
traite dans les Mathématiques abflrahes : telles font
l’Hydroftatique, l’Optique, l’Aftronomie, &c. (E)
* ABSUS : c’eft, dit-on, une herbe d’Egypte dont
la fleur eft blanche & tire fur le jaune pâle , la hauteur
environ de quatre doigts, 8c la feuille fembla-
ble à celle du triolet. Il ne paroît pas à ladefcription
de cette plante , qu’elle foit fort connue des Natura-
liftes, & nous n’en faifons mention que pour n’omettre
que le moins de chofes qu’il eft poflible.
* ABSYRTIDES, f. f. îles de la Dalmatie ou de
l’ancienne Liburnie, fituées à l’entrée du golfe de
Venife , & qu’on prétend ainfi nommées d’AbJyrte ,
frere de Médée , qu’elle y tua, 8c dont elle fema les
membres fur la route pour rallentir la pourfuite de
fon pere.
* ABU CCO, oaABOCCO, ou ABOCCHI, f. m.
poids dont on fe fert dans le royaume de Pegu ; il
équivaut à une livre 8c demie 8c quatre onces 8c derme,
poids leger de Venife.
* ABU Y O , ou ABU Y A , f. une des îles Philippines
aux Indes Orientales. Long. 138. lut. 10.
ABUS, f.m.fe dit de l’ufage irrégulier de quelque
chofe ; ou bien c’eft l’introduûion d’une chofe contraire
à l’intention que l’on avoit eue en l’admettant.
Ce mot eft compofé des mots ab, d e , 6c ufus 3
ufage.
Les réformes & les vifites font faites pour corriger
1 es abus qui fe gliffent infenfiblement dans la discipline
ou dans les moeurs. Conftantin le Grand, en
introduifant dans l’Eglife l’abondance des biens , y
jetta les fondemens de cette multitude 8 abus, fous
lefquels ont gémi les fiecles fuivans.
Abus de foi-même. C’eft une expreflion dont fe fervent
quelques auteurs modernes , pour dénoter le
crime delà pollution volontaire, Pollution.
En grammaire , appliquer un motabufivement,
ou dans un fens abufif, c’eft en faire une mauvaife
application, ou en pervertir le vrai fens. Voye^ C a- TACHRESE. (H )
A bus , dans un fens plus particulier, fignifle toute
contravention commife par les juges 8c fupérieurs
eccléfiaftiques en matière de Droit.
Il réfulte principalement de l’entreprife de la jurif-
diflion eccléfiaftique fur la laïque ; de la contravention
à la police générale de l’Eglife ou du royaume,
réglée par les canons, les ordonnances, ou les arrêts.
La maniéré de fe pourvoir contre les jugemens &
autres aélesde fupénorité des eccléfiaftiques, même
de la cour de Rome, où l’on prétend qu’il y a abus,
eft de recourir à l’autorité feculiere des Pariemens
par appel, qu’on nomme pour le diftinguer de l’appel
fimple, appel comme dabus. ,
Le terme d'abus a été employé prefque dans tous
les tems dans le fens du préfent article : mais l’appel
comme d'abus n’a pas été d’ufage dans tous les tems.
On employa plufieurs moyens contre les entreprifes
des eccléfiaftiques 8c de la cour de Rome avant de
venir à ce dernier remede.
D ’abord on imagina d’appeller du faint Siège au
faint Siège apoftouque , comme fit le roi Philippe
Augufte lors de l’interdit fulminé contre fon royaume
par Innocent III.
Dans la fuite on appella au futur concile, ou au
pape mieux a vifé, adpapam melius confultum , comme
fit Philippe-le-Bel qui appella ad concilium depro-
ximo congregandum , & ad futurum verum & legïti- t
mum pontificem , & ad ilium feu ad illos ad quem vel aa^
quos de jure fuerit provocandum.
On joignit enfuite aux appels au futur concile les
proteftations de pourfuivre au confeil du R o i, ou
dans fon Parlement , la caffation des a fies prétendus
abufifs, pour raifon d’infra&ion des canons 8c
de la pragmatiqüe-fanftion. Voye^ Pragmatique-
Sanction,
Cette derniere voie acheminoit de bien près aux
1 appels comme d'abus.
Enfin l’appel comme d'abus commença d’être en
ufage fous Philippe de Valois, & fut interjette fo-
lennellement par Pierre de Cugnieres , Avocat général
, & a toujours été pratiqué depuis au grand
avantage de la jurifdiétion royale 8c des fujets du
Roi»
Le miniftere public eft la véritable partie dans
l’appel comme à!abus ; de forte que les parties privées
, l’appel une fois interjetté , ne peuvent plus
tranfiger fur leurs intérêts au préjudice de l’appel ,
fi ce n’eft de l’avis 8c du confentement du miniftere
public , lequel peut rejetter l’expédient propofé s’il
y reconnoît quelque collufion préjudiciable au bien
public.
Les Pariemens prononcent fur l’appel comme d’abus
par ces mots, il y a , ou il n’y a abus.
Quelquefois les Pariemens convertiffent l’appel
comme dû abus en appel fimple ; c’eft - à - dire, renvoient
les parties pour fe pourvoir pardevant le juge
eccléfiaftique, fupérieur à celui d’oii étoit émané le
jugement prétendu abufif : quelquefois ils le c.onver-
tiflent aufli en fimple oppofition.
L’exception tiree du laps des tems n’eft point ad-
miflible en matière d’abus, ni celle tirée de la défection
d’appel en l’appel d’icelui.
L’appel comme d’abus eft fufpenfif, fi ce n’eft en
matière de difcipline eccléfiaftique 8c de correction
régulière où il n’eft que dévolutif.
Il fe plaide en la Grand’Chambre, & fe doit juger
à l’audience, fi ce n’eft que le tiers des juges foit d’avis
d’appointer.
Les appels comme d’abus ne fe relèvent qu’au
Parlement, 8c les lettres de relief fe prennent au petit
fceau, l’appellant y annexant la confultation de
trois Avocats : mais ce. n’eft pas par forme de gradation
de l’inférieur au fupérieur que les appels comme
d’abus font portés aux Pariemens , mais comme
aux dépofitaires de la puifl'ance 8c de la protection
royale.
L’appellant qui fuccombe à l’appel comme (Yabus
eft condamné outre les dépens, à une amende de
7Ç livres, (/ f )
Abus. Ce mot eft confacré enMedecine aux cho-
fes que les Médecins ont nommées non-naturelles ,
dont le bon ufage conferve 8c fortifie la fanté , pendant
que l’abus ou le mauvais ufage qu’on en fa it ,
la détruit 8c produit des maladies. Voye^ No n - naturelles.
(AT)
ABUSIF, adjeCt. terme de Droit, qui fe dit fingulie-
rement des entreprifes, procédures, & jugemens des
eccléfiaftiques , où il y a eu abus , c’eft-à-dire infraction
dqs canons ou des ordonnances. Voye%_ plus,
haut le mot Ab US.
ABUSIVEMENT, adv. terme de Droit. Voyeç ci-{
devant Abusif & Abus.
La Cour en prononçant fur l’appel comme d’abus
interjetté du jugement d’une Cour eccléfiaftique dit,
s’il y a lieu à l’infirmer, qu’il a été mal, nullement <S*(
abusivement jugé. (H')
ABUKESB, f. m. monnaie ; c’eft le nom que les
Arabes donnent au daller d’Hollande qui a cours chez,
eux. Le lion qu’elle porte eft* fi mal repréfenté, qu’il
eft facile de le prendre pour un chien, & c’eft ce qui
fa fait nommer par les Arabes abukesb, qui fig'nifie
chien dans leur langue. Voye^ Daller» (G')
* ABUTER, v. a. Aux quilles, avant que de commencer
le jeu , chaque joueur en prend une & la
jette vers la boule placée à une diftance convenue
entre les joüeurs ; voilà ce qu’on appelle abuter. Ce-;,
lui qui abute le mieux, c’eft-à-dire dont la quille eft:
la plus proche de la boule, gagne l’avantage de joiier
le premier,
ABVTILON
A B Ü T I L Ô N , fi m. herbe à fleur d’ùiife fiéhle
feuille femblâble en quelque maniéré à une cloche
fort ouverte 8c découpée ; il fort du fond lin tuyau
pyramidal chargé le plus fouvent d’étamines. Le pif-
til tient au calice, 8c eft fiché comme un clou dans
la partie inférieure de la fleur & dans le tuyau. Ce
piftil devient un fruit en forme de chapiteau ; il eft
compofé de plufieurs petites gaînes affemblées autour
d’un axe. Chaque gaine ou capfule eft reçue
dans une ftrie de l’axe : ces capfules s ouvrent en
deux parties, & renferment des femences qui ont
ordinairement la forme d’un rein; Tournefort} Injl'.
reiherh Voye^ Plante. ( / )
* On fe fert de fes feuilles & de les femences. Ses
* feuilles appliquées für les ulcérés les nettoyent. Ses
feinênces provoquent les urines 8c chaffent le gravier.
Elle eft diurétique & vulnéraire.
* ABYDE ou ABYDOS , fubft. ville maritime de
Phrygie vis-à-vis de Seftos. Xercès joignit ces deux
endroits éloignés l’un de l’autre de fept ftades, parle
pont qu’il jetta fur l’Hellefpont.
* A byde , ( Géog. anc. ) ville d’Egypte. , .
* AB Y L A , fi nom de montagne & de villd dans
le détroit de Gibraltar fur la côte de Mauritanie. Ç’é-
toit une des Colonnes d’Hercüle, & Calpé fur la côte
d’Efpagne. étoit l’autre. On croit que-la ville d’Abyla
des anciens eft le Septa des modernes ; 8c la montagne,
celle que nous appelions montagne des Singes:
-* Ab y la ou Ab y lén e , f. ville de la Colæfynie
au Midi de la Chalcide, entre l’Antiliban & le fleuve
Abana, & capitale d’une petite contrée qui portoit
fon nom» A C A
* AGÀCALIS, f. ni; àrbriffeauxmipôrte tinë fieu?
<en papillon , & un fruit couvert d’une colle. Voye^
R a y . Hijl. Plant. On lit dans Diofcoride que Vacaca*
lis eft le fruit d’un arbriffeau qui croît en Egypte ;
que fa graine eft fëmblàblé à celle dix tamarin, & que
fon infufion mêlée avec le collyre ordinaire éclaircit
la'vue. Ray ajoute qiie c’eft à Conftantinople unre-
mede populaire pour les maladies des yeux. Malgré
/toutes ces autorités, je ne regarde pas le fort de Vaca-
calis comme bien décidé ; fa defcriptiôn eft trop
.vagué, 8c il faut attendre ce que les progrès del’Hil^
toire Naturelle nous apprendront là-deffus.
* A C A C IA , f. m. <reft une forte de petit fac ou
de rouleau long 8c étroit. Les Confuls 8c les Empereurs
depuis Anaftafe l’ont à la main dans les médailles.
Les uns veulent que ce foit un mouchoir plié
qui fervoit à l’Empereur pour donner le lignai de
taire commencer les jeux : les autres , que ce foit dès
mémoires qui lui ont été préfentés' ; c’eft l’avis de
M. du Cange : plufieurs, que ce foit un petit fac de
terre que les Empereurs tenaient d’une maih, & la
troix de l’autre, ce qui les avertiffoit que tout grands
qu’ils étoient, ils feroient ùn jour réduits en pouf-
fiëre. Le fac ou acacia fut fiibftitué à la nappe, map-
p à , que l’Empereur, le Conful, où tout autre Ma-
giftrat avoit à la main, & dont il fe fervoit pour donner
le lignai dans les jeux.
A c a c ia , f. m. en latinpfeudo-acacia, arbre à fleurs
légumineufes & à feuilles rangées ordinairement par
paires fur une côte. Le piftil fort du câlice & eft enveloppé
par une membrane frangée : il devient dans
la fuite une gouffe applàtie qui s’ouvre en deux par-
■ ties, & qui renferme des femences en forme de rein.
Les feuilles de l’acacia font rangées par paires fur
une côte qui eft terminée par une feule feuille.
Tôürnefort, Injl. rei herb. Voye%_ PLANTE. ( / )
A c a c ia , Acacia noftras, f. m. eft celui que l’on appelle
Y acacia commun ae l’Amérique ; il ne s’élève pas
bien haut ; fon bois eft dur & raboteux, fon feuillage
long & petit donnant peu d’ombrage ; fes branches
Tome /,
font pleines de piquans. Il eft propre à planter desî
berceaux, croît fort v îte , & produit dans le prin-
tems d’agréables fleurs à bouquets. Cet arbre eft fu-
jet à verfer ; & l’ufage où l’on eft de l’étêter, le difforme
beaucoup : il donne de la graine. (X )
, * A c a c ia j fué épaiffi, gommeux, de coùleur
brune à l’extérieur, & noirâtre ou rouffâtre, ou jaiw
nâtre en-dedans ; d’une confiftance ferme, dure, s’a-
molliffant dans la bouche ; d’un goût auftere aftrin-
gent, non defagréable, formé en petites malles ar- c
rondies du poids de quatre , f ix , huit onces, & enveloppé
de vèffies minces. On nous l’apporte d’Egypte
par Marfeille ; oh eftime le meilleur celui qui
eft récentj pur j net, & qui fe diffout facilement
dans l’eau. On tire ee fuc des gouffes non-mûres d’un
arbre appellé acacia folio fcorpioidis leguminofce , C .
B. P. C’eft un grand arbre & fort branchu, dont les
racines fe partagent en plufieurs rameaux, de fe répandent
de tous côtés, & dont le tronc a fouvent
un pié d’épaifleur, & égale ou même fürpâfle en
hauteur les autres efpeces d'acacia. Il eft ferme, garni
de branches & armé d’épiites ; fes feuilles font menues,
conjuguées , & rangées par paires fur une côte
de deux pouces de longueur : elles font d’un verd
obfcur, longues de trois lignes, & larges à peine d’u-
në ligne. Les fleurs viennent aux aiffelles des côtes
qui portént les feuilles, & font ramaffées en un bouton
fphérique porté fur un pédicule d’un pouce de
longueur ; elles font d’une couleur d’or & fans odeur,
d’une feule piece en manière de tuyau g rêle, renflé à
fofl extrémité fupérieure, & découpé en 5 quartiers*
Elles font , garnies d’une grande quantité d’étamines
& d’un piftil qui devient une gouffe femblâble en
quelque façon à celle du lupin $ longue de cinq pouces
plus ou moins ^ brune ou rouffâtre, applatie ,
épaiffe d’une ligne dans foii milieu, plus mince fur les
,bords, large inégalement, & fi fort rétrécie par intervalle,
qu’elle repréfente 4. 5. 6. 8. 10. & même
un plus grand nombre de paftilles applaties liées en-
femble par un fil. Elles ont un demi-pouce dans leur
plus grande largeur, & la partie intermédiaire a à peine
line ligne : l’intérieur de chacune eft rempli par une
femence ovalaire, applatie, dure, mais moins que
celle du cormier ; de couleur de châtaigne, marquée
d’une ligne tout-autour comme les graines de tamarins
, & enveloppée d’un mucilage gommeux, & un.
peu aftringent ou acide, 8c rouffâtre. Cet arbre eft
commun au grand Caire ; on arrofe d’eaù les gouffes
qui né font pas encore mûres ; on les broie : on en
exprime le fuc qu’on fait bouillir pour l’épaiffir, puis
on les met en petites mafles. Ce fuc analyfé donne
une portion médiocre de fel acide, très-peu de fel al-
k a li, beaucoup de terre aftringente, Sc beaucoup
d’huile ou fubtile ou grofliere. On le place entre leS
aftringens incraffans & repereuflifs : il affermit i’efto-
mac, fait ceffer le vomiffement, arrête les hémorrhagies
& les flux de ventre : orile donne depuis.3 6.
jitfqu’à 3 j. fous la forme de poudre ou de b o l, où
dans une liqueur convenable. Les Egyptiens en ordonnent
tous les matins à ceux qui crachent le fang
la quantité d’un gros diffoîite dans une liqueur, &Ci
Le fuc d'acacia entre dans la thériaque , le mithri-
dat, les trochifques de K arabé, & l’ongùént ftypti-
que de Charas.
Il fert aux Corroyeurs du grand Caire pour noircir
leurs peaux. A cet acacia vrai on fubftitue fouvent
Yaeacia'nojtras. Voye^ ACACIA NOSTRAS. Le fuc de
Y acacia nojlrds eft plus acide que l’autre ; on le tire
des cerifes de cette plante récentes & non mures : il
a ^ peu près les mêmes propriétés que Y acacia vrai.
* ACACIENS, adj. pris fubft. Ariens ainfi nommés
d’Acace de Caefarée leur chef.
* ACADÉMICIEN, ACADÉMISTE, fub. m. Ils
font l’un 8i l’autre membres d’une foçiéte qui porte