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rurerie en ornement. Sa forme eft bien fimpïe ; ce
n’eft proprement qu’un morceau de bois, d’un pouce
ou un pouce & demi d’épaiffeur, oblong, porté
fur deux pies, percé à fa furface de trous ronds &
concaves, qui fervent à l’ouvrier pour emboutil des
demi-boules. Voyeç Serrur. PI. X V . fig. M.
A ïs à coller, bout de planche d’un bois léger &
uni , qui a la forme de la moitié d ’un cercle dont on
auroit enlevé un petit fegment, enforte que les deux
arcs terminés par la corde de ce fegment & par le
diamètre fulient égaux de part & d’autre. Ces ais
font à l’ufage de ceux qui peignent en éventail ; c’eft
là-deffus qu’ils collent leurs papiers ou peaux ; -ces
papiers ou peaux ne font collés que fur les bords de
Vais. Voye^ de ces ais, Planche de VÉventaillifle , //.
t z . 13.14.
AISANCE, f. f. en terme de Pratique, fe dit d’un
fervice ou d’une commodité qu’un voifin retire d’un
autre, en vertu de titres ou de pofleffion immémoriale
, fans qu’il en revienne aucun fruit à cet autre
voifin ; comme la fouffrance d’un paffage fur fes terres
, d’un égoût, &c. Ce terme eft fynonyme à fervi-
tude. Voye[ SERVITUDE. (H)
Aisance, f. f. (Architecture.) fiége de commodité
propre & commode , que l’on place attenant une
chambre à coucher, une falle de compagnie, cabinet
, &c. à la faveur d’une foupape que l’on y pratique
aujourd’hui, ce qui leur a fait donner le nom
d’avance ou de lieux à foupape, auffi bien qu’à la
piece qui contient ce fiége ; il s’en fait de marbre &
de pierre de lierre que l’on revêt de menuiferie ou
de marqueterie, orné de bronze, tel qu’on en voit
aux hôtels de Talmont, de Villars, de Villeroy, &
ailleurs.
Ces fortes de pièces font partie des garde-robes;
& Iorfquel’on ne peut, faute d’eau, y pratiquer des
foupapes, on y tient feulement des chaifes percées.
On donne le nom de latrines aux lieux domefti-
ques. Voye{ Latrines. (P )
AISA Y -L E -D U C , (Géog.) ville de France en
Bourgogne, baillage de Châtillon.
AISEMENT, garde-robe, f. m. (Marine.') L’éperon
fert à’aifement aux matelots ; mais on en fait dans les
galeres & ailleurs pour les officiers. (Z )
A ISNAY-LE -CH ASTEAU, ( Géog. ) ville de
France, dans la généralité de Bourges.
AISNE, (Géog.) riviere de France, qui a fa fource
en Champagne, & fe joint à l’Oife vers Compiegne.
AISSADE de poupe, (Marine.) c’eft l’endroit oit ,
la poupe commence à fe rétrécir, & oit font auffi
les radiers. Vo^e^ Poupe & Radier. ( Z )
* AISSANTES, fubft. f. plur. ou AISSIS ou BARDEAUX
, fubft. m. plur. c’eft le nom que les couvreurs
donnent à de très-petits ais faits de douves,
ou d’autres bouts de planches minces dont on couvre
les chaumières à la campagne. Cette couverture eft
legere. On s’en fert auffi pour les hangards, fur-tout
quand la tuile eft rare. Il faut que les aiffantes foient
fans aubier, fans quoi elles fe pourriront. Elles demandent
beaucoup de clous. Il ne feroit pas mal de
les peindre. On regagne toutes ces petites dépenfes
fur la groffe charpente qui peut être moins forte.
AISSELLE, f. f, (Anatom.) cavité qui eft fous la
partie la plus élevée du bras. Voye[ Bras. Ce mot
eft un diminutif d’axis, & fignifie petit axe. Voye{
Axe.
Les abcès dans les affiliés font ordinairement dangereux,
à caufe de la quantité des vaiffeaux fanguins,
lymphatiques, & des nerfs qui forment beaucoup de
plexus autour de cette partie. Les anciennes lois
ordonnoient de pendre les criminels impubères par
delfous les affilies. Voye{ PUBERTÉ, &c. (L )
Il y a des perfonnes en qui la fueur ou la tranfpi-
A I S ration des affilies de même que celle des aines, eft
puante : on en peut corriger la puanteur, félon Paul
Eginette, de cette façon : prenez alun liquide, deux
parties ; myrrhe, une partie difloute dans du vin ;
lavez fouvent les affitlles avec ce mélange.
Ou bien prenez de la litharge calcinée & éteinte
dans du vin odoriférant, & battez-la en y ajoûtant
un peu de myrrhe, jufqu’à ce qu’elle ait acquis la
confiftance du miel.
Ou bien prenez litharge d’argent, fix gros ; myrrhe
, deux gros ; amome, un gros, que vous arrofe-
rez avec du vin.
Enfin, prenez alun liquide , huit gros ; amome
myrrhe, lavande, de chacun quatre gros ; broyez-
les avec du vin. Paul Eginette, ch. xxxvj. U b. I I I .
■
Aisselle, (Jardinage.) fe dit encore des tiges qui
s’élèvent & qui fortent des côtés du maître brin, en
fe fourchant & fe fubdivifant en d’autres branches
qui font moindres ; elles produifent à leur extrémité
des boutons foibles qu’il faut retrancher, afin de laif-
fer toute la feve au maître brin qui en devient plus
beau ; coupez ces branches avec l’ongle, ou aux ci-
feaux, au-deffous du fourchon, fans l’écarter. (K )
Aisselle des plantes , ala, f.f. (llifi.nae.bot.)
c’eft le petit efpace creux qui fe trouve à la jonâion
des feuilles ou des rameaux avec la branche ou la
tige ; il en fort de nouvelles pouffées, & quelquefois
des fleurs. Dans ce cas, on dit que les fleurs naiflent
dans les affitlles des feuilles. ( I )
AISSELIER, f. m. chez les Charpentiers; on entend
par un affilier une piece de bois ou droite ou
arcuée, terminée par deux tenons, dont l’un a la
mortoife dans une des deux pièces de bois aflemblées
de maniéré qu’elles forment un angle à l’endroit de
leur aflemblage, & dont l’autte tenon a fa mortoife
dans l’autre de ces deux pièces de bois. Ainfi les deux
pièces & l’affilier forment un triangle dont l’affielier
eft la bafe, & dont les parties fupéneures des pièces
aflemblées forment les côtés. L’affilier eft employé
pour fortifier l’affemblage des deux p ièces, & pour
empêcher que celle qui eft horifontale ne fe fépaye
de celle qui eft perpendiculaire, ou verticale , foit
par fon propre poids, foit par les poids dont elle
fera chargée. Ainfi, Planche II. des Ardoifes,fig. /.la
piece de bois oppofée à l’angle K , dans la machine ,
eft un affielier. Il fuffit de cet exemple, pour recon-
noître Y affielier toutes les fois qu’il fe rencontrera
dans les autres figures. Voyet^ auffi les Planches dt
Charpente.
A i s s e L i e R s ; on donne auffi le nom d’affieliers
aux bras d’une roue, lorfqu’ils excédent la circonférence
de cette roue, de maniéré que la puiflance
appliquée à ces bras, fait mouvoir la roue plus facilement.
AISSES. Voye^ Ésses.
AISSIEU d'ancre. Voye{ Jas. Voye[ aufji ESSIEU.
AIT acte, exprefjion de Palais, eft une ordonnance
qui fe met au bas des requêtes préfentées par les parties
, lorfqu’elles demandent aôe de l’emploi qu’elles
font d’icelles pour quelques écritures. Par exemple,
dans une requête d’emploi pour griefs, l’appellant
demande a&e que pour griefs, il emploie la préfente
requête, & Iç rapporteur met au bas d’icelle, ait acte
& foit Jignifié. (H )
* AITMAT, nom que les Arabes donnent à l’an-
timoine.
* A J U B A T I P i TA Brafilienjium, nom d’un ar-
briffeau du Brefil, qui a cinq ou-fix palmes de haut,
& dont le fruit eft femblable à l’amande , excepté
qu’il eft noir. On en tire une huile de la même co.u?
leur, dont les Sauvages fe fervent pour fortifier les
articulations.
AJUDANT, fubft. m« terme dont on fe fert dans
quelques
A I U quelques pays étrangers, pour fignifier ce que nous
appelions aidede-çamp. Voye^ Aide-de-CAMP. ( Z )
* ÂIUS-LOCUTIUS , dieu de la parole , que les
Romains honoroient fous ce nom extraordinaire :
mais comme il faut favoir fe taire, ils avoient auffi
le dieu du filencé. Lorfque les Gaulois furent fur le ^
point d’entrer en Italie, on entendit fortir du bois de
Vefta une voix qui crioit : fi vous ne relève£ les murs
de la ville, elle fera prife. On négligea cet avis, les
Gaulois arrivèrent, & Rome fut prife. Après leur
retraite on fe rappella l’oracle, & on lui eleva un
autel fous le nom dont nous parlons. Il eut enfuite
un temple à Rome, dans l’endroit même où il s’étoit
fait entendre la première fois. Cicéron dit au deuxieme
livre de la Divination, que quand ce dieu n’é-
toit connu de perfonne, il parloit : mais qu’il s’étoit
tu depuis qu’il avoit un temple & des autels, Sc que
le dieu de la parole étoit devenu muet auffi-tôt qu’il
avoit été adoré. Il eft difficile d’accorder la vénération
finguliere que les payens avoient pour leurs
dieux, avec la patience qu’ils ont eue pour les discours
de certains philofophes : ces Chrétiens qu’ils
ont tant perfécutés, difoient-ils rien de plus fort que
ce qu’on lit dans Cicéron ? Les livres de la Divination
ne font que des traités d’irreligion. Mais quelle
impreffion dévoient faire fur les peuples, ces morceaux
d’éloquence oîi les dieux font pris à témoin,
& font invoqués ; oîi leurs menaces font rappellées,
en un mot, où leur exiftence eft fuppofée ; quand
ces morceaux étoient prononcés par des gens dont
on avoit une foule d’écrits philofophiques, où les
dieux & la religion étoient traités de fables ! Ne
trouveroit-on pas la folution de toutes ces difficultés
dans la’rareté des manuferits du tems des anciens?
Alors le peuple ne lifoit guere : il entendoit les dif-
cours de .fes orateurs , & ces difeours étoient toujours
remplis de piété envers les dieux : mais il igno-
roit ce que l’orateur en penfoit & en écrivoit dans
fon cabinet ; ces ouvrages n’étoient qu’à l’ufage de
fes amis. Dans l’impoffibilité où l’on fera toujours
d’empêcher les • hommes de penfer & d’écrire, ne
feroit-il pas à defirer qu’il en fut parmi nous comme
chez les anciens ? Les productions de l’incrédulité
ne font à craindre que pour le peuple & que pour la
foi des Amples. Ceux qui penfent bien favent à qiîbi
s’en tenir ; & ce ne fera pas une brochure qui les
écartera d’un fentier qu’ils ont choifi avec examen,
& qu’ils fuivent par goût. Ce ne font pas de petits
raifonnemens abfurdes qui perfuadent à un philofo-
phe d’abandonner fon Dieu : l’impiété n’eft donc à
craindre que pour ceux qui fe laiffent conduire. Mais
lin moyen d’accorder le refpeCt que l’on doit à la
croyance d’un peuple, & au culte national, avec
la liberté de penfer, qui eft fi fort à fouhaiter pour
la découverte de la vérité, & avec la tranquillité
publique, fans laquelle il n’y a point de bonheur ni
pour le philofophe, ni pour le peuple ; ce feroit de
défendre tout écrit contre le gouvernement &Ia religion
en langue vulgaire ; de laiffer oublier ceux
qui écriroient dans une langue favante, & d’en poursuivre
les feuls tradufteurs. Il me femble qu’en s’y
. prenant ainfi, les abfurdiîés écrites par les auteurs,
ne feroient de mal à perfonne. Au refte, la liberté
qu’on obtiendroit par ce moyen, eft la plus grande,
à mon avis, qu’on puiffe accorder dans une fociété
bien policée. Ainfi par-tout où l’on n’en joiiira pas
i'ufqu’à ce point-là, on n’en fera peut-être pas moins
>ien gouverné ; mais à coup sûr il y aura un vice
dans le gouvernement par-tout où cette liberté fera
plus étendue. C’eft-là, je crois , le cas des Anglois
& des Hollandoxs : il femble qu’on penfe dans ces
contrées, qu’on ne foit pas libre, fi l’on ne peut être
impunément effréné.
AJUSTE , voyer A VUS TE,
Tome I,
A J U a4i AJUSTEMENT, f. m. fe dit en général de tou
ce qui orne le corps humain en le couvrant ; il s’en
tend en Peinture, non - feulement des draperies ou
vêtemens de mode & de fantaifie, mais encore de
la façon d’orner les figures, foit en les ceignant de
chaînes d’or, ou d’autres riches ceintures, foit en les
habillant de légères étoffes, en les coeffant de diadèmes
de belle forme, ou de voiles fingulierement liés
avec deSTubans, en relevant leurs cheveux, ou les
laiffant pendre galamment ; enfin en les ornant de
colliers, de braffelets, &c. (R)
AJUSTER, voyei Avuster.
Ajuster un oeillet, (.Jardinage.) c’eft arranger à
la main fes feuilles, de maniéré qu’elles fe trouvent
fi bien difpofées que l’oeillet en paroiffe plus large.
On fait ce travail quand la fleur eft toute épanouie.
( *)A
juster uii cheval, (Manège.) c’eft lui apprendre
fon exercice en lui donnant la grâce néceflaire.
Ajuster un fer, (Marèchallerie.) c’eft le rendre
propre au pié du cheval. (V )
Ajuster , en terme de Balancier, c’eft rendre les
poids conformes aux poids étalonnés ou à l’étalon.
Ajuster, en terme de Bijoutier, c’eft remplir les
vuides d’une piece, tabatière ou autre, de morceaux
de pierres fines, de cailloux, de coquillages , &c. &:
pour ainfi dire la marqueter.
A ju s t e r carreaux , terme d’ancien Monnoyage ;
c’ étoit couper avec des cifoires les angles ou pointes
des pièces de métal qui alors étoient préparées en
quarré, pour être enfuite arrondies.
Ajuster , dans les Manufactures de foie, fe dit des
liffes qui ne doivent être ni plus élevées ni plus baffes
que l’ouvrage ne le comporte. Ajujter, c’eft leur
donner cette dilpofition. Il eft impoffible de faire de
bel ouvrage quand les liffes font mal ajufiées , parce
qu’alors les parties de la chaîne fe féparent mal. Il
n’eft même pas poffible de tra vailler quand elles font
très-mal ajufiées. Voyeç Lisse.
AJUSTEURS, à la Monnoie, ne peuvent, non-
plus que les Monnoyeurs, être reçûs s’ils ne font
d’eftoc ôc de ligne. Leur fonûion eft de donner aux
flancs le poids qu’ils doivent avoir ; leur droit, de
deux fous pour l’or, un fou pour l’argent & le billon ,
lequel droit ils partagenfcentr’eux.
AJUSTOIRE, f. m. à la Monnoie , eft une balance
qui fert aux aju’fteurs à déterminer fi le flanc à mon-
noyer eft du poids fixé, s’il eft fort ou foible les
flancs qui font d’un poids au-deffous font cifaillés
pour enfuite être remis à la fonte ; ceux qui font trop
forts font limés & diminués par leur furface avec une
écoüane. Voye^Flanc, Cisaille, Ecouane.
AJUTAGE ou AJOUTOIR, f. m. (Fontainier.y
Les ajutages ou ajoutoirs font des cylindres de fer-
blanc ou de cuivre percés de plufieurs façons, lef-
quels fe viffent fur leur écrou que l’on foude au bou t
d’un tuyau montant appellé fouche.
Il y a deux fortes dé ajutages, les fimples & le s com-
pofés; lesfimples font ordinairement élevés en cône,
& percés d’un feul trou.
Les compofés font applatis en-deflus, & percés fur
la platine de plufieurs trous, de fentes ou d’un faif-
ceau de tuyaux qui forment des gerbes & des girandoles.
Parmi les ajutages compofés , il y en a dont le milieu
de la fuperficie eft tout rempli, & qui ne font
couverts que d’une zone qui les entoure : on les ap-,
pelle ajoutoirs à l ’épargne, parce qu’on prétend qu’ils
dépenfent moins d’eau, & que le jet en paroît plus
gros. On fait prendre aux ajoutoirs plufieurs figures,'
comme de gerbes, de pluies, d’évantails, foleils ,
girandoles, bouillons. Voye^Pluies, Evantails,
Girandoles , Bouillons , Souche. (K )
Il s’enfuit de ce qui précédé, que c’eft la diffisx
H l j *