porté caution.
A c q u it a caution de tranjity autre terme de finances.
Ce terme regarde certaines marchandises ou
chofes fervant aux ouvrages & fabrication d’icelles,
qui font exemptes des droits d’entrée & de. fortié du
royaume , même des péages, oûrois , & autres
droits.
L ’a c q u it ou certificat de franchife , concerne l’e*
xemption des droits de fortie des marchandises defti-
nées pour envoyer hors le royaume, lefquelles font
achetées & enlevées pendant le tems des franchifes
des foires.
A c q u it de payement., eft un terme ufité dans les
bureaux des cinq groffes Fermes. Quand on paye les
droits d’entrée oc de fortie, .le receveur du bureau
fournit un acquit fur papier timbré, qu’on nomme
acquit de payement, & qui l'ert de quittance & de décharge.
A c q u it de comptant, font des lettres patentes
expédiées à la décharge ,du garde du thréfor royal
pour certaines Sommes remiles comptant entre les
mains du Roi. Les acquits, de comptant ne font point
libellés : ce font des lettres de validation qui regardent
certaines fommes données manuellement air
R o i, & que Sa Majefté veut que la chambre des”
Comptes pafle en dépenfe, fans qu’il foit fait mention
des emplois à quoi èlles ont été deftinées, impofant.
fur ce, filence à fesprocureurs généraux. (H')
g A c Q UlT, f. m. ( Commerce. ) parmi des negocians,.
fignifie encore quittance, reçu, ou récépijfé ; payé à
un tel par acquit du tel jour, c’eft-à-diré fur fa quittance
, reçu you récépiffé.
Quand Un banquier ou une autre perfonne donne
une lettre de change échue, pour en aller recevoir
le payement, il l’endoffe en blanc, afin que le garçon
puiffe mettre le reçu au-deffus de fa Signature. Il faut
obferver toujours en faifant ces fortes d’endoffemens
en blanc, de mettre au-deffous de fa fignature ces
mots pour acquit 9&c cela afin qu’on ne puiffe pasrem-
plir le blanc d’un ordre payable à un autre. ( G )
A c q u it , f. m. ( terme de jeuj) au billard ; c’eft le
coup que celui qui a le devant donne à joiier fur fa
bille à celui qui eft le dernier.
ACQUITER, v. a. Signifie, payer des droits poiir.
des marchandises aux entrées tte. Sorties du royaume,
aux entrées des villes, & dans les bureaux du Roi!
Il Signifie aufli payer fes dettes. On dit acquiter des lettres
& billets de change 9 des promejfes , des obligations. .
pour dire les payer. ( G )
A c q u it e r , v . a. ( Jurifprud. ) acquiter une pro*
meffe, un engagement, c’eft le remplir. Acquiter Ses
dettes, ou celles d’un autre, c’eft les payer; acquiter
quelqu’un de quelque chofe, c’eft l’en affranchir en
la fa liant pour lu i, ou empêchant qu’il ne foit pour-
fuivi pour raifon de ce. S i, par exemple, unfeigneur
qui releve lui-même d’un autre, a des vaffaux fur
qui le feigneur fuzerain prétende des droits, c’eft à
lui à les en acquiter ; car ils ne doivent le Service qu’à
leur feigneur immédiat. ( H)
ACQUITPATENT, f. m. ( terme de finances.) eft
une Ordonnance ou mandement du R oi, en vertu de
laquelle les thréforiers ou receveurs des domaines
de Sa Majefté font obligés de payer au porteur d’icelle
, quand elle eft en bonne forme, la fomme contenue
en Y acquitpatent. Or la forme requife pour un
acquitpatent valide, eft qu’il foit ligné, contre-fi<*né,
vérifié à la chambre du thréfor, contrôlé, &c. ( f f )
* ACRAMAR, ou V A N , ville & lac d’Arménie,
en Afie. Long. 62. lat. 3 G. 3 o.
* AORATISME, f.m. {Hift. anc. ) Les Grecs fab
foient quatre repas; le dejeuner, qu’ils appelloient
acratijfna, ou dianejlifmos ; le dîner, arifion, ou dor-
pifion ; un petit repas entre le dîner & le Souper yhep
pertfma,
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fi tri f ma, ce qu’on appelle en Latin merenda ; & le
-Souper, dipnon, & quelquefois tpidorpis.
* ACRATOPHORE, ou qui donne le vin pur y
{,Myt. ) nom qu’on donna à Bacchus, à Phigalie, ville
d’Arcadie, oîi ce Dieu étoit principalement honoré.
* ACRATUS, (Myt J) génie de la fuite de Bacchus.
* ACRE , f. ( Géog. ) Ptolémaide, S. Jean d'Acre,
ville d’Afie, qui appartient aux Turcs, proche de
Ty r . Long. 5y. lat. 32 .40. Acre, f. f. ( Commerce. ) mefure de terre, différente
félon les différens pays. Voÿe^ Mesure, Verge
& Perche.
Ce mot vient du Saxon acere, ou de l’Allemand
a cher y lequel vraiffemblablement eft formé d’<zcer, &
fignifie la même chofe. Saumaife cependant le fait
venir d’acra, qui a été dit pour akena, & fignifioit
-chez les anciens une mefure de terre de dix pies.
Uacre en Angleterre & en Normandie eft de 160
perches quarrées. Uacre Romaine étoit proprement
la même chofe que le jugerum. Voye^ Arpent.
Il y a en Angleterre une taille réelle impofée par
Charles II. à raifon du nombre d'acres que poffedent
les habitans.
Le chevalier Petty a calculé dans Y Arithmétique
politique, que l’Angleterre contient 3 903S 500 acres ;
les Provinces-Unies 4382000 , &c.
Uacre des bois eft de quatre vergées, c’eft-à-dire,
.960 piés. FoyefYERGÉE. ( £ & G ) Acre , adj. ( Chimie ) fe dit de ce qui eft piquant,
mordicant, & d’un goût defagréable. Tout excès &c
toute dépravation de falure fait Y acre. C ’eft en Médecine
qu’on employé plus communément ce terme.
Il y a autant de differentes efpeces diacres que de
différentes efpeces de fels. Il y a des acres aigres, des
acres alkalis , & des acres moyens, qui tiennent de l’acide
& de l’alkali en différentes proportions ; & on
peut éprouver les <zcr« pour en connoître l’elpece,
comme on éprouve les fels pour favôir s’ils font acides
ou .alkalis, ou neutres. Voyeç Sels.
On peut aufli diftinguer les acres en acre fcorbuti-
que, acre vérolique, & c . Lorfque les différens fels qui
font naturellement dans les liqueurs du corps, font
en quantité disproportionnée, ou lorfque la dépurat
io n de ces liqueurs eft troublée, & leur chaleur naturelle
augmentée, il fe fait des acres de différentes
efpeces. Certaines gangrenés font voir que les liqueurs
du corps humain peuvent devenir fi acres ,
qu’elles en font cauftiques. Les alkalis urineux qui fe
forment naturellement dans les corps vivans , font
diffolvans des parties animales, non-feulement des
iiumeurs & des chairs, mais, aufli des nerfs & des cartilages;
& les acres acides des animaux, comme eft
T’acidé du lait, amolliffent & diffolvent les os les
plus. durs. On peut en faire l’expérience avec du lait
..aigre ; on verra qu’il diffout jufqu’à l’ivoire.
Souvent un acre contre nature fe trouve confondu
dans les humeurs, & ne produit point de mal fenfi-
ble tant qu’il n’y eft pas en affez grande quantité, ou
,qu il eft plus foible que ne le font les liqueurs qui
n’qnt qu’une falure naturelle. On a vû fouvent des
perfonnes qui portant un levain-de vérole dans leurs
humeurs, paroiffoient febien porter tant que le virus
11 P35 fait affez de progrès pour fe rendre fenfible.
Il, y a des goutteux qui fe.portent bien dans les
intervalles des accès de goutte, quoiqu’ils ayent dans
..éiuc de 1 humeur acre de la goütte : .c’eft pour cette
raifon-là que les Médecins fages & habiles ont égard
à la caufe de la goutte dans toutes les maladies qui
.arrivent aux'goutteux, comme aux autres hommes.
: Des charJ30ns .de pefte ont forti tout d’un coup à
.des perfonnes qui paroiffoientêtre en parfaite famé ;
& forfque ces charbons peftilentiels fortent de quelque
partie intérieure du corps, ceux à qui ce mal-
^ T om e l *m€Urent fansgacder le,Ht i & quelque-
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fois même ils tombent morts dans les rues en allant
a leurs affaires : ce qui prouve bien qu’on peut porter
dans foi pendant quelque tems un levain de maladie
, & d’une maladie très-dangereufe, fans s’en
appercevoir. C ’eft ce qu’ont peme à comprendre
ceux qui ayant la vérole confervent cependant toutes
les apparences d’une bonne fanté, n’ont rien com-'
muniqué, & ont des enfans fains.
Souvent des perfonnes font prêtes d’avoir la petite
verole, & femblent fe porter bien ; cependant
elles ont en elles le levain de cette maladie, qui quelques
jours après les couvrira de boutons & dlilceres.
Ces chofes font approfondies & clairement expliquées
dans la Chimie médicinale. ( M )
* ACREMENT, f. m. ( Commerce. ) nom qu’on
donne à Conftantinople à des peaux affez fembla-
bles à celles qu’on appelle premiers coufleaux. Ces
peaux font de boeufs & de vaches, & font apportées
des environs de la mer Noire.
A CRIDOP H AGES, f. m. pl. dans IHifl. ancienneÿ
a été le nom d’un peuple qui, difoit-on, vivoit de
fauterelles; ce que veut dire le mot acridophages ,
forme de etxpiç y fauterelles , & <pdyu , manger.
Onplaçoitles Acridophages dans l’Ethiopie proche
des deferts. Dans le printems ils faifoient une grande
provifion de fauterelles qu’ils faloient & gardoient
pour tout le refte de l’année. Ils vivoient jufqu’à 40
ans, & mouroient à cet âge de vers ailés qui s’engen-
droient dans.leur corps. Voye{ S. Jerôme contre Jo-
vinien; & fur S. Jean, cap. iv, Diodore de Sicile,
lib. I II. cap. iij. & xxix. & Strabon, lib, X V I. Pline
met aufli des Acridophages dans le pays des Parthes ,
& S. Jerôme dans la Libye.
Quoiqu’on raconte de cès peuples dés circonftàn-
ces capables de faire paffer tout ce qu’ori en dit pour
fabuleux, il peut bien y avoir eu des Acridophages ;
& même encore à préfent il y a quelques endroits du
Levant qû l’on dit qu’on mange des fauterelles. Et 1 Evangile nous apprend que S. Jean mangeoit dans
le defert des fauterelles, dxpiS'tç, y ajoutant du miel
fauvage. Matth. cap. iij. v .4.
Il eft vrai que tous les favans ne font pas d’accord
fur la traduction de JxpiS't; , & ne conviennent pas
qu’il faille le rendre par fauterelles. Ifidore de Pelufe
entre autres, dans fa 13 2e Epître ,J parlant de cette
nourriture de S. Jean, dit que.ee n’étqit pointées ani-
'maux, mais des pointes d’herbes, &c'taxéd’ignorance
ceux qui ont entendu ce mot autrement. Mais S.
Auguftin, Bede, Ludolphe & autres, ne font pas de
fon avis. Aufli les Jéfuites d’Anvers rejettent-ils l’opinion
des Ebionites, qui à Jy.piS'tc , fubftituent iyy.p,-
S'tçy qui étoit un métis délicieux,1 préparé avec du
miel & dé l’huile ; celle de quelques autres qui IKent
axapiê'is ou xdpiê'tç 9 des éçreviffes de mer ; & celle de
Beze qui lit poires fauvages.
* ACRIMONIE,AGRETÉ, fynonymes. Acrimonie
efa un terme feientifique qui defigne une qualité
adive & mordicante, qui ne s’applique guere qu’aux
humeurs qui circulent dans l’être anime, &c dont la
nature fe manifeftè plûtôt par les effets qu’elle produit
dans les parties qui en font affe&ées, que par
aucune fenfation bien diftintte.
Acretèefa d’un ufagë commun, par conféquent
plus fréquent : il convient aufli à plus de fortes de
chofes. C’eft non-feulement une qualité piquante,
capable d’ê tre, ainfi que Y acrimonie, une caufe afti-
v e d’altération dans les parties vivantes du corps
animal ; c’eft encore une forte de faveur que le goût
diftingue & démêle des autres par une fenfation propre
& particulière que produit le fujet affefte de
cette qualité. On dit Y acrimonie des humeurs, & Ya-
creté de l’humeur.
* A c r im o n ie ■, f. f. ( Chimie & Phyjîq.) confédérée
dans le corps acre, confifte dans quelque chofe
P