celle dont la beauté touche le coeur ; on'eft amant de
celle dont on attend du retour. On eft fouvent amoureux
(ans ofer paroître amant ; & quelquefois on fe
déclaré amant fans être amoureux. Amoureux défigne
encore une qualité relative au tempérament, un penchant
dont le terme amant ne réveille point l’idée.
On ne peut empêcher un homme d’être amoureux;
il ne prend guere le titre d'amant, qu’on ne le lui permette.
V?ye{ les Synon. de M. l’abbé Girard.
* AMANTHEA, ville de Calabre fur la Méditerranée,
vers le cap de Suraro.
* AMANUS, f. m. (Mythol.) dieu des anciens
Perfes. C ’étoit, à ce qu’on croit, ou le foleil, ou le
feu perpétuel qui en étoit une image. Tous les jours
les mages alloient dans fon temple chanter lèurs
hymnes pendant une heure devant le feu facré, tenant
de la vervaine en main, & la tête couronnée
de tiarres dont les bandelettes leur tomboient fur les
joues.
* AMAPAIA, province de l’Amérique méridionale,
dans la nouvelle Andaloufie, près de l’Ore-
noque.
AMARACINON. L'amaracinon étoit un onguent
précieux, préparé avec des huiles eflentielles & des
îùbftances aromatiques. Il n’eft plus ufité. L’auteur
de cet onguent, ou, pour mieux dire, de ce baume
précieux, lui a donné-le nom d'amaracinon, vraif-
lemblablement à caufe de l’huile eflentielle de marjolaine
qui en faifoit la bafe > ou qui du moins y entroit
; car amaracinon paroît venir d'amaracus , marjolaine.
{N)
* AMARANTES, f. m. pl. anciens peuples de la
Colchide; ils habitoient à la fource du Phafe, fur une
montagne du nom d’Amarante.
* AM ARANTHEA, furnom de D iane, pris de celui
d’un village de l’Eubée, oii elle étoit adorée.
AMARANTHE, f. f. {Bot. & Jard.) amaranthus ,
herbe dont les fleurs font compofées de plufieurs
feuilles difpofées en rofe ; du milieu de ces fleurs il
s’élève un piftil, qui devient dans la fuite un fruit en
forme de boîte prefque ronde ou ovale, qui fe divife
îranfverfalement en deux pièces, & qui renferme
des femences qui font pour l’ordinaire arrondies.
•Tournefort, Infl. rei herb. Voyeç Plante. (/ )
La fleur de Y amaranthe, qui reflemble à une panache
en forme d’épi, d’une couleur de pourpre d’oranger
, de rouge 6c de jaune, extrêmement vive &
variée, s’élève à la hauteur d’environ deuxpiés avec
des feuilles larges, pointues, rougeâtres dans les
bords, & d’un verd clair dans le milieu. Sa graine.
qui naît dans de petites capfules au milieu des fleurs,
eft ronde, petite, luifante, 6c ne vient qu’aux fleurs
fimples : elle fleurit au mois d’Aoiit jufqu’à la fin de
l’automne, & demande à être fouvent arrofée, & à
être élevée fur une couche avec des cloches; le froid
& le yent lui. font très-contraires.
On leve les amaranthes en mottes pour les tranf-
planter dans les parterres, & garnir les pots remplis
de fumier bien pourri, ou de bonne terre ; fans cette
précaution elles auroient de la peine à reprendre.
On conferve leur graine dans des boîtes pendant
l’hyver, ou plûtôt on garde la tige feche dans la ferre
; & après que les fortes gelées font paflees, on l’égraine
pour la femer; ce qui lui donne le tems de bien
mûrir. Elle fe feme en Avril & Mai. (K)
AMARANTHOIDE, f. f. (Bot.) amaranthoides ,
genre de plante obfervé par le P. Plumier. Sa fleur
eft compofée de fleurons raffemblés en forme de tête
écailleufe ; il fort de l’axe plufieurs feuilles qui font
pofées deux à deux, rangées comme des écailles faites
en forme de tuile creufe, & reflemblantcs en quelque
forte à des pattes d’écrevifles. Ces feuilles em-
braflent un fleuron entouré d’un calice ; il fort du
fond un piftil qui tient comme un clou à la partie inferieure
de la fleur, & qui eft enveloppé d’une coëffe.’
Ce piftil devient dans la fuite un fruit arrondi, avec
une efpece de queue crochue. Tournefort, lnfi, rei
herb. app. Voye^ Plante.
* AMARIN, (Saint-) ville d’Alface.
* AM ARMOCHDY, ville du Zanguebar en Afrique
, au royaume de Melinde, à la fource de la rivière
Quilimanco.
AM ARQUE , f. f. terme de Marine ; c’e ft , ou un
tonneau dotant & qu’on met defliis un banc de fable
, ou un mât qu’on éleve fur une roche, pour que
les vaifleaux qui viennent dans ce parage s’éloignent
de l’endroit où ils voyent ces marques, qu’on appelle
autrement balife ou bouée.
AMARRAGE, f. f. en termes de Marine, eft l’ancrage
du vaifleau, pu fon arrêt, ou l’attache de fes
agreils avec des cordages. Voye{ Amarres & Saisine.
Lorfqu’un vaifleau eft defarmé, il n’y refte
que les cables néceflaires à fon amarrage. On appelle
encore ainfi l’endroit auquel une grofle corde, ou
une feule mife en double, eft liée à une petite, Voye^
Amarrer.
AMARRE, terme de Marine, c’eft le commandement
pour faire attacher ou lier quelque choie. On
dit : amarre bas bord , amarre firibord ; pour dire •,
amarre à gauche , amarre à droite. Amarre à f il de car-
ret, c’eft faire amarrer les voiles de façon qu’on puif-
fe les déployer aifément au befoin , en coupant les
fils de carret. Voye{ Fils de carret.
AMARRES , terme de Marine qui défigne les cordages
avec lefquels on attache les agreils du vaif-
feau , ou les culafles des canons qui y font placés.'
Ce font auffi les cordes avec lefquelles on attache le
' vaifleau à des pieux, ou à des anneaux. On le dit
aufli des cables qui fervent à mouiller l’ancre : par
exemple, ce navire a fes trois amarres dehors, c’eft-
à-dire, qu’il a mouillé fes trois ancres ; ce qui s’appelle
mouiller en patte d'oie : ce vaifleau eft fur les
amarres, c’eft-à-dire qu’il eft à l’ancre. On dit larguer
une amarre, pour dire détacher une corde. Nous
fîmes couper Y amarre de notre chaloupe qui étoit à
la toue. Voyc^ T oue, Mouiller.
AM ARRER , v . n. terme de Marine , qui lignifie attacher
ou lier fortement avec un cordage ,■ foit un
vaifleau, foit quelqu’une de fes parties, ou de fes
agreils. On dit amarrer le cable, lorfqu’il faut l’attacher
fortement à l’organeau de l’ancre. Amarrer deux
cables 9 c’eft les attacher enfemble avec un noeud; ce
qui eft moins fûr, mais plûtôt fait qu’une épicure..
y~oye[ Epicer.
Amarrer la grand?voile, c’eft l’attacher fortement
au mât dans l’endroit convenable.
Amarrer à terre , c’eft lier le cordage à terre par un
bout.
Amarrer une manoeuvre lorfqu’elle eft affez filée.’
Voye^ Manoeuvre ' Filer. Voye{ Ancre & Organeau.
(Z )
Amarrer a les mêmes lignifications fur la riviere ;
c’eft toû jours attacher par le moyen d'un cable : mais
fermer eft plus ufité. Les voituriers par eau entendent
encore par amarrer, s'approcher de terre.
* AMARUMAYA, riviere de l’Amérique méridionale
, qui a fa fource proche de Cufco, & fe jette
dans le fleuve des Amazones, au - deflous des îles
Amagues.
* AMASEN, ville d’Afrique dans la Nigritie
fur le lac de Borno, capitale d’un petit royaume de
fon nom.
* AMASIE, ville de Turquie dans la Natolie
capitale d’une' contrée à laquelle elle donne fon
nom, près de la riviere de Cafalmach. Long. 5$.
40. lat. 4$. 63.
AMASSER, v . att. en Hydraulique. Pour amajfer
des eaux, il faut examiner li la fource eft décou-
Vôrte St peu profonde, fi elle n’eft point apparenté,
ou fi elle eft enfoncée dans les terres : on agira différemment
fuivant ces trois cas.
Lorfque la fource eft découverte, vous creufez
feulement pour Yamajfer un trou quarré, dont vous
tirez les terres doucement , que vous foûtiendrez
par dés pierres feches. Dans l’endroit de l’écoulement
, vous creufez une rigole dans les terres, ou
une pierrée bâtie de blocailles ou pierres feches, que
vous couvrez de terre à mefure que vous marchez.
Si la fource n’eft pas apparente, on fera plufieurs
puits éloignés de trente à quarante pas, & joints
par des tranchées, qui ramaflefont toutes les eaux.
Dans le cas où la fource eft enfoncée plus avant
dans la terre, vous creuferez jufqu’à l’eau un paf-
fage en forme de voûte par - deflous les terres, que
vous retiendrez avec des planches & des étreflillons.
Lorfque vous aurez conftruit plufieurs de ces voû-
ïes 6c des pierréeS de communication, vous les conduirez
dans une grande tranchée de recherche, dont
les berges feront coupées en talus des deux côtés ,
en pratiquant des rameaux à droite & à gauche en
forme de pattes d’oie, pour ramaffer le plus d’eau
que vous pourrez. Toutes ces pierrées, tranchées,
& rameaux, fe rendront par une petite pente douc
e , dans une feule 6c grande pierrée, qui portera
l’eau dans le regard de prife , ou dans le réfer-
voir.
On pratique depuis ce regard de 50 toifes en 50
toifes ; des puifarts ou puits maçonnés, pour examiner
li l’eau y coule, 6c en connoître la quantité.
On marque le chemin de l’eau par des bornes, afin
d’empêcner les plantations d’arbres dont les racines
perceroient les tranchées 6c feroient perdre les eaux.
m . . .
AMASSETTE, c’ eft une petite piece de bois, de
corne, d’ivoire, &c. dont on fe fert pour raflembler
les couleurs après les avoir broyées fur la pierre.
Voye? Planche de Peinture , figure /.
* A M A S T R E , AMASTRIS, AMASTRIDE,
ville ancienne & maritime de Paphlagonie fur le bord
(du Pont-Euzin; on l’appelle aujourd’hui Amafiro.
AM ATELOTER, fe dit, en Marine, de deux matelots
qui fe prennent pour compagnons & afîociés,
afin de le foulager réciproquement, & que l’un puifle
fe repofer quand l’autre fait le quart. (Z )
AMATEUR, f. m. c’eft un terme confacré aux
beaux Arts, mais particulièrement à la Peinture. Il fe
dit de tous ceux qui aiment cet art, & qui ont un goût
décidé pour les tableaux. Nous avons nos amateurs ,
& les Italiens ont leurs virtuofes. {R)
* AMATHONTE ou AMATHUSE, ville de l’île
de Chypre, où Vénus 6c Adonis avoient des autels.
Quelques géographes croyentque c’eftLimiflo d’aujourd’hui
; d’autres difent que Limiflo eft à plus de
fept milles des ruines d’Amathufe.
* AMATHRE, nom qu’Homere a donné à une
des cinquante Néréides.
* AMATHUS ou AMATHONTE, ville de la tribu
de Manafsès, en-deçà du Jourdain.
* AMATHUSIA : Vénus fut ainfi nomméé d’Ama-
thonte dans l’île de Chypre, où elle étoit particulièrement
adorée.
* AMATIQUE ou S. THOMAS. VoyefTnOM.kS
[Saint").
AMATIR, terme de Monnoie, eft l’opération de
blanchir les flancs, enforte que le métal en foit mat
& non poli : en cet état on marque le flanc au balancier
, d’où il fort ayant les fonds polis & les reliefs
mats. La caufe de ces deux effets eft que la gravure
des quarrés eft feulement adoucie, au lieu que
les faces font parfaitement polies. La grande preflion
que le flanc fouffre entre les quarrés fait qu’il en prend
jufqu’aux moindres traits.Les parties polies des quarrés,
doivent rendre polies celles du flanc qui leur cor*
refpondent ; au lieu que celles qui font gravées 6t
feulement adoucies, par conféquent encore remplies
de pores qui font imperceptibles chacun en particulier,
mais dont le grand nombre fait que ces parties
poreufes ne font point luifantes, laiflent fur le flanc
autant de petits points en relief qu’ elles ont de pores.
C ’eft ce qti’on appelle le mat. Le blanchiment pour
l’argent 6c la couleur pour l’or qui rendent les flancs
mats dans toute leur étendue, font des préparations
indifpenfables pour avoir de belle monnoie, 6c que
l’avidité des entrepreneurs leur fait négliger, quoiqu’ils
foient payés pour les faire.
Amatir , en terme d'Orfevre en grôfferie > c’eft ôter
l’éclat & le poliment à certaines parties qui doivent
fervir comme d’ombre en les rendant graineufes 6t
mattes, pour que celles auxquelles on laifle le poli
paroiflent avec plus d’éclat lorfque ce font des reliefs.
Au contraire, lorfque ce font les fonds qui font polis *
certaines parties des reliefs font mattes, afin qu’elles
fe détachent davantage des mêmes fonds , comme
dans les médailles. Voye{ Médailles «S’Mattoib.
On dit or mat 6c argent blanchi, lorfque les pièces faites
de ces métaux n’ont point été polies après avoir
été dérochées. Voye{ Polir & D érocher.
* AMATITUE, riviere de l’Amérique feptentrio-
nale en la nouvelle Efpagne, qui fe jette dans la mer
Pacifique fur les confins de la province de Guaxaca*
* AM ATHO, riviere d’Italie dans la Calabre ; elle
a fa fourc-e dans l’Apennin , 6c fe jette dans la mer
près du bourg de Sainte-Euphémie.
* AMATRICE, ville d’Italie au royaume de Naples
dans l’Abruzze ultérieure. Long. 31. 6. lat. 42.
63.
* AMATZQUITL ,five unedo papyracea Nierem-
berg. {Bot.) plante dont la fubftance eft legere comme
celle du figuier, dont la feuille reflemble à celle
du citronnier, mais eft plus velue & plus pointue 9
& dont le fruit eft de la grofleur d’une noix, & plein
de graine blanche de la même forme que celle de la
figue. Cette plante aime les pays chauds 6c fe trouve
à Chietla ; la décoftion de fa racine paffe pour lalu-
taire dans les maladies fébriles.
AMAUROSE, f. f. terme de Medecine, eft une privation
totale de la vûe fans qu’il y ait aux yeux aucun
défaut apparent. Voye[ (Ei l , & c. Ce mot eft
francifé du grec àpaufoinç, qui lignifie obfcurcifiemmt t
étant dérivé du verbe àpaupèa, qui lignifie obj'curcir.
Amaurojis eft la même chofe que le gutta ferena des
Latins. Voye{ Goutte sereine. (AQ
AMAUTAS, f. m. {Hifl. mod. ) philofophes du
Pérou fous le régné des Incas. On croit que ce fut
YInca Roca qui fonda le premier des écoles à Ciifco,
afin que les Amautas y enfeignaffent les fciences aux
princes & aux gentilshommes ; car il croyoit que la
fcience ne devoit être que pour la nobleffe. Le devoir
des Amautas étoit d’apprendre à leurs difcipleS
les cérémonies 6c les préceptes de leur religion ; la
raifon, le fondement 6c l’explication des lois ; la politique
6c l’ art Militaire ; l’Hiftoire 6c la Chronologie
; la Poéfie même, la Philofophie, la Mufique St
l’Aftrologie. Les Amautas compofoient des comédies
6c des tragédies, qu’ils repréfentoient devant leurs
rois & les feigneurs de la cour aux fêtes folen-
nelles. Les fujets de leurs tragédies étoient des actions
militaires, les triomphes de leurs rois ou d’autres
hômmes illuftres. Dans les comédies ils parloient
de l’agriculture, des affaires domeftiques, & des divers
évenemens de la vie humaine. On n’y remar-
quoit rien d’obfcene ni de rampant ; tout, au contraire
, y étoit grave, fententieux, conforme aux bonnes
moeurs & à la vertu. Les afteurs etoiént des per-
fonnes qualifiées ; 6c quand la piece etoit joiiee, ils
yenoient reprendre leur place dans l’ affemblee, cha.«