ne tiede au cheval ; ce qui fuffit pour le foûtenir dans
fon mal, & empêcher qu’il ne meure de faim. (V )
* ARMANOTH, (Géogr.) province de l’Ecoffe
fepténtrionale, qui fait partie de la province de Rofs,
entre celles de Locquabir & de Murrai.
* ARMENSON ou ARMENSON, riviere de France
en Bourgogne, qui a fa fource au-deffus de Semur
oit elle palfe, reçoit la Brenne, arrofe Tonere, &
fe jette , dans l’Yonne à la gorge à’Armanfon, près
d’Auxerre.
ARMARINTE, f. f. caekrys, (Hift. nat. bot.) genre
de plante à fleurs en rofe, foutenues par des rayons
en forme de parafol|, compofées de plufieurs pétales
difpofés en rond fur un calice qui devient dans la fuite
un fruit compolë de deux pièces faites en demi-ovale,
d’une matière fpongieufe, liffe dans quelques efpe-
ce s, cannelées & raboteufes dans quelques autres :
ces deux pièces renferment chacune une femence
femblable à un grain d’orge. Tournef. Infi. ni herb.
V o y e { Pl a n t e . ( / )
ARM A T A , (Mytk.) furnom fous lequel les Lacédémoniens
honoroientVénus, qu’ils repréfentoient
armée.
ARMATEUR ou CAPRE, (Marine) on appelle
ainfi le commandant d’unyaiffeau qui eft armé pour
çroifer fur les bâtimens du parti contraire ; & c’eft
aufli le nom fpécieux que prennent les pirates, pour
adoucir celui de corfaire.
On appelle aufli armateurs les marchands qui afre-
tent ou équipent un vaiffeau , foit pour la courfe,
foit pour le commerce. (Z )
ARMATURE, f. f. (Fonderie.) Les Fondeurs en
ftatues équeftres & en grands ouvrages de bronze,
appellent ainfi un affemblage de différens morceaux
de fer, pour porter le noyau & le moule de potée
d’un ouvrage de bronze. Ceux d’une forme pyramidale
n’ont pas befoin d’une forte armature, parce
que la bafe foûtient les parties d’au-deffus qui diminuent
de groffeur ; & il fuffit d’y mettre quelques
barres de fer, dans lefquelles on pafle d’autres fers
plus menus qu’on appelle lardons, pour lier le noyau
avec le moule de potée. Voye^ F o n d e r ie , N o y a u ,
L a r d o n , & c.
Quelques fers de T armature font faits pour relier
toûjours enfermés dans le bronze , parce qu’ils fervent
à donner plus de folidité aux parties qui portent
le fardeau ; les autres font faits de maniere qu’on peut
les retirer lorfque l’ouvrage eft fondu : & de-là vient
qu’on les fait de plufieurs pièces attachées les unes
aux autres avec des v is , des boulons & des clavettes
afin de pouvoir les tourner dans le vuide du
bronze lorfqu’on en ôte le noyau. Il faut obferver en
forgeant les fers de Y armature, de leur donner un contour
fort coulant, pour ne pas corrompre les corpuf-
cules du fer, ce qui lui ôteroit toute fa force.
Pour mettre en leur place tous les fers de Y armature,
on commence par démolir la grille & le maflif
qui portoit deffus, de façon qu’on puiffe affembler &
river les principaux fers fur la bafe de Y armature.
Voye^ les Planches des figures en bronze.
A r m a tu r e , (en Archltecl.) nom générique fous
lequel on comprend toutes les barres, boulons, clés,
étriers & autres liens de fer qui fervent à contenir un
affemblage de charpente.
* ARME, ARMURE, (Gram.) Arme le dit de tout
ce qui fert au foldat dans le combat, foit pour attaquer,
foit pour fe défendre : armure ne s’entend que
de ce qui fert à le défendre. On dit une armure de tête,
de cuilfe, & c . Dom Quichotte prend un baflin à barbe
pour une armure de tête, & fait tomber fur des moulins
à vent l’effort de fes armes. La mode des armures
s’eft paffée, mais celle des armes ne paffera point.
Voyel les Synon. franç.
A r m e ou S c ie à m a in , (Luth, Menuif. Marq.)
outil dont fe fervent les Faveurs de clavecin, les
Ébéniftes, les Menuifiers, &c. eft un feuillet de fcië
A C , très-mince & fort large, denté dans toute fa
longueur. Cette lame entre par la plus large de fes
extrémités dans la fente d’une poignée A B , plate,
& percée d’un trou a , où elle eft retenue par deux
chevilles de fer. Le trou a fert à paffer les doigts pendant
que la palme de la main appuie fur la partie B;
enforte que pour tenir cet inftrument il faut empoigner
la partie a B. Foye[ la figure de cette fcie qui
fert à féparer les touches & à plufieurs autres ufages,
PI. X V I I . de Lutherie, fig. z z .
Arme les avirons, (Marine.) c ’eft un commandement
de mettre les avirons fur le bord de la chaloupe,
tout prêts à fervir. (Z )
A rmes , f. f. (.Art militaire.) fe dit en général de
tout ce qui peut fervir à fe garantir ou couvrir des
attaques de l’ennemi & à le combattre. Nicod fait
venir ce mot d’une phrafe latine, qubd operiantarrnos,
parce qu’elles couvrent les épaules ou les flancs ;
mais il parôît qu’il vient plutôt du latin arma, que
Varron dérive ab arcendo eb qubd arceant hofies. On
croit que les premières armes étoient de bois, & qu’elles
fer voient uniquement contre les bêtes ; queNem-
broth, le premier tyran, les employa contre les hommes
, & que fon fils Belus fut le premier qui fit la
guerre ; d’où , félon quelques-uns, il a été appellé Bel-
lum. Diodore de Sicile croit que Belus eft le même
que Mars, qui dreffa le premier des foldats. Selon
Joféphe, ce fut Moyfe qui commença à armer les
troupes avec du fe r , on fe fervoit auparavant ô?arômes
d’airain. Les armes font offenfives ou défenfives ;
les premières fervent à attaquer l’ennemi, les autres
à fe couvrir de fes coups. Les armes chez les Romains
étoient défenfives ou offenfives ; les offenfives étoient
principalement le trait : il y en eut de bien des efpe-
ces, félon les différens ordres des foldats. Les foldats
armés à la légère s’appelloient en général ferentarii.
Les Vélites qui furent créés en 542, çefferent quand
on donna le droit de bourgeoifie à toute l’Italie : on
leurfubftitua les frondeurs, funditores, & les archers,
jaculatores. Les armes des Vélites étoient premièrement
le fabre d’Efpagne, commun à tous les foldats ;
ce fabre avoit une excellente pointe, & coupoit des
deux côtés, enforte que les foldats pouvoient fe fervir
du bout & des deux tranchans : du tems .de Po-
lybe ils le portoient à la cuiffe droite. Ils avoient en
fécond lieu fept javelots ou demi-piques qui avoient
environ trois piés de longueur, avec une pointe de
neuf doigts. Cette pointe étoit fi fine, qu’on ne pourvoit
renvoyer le javelot quand il avoit été lancé,
parce que cette pointe s’émouffoit en tombant. Ils
portoient un petit bouclier de bois d’un demi-pié de
large, couvert de cuir. Leur cafque étoit une efpe-
ce de chaperon de peau, appelle galea ou galerus,
qu’il faut bien diftinguer des cafques ordinaires, qui
etoient de métal, & qu’on appelloit caffis : cette forte
de cafque étoit affez connue chez les anciens. Les
armes des piquiers & des autres foldats étoient premièrement
un bouclier, qu’ils appelloient fcutum,
différent de celui qu’ils nommoient clypeus; celui-ci
étoit rond, & l’autre oval. La largeur du bouclier
étoit de deux piés &c demi, & fa longueur étoit de
près de quatre piés ; de façon qu’un homme, en fe
courbant un peu, pouvoit facilement s’en couvrir ,
parce qu’il étoit fait en forme de tuile creufe , im-
bricata. On faifoit ces boucliers de bois léger & pliant,
qu’on couvroit de peau ou de toile peinte. C ’eft de
cette coûtume de peindre les armes que font venues
dans la fuite les armoiries. Le bout de ce bouclier
étoit garni de fe r , afin qu’il pût réfifter plus facilement
, & que le bois ne le pourrit point quand on le
pofoit à terre, comme on le faifoit quelquefois. Au
milieu du bouclier il y avoit une boffe de fer pour
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le porter ; on y attachoit une courroie. Outre le bou*
cher, ils avoient des javelots qu’ils nommoient pila ;
c’étoit Yarme propre des Romains : les uns étoient
ronds & d’une groffeur à emplir la main : les autres
étoient quarrés, ayant quatre doigts de tour, & le
bois quatre coudées de longueur. Au bout de ce bois
étoit un fer à crochet qui faifoit qu’on ne retiroit ce
bois que très-difficilement ; ce fer avoit à - peu - près
la même longueur que le bois. 11 étoit attache de
maniéré que la moitié tenoit au bois, & que l’autre
.fervoit de pointe ; enforte que ce javelot avoit en
tout cinq coudées & demie de longueur; l’épaiffeur
du fer qui étoit attaché au bois, étoit d’un doigt &
demi : ce qui prouve qu’il devoit être fort pefant, &
devoit percer tout ce qu’il atteignoit. On fe fervoit
encore d’autres traits plus légers qui reffembloient à-
peu-près à des pieux.
Ils portoient aufli un cafque d’airain ou d’un autre
métal, qui laiffoit le vifage découvert ; d’où vient le
mot de Céfar à la bataille de Pharfale : Soldats ,frap-
pei au vifage. On voyoit flotter fur ce cafque une aigrette
de plumes rouges & blanches , ou de crin de
cheval. Les citoyens de la première claffe étoient
couverts d’une cuiraffe qui étoit faite de petites mailles
ou chaînons , & qu’on appelloit famata : on en
faifoit aufli d’écailles ou de lames de fer : celles - ci
étoient pour les citoyens les plus diftingués ; elles
pouvoient couvrir tout le corps. Héliodore, Æthiop.
liv. IX . en fa it , vers le milieu de fon ouvrage, une
defcription fort exaéte. Cependant la plûpart portoient
des cuiraffes de lames d’airain de 1 1 doigts de
largeur, qui couvroient feulement la poitrine.
Le bouclier, le cafque & la cuiraffe étoient enrichis
d’or & d’argent, avec différentes figures qu’on
gravoit deffus ; c’eft pourquoi on les portoit toujours
couvertes , excepté dans le combat & dans
différentes cérémonies. Les Romains portoient aufli
des bottines , mais quelquefois une feule à une des
deux jambes. Les foldats fur-tout portoient de petites
bottines garnies de clous tout autour, qu’on appelloit
caligæ , d’où eft venu le mot de Caligula , que
l’on donna à l’empereur Caïus , parce qu’il avoit
été élevé parmi les Amples foldats dans le; camp de
Germanicus fon pere.
Dans les premiers tems les cavaliers, chez les
Romains, n’avoient qu’une efpece de vefte, afin de
monter plus facilement à cheval. Ils n’avoient ni
étriers ni felle, mais feulement une couverture qui
leur en fervoit. Ils avoient aufli des piques très - légères
& un bouclier de cuir : mais dans la fuite ils
empruntèrent leurs armes des Grecs, qui confiftoient
en une grande épée, une pique longue, une cuiraffe^
un cafque , & un bouclier. Ils portoient aufli quelquefois
des javelots. Nieupoort , coutumes des Romains.
Les armes des François, lorfque Clovis fit la conquête
des Gaules , étoient la hache, le ja ve lo t, le
bouclier, & l’épée. Procope , fecrétaire du fameux
Belifaire , parlant de l’expédition que les- François
firent en Italie fous Théodoric I. roi de là France
Auftrafienne, dit que ce ro i, parmi les cent mille
hommes qu’il conduifoit en Italie, avoit fort peu de
cavaliers, qui étoient tous autour de fa perfonne.
Ces cavaliers feuls portoient des javelots, qui foli
hafias ferebant ; tout le refte étoit infanterie. Ces piégions
n’avoient ni arc ni javelot \non arcu r .non hafid
armati; toutes leurs armes étoient une épée.,.une hache
, & un bouclier. Le fer de la hache étoit à deux
tranchans ; le manche étoit de bois , & fort court;
Au moment qu’ils entendoient le fignal , ils- s’avan-
çoient, & au premier affaut, dès qu’ils étoient à portée
, ils lançoient leur hache contre le bouclier de
l’ennemi , le caffoient, & puis fautant l’épée à la
main fur leur ennemi, le tuoient,
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Les cafques les cuiraffes n’étoient guerë en ûfa-
ge parmi les François du tems dé nos premiers rois î
mais cet ufage fut introduit peu-à-peu. Ces cuiraffes,
dans les premiers tems, étoient des cottes de mailles,
qui couvroient le corps depuis la gorge jufqu’aux
cuiffes ; on y ajoftta depuis des manches & des chauf-
fures de même. Comme une partie de l’adreffe des
combattans, foit dans les batailles, foit daris lés combats
particuliers, étoit de trouver le défaut de la
cuiraffe , c’eft-à-dire les endroits oh elle fe joigholt
aux autres pièces de l’armure , afin de percer par-là
l’ennemi ; nos anciens chevaliers s’appliquoient à
remédier à cet inconvénients
Guillaume le Breton, & Ri g ó r d , tous deux hifto-
riens de Philippe Augufte, remarquent que ce fut de
leur tems , ou un peu auparavant, que les chevaliers
réuflirent à fe rendre prefqn’invulnérables, par
l’expédient qu’ils imaginèrent de joindre tellement
toutes les pièces de leur armure, que ni la lance, ni
l’épée, ni le poignard, ne puffent guere pénétrer juf-
qu’à leur corps, & de: les rendre fi fortes, qu’elles
ne puffent être percées. Voici ce que dit Rigord là-
deffus. « Le chevalier Pierre de Mauvoifin, à la ba-
» taille de Bovines , faifit par la bride le cheval d©
» l’empereur Othon, & ne pouvant le tirer du mi-
» lieu de fes gens qui l’entraînoient, un autre che-
» valier porta à ce prince un coup de poignard dans
» la poitrine : mais il ne put le bleffer, tant les che-
» valiers de notre tenis , d it- il, font impénétrable-
» ment couverts». Et en pariant de la prife de R enaud
de Dammartin, comte de Bologne , qui étoit
dans la même bataille du parti d’Othon. « Ce comté-,
» dit-il, étant abattu & pris foUS fon cheval. . . *
» un fort garçon, appellé Côrnmote, lui ôta fon cafi-
» que , & le bleffa au vifage . . i . . Il voulut lui
» enfoncer le poignard dans le ventre : mais les bot-
» tes du comte étoient tellement attachées & unies
» aux pans de la cuiraffe , qu’il lui fut impoflible dfe
» trouver un endroit pour le percer »'. Guillaume l'e
Breton décrivant la même bataille , dit la mêiri'e
chofe encore plus- expreffément, & qui marque difl-
tinélement que cette maniéré de s’armer avec tarît
de précaution étoit nouvelle ; que c’étoit-pour cela
que dans les batailles on fongeoit à tuer les chevaurf.
pour rerîverferles cavaliers ,& enfuite les affômmér
ou les prendre, parce qu’on ne pouvoit venir à boût
de percer leurs armures.
..................Equorum yifcefd rumpüJit .
Dêmifjis gladiis dOrttifiorum corpora tjuando
Nàn pàtitur férro contingi ferreâ i!,ejlis >
Labu/itur vecli , lapjîs V'icloribïis ; &Jic ,
Vincibiles ma gis exifiuntinpulverefirau *
Sedriec tune àciés valet illos tdngere fetro',
Ni prius armorum canal ntanirtiine corpus.
Tôtfefrifua membrà plicïs, tôtpiâfque patents
Peclôra , tôt coriis, iö't gUrfibufonibus armant.
Sic mugis attend fUht fié rftunïre modérai ,
Quant füerint olini vètéres . ..................
Et "il'fait la réflexion que c’étoit pour cela que dans
le tems pafle, où l’on ne'prenoit pas farît de précaution
, il périffoit tant de gens dans les batailles.
. . . .. . . . . . ubi'millia mille .
TJnâ foepe die leginius cecidijfie irorum ;
Nam malà dum crefcunt ,<crefcit cautela malofum
Munimenque novum contra nova tela r’epertum ejl.
D e forte que dans lé tems dont il parlé , pourvu
que le cheval ne fût point renverfé, que le cavalier
fe tînt bien ferme fur- les étriers , lorfque l’ennemi
venoit fondre fur lui avec fa lance, il étoiî invulnérable,
excepté parlavifiere du'cafqiié. Il falloit être
bien adroit pour y donner ; & c’étoit à'acquérir cette
adreffe que férvoient divers exërcices en ufage ,
comme les sournois , ôc autres-diverriffeinenSTnjlè