Ils étoient Mahométans, mais ils payoient quelque
tribut aux chevaliers du temple. Les proteâeurs des
affajfins furent condamnés par le concile de Lyon ,
fous Innocent IV . en 1231. Ils furent vaincus par
les Tartares, qui leur tuerent le vieux de la montagne
en 1257» après quoi la faftion des affajfins s e-
teignit. #
, Il y avoit un certain droit des gens, une opinion
.établie dans toutes les républiques de Grece & d’Italie
, qui faifoit regarder comme un homme vertueux
Yaffafjîn de celui qui avoit ufurpé la fouveraine puif-
fance. A Rome, fur-tout depuis l’expulfion des rois,
la loi étoit précife &c folennelle, & les exemples reçus
; la république armoit le bras de chaque citoyen,
lefaifoitmagiftratpour.ee moment. Confident, fur
les cauf. de la grand. Rom. c. x j.p . 121. (H )
, ASSASSINAT, f. m. eft le meurtre commis par
un affaffin. Foyei A s s a s s in & Me u r t r e . (H )
ASSATION , du mot latin ajfare, rôtir, fe dit en
Pharmacie & en Chimie , de la préparation des médi-
camens ou alimens dans leur propre fuc , par une
chaleur extérieure, fans addition d’aucune humidité
étrangère.
Le mot affation , par rapport aux opérations de
cuiline , fe rend plus fréquemment par rôtir ; & en
Pharmacie par uftion & torréfaction. Foye{ A c c o m m
o d e r , T o r r é f a c t io n , &c. (N )
ASSAUT, f. m. dans l'Art de la guerre , c’ eft l’attaque
d’un camp, d’une place forte, d’un pofte, dans
lé deffein de l’emporter ou d’en devenir le maître.
Foyei A t t a q u e , F o r t e r e s s e , &c.
Un affaut eft proprement une attaque générale &
furieufe, dans laquelle les affaillans ne fe couvrent
d’aueuîfouvrage. On dit donner, ordonntr ,foâtenir ,
repouffer un affaut, emporter d’affaut, &C.
Le feu des batteries ceffe pendant Y affaut ; & lorsque
les deïix partis font dans la mêlée , on ne fait
point ufage du canon de part ni d’autre; on s’expo-
feroit par-là à détruire fes propres troupes.
Un gouverneur eft obligé de foûtenir trois affauts
avant que de rendre une place. Il eft difficile d empêcher
le pillage des villes que l’on emporte d'affaut.
Les enfans perdus montent les premiers à Y affaut.
Foye{ En f a n s p e r d u s . .
Il y a peu de places à préfent qui foûtiennent un
affaut ; M. de Feuquieres n’en compte que trois de
Ion tems. Le premier a été celui de Neuhaufel en
1683, foûtenu par un bacha Turc : cette ville fut emportée
, ainfi que la plupart des autres doivent 1 etre,
parce que la colonne d’infanterie qui attaquoit, mar-
choit à la breche fur plus de rangs que celle de l’infanterie
qui défendoit la place. La fécondé place emportée
d'affaut eft Bude , & le bacha qui comman-
doit fut tué dans l’attaque : il y avoit encore quelques
ouvrages flanquans, dont les feux n’a voient pas
eté.entierement détruits par l’artillerie des affiégeans.
Le troifieme affaut a été au chateau de Namur, défendu
par M. de Boufflers, qui ne fut pas emporté,
paa la raifon que la colonne d’infanterie qui attaqua
la breche partoit de trop loin & à découvert. Ajoutez
qu’il eft prefqu’impoffible d’emporter une place
d’ajjaut, quand la breche peut être défendue par le
feu,des ouvrages qui ne font pas encore détruits. En
effet, pour être forcée, elle ne devoit être défendue
par d’autres feux que ceux qu’elle peut oppofer de
front , ou par la breche même. Feuq. Mém.
Cette grande opiniâtreté dans la défenfe des places,
jufqu’à la derniere extrémité, ne fe trouve plus
que chez les Turcs, auxquels un article effentiel de
leur religion défend de rendre par capitulation aux
Chrétiens une place oit ils ont une mofquée, quoique
dans ces derniers tems ils ayent en quelques oc-
cafion manqué à ce point de leur loi. F?yei le même
endroit cité. En 1747 les François ont pris $ affaut la
célébré place de Berg-op-çoom. (Q )
A ssaut , fubft. m. (Efcrime.) eft un exercice qui
s’exécute avec des fleurets, & qui repréfente un véritable
combat.
Il y a deux façons de faire affaut, qu’on appelle
jeun ,* & ces jeuns ont des noms différens, fuivant la
poiition des épées de ceux qui s’eferiment V. Jeun»
Avant de commencer un affaut, on fait le falut.
Foye^ Sa lu t ; & auffi-tôtque les eferimeurs ont mis
le chapeau fur la tête, le lignai du combat eft donné,
& ils peuvent s’attaquer réciproquement.
L’adrelfe d’un èferimeur confifte à favoir prendre
le défaut des mouvemens de fon ennemi. Vyye^ D éf
a u t . Ces mouvemens fe terminent toujours à parer
& à pouffer. Il n’y a absolument que cinq façons de
les terminer tous; car toutes les eftocades qui fe peuvent
porter font néceffairement, ou dans les armes ,
ou hors les armes, fur les armes, fous les armes, ou
en flanconnade ; d’oii il fuit qu’il ne peut y avoir que
cinq façons de parer , qui font la quarte, la tierce, la
quarte-baffe, la fécondé , & la flanconnade.
On n’eft pas toujours prêt à prendre le défaut da
premier mouvement que fait l’ennemi, parce qu’on
ne fait pas ce qu’il va faire : mais ce premier mouvement
vous avertit de la nature du fécond, qui fera
néceffairement le contraire du premier.
Exemple. Lorfqu’un eferimeur a levé le bras pour
frapper l’épée de fon ennemi ou pour tout autre deffein
, le mouvement qui fuit eft de le baiffer, non-
feulement parce que ce mouvement de baiffer eft naturel
, mais parce qu’il eft à préfumer qu’il fe preffera
de venir au fecours de la partie du corps qui fe trouve
alors découverte. De cet exemple, on peut tirer
cette maxime générale , que toutes les fois qu’un
eferimeur fait un mouvement, il lui en fera lur le
champ fuccéder un contraire ; d’où il fuit que le premier
mouvement vous avertit pour prendre le dé*
faut du fécond. Foye^ D é fa u t .
* ASSAZOÉ, fubft. f. (Hiß. nat. bot. ) plante de
l’Abyffinie, qui paffe pour un préferyatif admirable
contre les ferpens : fon ombre feule les engourdit :
ils tombent morts s’ils en font touchés. On conjecture
que les Pfylles, ancienne nation qui ne craignoit
point la morfure des ferpens, avoient la connoiffan-
ce de cette herbe. Une obfervation que nous ferons
fur Yaffaçoé & fur beaucoup d’autres fubftances naturelles
, auxquelles on attribue des propriétés mer-
veilleufes , c ’eft que plus ces propriétés font mer-
veilleufes & en grand nombre, plus les deferiptions
qu’on fait des fubftances font mauvaifes ; ce qui doit
donner de grands foupçons contre l’exiftence réelle
des fubftances, ou celle des propriétés qu’on leur attribue.
ASSECHER , v . neut. (Marine. ) terre qui affeche.
On dit qu’une terre ou une roche affeche , lorfqu’on
peut la voir après que la mer s’eft retirée. On fe fert
du terme découvrir , pour lignifier la même chofe. On
dit une roche qui découvre de baffe mer. (Z )
ASSÉCUTION, f. f. erme de Jurisprudence canonique,
fynonyme à obtention ; c’eft en ce fens qu’on dit
qu’un premier bénéfice vaque par Yaffécution du fécond.
Foye{ In c om p a t ib il it é . (J/)
* ASSEDIM, ville de la Paleftine dans la tribu de
Nephtali.
ASSÉEUR, fub. m. terme ufitèà la cour des Aydes ,
pour lignifier un habitant d’un bourg ou d’un village ,
commis par fa communauté pour affeoir les tailles
& autres impolitions fur chacun des habitans , c’eft-
à-dire pour régler & déterminer ce que chacun d’eqx
en fupportera , & en faire enfuite le recouvrement.
( H )
* ASSEFS, f. m. pl. (Hfl. mod.) font en Perfe des
gouverneurs que le prince a mis dans quelques provinces
à la place des chams, dont le grand nombre
d'officiers épuifoient les peuples.
ASSEMBLAGE, dans VArchitecture, s’entend de
l’art de réunir les parties avec le tout, tant par rapport
à la décoration intérieure qu’extérieure : on dit
auffi par rapport à la main d’oeuvre, affembler a angle
droit, en fauffe coupe , à clé , à queue dafondc, & c .
Foye^ Menuiserie, Charpenterie, &c.
Assemblage, c’eft, en Menuiferie, Charpenterie,
Marquetterie, & c. la réunion de plufieurs pièces auxquelles
on a donné des formes, telles que jointes ,
attachées, rapprochées, &c. elles puiffent former un
tout, dont les parties ne fe féparent point d’elles-mêmes.
Foye^3fig. ty. & Pl. du Charpentier, des affem-
blages. II y en a un grand nombre de différens : mais
comme ils ont chacun leurs noms, nous en ferons
différens articles.
Assemblage, f. m. nom que l’on donne, en Librairie,
à'un nombre plus ou moins grand dé formes
imprimées, que l’on range fur une table longue, fuivant
l’ordre des lettres de l’alphabet, de gauche à
droite. L’affemblage eft ordinairement de huit ou dix
formes. Foye^ Forme. Ces formes font une quantité
déterminée, comme 500, 1000, & c .d’une même
feuille imprimée, au bas de laquelle eft une des
lettres de l’alphabet appelléefignature. F?yeç Signature.
L’affemblage fe fait en levant une feuille fur chacune
de ces formes ainfi rangées, au moyen de quoi
la feuille marquée A fe trouve fur la feuille marquée
B , ces deux-ci fur la feuille marquée C , &
ainfi de fuite. On recommence la même opération-
jufqu’à ce que toutes les feuilles foient levées. A me-
fure qu’il y a une poignée à-peu-près de feuilles ainfi
levées, on la dreffe, on la bat par les bords, afin die
faire rentrer les feuillés qui fortent de leur rang ; en-
fuite on met ces divèrfes poignées les Unes fur les
autres. Cet amas de feuilles affemblées porte le nom
de pile. Foye^ Pile. Pour réunir fous urt même point
de vue tout le travail des livres en feuilles, nous
donnerons dans cet article lès différentes opérations
fuivant leur ordre.
Quand Y affemblage eft fait de la maniéré dpnt nous
l’avons,décrit,.on prend une partie de la pile, & à
l’aide d’une aiguille, ou de la pointe d’un canif, on
lève par le coin où eft la fignature, chaque feuille*
l’une après l’autre, pour voir s’il n’y en a pas dè
doublé, ou s’il n ’en manque pas, ce à quoi l’on remédie
fur le champ, foit en ôtant la feuille qui-fe
trouve double, foit en reftituant celle qui manque ;
cela s’appelle collationner. Foyc{ C ollationner.
Si Y affemblage a été de huit formes , on voit qu’il
doit y avoir huit feuilles différentes de fuite ; que s’il
a été de neuf ou de dix formes, il doit y avoir de fuite
neuf ou dix feuilles différentes. En collationnant,
on fépare chacune de ces huitaines ou de ces dixai-
nes ; & quand il y en a une certaine quantité de fé-
parées de la forte, on les prend les unes après les autres
& on les plie : alors elles portent le nom de parties.
Foye^ P arTiES. On remet ces parties ainfi pliées
les unes fur les autres, & on en forme encore une
pile.Q
uand toutes les feuilles que contient un volume
ont été affemblées, collationnées , pliéès, & qu’en-
fin elles ont pris le nom de parties, on affemble ces
parties comme on a affemblé les feuilles, de gauche
à droite, en commençant par les premières; & cela
s’appellomettre les parties en corps : alors le volume
eft entier. Si le livre a plufieurs volumes, on affemble
ces-volumes ainfi formés, en mettant le premier
fiir le fécond, le fecond-fur le troifieme, &c. & l?e-
xemplaire eft complet; il ne lui manque plus que
d’êtrevendu.
ASSEMBLÉE, f. f. & Jurifprud.j jonftîorï
qui fe fait de perfonnes en un même lieu & pour le
même deffein. Ce mot eft formé du latin adfimulare,
qui eft compofé de ad & fimul, enfemble. Lès affem-
bltes du clergé font appeilées fytiodes, conciles , & en
Angleterre convocations, quoique Yajfembléeàe l’égli-
fe d’Ecoffe, qui fe fait tous les ans j retienne le nom
d’affembléegénérale. Foy. CONVOCATION,SYNODE,
C o n c il e , &c. Les affemblées des juges, &c. font appeilées
cours, & c. Foye^ CÔUR. On appélloit comitiay
comices , les affemblées du peuple romain. Foyé^ CO-
m i t i a , C o m i c e , &c. L’dffemblée d’un prédicateur
eft fon auditoire ; les académies ont leurs affembléts
ou leurs jours d’affemblée. Voye^ A c a d e m i e , &c.
Les affemblées des presbytériens en Angleterre, s’appellent
affez fôuvent, par maniéré de reproche, des
conventicules. Foye{ CoNVENTlCÛLEt
Sous les gouvernemens gothiques, le pouvoir fu-
prème de faire des lois réfidoit dans une affemblée des
états du royaume, que l’on tenoit tous les ans pour
la même fin que fe tient le parlement d’Angleterre*
Il fubfifte encore aujourd’hui quelques foibles reftes
de cet ufage dans les affemblées annuelles des états de
Languedoc, de Bretagne, & d’un petit nombre d’autres
provinces de France : mais ce ne font plus que
les ombres des anciennes affemblées. Il n’y a qu’en
Angleterre, en Suède, & en Pologne, que ces affemblées
ont confervé leurs anciens pouvoirs & privilèges.
Affemblées dit champ de Mars. Foye£ C h am p DË
M a r s , & c-. -
A s s em b l é e , eft un mot ufité particulièrement
dans le monde, pour exprimer une réunion ou compagnie
de plufieurs perfonnes de l’un & de l’autre
fe x e , pour joiiir du plaifir de la converfation , dès
n o ùv e lle s , du je u , &c.
Quartier ou place d’affemblée dans un c am p , &c.
F. Q u a r t ie r d’a s s em b l é e . On fe fert auffi du mot
affemblée tons Y art militaire, pour défîgner l’aélion de
battre une fécondé fois la caiffe ou le tambour, avant
que Fon fe m ette en marche* Fofe[ T am b o u r .
Quand les foldats entendent cet appel, ils abbat-
tent leurs tentes, ils les roulent, & vont fe mettre
fous les armes. Le troifieme appel du tambour eft
appellé la marche, de même que le premier s’appelle
la générale. Foye£ GÉNÉRALE. (AT)
On dit auffi une affemblée de créanciers , une affem-
blèe de négociant.Les affemblées générales des fix corps
des Marchands de la ville de Paris, fe tiennent dans
le bureau du corps de la Draperie, qui en eft ïe premier.
((r)
Assemblées , adj. f. pl. en Anatomie, épithete dé
glandes qui font voifines les unes des autres. Foyeç
Attroupées & G l a n d é . (L)
A s s em b l é e , en terme de Chajft, c’eft le lieu ou le
rendez-vous o ù tous les chaffeurs fe trouvent!
ASSEMBLER, dans- plufieurs Arts, c’eft mettre
toutes les pièces à leur place, après qu’elles font
taillées.
A s s em b l e r un cheval, (Manège?) c’eft lui tenir
la main en ferrant les cuiffes, de façon qu’il fe racour-
ciffe pour ainfi d ire , en rapprochant le train de derrière
de celui de devant ; ce qui lui rele ve les épaU- '
les & la-tête. ( F )
A s s em b l e r en Librairie, c’èft réunir enfemble ou
plufieurs feu ille s , ou plufieurs pa rtie s , ou plufieurs
volumes d’un même liv r e , ainfi qu’il a été dit & détaillé
plus au long au mot. A s s em b l a g e .
* ASSEN, petite ville- de Hollande, dans la fei-
gnêurie d’Ower-Yffel.
* AS SENSE, ville maritime de Danemark, dans-
l’îïe de Fionie. Long. 28. lat. 65. i 5 .
ASSEOIR une cuve, c’eft, chéries Teinturiers, la
prépa re r, y mettre les drogues & ingrédiens nécef-
fairès , pour qu’on puiffé y laiffer lès étoffes, laines^