ches conferveront tout le mérite qu’elles ont à cet
égard. Barrow à la fin de fon Optique, détermine ces
mêmes courbes par un autre principe. Voye^ ce que
c ’eft que le principe de M. de Mairan , 8c celui de
Barrov, à Varticle A p p a r e n t . Mém.ac. 1740..- {O)
ANACLETERIE, f. f. {Hiß. anc.) fête folenneile
que célébroient les anciens lorfque leurs rois ou leurs
princes devenus majeurs, prenoient en maih les renés
du gouvernement, 8c en faifoient la déclaration
folenneile à leur peuple. Ce mot eft compofé de la
prépofition greque «Y«', 8c de ««Asm, àppeller. {G)
* A N A ÇO C K , f. m. (Hiß. nat.) dans R a y , hiß.
Plant, c’eft le nom d’une efpece de haricot de l’Amérique
, que Jean Bauhin appellepifum Americanum
aliud y magnum y bicolor, coccineum, & nigrumfimul,
fivefifiolusbicolor anacock dictus, dont Cafpard Bauhin
donne la même defcriptiôn, & que Gérard & Parkin-
fon nomment haricot ou five d'Egypte.
* ANA-COLUPPA, {Hißnat.") nom d’une plante
dont il eft fait mention dans YHortus malabaricus, 8c
qui eft nommée ranunculi fade indica fpicata , corym-
bifiris affinis, fiofculis tetrapetalis. On dit que fon fuc
mêlé avec le poivre foulage dans l’épilepfie, & qu’il
eft le feul remede connu contre la morfure du cobra-
capella. Voye1 CO B R A -C A P E L L A .
ANACOLUTHE, f. f. (Gramm.) c’eft une figure
de mots qui eft une efpece d’ellipfe. Ce mot vient
d’«V«j£oAoii'3-flf, adje&if, non confintaneus : la*racine
de ce mot en fera entendre la fignificatiom R. à-A-
XsuSoç, cornes, compagnon ; enfuite on ajoute 1’«’ privatif
& un v euphonique, pour éviter le bâillement
entre les deux a; par conséquent l’adjeôif anacoluthe
lignifie qui n'efipas compagnon, ou qui ne fe trouve
pas dans la compagnie de celui avec lequel l’analogie
demanderoit qu’il fe trouvât. En voici un exemple
tiré du fécond livre de l’Enéide de V irgile, vers 33 o.
Panthée, prêtre du temple d’Apollon, rencontrant
Enée dans le tems du fac de T roie, lui dit qu’Ilion
n’eft plus ; que des milliers d’ennemis entrent par les
portes en plus grand nombre qu’on n’en vit autrefois
venir de Mycenes :
Portis alii bipatentibus adfunt
Millia quot magnis nunquam vénéré Mycenis.
On ne fauroit faire la conftruttion fans dire :
Alii adfunt tot quot nunquam venêre Mycenis.
Ainfi tot eft Y anacoluthe; c’eft le compagnon qui manque.
Voici ce que dit Servius fur ce.paffage : m i l u a ,
fubaudi TOT y & efi elvctKÔXovSov; nam dixit QUOT cum
non proemiferit T O T.
Il en eft de même de tantum fans quantum, de tarnen
fans quanquam; fouvent en françois au lieu de
dire il eß-la ou vous alle[ , il eß dans la ville oit vous
aile1 y nous difons Amplement il eß ou vous aileç.
Ainfi Y anacoluthe eft une figure par laquelle on fous-
entend le corrélatif d’un mot exprimé ; ce qui ne doit
avoir lieu que lorfque l’ellipfe peut être aifément fup-
pléée, 8c qu’elle ne blefTe point l’ufage. (P )
* ANACONTI, f. m. {Hiß. nat Y) arbre de l’île de
Madagafcar, dont la feuille reffemblé à celle du poirier
1 & dont le fruit eft long , & donne un fuc qui
fait cailler le lait. Je n’ai que faire d’avertir que cette
defcriptiôn eft très-incomplette , 8c qu’il y a là de
l’ouvrage pour les Botaniftes.
* ANACOSTE, fub. f. {Comm. Drap.') étoffe de
laine croifée, très-rafe, & fabriquée en maniéré de
ferge ; elle â une aune de large , 8c vingt aunes ou
environ font la piece. Il s’en fabrique à Beauvais
d’où elles paffent en Efpagne. Quant à la maniéré
(le fabriquer Yanacofle, voyeç l'article D r a p e r ie .
ANACRÉONTIQUE, adj. {Belles-Lettres.') terme
\£onfaçré en Poélie pour Signifier ce qui a été inventé
par Anacréon, ou compofé dans le goût 8c le ôyle
de ce poëte. ÉÉ ; jjjjM
Anacréon né à Téos, ville d’Iöhife, floriffoit vers
l’an du monde 3511. Il fe rendit célébré par la déli-
cateffe de fon eiprit & par le tôtir âifé d'e fttfoéfîe,
où, fans qu’il paroifle aucun effort dé-travail, on
trouve par-tout des grâces Amples 8c ttàïVes. Sés
odes font marquées à un coin dé delicâtelfë, ôü pour
mieux dire de négligence aimable ; elles font courtes,
gradeufes, élégantes , 8c ne refpitent fcjtié lé plâifir
& 1 amufement 1 ce font, à proprement parler, des
chanfons qu’il enfanta fur le champ dans un coup de
verve infpiré par l’amour & par la bôni^-èhére, entre
lefquels il partageoit fa vie. Le tendre i, le naïf, le
gracieux, font les cara&eres du genre anncréon tique,
qui n’a mérite le nom de lyrique dans l’äntiijuite, que
parce qu’on le chàntoit en s’accompagnant de là lyre
: car il différé entièrement 8c par le Choix des Sujets
8c par les nuances dit ftyle, de la hauteur & de
la majefté de Pindare. Nous avons une traduftion
d’Anacréon en profè par MlleLefevre, connue depuis
fousje nom de Mde Dac ier, 8c trois en ver». L’une
eft de Longepierre, l’autre de M. de la Foffe : elles
paffent pour plus fideles que celle de GacOn, qu’on
lit néanmoins avec plus de plaifir, parce qu’elle eft
plus légère , & qu’il l’a enchaffée dans un roman
affez ingénieux des avantures galantes 8c des plai-
firs d'Anacréon. Horace a fait plufieurs odes à l’imitation
de ce poëte, telles que celle qui commence
par ce vers, O matrepulchrâfiliâ.pulchrior;àc celle-
ci , Lydia y die per omnes, &c. & plufieurs autres dans
le même goût. La conformité de caraâere produifoi't
entr’eux celle des ouvragés. Parmi nos poëtes françois
, M. de la Mothe s’eft diftingué par Ses odes and-
créoneiquesy qui font toutes remplies de traits d’ef-
prit, d’un badinage leger, & d’une morale épicurienne.
Nos bonnes chanfons font aufli autant d’odes
anacréontiques,
La plupart des odes dé Anacréon font en vers dé
fept fyllabes, ou de trois piés 8c demi * fpondées ou
ïambes, & quelquefois ànapeftes :c ’eft pourquoi l’on
appelle ordinairement les vers de cette mefure anacréontiques.
Nos poëtés ont aufli employé pour cetté
ode les vers de fept & de huit fyllabes, qui ont moins
‘ de nobleffe, ou fi l’on veut d’emphafe, que les vers
alexandrins, mais plus de douceur & de molleffe. (G)
* ANACTES, f. im {Mytholog.) nom commun à
trois anciens dieux qu’on prétendoit nés dans Athènes
, de Jupiter & de Proferpine. Ils s’appelloienC
Tritopatreusy Eubulcus & Dionyfius. On leur donnoit
aufli le nom de Diofcures. Ils avoient un temple qu’on
nommoit YAnacée; & l’on y célébroit une fête de'
même nom. Voye^ dans le dicl. de Moreri, toutes les
conjectures des favans fur l’origine des Anacles.
An actes étoit encore un nom d’honneur, affëCté
aux fils & aux freres des rois de Chypre. Les rois
étoient fur le throne, mais les Anactes gouvernoient.
C ’étoit à eux que les Gergines rendoient compte, &
ils faifoient examiner les dénonciations des Gergines
par les Promalanges {voye[ G e r g in e s G Pr o m a l
a n g e s ). Les femmes des Anacles s’appelloient anafi
fis y & celles qui les fervoient colacydes.
ANACTORIE , f. f. {Géog. anc. 6* mod.) c’eû
aujourd’hui Konis^ay ville d’Epire à l’embouchure du
golfe d’Ambracie ; elle appartenoit jadis aiix Corinthiens
& à ceux de Corcyre ; les Athehiens là prirent
& y placèrent les Acarnaniens qui lés avbient aidés
dans le fiége.
* ANACUIES, fub. m. {Géôg.-mod.) peuples de
l’Amérique dans le Brefil, vers là contrée que les
Portugais poffedeht fous le nom de capitanie de $ere-
gippe. Baudran,
ANADIPLOSE, fub. f. {Gramm.) àvttS'mXonnç. R.
«V« f rétro, re, & duplico. C’eft une figure qui
fe fait lorfqu’une propofiition recommence parle meme
mot par lequel la propofition précédente finit.
Par exemple :
; Sie Tytyrus y Orpheus ,
Orpheus in fylvis, &c. Virg. cc/. viij. v. 'SS*
Et encore,
Addit fe fôciam y timidifque fupervehit Æglc y
fEglc Naïadumpulcherrima. Virg. écl. vj. V. 20.
II y a urte autre figure qu’on appelle épanadiplofi ,
quife fait, lorfque de deux propofitions corrélatives,
Tune commence & l’autre finit par le même mot.
Crefiit amot tiummi quantum ipfa pecunid crefcit.
Juvénal, xjv. v. 138.
Et Virgile, au I. liv. de l'Ehiide, v. 7S4.
Multa fu p e r Priamo r o g ita n S y fu p e r Hectore multa. {F )
* ANADOLIHISSARI ou DENI - HISS A R , f. m.
{Géog. & H iß.) nom que les Turcs donnent à celui
des châteaux de l’Hellefpont ou des Dardanelles >
qui eft en Afie. D ’Herbelot, bibl. orient.
* ANADROME, f. m. {en Medecine.) tranlport de
l’humeur morbifique des parties inférieures aux fu-
périeures. Cet accident eft d’un mauvais préfage,
îelon Hippocrate.
* ANADYOMENE, de etvaS'vopm, qui fe levé ou
fo h en f i levant y {Hiß. anc.) nom d’un tableau de V enus
fortant des eaux, peint par Apelle, & qu’Augufte
fit placer dans le temple de Céfar fon pere adoptif.
Le tems en ayant altéré la partie inférieure, on dit
qu’il ne fe trouva perfonne qui osât le retoucher. J’en
luis étonné. Ny avoit-il donc point à Rome de Peintre
mauvais ou médiocre ? Les hommes communs
font toûjours prêts à continuer ce que les hommes
extraordinaires ont entrepris; & ce ne fera jamais
un barbouilleur qui fe croira incapable de finir ou de
retoucher un tableau de Raphael.
* ANÆTIS, ANETIS, ANAITIS, f. f. {Myth. )
Déeffe adorée jadis par les Lydiens, les Arméniens,
& les Perfes. Son culte défendoit de rien entreprendre
que fous fes aufpices ; C’feft pourquoi dans les contrées
voifines de la Scythie, les affemblées importantes
& les délibérations fur les grandes affaires fe faifoient
dans fon temple. Les filles les plus belles 8c
les mieux nées lui étoient confacrées : la partie la
plus effentielle de leur fervice confiftoit à rendre heureux
les hommes pieux qui venoient offrir des facri-
fices à la déeffe. Cette proftitution religieufe, loin
de les deshonorer, les rendoit au contraire plus con-
fidérées 8c plus expofées aux propofitions de mariage.
L’eftime qu’on faifoit d’elles fe mefuroit fur l ’attachement
qu’elles avoient marqué pour le culte plaidant
d'Afietis. La fête de cette divinité fe célébroit
tous les ans : dans ce jour on promenoit fa ftatue, 8c
fes dévots 8c dévotes redoubloient de ferveur. On
tient que cette fête fut inftituée en mémoire de la
viftoire que Cyrus, roi de Perfe, remporta fur les
Saces, peuples de Scythie. Cyrus les vainquit par un
ftratagême fi fingulier, que je ne puis me difpenfer
d’en faire mention : ce prince feignit d’abandonner
fon camp 8c de s’enfuir ; auflx-tôt les Saces s’y précipitèrent
8c fe jetterent fur le vin & les viandes que
Cyrus y avoit laiffés à deffein. Cyrus revint fur eux,
les trouva ivres 8c épars, 8c les défit. On appelloit
aufli la fete à'Anetis, la folennité des Saces. Pline dit
que fa ftatue fut la première qu’on eût faite d’o r , 8c
qu’elle fut brifée dans la guerre d’Antoine contre les
Parthes. Les Lydiens adoroient une Diane fous le
nom à'Anetis, à ce que difent Hérodote, Strabon &
Paufanias. Strab. lib. II. 12. tS. Pauf. inLacon. Plin. .
lib. LUI. cap.jv. Coel. Rhodig. lib. X V III. c. xxjx.
Plufieurs foldats s’enrichirent des morceaux de la
ltatue à'Anetis : on raconte qu’un d’eux, qui s’étoit
établi à Boulogne en Italie , eut l’honneur de recevoir
un jour Augufte dans fa maifon 8c de lui donner
â foupef. Eft-il vrai, lui demàfida ce jjrirtcë péfidaht
le repas, que celui qui portà les premiers Coups à la
deefle, perdit la vû e, l’ufàge des membres, 8c moli-
rut fur le champ ? Si célà étoit vrai, Iiii répondit le
foldat, je n’âUrois päs l’avantage de voir Augiifte
chez möi ; ce fut moi qui le premier frappa là ftatue,
8c je m en trouve bien; fi je poffede quelque chofè,
J’en ai l’obligation à là bonne déeffe ; & c’ eft d’une
de fes jambes-, Seigneur, que voiis foiipéz.
ANAFE ou AFFA, {Géog. mod.) Ville dé la province
de Temefne, àu royaume de Fez en Afriqué,
fur la côte dë l’Océan atlantique. Alfonfë rôi de Portugal,
la ruina, pour mettre fin aux coürfes que fes
habitans faifoient fur les Chrétiens.
ANAGALLLDASTRUM y {Hiß. nat.) genre de
plante qui ne différé du mouron, qu’en ce que fes feuilles
fönt placées alternativement lè long de la tige, 8c
que fes fleurs font découpées en quatre parties. Mi-
cheli, nova plant, généra. Voye{ MOURON. (/)
A N A G A L L IS , voye£ Mouron.
* ANAGARSK AIE, {Géog. mod.) ville des Moscovites
de la grande Tartarie, dans la province de
Dauria, à l’orient du lac Baycal, aux fôurces de la
riviere d’Amur. Long. 118. lat. fieptentrion-, 5 8 . W its,
carte de Tartarie.
* ANAGHELOME, {Géog. mod.) petite ville d’Irlande
, dans là province d’Ulfter ou d’Ultonie, comté
de dowane, fur le Ban.
ANAGLYPHE, f. m. {Anat.) à'etvàyxvipia, je grave,
nom qù’Herophile donnoit à une portion du quatrième
ventricule du cerveau, & que les anatomif-
tës modernes appellent calamus feriptorius. Voyez
C a l a m u s s c r i p t o r i u s . { L )
* ANAGNIE ou AGNANI, ( Géog. anc. & mod. )
ville d’Italie, dans l’Etat eçcléfiaftique, 8c la Campagne
de Rome ; elle eft ancienne 8c fut célébré entre
celles des Herniques. Elle eft aujourd’hui prefque
ruinée. C e fut là que Boniface VIII. fut pris le 7 Septembre
1303 par Colonne 8c Nogaret.
* ANAGNOSTE, f. m. {Hiß. ahc.) nom que les
Romains donnoient à celui de leurs domeftiques qui
lifoit pendant le repas. Les hommes puiffans avoient
des anagnofies, 8c ces efelaves furent en grand crédit
fous l’empereur Claude.
ANAGOGIE, f. f. (Théol.) raviffement ou élévation
de l’ame vers les chofes céleftes 8c éternelles ,
ou penfées 8c explications par lefquelles ôn éle ve l’ame
vers ces chofes, Voye^ Ex t a s e , &c. Ce mot eft
formé du grec «V«, fiurfum, en - haut, 8c à'àyayé ,
conduite , du verbe «>m , duco, c’eft-à-dire mouvement
qui conduit aux chofes d’en-haut, qui éle ve l’ame
à la contemplation des chofes divines. {G)
ANAGOGIQUE, adj. tranfportani, {Théologie. )
c ’eft-à-dire tout ce qui éleve l’elprit humain vers les
chofes éternelles 8c divines, 8c.particuliçrement cel--
les qui concernent la vie future. Voyer An a g oGie .
Ce nom, comme le précédent, eft dérivé du grec, 8c
eft principalement employé en parlant de divers fens
de l’Ecriture. Le fehs anàgogique eft un fens myfti-
que de quelque paffage de l’Ecriture, qui regarde l’éternité
ou la vie à venir. Ainfi le mot Jerufalcm, qui
dans le fëns littéral fignifié une ville de Paleßine, la
capitale de la Judée, pris dans un fens anagogique, lignifie
la patrie célefie, le terme où nous devons tendre.
Voyei Littéral & Sens. {G)
* ANAGRAMME, f . f. ( B elles-Lettres. ) tran/po-
fition dés lettres d’un nom avec un arrangement où
combinaifon de ces mêmes lettres, d’où il réfulte un
fens avantageux ou defàvantageux à là perfonne à
qui appartient ce nom. Voye[ Nom.
Ce mot eft formé du grec «V«', en arriéré, 8c de
ypâppa, lettre, c’eft-à-dire lettre tranfpofée ou prife
à rebours.
Ainfi Y anagramme de logica eft caligo , celle de Lor