S'6 î A V A
fourchette, 6e deux éremonts, & de quatre jantes
de rond, & c . Foyc^ la figure t . d e là Planche du Charron.
C ’cft aux deux côtés du timon que font attachés
le chevaux qui tirent le carroffe.
A v a n t -t r a in , comme qui diroit train de devant ;
il fert dans C A r tille r ie , à mener le canon en campagne
: quant aux parties dont il eft compofé, voye[
f article précédent. Il le joint à l’affut avec une cheville
de fer, nommée cheville ouvrière, qui entre dans ce
qui s’appelle la lunette de Ventretoïfc de Vaffût. V iy e {
A f f û t . (Q )
* A V AN TAG E,p r o fit, u t ilité , ( Grammaire.) termes
relatifs au bien-être que nous tirons des chofes
extérieures. L’avantage naît de la commodité ; le prof
i t , du gain ; & l’u tilité , du fervice. Ce livre m’eft
u tile ; ces leçons me font profitables ; fon commerce
m’eft avantageux : fuyez les gens qui cherchent en
tout leur avantage, qui ne fongent qu’à leur p r o fit ,
& qui ne font d’aucune utilité aux autres.
A v a n t a g e , f, m. terme de Jtirifprudence, eft ce
qu’on accorde à quelqu’un au-delà de la part que l’u- .
fage ou la loi lui attribuent. Ainfi on appelle avantage
ce qu’un teftateur donne à un de fes héritiers au-de-.
là de la portion des autres ; ce qu’un mari donne à fa
femme, ou la femme à fon mari, au - delà de ce qui
eft réglé par le droit ou la coutume du lieu.
• Dans les coutumes d’égalité, on ne peut faire aucun
avantage à l’un de fes héritiers, au préjudice des
autres ; dans celle de Paris, les conjoints ne peuvent
syavantager directement ni indirectement pendant le
mariage. Voye^ E g a l i t é & C o n j o in t .
1 A v a n t a g e , e n fiy le de Pratique ou de P a la i s , eft
un défaut obtenu contre une partie non comparante,
foit par le demandeur ou le défendeur. Cet avantage
confiftedans l’adjudication des cpnclufions delà partie
comparante, fauf au défaillant à revenir par op-
pofition contre le jugement obtenu contre lui par défaut.
^ / « { J u g e m e n t & O p p o s it io n . (fit)
A v a n t a g e , éperon, p oulaine ; c’eft , en termes de
M a r in e , la partie de l’avant du vaiffeau, qui eft en
faillie fur l’étrave. V o y e i E p e r o n .
Avan tage du vent ; voyeç V e n t & DISPUTER LE
VENT. (Z )
A v a n t a g e , être monté à f o n avantage; c’eft, en
Manege, être monté fur un bon ou grand cheval:
monter avec avantage , ou prendre de davantage pour
monter à cheval > c’eft fe fervir de quelque chofe fur
laquelle on monte avant de mettre le pié à l’étrier.
Les femmes, les vieillards & les gens infirmes fe fervent
ordinairement d'avantage pour monter à cheval.
(V') . ,
A v a n t a g e , f. m. en termes de j e u ; on dit qu’un
joueur a de Y avantage, lorfqu’il y a plus à parier pour
fon gain que pour fa perte, c’eft-à-dire lorfque fon
efpérance furpaffe fa mife. Pour éclaircir cette définition
par un exemple très-fimple ; je fuppofe qu’un
joueur A parie contre un autre B , d’amener d eu x du
premier coup avec un d ez, & que la mife de chaque
loueur foit d’un ecu ; il eft évident que le jotieur B ,
a un grand avantage dans ce pari ; car le dez ayant fix
faces peut amener fix chiffres différens, dont il n’y
en a qu’un qui faffe gagner le joiieur A : ainfi la mile
totale étant deux écus, il y a cinq contre un à parier
que le joiieur B gagnera. Donc l’efpérance de ce
joueur eft égale à | de la mife totale, c’eft-à-dire à
d’écit, puifque la mife totale eft deux écus. Or
d’écu valent un écu & deux tiers d’écu. Donc
puifque la mife du jotieur B eft un écu, fon avanta
g é , c’eft-à -dire l’excès de ce qu’il efpere gagner
fur la fomme qu’il met au jeu, eft f d’écu. De façon
que fi le joiieur A , après avoir fait le pari, vouloit
renoncer au jeu, & n’ofoit tenter la fortune, il faudrait
qu’il rendît au joueur B fon écu, U outre cela
A V A
deux livres, c’eft-à-dire j d’écu. V o y e^ Pari , Jeu J
D e z , Pr o b a b il it é , & c, (O )
Av a n t a g e , en termes de jeu, fe dit encore d’un
moyen d’égalifer la partie entre deux joueurs de force
inégale. On donne la main au piquet ; le pion &
le trait, aux échecs ; le dez, au triôrac.
Le même terme fe prend dans un autre fens à la
Paume. Lorfque les deux joiieurs ont trente tous les
deux ; au lieu de dire de celui qui gagne le quinze fui*
vant, qu’il a quarante-cinq, on dit qu’il a l’avantage*
AVARICE, f. f. (Morale.) Ainfi que la plupart des
pallions, l’amour defordonné des richeffes n’eft vice
que par fon excès : corrigé par une fage modération
, il redeviendroit une affe&ion innocente. L’or
ou l’argent étant, en conféquence d’une convention
générale, la clé du commerce & l’inftrument de nos
befoins ; il n’eft pas plus criminel d’en defirer, que
de fouhaiter les chofes mêmes qu’on acquiert avec
ces métaux.
Tout amour immodéré des richeffes eft vicieux,'
mais n’eft pas toûjours avarice. Uavare , à proprement
parler, eft celui q u i, pervertiffant l’ufage de
l’argent, deftiné à procurer les nécefiités de la vie ,
aime mieux fe les refufer, que d’altérer ou ne pas
groftir un threfor qu’il laiffe inutile. L’illufion des -
avares eft de prendre l’or & l’argent pour des biens,
au lieu que ce ne font que des moyens pour en avoir :
Ceux qui n’aiment l’argent que pour le dépenfer, -
ne font pas véritablement avares ; Vavarice fuppofe
une extrême défiance des évenemens, & des précautions
exceflives contre les inftabilités de la for-,
tune.
U a v a r ic e produit fouvent des effets contraires : il y
a un nombre infini de gens qui facrifient tout leur
bien à des efpérances douteufes & éloignées ; d’au-.
très méprifent de grands avantages à venir pour de
petits intérêts prélèns. (AT)
AVARIES, f. f. pl. terme de Police de mer ; ce font
les accidens & mauvaifes aventures qui arrivent aux.
vaiffeaux & aux marchandifes de leurs cargaifons ,
depuis leur chargement & départ, jufqu’à leur retour
& déchargement.
Il y a trois fortes d * avaries, de fimples ou particulières,
de groffes ou communes, & des menues.
Les fimples avaries confiftent dans les dépenfes extraordinaires
qui font faites pour le bâtiment feul ou
pour les marchandifes feulement ; & alors le dommage
qui leur arrive en particulier, doit être fup-
porté & payé par la chofe qui a fouffert le dommage
ou caufé la dépenfe.
On met au nombre des fimples avaries, la perte des
cables, des ancres, des voiles, des mâts & des cordages,
arrivée par la tempête ou autres fortunes de
mer ; & encore le dommage des marchandifes caufé1
par la faute du maître ou de l’équipage. Toutes ces
avaries doivent tomber fur le maître, le navire & le
fret ; au lieu que les dommages arrivés aux marchandifes
par leur vice propre, &c. doivent tomber fur
le propriétaire. La nourriture & le loyer des matelots
, lorfque le navire eft arrêté en voyage par ordre
d’un fouverain, font aufli réputésfimples avaries^
lorfque le vaiffeau eft loué au v o y a g e , & non au
mois, & c’eft le vaiffeau feul qui lès doit porter.
Les groffes ou communes avaries, font les dépenfes
extraordinaires faites, & le dommage fouffert pour
le bien & le falut commun des marchandifes & du
vaiffeau ; telles que les chofes données par compofi-
tion aux pirates pour le rachat du navire & des marchandifes
; celles jêttées en mer ; les cables & mats
rompus ou coupés ; les ancres & autres effets aban*
donnés pour le bien commun du navire & des marchandifes,
&c. Toutes ces groffes avaries doivent tomber
tant fur le vaiffeau que fur les marchandifes ,
pour être déduites au fou la livre fur le tout.
A U ry
JD
Les menues avaries font les lamanages, tonages,
pilotages, pour entrer dans les havres & rivières, ou
pour en fortir ; & elles doivent être fupportées, un
tiers par le navire, & les deux autres tiers par les
marchandifes. On ne compte point parmi les avaries
les droits de congé, vifite, rapport, balife, &c. qui
doivent être fupportés par le maître du vaiffeau. On
peut voir toutes ces avaries dans Y Ordonnance de la
Marine du mois d’Aout 1681. au tit. vij. du liv. III.
(G) . WM
Avarie s’employe aufli pour lignifier un droit qui
fe paye pour l’entretien d’un port, par chaque vaiffeau
qui y mouille.
A VASTE, en Marine, fe dit pour affe£, arrêtez-
vous. ( Z )
* A V A U X , ( Géog. ) comté en Champagne, dans
le territoire de Rheims.
*AUBAGNE, ( Géog. ) ville de France en Provence,
fur la Veaune. Long. 23. 22. lat. 43. ry.
AUBAIN, f. m. eft un étrangér qui féjourne dans
le royaume fans y être nâturalifé. Voye[ N a t u r a l
i s a t io n .
Si Vaubain meurt en France, fes biens font acquis
au ro i, fi ce n’eft qu’il en ait fait donation entre vifs,
ou qu’il laiffe des enfans nés dans le royaume. Foyer
A u b a in e .
Les enfans d'un François qui a féjourne en pays
étranger, n’y font point aubains.
Quelques peuples alliés de la France ne font point
non plus réputés aubains : tels font les Suiffes , les
Savoyards, les Ecoffois, les Portugais & les Avi-
gnonois, qui font réputés naturels & regnicoles, fans
avoir befoin de lettres de naturalité. Les Anglois même
font exempts du droit d'aubaine, au moins pour
ce qui eft mobilier, en vertu de l’art. 13. du traité
d’UtreCht.
Un étranger qui ne féjourne en France qu’en paf-
fant, & qui ne s’y domicilie point, comme lin marchand
venu à une foire , un particulier venu à la
pourfuite d’un procès, un ambaffadeur pendant tout
le tems de fa réfidence, ne font point cenfés aubains.
Nous avons aulfi un édit de 1569, qui exempte du
droit d’aUbaine tous étrangers allant & venant, ou
rétournant des foires de Lyon, demeurant, féjour-
nant ou réfidant en la Ville de Ly on , & négociant
fous la faveur & privilège d’icelle, fans toutefois y
comprendre les immeubles réels, ni les rentes conf-
îituées. Foyei É tr an ger. ( H )
AUBAINE, f. f. ( Jurifprud. ) eft le droit qui appartient
au fouverain exclufivement à tout autre, de
fuccéder aux étrangers non naturalifés, morts dans-
le royaume ; à moins que l’étranger n’ait des enfans
îles en France, ou qu’il ne foit de quelqu’un des pays
alliés avec lé nôtre, qui font cenfés naturalifés, &
joüiffent de tous les droits de fujets naturels, tels que
les Savoyards, les Ecoffois, les Portugais , & quelques
uns même, de privilèges exorbitans, tels que
lés Suiffes, dont la condition eft de beaucoup meilleure
en France, que celle des naturels du pays.
F byei N A T U R A L IS A T IO N , & A ü BAIN .
Ménagé dérive ce mot du Latin , alibi natus ; Cu-
jàs d'advenu, comme eft appellé tout étranger dans
les capitulaires de Charlemagne ; Ducange veut qu’il
vienne àYalbanus, Ecoffois ; & pour ceux qui ne fe-
roient pas contens de cette derniere étymologie , il
leur permet de le dériver du mot Irlandois.
N. B. Pour que les fujets des pays alliés continuent
dé joiiir du droit dé naturalité, il en faut une
confirmation nouvelle, toutes les fois que lé feeptre
change de main ; parce que ce droit eft inaliénable ,
& conféquemment toûjours réverfible à la couronne.
‘ Le prétexte du droit d'aubaine eft d’empêcher que
les biens du' royaume ne paffenten pays étrangers ;
je’disprétexté; car fi c’étoit là l’unique & véritable
cau fe , pourquoi Vaubain ne pourroit-il p a s , comme
le b a tard , difpofer de fon bien par te ftam en t, du
moins en faveur d’un regnicole ; ce qui pourtant ne
lui eft pas permis ? Voye^ Et r a n g e r . { H )
AUBAN, f. m. terme de Coutume, eft un droit qui
fe paye ou au feigneur ou aux officiers de police ,
pour avoir permiflion d’ouvrir boutique. On appelle
aufli auban cette permiflion même. ( H')
AUBANS, Foye^Ha u b a n s .
AUBE, f. f. vêtement de lin ou de toile blanche
qui^defeend jufqu’aux talons , & que le prêtre porte
à 1 autel par-deffus fes habits ordinaires & fous fe
chafuble ; le d ia c r e , foûdiacre & les induts, font
aufli en aube fous leurs dalmatiques.
Autrefois les eccléfiaftiques portoient des aubes oü
tuniques blanches au lieu de furplis. Voye^ Su r p l is .
On croit que dans la primitive Eglife , c’étoit leur
vêtement ordinaire. Depuis on voit qu’il étoit ordonné
aux clercs de la porter pendant le fervice divin
feulement. Concile de Narbon. can. 12.',
Dans les ftatuts deRiculphe, évêque de Soiffons
donnes en 8 8^ il défend aux clercs defe fervir dans
les facrés myffferes, de Y aube qu’ils portent ordinairement;
ce qui prouve que jufque- là les eccléfiaftiques
portoient toûjours une aube fur leur tunique
. pour marque de leur état ; c’eft pourquoi il en falloit
une particulière pour l’autel r afin qu’elle fût plus
propre. Fleury, IIfi. eccléf.iom. X I . ((? )
A u b e , en Marine, c’eft l ’intervalle du tems qui
s’écoule depuis le fouper de l’équipage jufqu’à c e
qu’on prenne le premier quart. Voye{ Q u a r t . ( Z )
A u b e , f. f. ( Hydraul. ) les aubes font par rapport
aux moulins à eau, ôc aux roues que l’eau fait
mouvoir, ce que font les ailes des moulins à vent ;
ce font des planches fixées à la circonférence de la
roue, & fur lefqiielles s’exerce immédiatement l’im-
pulfioh du fluide, qui les chaffe les unes après les autres,
ce qui fait tourner la roue. Voyer Pa l e t t e .
c H H |
* Si l’on confidere que la vîteffe de l’eau n’eft pas
la même à différentes profondeurs, & plufieurs autres
circonftances, on conjecturera que le nombre
& là difpofition les plus favorables des aubes (nr une
roue, né font pas faciles à déterminer. i° . Le nombre
des aubes ‘n’eft pas arbitraire : quand une aute eft
entièrement plongée dans l’eau, & qu’elle a la pofi-
tion la plus avantageufe pour être bien frappée, qui
eft naturellement la perpendiculaire au fil de l’eau ,
il faut que Vaube qui la lu it & qui vient prendre fa
place, ne faffe alors qu’arriver à la fu r face de l’eaii '
& la toucher; car pour peu qu’elle y plongeât, elle
déroboit à la première aube une quantité d’eau proportionnée
, qui n’y feroit plus d’imprefliôri ; & quoique
cette quantité d’eau fîtimpreflion fur la fécondé
aube, celle qui feroit perdue pour la première ne feroit
pas remplacée par-là ; car l’impreflîon fur la première
eût été faite fous l’angle le plus favorable, &
l’autre ne peut l’être que fous un angle qui le foit
beaucoup moins. On doit donc faire enforte qu’une
aube étant entièrement plongée dans l’eau, elle né
foit nullement couverte par la fuivante ; & il eft vi-
fible que cela demande qu’elles ayent entr’elles un
cértàin intervalle ; & comme il fera le même pour
lés autres, il en déterminera le nombre total.
Les aubes attachées chacune par fon milieu â un
rayon d’une roue qui tourne, ont deux dimenfions , .
l’une parallele, l’autre perpendiculaire à ce rayon ;
c’eft la parallele que j’appellerai leur hauteur ; fi la
hauteur eft égale au rayon de la roue, urte aube ne
peut dône plonger entièrement, que le centre de la
roue, ou de l’arbre qui la porte, ne foit à la furface
de l’eau; & il eft riéceffaire qu’une aube étant plongée
perpendiculairement au courant, la fuivante *
qui né doit nullénient la couvrit* foit entiéreôiëiit