nérales, jufqu’à Ce que Von foit parvénu à ceîlléqui
eft la plus grande de toutes- Voilà ce que c’eft que
.la méthodé analytique, dit M. Newton.
La méthode Synthétique çonfifte à prendre comme
principes, les çaufes déjà Connues & conftaté'es ; à les
faire fervir à l'explication des phénomènes qui en
proviennent, & à juftifïer cette explication par des
preuves. Fvytfc ^yn th e se*
Méthode analytique, en Géométrie , eft la méthode
de réfoudre les problèmes, & de démontrer les théorèmes
de Géométrie, en y employant l’Analyfé ou
l’Algèbre. Foye^ A l g è b r e , A n a l y s e <5* A p p l ic a t
io n . / g ; |
Cette méthode eft oppofée à la méthode appellee
fynthétiqut, qui démontre les théorèmes, & réfout
les problèmes, en fe fervant des lignes mêmes qui
compofdnt-les figures, fans représenter ces lignes par
-des noms algébriques. La méthode fynthé tique étoit
celle des anciens, Yanalitique eft due aux modernes.
• F. les articles cités ci-diffus. F . aujfi SYNTHESE . ( O )
* ANAMALLU, f. m. ( Hifi. nat. ) arbriffeau lé-
gumineux qui croît au Brefil ; il a des épines dont les
naturels du pays fe fervent pour fe percer les oreilles.
Pour cet effet ils en ôtent l’écorce. De plus, ils font
avec lesfeuilles > bouillies dans l’eau de riz ou le petit-
lait , un bain pour le ventre, quand il eft gonflé par
des vents ou par une lymphe extravafée. On voit
par ce que nous venons de dire de l'ana-mallu, qu’il
s’en manque beaucoup que nous en ayons une bonne
description. Confultez YHortus Malabaricue.
* ANAMELECH, f. m. (Myth.) idole des Samaritains
, repréfentée fous la figure du faifan ; d’autres
difent du cheval, le fymbole de Mars.
* ANAMNET1QUES, adj. ( Med.) médicamens
propres à réparer ou à fortifier la mémoire.
ANAMORPHOSE, f. f. en Perfpeclive <$* en Pein-r
turc , fe dit d’une proje&ion monftrueufe , ou d’une
repréfentation défigurée de quelque image, qui eft
faite fur un plan ou fur une furface courbe, & qui
néanmoins à un certain point de vue , paroît régulière
& faite avec de juftes proportions. Foye{ Pr o j
e c t io n . Ce mot eft grec ; il eft compofé d’aW,
rursùm , derechef, & p.of<pu>mcformation, qui vient
de /j.op<p» y forme.
Pour faire une anamorphofe , ou une projeôion
monftrueufe fur un plan, tracez le quarré A B C D ,
(PI, de PerfpeB. fig.. 19. n°. /.) d’une grandeur à volonté,
& fubdivilèz-le en aréoles ou en petits quai-
rés. Dans ce quarré ou cette efpece de réfeau , que
l’on appelle prototype craticulaire, tracez au naturel
l ’image dont l’apparence doit être monftrueufe : tirez
enfuite la ligne a b (fig. 19. n°. a.) égale k.A B ,
& divifez-la dans le même nombre de parties égales
que le côté du prototype A B : au point du milieu E,
élevez la perpendiculaire E F , & menez F S perpendiculaire
k £ F ,e n faifant la ligne E F d’autant plus
longue, & la ligne F S d’autant plus courte, que
vous avez déffein d’avoir une image plus difforme.
. De chaque point de divifion tirez appoint F des lignes
droites, & joignez les points b9 S , par la ligne
droite b, 5 . Par les points c , e , f , g , &c. tirez des
lignes droites .parallèles à a b : alors a b cd fera l’ef-
pace où l’on doit tracer la projeûion monftrueufe ;
c’eft ce que l’on appelle Ÿeclype craticulaire.
Enfin dans, chaque aréole ou petit trapeze de l’ef-
pace ab c dy deflinez ce que vous voyez tracé dans
l’aréole, correfpondante du quarré A B C D ; par ce
moyen vous aurez une image difforme, qui paroîtra
néanmoins dans fes juftes proportions, fi l’oeil eft
placé de maniéré qu’il en foit éloigné de la longueur
E F y & élevé au-deffus à la hauteur de V S.
: Le fpeâacle fera beaucoup plus agréable, fi l’image
défigurée ne repréfente pas un pur cahos, mais
que lqu autre apparence : ainfi l’on a vu une riviere
avec des Soldats, des chariots , &c. marchans fur
l’une de fes rives, repnéfentée avec un tel artifice,
que quand elle étoit regardée au point S ; il fem-
bloit que ce fût le vifage d’un fatyre. Mais on ne
peut donner facilement des réglés pour cette partie ,
qui dépend principalement de l’induftrie & de l’a-
dreffe de l’artifte.
On peut, aufli faire méchaniquement une anamor-
phofe de là maniéré fü-i vante.: on percera de part en
part le prototype à coups d’aiguille dans l'on contour
, & dans plufieurs àutres points ; enfuite onl’ex-
pofera à la lumière d’une bougie ou d’une lampe, &
on marquera bien exactement les endroits où tombent
fur un plan , ou fur une furface courbe, les
rayons qui paffent à-travers ;ees petits trous, car ils
donneront les points eorrefpondans de l’image difforme
, par le moyen delquéls on peut achever la
déformatioh.
Faire une anamarphofefur la furface convexe d'un cône.
Il paroît àffez par le problème précédent, qu’il ne
's’agit que de faire un eâÿpe craticulaire fur la fur-
face d’un.cone qui paroilfe égal au prototypé crati-
culaire, l’oeil étant placé à une diftance convenable
au-deffus du fommet du conè.
C’eft pourquoi, foit la b à leA B C D du cône (fig.
20.) divifée par des diamètres en un nombre quelconque
de parties égales ; o u , ce qui revient au même
, foit divifée la circonférence de cette bafe en tel
nombre qu’on voudra de parties égales , ôc foient
tirées par les points de divilion des lignes droites au
centre. Soit aufli divifé un rayon en quelques parties
égales ; par chaque point de divifion décrivez
des cercles concentriques ; par ce moyen vous aurez
tracé le prototype craticulaire A , le double du diamètre
A B y comme rayon; décrivez le quart de cercle
E G (fig. 2 t.) afin que l’arc E G foit égal à la
circonférence entière, & pliez ce quart de cercle ,
de maniéré qu’il forme la furface d’un cône, dont la
bafe foit le cercle A B C D ; divifez l’arc E G dans
le même nombre de parties égales que le prototype
craticulaire eft divifé, & tirez des rayons de chacun
des points de divifion ; prolongez G F en Iy jufque à
ce que F I—F G : du centre I , & du rayon I F , décrivez
le quart de cercle F K H ; & du point / au point
E , tirez la droite I E ; divifez l’arc K / ’dans le même
nombre de parties égales que le rayon du prototype
craticulaire ; & du centre I par chaque point de divifion
, tirez des rayons qui rencontrent E F aux points
1 , z , j , &c. enfin du centre F , & des rayons F 1
F z y F 3 y décrivez des arcs concentriques. De
cette maniéré vous aurez l’eûype craticulaire, dont
les aréoles paroîtront égales entr’elles.
Ainfi en tranfportant dans les aréoles de l’eâype
craticulaire, ce qui eft defliné dans chaque aréole du
prototype craticulaire, vous aurez une image monftrueufe
qui paroîtra néanmoins dans fes juftes proportions
, fi l’oeil eft élevé au-deffus du fommet du
cône, d’une quantité égale à la diftance de ce fommet
à la bafe.
Si l’on tire dans le prototype craticulaire les cordes
des quarts de cercle, & dans l’e&ype craticulaire
les-cordes de chacun de fes quarts, toutes cho-
fes d’ailleurs reftant les mêmes, on aura l’eâype craticulaire
dans une pyramide quadrangulaire.
Il fera donc aifé de deftiner une image monftrueufe
fur toute pyramide, dont la bafe eft un polygone régulier
quelconque.
Comme l’illufion eft plus parfaite quand on ne peut
pas juger, par les objets contigus, de la diftance des
parties de l’image monftrueufe, il eft mieux de ne regarder
ces fortes d’images que par un petit trou.
On voit à Paris-, daûs le cloître des Minimes de
la Place Royale-, deux- anamorphofes tracées fur
deux des côtés du cloître ; l’une raprcfente la Mai
deleine ; l’atitre S. Jean écrivant fôn évangile. Elles
font telles-que quând on les regarde direâemeiit, on
ne voit qu’une efpece de fiayfàge , & que quand on
les regarde d’ull certain point de vite, elles repréfen*
tent des figures humaines très - diftinûes. Ces deux
figures font l’Ouvrage du pere Nicerôn, Minime, qui
a fait fur ce même fujet un traité latin, intitulé ,
Thaumaturgus opticus, Optique miraculeufe , dans lequel
il traite de plufiëurs phénomènes curieux d’Op-
tique, & donne fort au long tes méthodes de tracer
ces fortes d’anamorphofes fur des -furfaces quelconques.
Le P. Emmanuel Maignan , Minime , a auffi
traité cette même matière dans un ouvrage latin, intitulé,
Perfpectiva horaria, imprimé à Rome en 1648«
Foycç- la propqfitim y y de la Catop trique horaire de U
dernier ouvrage y page 438.
Comme les .mirois cylindriques, coniques & pyramidaux
ont la propriété de rendre difformes les
objets qu’on leur expofe, & que par conféquent ils
peuvent faire paroître naturels des objets difformes,
on donne aufli dans l’Optique des moyens de tracer
fur le papier des objets difformes, qui étant vus par
cês fortes de miroirs , paroiffent dé leur figure naturelle.
Par exemple, fi on veut tracer une image difforme
, qui paroiffe dé fa figure naturelle, étant vûe
dans un miroir Cylindrique, on commencera (figure
14. Perjpeci.') par décrire un Cerclé H B C égal à la
bafe du cylindre ; enfuite fuppofant que 0 foit le
point où tombe la perpendiculaire menée de l’oeil,
on tirera les tangentes O C tk O B. On joindra les
points d’attouchement C B par la droite C Bj on
divifera cette ligne C B etï tant de parties égales
qu’on voudra, & par les points de divifion on tirera
des lignes aù point O; on fuppofera que tes rayons
O H , O I y (e réfléchiffent en F & en G ; enfuite
(fig. iS. Perfp.') ftir une droite indéfinie M Q , on
êlevera la perpendiculaire M P égale à la hauteur
de l’oeil ; on fera M Q égale à O H de la fig. 14. &c
au point Q on élevera la perpendiculaire Q R égale
à C B y & divifée en autant de parties que C B; par
tes points de divifion on tirera des lignes au point P ,
qui étant prolongées jufqu’à la ligne M N, donneront
tes points I , II Iy &c. & le s diftances Q I , I I I ,
1 I I I I y &c. qu’il faudra tranfporter dans la fig. 14.
de I en /, de / en I / , de / 1 en I I I , Sec. dé cette
maniéré les points F , Gy de la fig. 14. répondront au
point N ou 1 F de la fig. /5. Par ces points Fy Gy &
par le point K tel que K H = I Gy on tracera un arc
de cercle jufqu’en -S1 & en T, c’eft-à-dire jufqu’à la
rencontre des tangentes O S y O T, & on fera de
même pour tes points I I I , 1 1 , &c. enfuite on def-
finera une figure quelconque dans un quarré ; dont
les côtés foient égaux à CB ou Q_Ry & foient divi^
fés en autant de parties qu’on a divifé ces lighes ;
enforte que le quarré dont il s’agit, foit-partagé lui-
même en autant de petits quarrés. Ondeffinera après
cela dans la figure S F G T une image difforme, dont
les parties foient fituées dans les parties de cette figure
, correfpondantes aux parties du quarré. Cette
image étant approchée d’un miroir cylindrique dont
H B C foit la bafe, & l’oeil étant élevé au-dèffus du
péint O à une hauteur égale à M P , on verra dans
le miroir cylindrique la figure naturelle qui avoit
été tracée dans le périt quarré.
On a aufli des méthodes affez femblables à la précédente
pour tracer dea images difformes, qui foient
rétablies dans leur figure naturelle, par des miroirs
coniques ou pyramidaux. On peut voir une idée^de
ces méthodes dans la Catoptrique de M. W olf. Nous
rtous bornerons ici à ce qui regarde nos miroirs cylindriques
, comme étant les plus communs. On trouv
é dans les aftes de Leipfic de 17 12 , la defeription.
une machine anamorphotique de M. Jacques Léo-*
pold, par le moyen de laquelle ôn peut décrire mé»
chaniquement & affez exactement des imagés diffôr-
mes qui foient rétablies dans leur état naturel par
des miroirs cylindrinques ou coniques.
On fait aufli dans la Dioptrique des anamorphofes.
Elles confiftent en des figurés difformes, qui font tracées
fur un papier, & qui pafoifferit dans leur état
naturel l'orfqu’on les regarde à-travers un verre pÔ*
lyhedre, c’eft-à-dire à plufiêurs faces. Et voici de
quelle maniéré elles fe font.
Sur une tablç horifôntale A B C D , on éleve à
angles droits ( fig. 11. Perfp.) une planche A F E D i
on pratique dans chacun^ d# éés deux planches ou
tables deux couliffes, telles que l’appui BH C puiffô
fe mouvoir entre tes CduliffeS de la table horifon*
taie, & qu’ôn puiffe fàiré couler un papier entre les
couliffes de la planche verticale ; on adapte à l'appui
B H C un tuyau I K , garni en I d’un verre po-*
lyhedre, plan convexe, compofé de 24 plans triangulaires
difpôfés à-peu-près fuivant la courburô
d’une parabole. Le tuyau eft percé en K d’un petit
trou, qui doit être un peu au-delà du foyer du verre ;
on éloigne l’appui B H C de lâ planche verticale,
on l’en éloigne d’autant plus que l’image difforme
doit être plus grande.
On met au-devant du trou K une lampe; on mar-*
que avec du crayon les aféotes ou points lumineux
que fa lumière forme fur la planche A D E F ; Sa pouf
ne fè point tromper én lés marquant, il faut avoir
foin de regarder par le trou fi en effet ces aréoles ne
forment qu’une feule imagé.
On tracera ênfuite dans chacune dé ces aréoles
des parties d’un objet, qui étant vûes par 1e trou K 9
ne paroîtront former qu’un feul tout; & on aura foin
dé regarder par le troii K en fâifant cette opération,
pour voir fi toutes Cés parties forment en effet uné
féule image. A l’égard des efpacés intermédiaires,
on les remplira de tout ce qu’on voudra ; & pour
rendre le1 phénomène plus curieux, on aura foin même
d’y tracer des chofes toutes différentes de celle
qu’on doit Voir par le trou ; alors regardant par lé
trou K , on ne verra qu’une image diftinôe , fort
différente de celle qui paroiffoit fur le papier à la
vûe fimple.
On voit à Paris dans la bibliothèque des Minimes-
de la Place Royale, deux anamorphofes de cette efpece
; elles font l’ouvrage du P. Nieeron, dont nous
avons déjà parlé : & on trouve aufli dans le tome IF .
des Mémoires de l'académie impériale de Petersbourg, la
defeription d’une anamorphofe femblable, faite par
M. Leutman, membre de cette académie, en l’hon-'
neur de Pierre II. emperèur de Ruîle' : cet auteur
expofe la méthode qu’il a fuivie pour cela , & fait
des remarqués utiles fur cette matieré. Foyeçfur cet
article la Catoptrique & la Dioptrique de M. W olf, déjà
citjps. (O )
* AN AN ou ANNAND, (Géog. mod.) fleuved’E-
coffe, dans fa partie méridionale, province d’Anan-
dal; il prend fa fource près du Cluid, & fe décharge
dans un golfe de la mer d’Irlande, appellé Solvaifrith.
Baudrand.
A N A N A S , (HiJI. nat.)' genre de plante ôbfervé
par le P. Plumier : là fleur eft monopétale, faite en
forme d’entonnoir, divifée en trois parties, & pofée
fur les tubercules d’un embryon ; qui dévient dans
la fuite un fruit charnu, plein de fuc, & fait comme
une pomme de pin. Foye^ Planche X X F I I I . fig. 6.
Il renferme de petites femences faites en forme de
rein, & couvertes d’une coëfte. Tournefort, infi. rei
herb. app. Foye^ PLANTE. (/ )
* On en diftingue fix efpeces, félon Miller, où,
l’on peut voir leurs deferiptions. La première qu’il
appelle ananas aculeatus, fruclu ovato , carne albiddÿ
elt, félon lui, la plus commune en Europe : mais il