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A r ê t e f. £ fe dit, c/zeç Us Chapeliers , de l’extrémité
par où on arrondit un chapeau , & oh l’on coud
ce qu’on appelle un bord de chapeau. Pour arrondir
Y arête, on met une ficelle autour du lien, ou bas de
la forme ; on tourne cette ficelle tout autour fur la
circonférence du bord extérieur ; & avec un morceau
de craie qui eft au bout, on marque ce qu’il y
a à enlever du bord du chapeau, qui par ce moyen
fe trouve parfaitement rond. Voye^ C h a p e a u .
A r ê t e , che^ les Diamantaires, fe dit proprement
des angles de toutes les faces que peut recevoir un
diamant ; c’eft pourquoi il ne faut pas confondre
Y arête a v e c le pan. Voye^ Pa n .
A r ê t e , en terme de Planeur > c’ eft une carne ou
angle, qui fépare dans tout le contour de la boîte le
bouge d’avec la marlie. On dit pincer l'arête. Voyé^
Pin c e r »
A r ê t e s , f. f. pl. (Manège& Marèchallerie.) maladies
du cheval, galles qui viennent aux jambes»
Les arêtes ou queues de rat ne font autre chofe
qu’une infirmité qui vient le long du nerf de la jambe
, au-deflous du jarret, qui s’étend jufqu’au boulet
, fait tomber le poil, 6c découvre des callus 6c
des grofleurs très-rudes.
. Le remede eft de couper ces grofleurs ou cals avec
le feu, 6c d’appliquer deflus l’emmiellure blanche,
que nous décrirons à fa place ; il tombera une efearre
qu’on defféchera avec les poudres pour les plaies.
Si les arêtes font humides, 6c qu’il n’y ait ni cal ni
enflure, il faut appliquer deflus l’onguent verd pour
là galle.
Ce mal eft vilain, en ce qu’il fait tomber le poil
de la partie : mais, il ne porte aucun préjudice notable
au cheval. (Y )
ARESTIER, f. m. en Charpenterie, eft une principale
pièce de bois d’un comble, qui en forme Y arête
ou angle faillant. ( P )
ARESTIERES, f. f. en Architecture, font les cueillies
de plâtre que les Couvreurs mettent aux angles
faillans d’un comble couvert en tuile. ( P )
* ARESTINGA j île fur la mer des Indes vers le
Kerman 6c la ville de Dulcinde. On croit que c’eft
la Liba dè Ptoïomée.
* ARETHUSE, f. f. (.Mytk.) fontaine de la pref-
qu’île d’Ortygie. On dit qa' A rethufe 9 avant que d’être
fontaine, étoit une des compagnes de Diane ;
qu’un jour qu’elle fe baignoit dans un riïifleau, elle
fut apperçûe par Alphée ; que fe fentant vivement
pourluivie par le fleuve amoureux, elle implora le
îecours de Diane, qui la métamorphofa en fontaine ;
mais qu’Alphée ayant reconnu fon amante fous ce
déguilement, ne s’en unit que plus intimement avec
elle , en mêlant ion ondes aux fiennes. On lit dans
Cicéron, que YAretkufe evjt été de fon tems entièrement
couverte des flots de la mer, fans une digue
& une levée de pierre qui l’en féparoit. Pline & plu-
fieurs des anciens paroiffent avoir crû que l’Alphée
continuant fon cours fous la m er, venoit reparoître
en Sicile ; & que ce qu’on jettoit dans ce fleuve en
Arcadie , fe retrouvoit dans la riviere d’Ortygie :
mais Strabon ne donne pas dans cette tradition ridicule
; il traite de menfonge la coupe perdue dans l’Aï—
phée, 6c retrouvée dans la S icile, 6c ne balance pas
à. dire que l’Alphée fe perd dans là mer comme les
autres fleuves. Pline débitait encore une autre fable
fur les eaux de YArethufe; c’eft qu’elles avoient une
odeur de fumier dans le tems des jeux olympiques
qui fe célébroiept en Greçe, fous les murs d’Olympe
oh paffoit l’Alphée, dans lequel on jettoit le fumier
des vi&imes, & celui des chevaux qui fervoient
dans les courfes.
; * A r e t h u s e , ville de Syrie, entre Emeffe &
Epiphanie. On dit que c’eft aujourd’hui Fornacufa. '
A p. e th u se , yijie de Macédoine,quequelques-uhs
A R G
appellent Tadino, 6c d’autres Rendina. Elle éft fur le
bord du golfe que nous appelions di ComteJJa, 6c qUe
les anciens nompioient Strymonium.
A r e th u s e , lac dans l’Arménie majeure, près de
la fource du Tigre, non loin des monts Gordiens,
que quelques-uns appellent Gibel-Noé.
ARÈTOLÔGIE, f. f. (Morale.') c’eft: le nom de
la partie de la Philôfophie morale , qui traite de la
vertu, de fa nature, 6c des moyens d’y parvenir.
Voye{ V e r t u , M o r a l e . (X )
*AREVALO, petite ville d’Efpagne dans la vieille
Caftille, près du royaume de Léon.
*A R EU S , (Myth.) fils ou enfant de Mars ; épithète
que les'Poëtes donnoient à ceux qui s’étoiént
illuftres dans les combats. Voye^ Arès.
* AREZZO , (Géog.) ancienne v ille d’Italie dans
.la Tofcane & le territoire de Flôrénce. Long, zç),
3 z . lat. p . 27.
* A RG , (Géog. anc. & mod.) rivière d'Allemagne
dans la Soiiabe : c’eft Y Argus des Latins ; ellè pafle à
Wangen, 6c fe jette dans le lac de Confiance.
* ARG A , riviere d ’Efpagne, qui a fa foürce dans
les Pyrénées, aux frontières de la baffe Navarre,
traverfe la haute, baigne Pampelune, 6c fe joint à
l’Arragon, vis-à-vis de Villa-Frdnca.
* ARG AN, ville d’Efpagne dans la nouvelle Caf-
t ille, & le diocèfe de Tolede.
ARGANÈÂU ou ORGANEAU d'un ancre, eft un
anneau placé à l’extrémité de l’an çre , auquel on attache
le cab le, Voye^ A n c r e . (O )
* ARG A TÄ , ( C h e v a l ie r s de l ’ ) Hiß. mod. ou
Chevaliers du Dévidoir ; compagnie de quelques gentilshommes
du quartier de la porte neuve à Naples ,
qui s’unirènt en 1388 pour défendre le port de cette
ville en faveur de Louis d’Anjou, contre lesvaiffeaux
& les galeres de la reine Marguerite. Ils portoient fur
le bras, ou fiir le côté gauche, un dévidoir d’or en
champ de gueules. Cette efpece d’ordre finit avec le
regne de Louis d’Anjou. On n’a que des conjectures
futiles fur le choix qu’ils avoient fait du dévidoir
pour la marque de leur union ; 6c peut-être ce choix
n’en mérite-t-il pas d’autres.
ARGÉENS ou ARGIENS, adj. plur. pris fubft.
(Hiß. anc.) c’étoit anciennement des repréferitations
d’hommes faites avec du jonc, que les veftales jet—
toient tous les ans dans le T ibre le jour des Ides de
Mai. Voye^ V e s t a l e s .
Cette cérémonie eft rapportée par Feftus & Var-
ron ; Feftus cependant dir, qu’elle étoit faite par les
prêtres, à factrdoùbus ; nous fuppofons que c’étaient
les prêtreffes. Il ajoute que le nombre de ces figures
estait de trente. Plutarque dans fes queftions fur les,
Romains, rèc.herche pourquoi on appelloit ces figures
argea, 6c il en donne deux raifons : la première eft
que les nations barbares qui habitèrent les premières
ces cantons, jettoient tous les Grecs qu’ils pouvoieot
attraper dans le Tibre ; car argéens ou argiens étoit je.
nom que l’on donnoit à tous les G recs, mais qii’Her-
cule leur perfuâda de quitter une coutume fi inhu-:
njaine, & de fe purger d’un crime pareil feri inftitùànt
cette folennité. La fécondé, qu’Evandre l’arcadièn,
cruel ennemi des Grecs, pour tranfmettre fa haine à
fa poftérité, ordonna que l’on fît dés repréfentations
d'argiens, que l’on jetteroit dans la rivierë. Les fêtes
dans lefquelles ces Grecs d’ofier étaient précipités,
dans le.Tibre, s’appellerent argées. (G )
* ARGÉES, adj. (Hiß. anc.) noimqui fut aulfi
donné, félon quelques-uns, aux fept c.Q'lljnes fiir lefquelles
Rome fut.aflife, en mémoire d’Argeus , tm
des compagnons d’Hercule qu’Evandre reçut chez '
lui ; félon d’autres, aux feuls endroits dé la ville de:
Rome, oh étaient les tombeaux des Argiens, compagnons
d’Hercule. Voye^ Argéens.
A R G
* ARGEIPHONTÈS, (Myth.) furnom qù’ôft donna
à Mercure après qu’il eut tué Argus.
ARGEMA0«ARGEMON, f. m. ( Chirurgie.) eft
un ulcéré du globe de l’oeil, dont le fiége eft en partie
fur la conjonftive ou blanc de l’oeil, 6c én partie
fur la cornée tranfpârente. Il paroît rougeâtre fur la
premieré membrane, & blanc fur la cornée. L’inflammation
, les puftules, les abcès, ou lés plaies des
yeux , peuvent donner lieu à ces ulcérés.
En général, les ulcérés des membranes de l’oeil
font des maladies fâcheufes, parce qu’ils donnent
fouvent beaucoup de difficulté à guérir, & qu’ils
peuvent être accompagnés d’excroiffancesde chair ,
defiftules, d’inflammations, de Iafortie & delà rupture
de l’uvée qui fait flétrir l’oeil ; enfin parce que
leur guérifon laifle des cicatrices qui empêchent la
v u e , lorfqu’elles occupent la cornée tranfparente.
Les ulcérés fuperficiels font moins fâcheux & plus
faciles à guérir que les profonds.
Pour la cure, il faut autant qu’on le peut détruire
la caufe par l’ufage des remedes convenables. Si elle
vient de caufe interne par le vice & la furabondance
des humeurs, les faignées, les lavemens, les purgatifs
, le régime, les véficatoires, les cautères, fervi-
ront à diminuer & à détourner les fucs vitiës ou fu-
perflus. S’il y a inflammation , il faudra employer
lés topiques emolliens & ànodyns. Enfuite on tâchera
de cicatrifer les ulcérés. Le collyre fuivant eft
fort récommandé : dix grains de camrre , autant de
vitriol blanc, & un fcrupule de fucre candi ; faites
difloudre dans trois onces deseauxdiftilléesderofe,
de plantain ou d’euphraife, dans lefquelles on ait fait
fondre auparavant dix grains de gomme arabique en
poudre, pour les rendre mucilagineufes. On en fait
couler quelques gouttes tiedes dans l’oeil malade dix
à douze fois par jour ; & pardeflus l’oeil on applique
une comprefle trempée dans un collyre rafraîcniflant
fait avec un blanc d’oeuf & lès eaux de rofe & de
plantain, battus enfemblè. ( Y )
ARGEMONE ou pavot épineux, f. f. ( Hijl. nat.
lot. ) genre de plante dont les fleurs font compofées
de plufieurs feuilles difpofées en rofe. Il s’élève du
milieu de la fleur un piftil qui devient dans la fuite un
fruit ouune coque ordinairement ovale, qui n’a qu’une
feule capfule & qui eft ouverte. Il y a des efpeces
dé côtes qui s’étendent depuis la bafe jufqu’au fom-
met ; & les intervalles qui relient entre elles , font
remplis par des panneaux qui s’écartent dans ie haut
& laiflent un vuidè entre les côtes ; chacune foûtient
un placenta chargé de femences arrondies pour l’ordinaire.
Tournefort, Elem. Bot. Voy. Pl a n t e . ( I )
On la feme en Septembre & en Oélobre fur une
couche bien ameublie, couverte d’un peu de terreau
, & on la tranfporte en Avril dans les plates-
bandes. ( K )
* ARGENCES, ( Géog. ) bourg de France en baffe
Normandie fur la Méance. Long. 17. 20. lat. 4g. i5 .
* ARGENDAL, petite ville d’Allemagne dans le
Palatinat du Rhin, entreSimmeren & Bacharach.
* A r g e n d a l , riviere de France en Provencé,qui
a trois fources ; l’une à Seillons, l’autre vers Saint-
Martin-de-Varages, l’autre du côté de Barjols, & fe
jette dans la mer près de Fréjus, après avoir reçu
plufieurs rivières.
* ARGENS ( l ’ ) , riviere de France en Provence,
qui prend fa fource au marais d’Olietes , & fe jette
dans la Méditerranée près Fréjus.
. * ARGENT, f. m. ( Ordre encyc. Entend. Raifon.
Philofophie ou Science ; Science de la nature, Chimie ,
Métallurgie , Argent. ) c’eft un des métaux que les
Çhimiftes appellent parfaits, précieux & nobles. Il eft
blanc quand il eft travaillé ; fin, pur, duftile ; fe fixe
au feu comme l’or, & n’en diffère que par le poids
& la couleur.
A R G 63*7
Oh trouve Quelquefois de Y argent pur formé naturellement
dans les mines:mais ce métal, ainfi que
tous les autres métaux, eft pour l’ordinaire mêlé avec
des matières étrangères. \Cargent pur des mines eft le
plus fouvent dans les fentes des rochers ; il eft adhérent
à la pierre, & on eft obligé de l’en détacher;
mais quelquefois le courant des rivières, la chute des
pierres, l’impétuofité des vents, entraînent des morceaux
d'argent au pié des rochers, oh il eft mêlé avec
les fables 6c les terres. Ces morceaux d'argent n’orit
pas toujours la même forme ; les uns font en grains
de différentes grofleurs ; il y en a de petits qui font
pofés les uns fur les autres ; il y en a de très-gros ; par
exemple, celui que Worm difoit avoir été tiré des
mines de Norvège , & pefer 130 marcs.
L'argent en cheveux eft par filamens fi déliés & fi
fins, qu’on ne peut mieux le comparer qu’à des cheveux,
à des fils de foie, ou à un flocon dè iaine qui
feroit parfemé de points brillans. L'argent en filets eft
en effet compofé de fils fi bien formés, qu’on crôiroit
qu’ils auroient été paffés à la filiere. L'argent en végétation
reffemble en quelque forte à un arbriffeau : on
y remarque une tige qui jette de part & d’autre des
branches ; & ces branches ont des rameaux : mais il
ne faut pas imaginer que les proportions foiént bien
obfervées dans ces fortes de végétations. Les rameaux
font aufli gros que les branches , & la tige n’eft pas
marquée comme devroit l’être un tronc principal.
L'argent en feuilles eft affez reffemblant à des feuilles
de fougere ; on y voit une côte qui jette de part &
d’autre des branches, dont chacune a aufli de petites
branches latérales.L'argent en lames eftaiféà recon-
noître ; il eft étendu en petites plaques fimples, unies
& fans aucune forme de feuillage.
Les mines àéargent les plus ordinaires font celles
oh Y argent eft renfermé dans la pierre : les particules
métalliques font dilpenfées dans le bloc, & la richeffe
de la mine dépend de la quantité relative & de la
grôffeur de ces particules au volume du bloc. Dans
ces fortes de mines, Y argent eft de fa couleur natua
relie : mais dans d’autres il paroît de différentes couleurs
, qui dépendent des matières avec lefquelles il
eft mélangé. Il eft ici noir, roux ; ailleurs d’un beau
rouge, d’une fubftarice tranfparente, 6c d’une forme
approchante de celle des cryftallifations des pierres
précieufes ; de forte qu’à la première vue on ie pren-
droit plutôt pour du rubis que pour de la mine dé argent.
On l’appelle mine d'argent rouge.
Il y a des mines dé argent dans les quatre parties du
monde ; l’Europe n’en manque pas, 6c la France n’en
eft pas tout-à-fait privée, quoiqu’il y ait des contrées
plus riches en cela qu’elle ne l’eft. Au relie on peut
juger de ce qu’elle poffede en mines darg-e/zr par l’état
filivant.
Dans la généralité de Paris & île de France,en plufieurs
endroits & au milieu des maffes de fable jaune
6c rougeâtre, il y a des veines horifontales de mine
de fer imparfaite, qui tiennent or 6c argent : on en
trouve à Géroncourt, Marine , Grizy, Berval, 6c
autres villagès au-delà de Pontoife , route de Beauvais
, qui donnent aux effaisdepuis 450 jufqu’à 1000
grains de fin , dont moitié & davantage eft en or ,
6c le relie en argent : mais il eft difficile d’en féparer
ces deux métaux dans la fonte en grand. A Genin-
v ille , demi-lieue ou environ par-delà Magny, route
de Rouen ; à deux lieues de Notre-Dame-la-Defirée ;
près Saint-Martin-Ia-Garenpe, & à quatre lieues de
Meulan, il y a plufieurs indices de mine d’argent. On
y fit faire en 1719 un puits de 15 piés de profondeur
& d’autant de large, à 10 piés de la route du moulin
de ce lieu. Suivant la tradition du pays, la mine n’eft
pas à plus de 15 piés de profondeur. Ge puits eft actuellement
rempli d’eau. Èn Hainault, on dit qu’il y
a une mine d'argent à Chimai. Ên Lorraine il y a plu