«•Ven-bas 'doit paffer jufqu’au-delà des fleurs j & le
bout d’en-haut doit venir au plus haut point. En gér
néral leur épaiffeur doit approcher de celle des courbes
; mais elles doivent être entées plus avant dans
les ferre-gouttieres. Voyez Planche I f , Marine, fig. i.
zS. & 29, (Z ).
ALLONGES des potenceaux, (Rubann.) Ces allonges
font deux longues pièces de bois menues en for-
jme de fortes lattes, que l’on attache fur la traverfe
du derrière du métier, au-delfous des potenceaux. Ils
font pofés obliquement, c’eft-à-dire que le bout eft
beaucoup.plus élevé que celui qui porte fur la traverfe.
Cette obliquité eft néceffaire pour que les différentes'foies
des roquetins ne traînent point les unes
fur les autres. Ces allonges font percées de quantité
de trous dans leur longueur, pour paffer les broches
qui portent les roquetins : elles font aufli foûtenues
-par différens fupports qui font de petits poteaux po-
-fés à terre. Voici l’ufage de ces allonges. Lorfque Von
fait du velours, il faut que toutes les branches foient
mifes à part fur quantité de petits roquetins enfilés
par fept ou huit dans les broches des allonges : cette
ïeparation eft néceffaire, parce que fi toutes ces branches
étoient enfemble fur la même enfuple, une partie
lâcheroit pendant que Vautre feroit roide ; ce que
l ’on évite en les féparant, chaque branche pouvant
■ ainfi ne lâcher qu’à proportion de l’emploi. Il y a
-quelquefois 150 roquetins fur ces allonges, & même
davantage. Chaque roquetin a fon contre-poids particulier
, qui eft un petit fac de toile où font attachés
les deux bouts d’une ficelle, laquelle ficelle s'entortille
deux fois à l’entour de la moulure du roquetin : ce contre-poids refte toujours en équilibre par ce
moyen, la ficelle pouvant continuellement gliffer à
melure que le contre-poids déroule. On fe fert d’un
petit fac de toile pour pouvoir contenir quantité de
petites pierres, dont on diminue le nombre à mefure
que le roquetin fe vuide , parce qu’il faut qu’il foit
moins chargé alors que lorsqu’il eft plein. Il faut encore
que chacunedes branches de velours porte elle-
même un petit poids ; ce qui fe fait ainfi : on paffe la
branche dans une petite ficelle qui porte le petit poids
dont il s’agit ; on peut mettre un maillon à cette petite
ficelle , ce qui ne fera que mieux. Voici l’ufage
de tous ces petits poids. Lorfque l’ouvrier enfonce
une marche, le pas qu’il ouvre fait lever toutes ces
branches, ainfi que tout le refte de la chaîne qui leve :
ces branches fur-tout obéiffent à la levée ; & lorfqu’il
quitte cette marche, le pas baiffant occafionneroit de
lâcher, fi tous ces petits poids ne tenoient la branche
en équilibre, puifque le roquetin ne peut s’enrouler,
mais bien fe dérouler, lorfqu’il eft tiré en-avant.
Chacun de ces petits poids s’appelle freluquet. Voyez
.Freluquet.
Allonges , ce font des pièces du métier de Ga-
Jîer. Voyez Flanche I II. du Gajier, fig. z- Les pièces
d e bois 9, 10, 9, 10, affemblées chacune à un des
piés de derrière du métier, perpendiculairement à
ces p iés, à tenon & à mortoife, & foûtenues en-def-
fous chacune par un aiffelier 10, 1 1 , 10, 1 1 , font
les allonges du métier. Elles fervent à foûtenir l’enfu-
ple de derrière , & donnent lieu à un plus grand dé-
ployement de la chaîne. Quand un métier eft affez
long, il eft inutile de lui donner des allonges. Les allonges
ne font à proprement parler que des additions
à des métiers mal-faits-ou mal-placés-: mal-faits, fi
n’etant pas affez longs pour donner le jeu convenable
à la chaîne & aux parties de chaîne féparées par
la liffe & par la tire , on eft obligé d’y mettre des
allonges : mal-placés, files piés de derrière fe trouvant
trop hauts pour s’appliquer contre un mur incliné
en-dedans d’une chambre , comme il arrive à tous
les étages élevés, on eft obligé d’avoir un métier
«ourt , auquel on remédie par les allonges,
Allonges deporttlots, terme de Rivîere; pièces de
bois cintrées, pofées fur les crochuaux d’un bateau
foncet à la hauteur de la foûbarque. Voyez Crochuaux
, Soubarque.
ALLONGÉ, adj. fe dit généralement en Géométrie
, de ce qui eft plus long que large. C ’eft en ce
fens qu’on d it, un exagone , un eptagone, un octogone,
&c. allongé, un ovale fort allongé. Voyez Exagone,
&c.
Sphéroïde allongé, fe dit d’un fphéroïde dont l’axe
feroit plus grand que le diamètre du cercle perpendiculaire
à cet axe, & également éloigné de fes ex.
trémités. Voyez Axe.
Ainfi on peut donner le nom de fphéroïde allongé
à un fphéroïde qui eft formé par la révolution d’une
demi-ellipfe àutour de fon grand axe. Voyez Sphéroïde.
Si le fphéroïde eft formé par la révolution
d’une demi-ellipfe autour de fon petit axe ; ou en général
fi fôn axe eft plus petit que le diamètre du cercle
dont le plan eft perpendiculaire au milieu de cet
axe, il s’appelle .alors fphéroïde applati. Cette dernière
figure eft à-peu-près celle de la terre que nous habitons,
& peut-être de toutes les planètes, daps la
plupart desquelles on obferve que l’axe eft plus petit
que le diamètre de l’équateur. VoyezTerre. Le mot
allongé s’employe aulîi quelquefois en parlant des
cycloïdes & des épicycloïdes, dont la bafe eft plus
grande que la circonférence du cercle générateur.
Voyez Cycloïde & Epicycloïde. (O )
ALLONGÉ, terme de Vénerie, fè dit d’un chien qui
a les doigts du pié étendus par une bleffure qui lui a
offenfé les nerfs. En Fauconnerie on appelle oifeau
allongé, celui qui a fes pennes entières & d’une bonne
longueur.
Allonger le trait à un limier, c’eft laiffer le trait déployé
tout de fon long.
Allongée, adj. en Anatomie, fe dit de la moelle
du cerveau réunie de toute part pour former deux
cylindres médullaires, qui s’unifient avec deux pareils
du cervelet fur l’apophyfe bafilaire de Vos occipital.
Les nerfs olfadifs ne viennent point de la
moelle allongée; la fin de la moelle allongée s’étrécit
fous les corps pyramidaux & olivaires, & fort obliquement
du crâne pour enti er dans le canal de l’épine
, où elle prend le nom de moelle épinière. Voyez
Moelle, Cerveau. (Z.)
ALLONGER, v . a&. (Marine.) Allonger le cable,
c’eft l’étendre fur le pont jufqu’à une certaine longueur,
ou pour le bitter, ou pour mouiller l’ancre.
Voye^ Bitter. Allonger une manoeuvre, c’eft l’étendre
pour pouvoir s’en fervir au befoin. Allonger la
vergue de civadiere, c’eft ôter la vergue de civadiere
de l’état où elle doit être pour fervir, & la faire paffer
fous le beaupré ou le long du beaupré , au lieu de
la tenir dreffée en croix. Voyez Beaupré. Allonger
la terre, c’eft aller le long de la terre. Voyez Ranger
la Côte. (Z)
Allonger , ( Efcrime.) c’eft détacher un coup
d’épée à l’ennemi, en avançant le pié droit fans remuer
le gauche. Voyez Estocade.
Allonger le cou, ('Manège.) fe dit d’un cheval
qui au lieu de tenir fa tête en bonne fituation lorsqu'on
l’arrête, avance la tête & tend le cou, comme
pour s’appuyer fur fa bride ; ce qui marque ordinairement
peu de force des reins. Allonger, en terme de
Cocher, c’eft avertir le poftillon de faire tirer les chevaux
de devant ; alors le cocher dit au poftillon, allongez,
Plongez- Allonger les étriers, c’eft augmenter
la longueur de l’étriviere par le moyen de fa boucle,
dont on fait entrer l’ardillon à "Un ou plufieurs points
plus bas. Voyez Étrier. (V )
* Allonger , v. neuf, ufité dans les Manufactures
de foie. Si une étoffe eft mal frappée, que les figures
du deffein, quelles qu’elles foient, fleurs ou autres,
n’ayent'
n’ayent pas les contours qu’elles doivent avoir, mais
qu’elles prennent plus de longueur que le deffein n’en
comporte ; on dit que l’ouvrier allonge.
.Allonger , c’eft en terme de Manufacturier en laine,
tn f i l , en un mot prefqu’en tout ouvrage ourdi, mettre
l’étoffe ou l’ouvrage fur deux enfuples éloignées
l’une de Vautre de quelques piés ; & par le moyen de
leviers appliqués dans des trous pratiqués aux quatre
extrémités de ces deux enfuples, le aiftendre & lui
donner plus d’aulnage. Cette manoeuvre eft expref-
fément défendue par les réglemens. Voyez Ramer ,
Draperie*
Allonger fe dit encore d’une chaîne qui devenue
trop courte pour fournir la quantité d’ouvrages d’un
même deffein que l’on defire, Rallonge d’une autre
chaîne qu’on lui ajoute, par le tordage & par les
noeuds. Voyez T ordage & Noeuds.
ALLOUÉ, adjeft. pris fubft. ( Jurifprud.) eft un
ouvrier qui après fon apprentiffage fini, s’eft encore
engagé à travailler pendant quelque tems pour le
compte de fon maître.
Alloués’eft dit aufli, particulièrement en Bretagne
, du fhbftitut ou lieutenant général du fénéchal.
Alloüyfe ou alloife étoit la charge ou dignité de Valloué,
pris en ce dernier fens. (AT)
Alloué d'imprimerie, f. m. c’eft une efpece d’om
vrier apprenant l’art de l’Imprimerie, différent de
l’apprenti en ce que ce dernier, s’il eft reçu comme
apprenti, peut parvenir à la maîtrife ; au lieu que le
premier, engagé fous la dénomination d'alloué, ne
peut jamais être plus qu’ouvrier à la journée, fui-
vant les réglemens de la Libraire & Imprimerie, &
en conféquence de fon propre engagement
. ALLOUER, v . aft. (’Jurifprud.) c’eft approuver
quelque chofe. Ce terme s’employe fingulierement
en parlant des articles d’un compte ou d’un mémoire
; en allouer les articles, c’eft reconnoître que ces
articles ne font pas fufceptibles de conteftarion, &
y acquiefcer ; ce qui fe peut faire purement & Amplement
, ou avec des reftriftions & modifications.
Dans le premier cas , l’allocation s’exprime Amplement
par ces mots , alloué tel article. Dans le fécond
cas on ajoûte, pour la fomme de tant. (H )
ALLUCHON ou ALICHON, f. m. terme de Rivière
, efpece de dents ou de pointes de bois qui font placées
dans la circonférence d’une grande roue, & qui
engrainent entre les fufeaux d’une lanterne dans les
moulins & les autres machines qui ont des roues. Les
alluchons different des dents, en ce que les dents font
corps avec la roue, & font prifes fur elle ; au lieu que
les alluchons font des pièces rapportées. La partie qui
fait dent & qui engraine, s’appelle la tête de l'allu-
chon; celle qui eft emmortoifée ou affemblée de quelque
façon que ce foit avec la roue, s’appelle la queue
de l'alluchon. Toutes les éminences ou dents qu’on
apperçoit à la partie fupérieurecc du rouet, PI. II.
ardoifes,fig. z . s’appellent des alluchons. Vous en verrez
encore à la PI. VI. des Forges, & dans un grand
nombre d’autres endroits de nos Planches.
ALLUMÉ, adj. terme de Blafon; il fe dit des yeux
des animaux, lorfqu’ils font d’une autre couleur que
leur corps. On le dit aufli d’un bûcher ardent, 6c
d’un flambeau dont la flamme n’eft point de même
couleur. D ’azur à trois flambeaux d’or allumés de
gueules.
Perrucard de Balon en Savoie, de finople à trois
têtes de perroquets d’argent, allumées & bequées de
gueules, au chef d’argent, chargée d’une croix tre-
flée de fable. (V )
ALLUMELLE, outil de Tabletiers-Peigniers, eft un
tronçon de lame de couteau, dont le tranchant eft
aiguifé d’un feul cô té , comme celui d’un cifeau de
Menuifier. Cet outil leur fert à grater les matières
dont les peignes font faits, par exemple t le buis,
Tome I,
l’ivoire, l’écaille, la corne j comme ils feroierit avec
un morceau de verre, qui eft trop caffant pour qu’ils
puiffent s’en fervir à cet ufage. Il y a des ouvriers
qui emmanchent cet outil dans un manche femblable
à celui d’une lime;
* ALLUMETTE, f. f. petit fétu de bois fec & blanc*
de rOfeau, de chenevotte, de fapin , foufré par les
deux bouts, fervant à allumer la chandelle, & vendu
par les Grainetiers & les Fruitières. Les allumettes
payent d’entrée deux fous le cent, & un fou de fortie.
ALLURE, f. f. c’eft la maniéré de marcher des
bêtes. Ce mot s’applique, en Morale, à la conduite ,
& fe prend en mauvaife part.
ALLURES, f. f. pl. (Manège.') train, marche d’un
cheval. Les allures d’un cheval font le pas, Ventre-
pas , le trot, l’amble, le galop, le traquenard, ôc le
train rompu. Voyez chacun de ces mots à leurs lettres;
On dit qu’un cheval a les allures froides, quand il leve
très-peu les jambes de devant en cheminant. Une allure
réglée, c’eft celle qu’on fait aller au cheval, en-,
forte qu’il aille toûjours également vite. (V )
ALLUSION, fi f. (Littérature.) eft une figure dé
Rhétorique , par laquelle on dit une chofe qui a du
rapport à une autre, fans faire une mention expreffe
de celle à laquelle elle a rapport. Ainfi fubir le joug y
eft une allujion à l’ufage des anciens, de faire paffer
leurs ennemis vaincus fous une traverfe de bois portant
fur deux montans, laquelle s’appelloit jugum.
Ces fortes à'allufions, quand elles ne font point trop
obfcures, donnent de la nobleffe ôc de la grâce au
difeours.
'' Il y a une autre efpece d'allujion qui confifte dans
un jeu de mots, fondé fur la reffemblance des fons >
telle que celle que faifoient les Romains fur le nom
de l’empereur Tiberius N ero, qu’ils appelloient Bi-
berius Mero ; ou celle qu’on trouve dans Quintilien
fur le nom d’un certain Placidus, homme aigre &
cauftique, dont en ôtant les deux premières lettres
on fait acidus.Ceîte fécondé forte dé allujion eft ordinairement
froide & infipide.
Ce mot vient de la prépofition latine ad, de
ludere, jouer, parce qu’en effet Y allujion eft un jeu
de penfées ou dé mots. (G)
* Une obfervation à faire fur les allufions en général,
c’ eft qu’on ne doit jamais les tirer que de fu-
jets connus, en forte que les auditeurs ou les le&eurs
n’ayent pas befoin de contention d’efprit pour en
faifir le rapport ; autrement elles font en pure perte
pour celui qui parie ou qui écrit.
ALLUVION, f. f. (Jurifpi) dans le droit civil eft:
un accroiffement qui fe fait par degrés au rivage dé
la mer ou à la rive d’un fleu ve, par les terres que
Veau y apporte. Voyez Accession.
Ce mot vient du latin alluo, laver, baigner.
Le droit romain met Yalluvion entre les moyens
légitimes d’acquérir, & le définit un accroiffement la-
tens & imperceptible. Si donc une portion conûdérai
ble d’un champ eft emportée toute en une fois par un
débordement, & jointe à un champ voifin , cettë
portion de terre ne fera point acquife par droit d’a/-
luvion, mais pourra être réclamée parle propriétai-,
re. ( # ) . !
ALMADIE, f. f. on appelle ainfi une petite barque
dont fe fervent les Noirs de la côte d’Afrique j
elle eft longue d’environ vingt piés faite pour
l’ordinaire d’écorce d’arbre.
C ’eft aufli un bâtiment dont on fe fert dans l’Inde*
qui a 80 piés de long fur fix à fept piés de large. Il
reffemble à une navette, à la reîerve de fon arriéré
qui eft quarré.
Les habitans de la cote de Malabar, & ftir-tout
le roi de Caliciit, fe fervent de ces almadies , que
Von nomme aufli cathuri. Ils en arment en tems de
guerre jufqu’à deux ou trois cents \ ils les font fou;
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