* A r ABï , là torre de Gli-Arabi ; tour & village
d’Egypte,-fi tués dans le petit golfe qu’on nomme le
golfe des Arabes, roye£ l'article précédent.
* ARA’BtE, (Géog. anc. & mod.) pays confidéra-
ble de I’Afie; prefqu’île bornée à l’occident pat la
mer R ouge, l’ifthme du Suez, la Terre-fainte, & la
Syrie ; au nord par l’Euphrate & le golfe Pêrfique ; à
Forient par l’Océan ; au midi par le détroit de Babel-
Ma'ndel. On divife Y Arabie en pétrée , deferte , & heu-
reitfe. La pétrée, la plus petite des trois, eft monta-
gneufe & peu habitée dans fa partie fepfentrionale :
mais elfe eft peuplée & affez fertile dans fa‘ partie
méridionale. Elle a été appellée pétrée de Petra, fon
ancienne capitale ; Herac î’eft aujourd’hui. L’Arabie
■ deferte ainli nommée de fon terrein, eft entrecoupée
de montagnes & de fables ftériles ; Ana en eft la capitale.
Uiieureufc, en arabe Yemen; doit cettë épithète
à fa fertiliré ; Sanaa en eft la capitale. LesAra-
bës font Mahométans ; ils font gouvernés- par des
émirs ou cheics, indépéndans les uns des autres ,
mais tributaires du granddeigneur. Les Arabes font
voleurs & belliqueux. Long. 5z . yy. lat. iz .3 4 .
Quant au commerce, Y Arabie heureufe eft prefque
la feule où il y en ait. Les villes de cette contrée où
il s’en fait le plus, font Mocha, Hidedan, Chichri,
Zibet, Ziden fur la mer Rouge ; Aden, Fàrtack fur
l’Océan arabique ; Bahr, Barrhem, & El-catif dans le
golfe de Baffora; enfin Baffora. On peut ajouter la
Meque & Médine, où la dévotion amene tant de pèlerins
, & l’intérêt tant de marchands. Le commerce
s’entretient dans ces deux villes par Ziden, qui eft
proprement le port de la Meque, & par M ocha, qui
en eft comme l ’entrepôt,
Mocha eft à l’entree de la mer Rouge ; on y voit
arriver des vaiffeanx de l’Europe , de l’Afie, & de
l’Afrique; outre le commerce maritime, il s’en fait
encore un par terre par le moyen des caravanes d’A-
lep & de Suez, qui y apportent des velours , des fa-
tins, des armoifins, toutes fortes d’étoffes riches,
du fafran, du mercure, du Vermillon, des merceries
, &c.
On en remporte partie des productions naturelles
du pays; partie des ouvrages des manufactures ; partie
des marchandifes étrangères qui ont été apportées
des Indes, de PAfrique & de l’Europe. Les manufactures
donnent quelques toiles de coton ; le pays
produit des parfums * de l’encens, de la myrrhe, ae
l’ambre-grfs, des pierreries, de l’aloès, du baume ,
de la caneïle, de la caffe, du fàrig de dragdnyde la
gomme arabique, du corail, & fur-tout du caffé.
Aden joiiiffoit autrefois de tout le commerce qui
fe fait à Mocha. Les vaiffeâux des Indes, de Perle,
d’Ethiopie, des îlës dë Cdmorre, de Madagafcar, &
de Mélindëyfoüt ceux dont cinvoit le plus à Chîchiri.
•AR ABIQUE, ( g o m m e ) Mat. méd. èft un fuc
en grumeaux, de la groffeùr d’une aveline ou d’une
n o ix , & même plus g ro s , en petites boules ; quelquefois
lo n g s , cylindriques oit vermiculaires ; d’autres
fois to rtillés, & comme dés chenilles repliées fur
ëlles-mêffies ; tranfparens, d’im jaune pâle ou tout-
à-fait jaunes,ou brillanS ; ridés à la furface ; fragiles,
luifans en-dedans comme du v e r te , s’amolliffartt dans
la bo u ch e , s’attachant aux dents ; fans g o û t , & donnant
à 1 eau dans laqueUë on lès diffout une vifeolité
gluante.
Là gorhïdé arabique vient 'd’E g yp te , d’A rab ië , &
des côtés d Afrique. C elle qüi eft blanche ou d’un
jaune p â le , tranfparente, brillante, fe che , & fans
o rd u r e , eft la plus eftimée. On en apporte atilîi en
grands m drceaüx roüffâtres & falés, qu’on vend aux
artifans qui en employent.
Il eft cdhftafit, dit M. Geoffroy, que la gomme
thébaïque du égyptiaque dés Grecs & Y arabique dé
Serapioii, eft ün fuc gommeux qui détoule de l’acacia
: mais on doute fi celle de nos boutiques eft
la même que celle des Grecs. M. Geoffroy prouve
que ce doute eft mal fondé. Voy e { la Matière méd.
L’acacia qui donne la gomme arabique eft, félon lui-;
un grand arbre fort branchu, dont lés racines fe dif-
fribuent & s’étendent en rameaux, & dont le tronc
a fouvént un pié d’épaiffeur; qui égale, ou même
fitrpaffe en hauteur les autres acacia ; qui eft ferme &
armé de fortes épines ; qui a la feuille menue, conjuguée
& rangée par paires fur une côte dëdeux pouces
de long, d’un verd obfcur, longue de trois lignes &
large à peine d’une ligné, & dont l’es fleurs viennent
aux aiffelles des côtes qui portent les feuilles, font
ramaffées en un bouton fphériqué porté fur un pédicule
d’urt poüce de long, & font de couleur d’or
& fans' odeur, d’une feule pièce, en tuyau renflé à
fon extrémité fupérienfe, & divifé en cinq fegnrens ;
garnies d’un grand nombre d’étamines, & d’un pif-
fil qui dégénéré eh Une gonfle femblâble en quelque
chofe à celle du lupin, fougue de cinq pouces
où environ, brune ou roliffâtre, applafie, épaiffe
d’une ligne dans fon milieu, plus mince fur l'es bords,
large inégalement, fi'fort étranglée par intervalles,
qu’elle repréfente quatre, cinq, fix , huit, dix, &
même un plus grand nombre de paftilles applaties,
unies enfemble parmi fil d’un' demi - pouce dans leur
plus .'grande largeur, d’une ligne à peine à l’endroit
étranglé ; pleines chacune d’une femence' ovalaire,
appîatie, dure, mais moins que celle du caroubier;
dé là couleur de la châtaigne ; marquée toiif autour
d’ûhe ligne telle qu’on la Vbit aUx graines de tamarins
, & enveloppée d’une éfpece de mUcilagé gommeux,
aftringent, acide, rouffâtre. Cet acacia,
fi l’on en croit Auguftin Lippi, eft commun en Egypte
, auprès du grand Caire.
On pile les gottffes quand elles font encore vertes
, & l’on en exprime uh fuc que l’on fait épaiflir,
& que l’on appelle ftic d'acacia; mais il découle des
fentes de l’écorce, du tronc, & des rameaux une
humeur vifqueufe qüi fe durcit avec le tems, & qu’on
appelle gothme verntituldire.
La gomtne arabique donne dans l’analyfe du flegme
limpide, fans goût & fans odeur, un acide rouffâtre
, une liqueur alkaline, & de l’huile.
La maffe noire reftée darts la cornue, calcinée au
feu de reverbere pendant trente heures, laiffe des
cendres grifes, dont on retire par lixivation du fel
fixe alkali.
La gomme arabique n’a ni goût ni odeur. Elle fe
diffout dans l’eau, mais non dans l ’efprit-de-vin ou
l’huile ; elle fe met en charbon dans le feu ; elle ne
s’y enflamme pas ; d’où il s’enfuit qu’elle eft compo-
fée d’un fel falé, uni avec une huile grofliere & Une
portion affez confidérable de terre ; elle entre dans
un grand nombre de médicamens ; on la donne même
comme ingrédient principal.
Elle peut, par fes parties mucilaginéufes, adoucir
la lymphe acre, épaiflir celle qui eft ténue, & ap-
paifer les mouvemens trop violens des humeurs. On
s’en fert dans la toux, l’enrouement, les catarrhes
falés, le crachement de fang, la ftrangurîc, & les
ardeurs d’urine. Yoy e{ M a t. méd. de M. Geoffroy.
A r a b i q u e s , adj. pris fubft. (T h é o l . ) fefte d’hérétiques
qui s’élevèrent en Arabie vers l’an de J. C.
2.07. Ils enfeignoient que l’ame naiflbit & mburoit
avec le corps , mais aufli qu’elle reffûfcîteroit en
même tems que le corps. Èufebé (/. V Ï . c. x x x v i i j . )
rapporte qu’ort tint en Arabie même, dàhs le n i. fie-
cleyitn concile auquel àïîifta O rigène, qui convainquit
fi Clairement ces hérétiques dë leurs erreurs,
qu’ils les abjurèrent & fe réunirent à l’Eglife. Voyc^
T h n e l o p s y c h i t e s : ( G )
* ARABOUTEN, f. m. (H i jl. nat. b o t.) grand
arbre du Brefii qui donne lé bois de Brefil u connu
par fa bonne odeur, & dont il feroit à fouhaiter qu’on
Ê eût une meilleure deferiptiori. Cette obl'ervation eft
même commune pour tous les arbres étrangers dont
on nous apporte des bois ; il n’y en a prefqü’aùcun
- qui foit bien connu.
• * A R A C A , (Géog. anc, & mod. ) ville de Chal-
■ dée dans la'terre de Sennaar ; une des plus anciennes
du monde, puifqu’elle fut ( dit-on ) bâtie par Nem-
rod. On croit que c’eft l’ancienne Édeffe & l’Orpha
d’aujourd’hui.
• ARACA-MIRI, (ÏLifi. nat. bot.) arbriffeau commun
au Brefil. Son fruit mûrit en Mars & en Septembre
; il tient de la faveur du mufe & de l’arboi-
; fier. Il fe garde confit. Il eft aftringent & rafraîchif-
fant.
On fait des feuilles & des bouton^ de Yaraca-miri,
un bain falutaire pour toutes les affrétions du corps,
• où l’on peut employer l’aftringence. Sa racine eft
bonne pour la dyffentérie ; elle eft fur-tout diurétique.
R a y , Hiß. Plant.
* A R A C A N , ( Géog, mod. ) royaume maritime
des Indes, proche l’embouchure du Gange, borné au
- midi par le golfe de Bengale , à l’orient & au fep-
> tentrion par le royaume d’Ava , à l’occident par le
royaume de Bengale. La ville d'Araçan, fituée fur
la riviere du même nom , eft la capitale de tout le
royaume. Long.Ho-go. lat. z o -3 0 .
Le Commerce d'Aracan n’eft pas fort confidérable.
Pour celui de Pégu il vaut mieux : on y porte des toile
s , des mouchoirs, du poivre, de la caneïle , de la .
mufeade, des bois ôdoriférans, & on en tire du gingembre
, de l’o r , de l’argent, dès pierreries & des
perles. La maniéré dont on y commerçoit dans les
commencemens étoit affez tinguliere. Les marchés
fe faifoient fans mot dire : l’acheteur & le vendeur fe
donnoient la main couverte d’Un mouchoir, & ils
convenoient de prix par le mouvement des doigts.
.Voilà un excellent moyen pour prévenir les enchères.
•A R A C E N Â , ( Géog. ) bourg d’Efpagnê dans
l’Andaloufie , à la fource de la riviere de Tino.
ARAC-GELARAN, ( Géog. ) petit pays du Chu-
fiftan, province du royaume de Perfe. Baudrand.
ARACHIDNA, f. m. ( Hiß. nat. bot. ) genre dé
plante à fleur papilionnacée. Le piftil devient dans la
fuite un fruit membraneux oblong, qui mûrit dans la
terre, & que l’on nomme par cette raifon pißache de
terre. Ce fruit eft compofé d’une feule capfule qui renferme
une ou deux femences tendres & oblongues.
Plumier, Novaplantarumgénéra. Voye^ Pl a n t e . (/)
ARACHNOÏDE , f. f. en terme d'Anatomie , c’eft
une membrane fin e , m ince , tranfparente, qui regne
entre la dure-mere & la p ie -m è r e , & que l’on croit
envelopper toute la fubftance du c e rv e a u , la moelle
allongée , -la moelle de l’épine. Voye%_ Mé n in g e &
C e r v e a u .
Ce mot eft dérivé dü grec àpcty.v», une araignée,
une toile d’araignée, & de tAoç, forme ; eu égard à
la fineffe de la partie que l’on croit reffembler à une
toile d’araignée. Elle fut décrite pour la première
fois par Varôle.
Plufieurs Anatomiftes nient l’exiftence de cetté
troifieme méninge ou membrane , & ils prétendent
que l’on doit plûtôt la regarder comme la lame ex-/'
terne de la pie^mere, dont la lame interne s’infmue
entre la circonvolution du cerveau. Yoy. Pie -m e r e .
Arachnoïde fe prend pareillement pour une tunique
fine & déliée qui enveloppe l’humeur cryftal-
line. Voye^ G r y s t a l l iN.
, Cette tunique eft appellée par d’autrés cryßalloU
<U ou capfule du cryfiallin. Plufieurs ont même douté
de fon exiftence ; ce qui eft d’autant plus extraordinaire
que Galien en parle, & la compare à une pel-
ucule d oignon. Véfale la compare à de la corne fine
,oc tranfparente, Heft aifé de la trouver dans les qûa-
£ome Jj *
drupedes, particulièrement dans le mouton, le boeuf,
le cheval quoiqu’il foit ùri peu plus difficile de la
découvrir dans l’homme , néanmoins une perfonné
qui 1 a vue-une feule fois, pourra la trouver affez vite.
Ce qu’il y a de furprenant, c’eft: que Briggs li*en
dit pas un mot ; & qu’un aiifli habile Anatomifte que
Ruyfch en a douté fort long-tems : ce ne fut qu\u
moyen d’injeûions qu’il la découvrit , quoiqu’elle
foit très-aifee a difcerner dans un mouton, comme
je l’ai déjà dit.
L'arachnoïde eft adhérente par fa partie poftérieiirê
à la tunique vitrée. Dans ï’hommë elle eft deux fois
aufli épaiffe qu’une toile d’araigiiée, au moins par fa
partie anterieure. Dans un boeuf elle eft: encore aufli
épaiffe que dans l’homme ; & dans un cheval elle eft
plus épaiffe que dans un boeuf.
Cette tunique a trois ufages : i° . de retenir le cryf-
tallin dans le chaton de l’humeur v itrée, & d’empêcher
qu’il ne change de fituation ; i° . de féparer lé
cryftallin de l’humeur aqueufë, & d’empêcher qu’il
n’en foit continuellement humefré ; 3°-. les vaif-
feaux lymphatiques fourniffent une liqueur qu’ils dè-
pofent clans fa cavité , par le moyen de laquelle le,
cryftallin eft continuellement rafraîchi, & ténu en
bon état ; de forte que quand cette liqueur manqué ,
le cryftallin fe feche b ien-tôt, devient dur & opaque ,
& peut même être réduit en poudre. Voye7 Petit,
Mem. de VAcad. Roy. des Scienc. an. rygo. p. Gzz.
G fu iv : Voye^ C il ia ir e & T u n iq u e . ( A )
. A R A C K , f. m. (Comm.) efpece d’eau-de-vie que
font les Tartares-Tungutes, fujets du Czar ou grand
duc de Mofcovie.
. Cette eau ^de-vie fe fait avec du lait de cavale
qu’on laiffe:aigrir, & qu’enfuite on diftille à deux ou
trois reprifes entre deux pots de terre bien bouchés ,
d’où la liqueur fort par un petit tuyau de bois. Cette
eau-de-vie eft très-forte & enivre plus que celle dé
.vin. (G ) ' ..
* ARACLEÂ. ( Géog. ) Voÿë{ Hé r a c l é e .
* ARACOUAou ARACHOVA, boürg de Grecè
dans la Livadie, proche lè golfe de Lépante-. On croit
que c’eft l’ancienne Ambriffe.
* ÀRACUIES ou ARACUITES, f. m. pi. (Géog.)
peuples de l’Amérique méridionale dans le Bréfil,
dans le voifmage de la préfe'aure des Pernambuco.
ARACYNAPPIL, (Hifl. nat. bot.) malo aurantio
parvis fruclibusjïmilis, eft la feule plante dont Ray
ait fait mention,fans lui afligner ni propriété ni ufa®ew
* ARAD , ( Géog. anc. G fainte. ) ville des Amor-
rhéens au midi, de la tribu de Juda, vers le de fert
de Cadès.
v *Ar a d , (Géog.) ville de la haute Hongrie fur la
rive droite de la Marifch.
* ARADUS, ( Géog. anc. & mod. ) île & ville de
la Phénicie fur la côte de la mer de Syrie, proche de
Tortofe, qui fenommoit Antaradus & Orthofias. Les
. anciens ont cru que ce fut près à’Aradus qu’Andromède
fut expofëe au monftre marin.
A T , ( Géog. & Hifl. mod. ) montagne peu
éloignée de la Meque , remarquable par la cérémonie
qu’y pratiquent les pèlerins Turcs. Après avoir,
fait fept fois le tour du temple de la Meque, & avoir
été arrofés de l’eau du puits nomme Zem\em, ils s’en
vont fur le foir au mot Arafaty où ils paffent la nuit
& le jour fuivant en dévotion & en priere. Le lendemain
ils égorgent quantité de moutons dans la vallée
de Mina au pié de cette montagne ; & après en
avoir envoyé quelque partie par pré/ènt à leurs amis,
ils diftribuent le refte aux pauvres ; ce qu’ils appellent
faire le corban, c’eft-à-dire l'oblation: ce qu’ils
exécutent en mémoire du facrificequ’Abraham vou«
lut faire de fon fils Ifaac fur cètte même montagne,
félon eux. Àu haut de cette montagne il n’y a qu’une