tle chacunfe une once ; feuilles & racines de chicorée,
feuilles d’endive, de capillaire, de pimprenelle &
d’aigremôine, une poignée de chacune ; fleurs de
chicorée, de bourrache, de buglofe 8c de violette,
une pincée de chacune : faites du tout un apo^eme félon
l’art, comme il eft marqué ci-deffus, en ajoûtant
fur chaque dofe deux gros de firop de guimauve, de
limon ou de capillaire, avec fix gouttes d’efprit-de-
foufre. Cet upoçeme eft délayant 8c tempérant ; il
convient dans l’épaifîiffement 8c l’ardeur du fang 8c
des humeurs, Apo^eme atténuant & dèterff. Prenez racines d fiche,
de perfit & de fenouil, fix gros de chacune ; de
racine d’aunée & de patience,de chacune demi-once;
feuille de chamépithys, d’aigremoine, de chamédrys
& de capillaire, de chacune deux gros ; fleurs de ftoe-
chas & de fouci., une pincée de chacune-: faites bouillir
le tout félon l’art dans de l’eau de fontaine pour
quatre dofes, 8c paffez la liqueur ; ajoûtez à chaque
dofe du firop des cinq racines, deux gros. Apo^eme apéritif , hépatique & emménagogue. Prenez
des cinq racines apéritives , de chacune une once ;
écorce moyenne de frêne 8c de tamaris, de chacune
demi-once ; feuilles de chicorée, de fcolopendre, de
capillaire, de cerfeuil, une demi-poignée de chacune:
faites du tout un apoçeme félon l’art ; ajoûtez à
chaque dofe, de fel de duobus, un fcrupule ; de firop
d’armoife, une once. Aporeme contre la pleuréfie , la péripneumonie & la
toux. Prenez feuilles de bourrache, de buglofe 8c de
capillaire , de chacune une poignée ; de chicorée,
fauvage, une demi-poignée : lavez ces herbes & cou-
pez-les un peu ; enfuite faites - en un apoqeme réduit
à une pinte : paffez la liqueur , & ajoûtez firop de
guimauve, une once : celui-ci eft plus fimple 8c plus
agréable. Nous en avons donné de compofés pour
nous atecommoder au goût des Médecins 8c de leurs
malades. A poterne anti-feorbutique. Prenez racines de raifort
& d’aunée, de chacune une once ; de pyrethre con-
caffée , un demi - gros : prenez enfuite feuilles de
cochléaria, de becabunga, de trefle d’eau, 8c de
creffon de fontaine, de chacune une demi-poignée :
pilez le tout enfemble dans un mortier de marbre,
& jettez deffus une pinte d’eau bouillante , laifTez-
infufer pendant une heure. On aura foin de bien
couvrir le vaiffeau , & de ne le découvrir qu’après
que la liqueur fera refroidie. Paffez le tout, 8c ajoûtez
à la colature, du firop d’abfynthe ou anti-feorbu-
tique, une once. Cet apo^eme eft bon dans le feorbut.
Voye^ S c o r b u t .
Apoçeme pectoral & adouciffant. Prenez orge mondé,
une demi-once ; feuilles de bourrache de tuflilage 8c de pulmonaire, de chacune une demi - poignée :
faites bouillir le tout félon l’art dans trois chopines ,
à rédufrion d’une pinte ; ajoûtez enfuite racines de
guimauve, deux gros ; fleurs de tuflilage, de mauve,
de chacune une pincée. Laiffez infufer le tout : paffez
enfuite fans expreflion ; édulcorez la colature avec
firop de violette ou de capillaire, une once. La dofe
eft d’un bon verre de deux heures en deux heures.
Apoitmt laxatif. Prenez racines de chicorée fauvage
8c de patience fauvage, de polypode de chêne,
ratifiées 8c coupées,de chacune une demi-once ; feuilles
d’aigremoine, de chicorée fauvage, de chacune
une demi-poignée : faites bouillir le tout dans trois
chopines d’eau que vous réduirez à une pinte ; retirez
la cruche du feu, & faites- y infufer pendant
quatre heures fene monde, une once ; crème de tartre
, demi-once ; femence d’anis, un gros ; paffez la
liqueur par un linge avec legere expreflion, & ajoûtez
à la colature du firop de fleurs de pêcher,uneonce
& demie ; partagez le tout en fix verres à prendre
tiedes en-deux jours, trois dans chaque matinée, un
bouillon ehtre chaque prife. C e t apofeme s’ordonnera
pour purger legerement & à la lon gu e , ceux '
qu’on ne v eut point faire é vacuer copieufèment, ni
fatiguer par un purgatif difgracieux & dégoûtant.
A poterne apéritif & purgatif contre Vhydropifie. Prenez
racines de patience fa u v a g e , de chardon Rolan
d , d’a fpe rg e , de chacune demi-once ; d’aunée,'
deux gros : coupez le tout par morceaux après l ’av
o ir ra tifié , & faites-le bouillir dans trois chopines
d’eau que vou s réduirez à une pinte ; ajoûtez fur la
fin feuilles d’aigremoine, de c reffon, de chacune une
poignée ; paffez la liqueur par un linge av e c expref-’
lion ; diffolvez-y arcanum duplicatum, deux gros ; '
firop de Nerprun , une once 8c demie. La dofe eft'
d’un verre tiede de quatre en quatre heures , en fuf-
pendant les derniers, fi l’évacuation eft fuffifante :
on l’ordonne fur-tout dans l’oedeme & la leucophleg-
matie. Apoçeme fébrifuge & laxatif. Prenez feuilles de bourrache
, bu g lofe , chicorée fa u v a g e , de chacune une
poignée ; quinquina pu lv é r ifé , une once ; folicules
de fe n é , trois gros ; fel de G lau b e r t, deux gros : faites
bouillir les plantes dans trois chopines d’eau commune
, que vou s réduirez à une pinte : paffez la liqueur
av e c expreflion, 8c a jo û te z - y firop de fleurs
de pêcher, une once 8c demie. C e t apo^eme convient
dans les fievres in termittentes ; on le donne de quatre
en quatre heures hors les accès , lorfque les urines
font rou g es , 8c qu’elles dépofent un fédiment bri-
queté , lorfque l’éréthifme 8c la chaleur font fort
abattus. Nota. i°. que les apo^emes ci-deffus énoncés peuv
en t être changés en juleps, en po tions , ou autres
formules plus faciles à exécuter. Foye^ Jule p , P o t
io n .
z ° . T ou s les apo^emes peuvent ê tre rendus purgatifs
en y diffolvant un fel.
3 ° . L ’ufage de ces apo^emes demande une grande
attention pour le régime ; la diete doit être réglée
félon l’état & la force du malade, refpeâivement à
la qualité de Yapoçeme. ( A )
APPAISER un cheval, (Manège.') c’eft adoucir fon
humeur lorfqu’il a des mouvemens déréglés & trop
v ifs par colere ; on l’appaife o u en le careffant, ou
en lui donnant un peu d’herbe à manger,ou au m oyen
d’un fiflement doux que le cavalier fait. ( F )
A P P A R A T , f. m. eftufité en Littérature, pour dé-
figner un titre de plufieurs liv res difpofés en forme de
catalogue, de bibliothèque, de dictionnaire, & c . pour
la commodité desétudes. Foye[ D ic t io n n a ir e . apparat fur C ic é ro n , eft une efpece de concordance
ou de recueil de phrafes cicéroniennes.
L ’apparat facré de Poffevin eft un recueil de toutes
fortes d ’auteurs eccléfiaftiques, im primé en 1 6 11
en trois volumes. L e sg lo fe s, les commentaires, &c.
ont été-aufli fort fouvent appellés apparats. Foyeç
G l o s é , &c. Vapparat poétique du P. Vaniere eft un
recueil des plus beaux morceaux des Poètes Latins
fur toutes fortes de fujets. (G )
A p p a r a t , s’employoit autrefois comme fynony-
me à commentaire, 8c on s’en eft fe rv i fingulierement
pour défigner la glofe d’A ccurfe fur le digefte & le
code. Foye{ D ig e s t e & C o d e . (H)
A p p a r a t ou O r n e m e n t , (Lettres Ecriture d') fe d i t , en , de celles qui fe mettent au commencement
des pages; elles font ordinairement plus groffes que
les majufcules, & fe font plus délicatement av ec la
plume à traits. On peut les faire plus sûrement av e c
la plume ordinaire. * A P P A R A T O R I V M , lieu des préparatifs. (Hijt. anc. ). M . Fabreti croit que ce lieu des préparatifs
étoit celui oü l ’on tenoit difpofé le feftin des funé^
ra ille s , & oii l’on gardoit l’eau luftrale.
A P P A R AU X ou A P A R A U X , f. m. pl, (Marine.)
Ce mot fignifie les vo iles> les mah&ïCvrts, les.vergues,
U s p ou lie s , les ancres, les ca b le s , le g ou v e rn a il, k l 'a r tillerie
du va f f ia u ; deforte qu’il défigne plus de chofes
que iem o td 'a g r c il s , 8c moins que celui d’'équipement,
qui fignifie outre cela les gens, de l'équipage & les v ic tu
a illes. (Z) • ,
APPAREIL, f. m. fignifie proprement une préparation
formelle à. quelqu’aéte public 8c folennel.
Foyeç- Pr é p a r a t io n .
Nous difons l’appareil d’une fête ou d’un couronnement
; qu’un prince a fait fon entree a v e c beau-
coup $ appareil 8c de magnificence. (G ) ^ Appareil, en terme de C hirurgie, eft la préparation
& la difpofition de tout cequi eft-néceffaire pourTaire
une opération, un panfement, & c . L’appareil eft différent,
ftiivant le befoin ; les inftrumens * les machines,
les bandes, lacs, compreffes, plumaffeaux,
bourdonnets, charpie, tentes , font des pièces à'app
a r e il , de même que les médicamens dont on doit
faire ufage. F o y e { la Jignification de ces mots.
C’eft une réglé générale en Chirurgie , qu’il faut
avoir préparé l’appareil avant que de commencer
l’opération. Cette réglé fouffre une exception dans
les luxations ; car il faut avant toutes chofes replacer
les os dans leur fituation naturelle : on fait en-
fuite l'appareil. * .
Le mot d’appareil eft aufli d’ufage en Chirurgie,
pour défigner les opérations de la taille : on dit le
haut app ar eily le grand & le p e t it app ar eil, l'a p p ar eil
latéral. F o y e ç LITHOTOMIE. ( T )
A p p a r e il , en Architecture : on dit qu’un bâtiment
eft d’un bel a p p a r eil, quand il eft conduit avec foin ,
que les aflifes font de hauteur égale, & que les joints
font proprement faits & de peu d’écartement ; tel eft
celui de l’Obfervatoire, 8c la fontaine de Grenelle,
fauxbourg faint-Germain , qui peuvent paffer pour
des chef-d’oeuvres dans ce genre.
On dit aufli qu’une pierre ou aflife eft de bas app
a r e il, quand elle ne porte que douze ou quinze pouces
de hauteur; & de haut a p p a r eil, quand elle en
porte vingt-quatre ou trente. (R)
A p p a r e il , appareil de pom p e, c’eft le pifton de la
pompe.
A p p a r e il de mâts & d e voiles, v o y . M a t 6*V o i l e .
A p p a r e il , en cu tfin e , c’eft un compofé de plufieurs
ingrédiens qui entrent dans un mets : la panne,
les épices, la chair, les fines herbes, font l'appareil
d’une andouille.
APPAREILLÉE, adj. f. (M a r in e .) vo ile appareillée;
c’eft une voile mife dehors ou au vent, c’eft-à-dire
déployée pour prendre le vent : ce qui eft le contraire
de voile fer lé e ou carguée.
APPAREILLER , V. n. (M a r in e .) c’eft difpofer
toutes chofes dans un vâiffeau pour mettre à la voile :
on dit qu’une voile eft appareillée , pour dire qu’elle
eft dépioyéè, & en état de recevoir le vent. Pour
appareiller "A faut ordinairement virer l’ancre & la
boffer, déferler ce qu’on veut porter de voiles, 8c
mettre toutes les manoeuvres en état, en larguant
quelques-unes, 8c halant fur quelques autres. Foye%
B o s se r , D é f e r le r , L a r g u e r , Ha l e r , & c .
(Z)
A p p a r e il l e r le corps, les arcades, les fem p le s ,
&c. dans les Manufaclures.de fo ie ; c’eft égalifer toutes
les parties dont font compofés les corps, les arcades,
les femples, & c . de maniéré qu’elles foient toutes de
niveau , & que l’une ne foit pas plus haute que l’autre.
F o y e i cul'article V e lo u r s c is e l é , la néceflité
de cette attention.
A p p a r e il l e r , terme de C hapelier; c’eft former le
mélange des poils ou des laines qui doivent entrer
dans la compofition d’un chape au , félon la qualité
qu’on v eu t lui donner.
A p p a r e il l e r , en te rn i de L a ye tier; c’eft joindre
enfemble une ou plufieurs planches d’égale grandeur.
A p p a r e il l e r , v. afr. (Manège.) fe dit de deux,"
de quatre ou de fix chevaux de même poil, qu’on
pvaerueti lmlere,ttre à un carroffe. On dit aufli apparier. Ap
en terme de haras, fignifie faire faillir à un
étalon la jument la plus propre pour faire avec lui
un beau 8c bon poulain. (F) APPAREILLEUR, f. m. (Architecte) eft le principal
ouvrier chargé de l’appareil des pierres pour la
conftru&ion d’un bâtiment ; c’eft lui qui trace les épures
par paneaux ou par équarriffement, qui préfide à
la pofe, au racordement, &c. Il feroit neceflaire que
ces fortes d’ouvriers fûffent defliner l’architeûure ;
cette fcience leur apprendroit l’art de profiler, & de
former des courbes élégantes , gracieufes , & fans
jarrets : il feroit aufli très-important qu’ils fuffent
mathématiciens1, afin de pouvoir fe rendre compte
de la pouflPée des voûtes, du poids, de la charge, &
du fruit qu’il convient de donner au mur, félon la
diverfité des occafions qu’ils ont d’être employés
dans les bâtimens ; mais la plûpart de ceux qui fe
donnent pour tels , n’ont que le métier de leur art,
malgré les cours publics qui leur font offerts à Paris
. pouf s’inftruire. (P) APPARENCE, etc teneur, dehors, (Gram.) U extérieur
faitvpartie de la chofe ; le dehors l’environne
à quelque diftance : l’apparence eft l’effet que produit
fa préfence. Les murs font l’extérieur d’une maifon,
les avenues en font les dehors.; Y apparence refulte du
tout. m Dans le fens figuré, extérieur fe dit de l’air & de la
phyfionomie ; le dehors, des maniérés & de la dépen-*
freie ;u Yra pparence, des aûions & de la conduite. L'exté» prévenant n’eft pas toûjours accompagné du
mérite, dit M. l’abbé Girard, Syn. Franç. Les dehors
brillans ne font pas d.es preuves certaines de l’opulence.
Les pratiques de dévotion, ne décident rien
fur la vertu.
A p p a r e n c e , f. f. L'apparence eft proprement la
furface extérieure d’une chofe, ou en général ce qui
affefre d’abord les fens, l’efprit 8c l’imagination.
Les Académiciens prétendent que les qualités fen-
fibles des corps ne font que des apparences. Quelques
philofophes modernes ont embrafte ce. fentiment. F.
A c a d é m ic ie n & Q u a l i t é . Foye^auffiC o r p s .
Nos erreurs viennent prefque toutes de ce que nous
nous hâtons de juger des chofes, 8c de ce que cette
précipitation ne nous permet pas de difeerner le vrai
de ce qui n’en a que l'apparence. Foye^ VO LO N T É ,
L i b e r t é , E r r e u r , V r a i s s e m b l a n c e . Apparence en perfpectbve, c’eft la repréfentation ou
projefrion d’une figure, d’un corps, ou d’un autre
objet, fur le plan du tableau. Foye^ Pr o j e c t io n *
L'apparence d’une ligne droite projettée , eft toû-
jours une ligne droite ; car la commune fefrion de
deux plans eft toûjours une ligne droite : donc la
commune feftion du plan du tableau, 8c du. plan qui
paffe par l’oeil 8c par la ligne droite qu’on veut repré-
fenter, eft une ligne droite : or cette commune fec-
tioneft l’apparence de la ligne qu’on veut projetter. Foye^ Pe r s p e c t iv e . L'apparence d’un corps opaque
ou lumineux étant donnée , on peut trouver Y apparence
dè fon ombre. Foye[ O m b r e .
APPARENCE d'une étoile, d'uneplanete, 8)CC. Foyei
A p p a r it io n . On entend-quelquefois par apparences,
en Aftronomie, ce qu’on appelle autrement phénomènes
ouphafes. Foye% Ph ÉNOM-ENE £ PHASE.
On fe fert en Optique du terme $ apparence directe,
pour marquer la vûe d’un objet par des rayons di-
refrs, c’eft-à-dire par des rayons qui viennent de
l’objet, fans avoir été ni réfléchis ni rompus.
D i r e c t & Ra^on. Fàyeç, auJ fi O p t i q u e & V ision.
(O)