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Us doivent les bien comprendre, 6c les déclarer très-
exa&ement 6c très-jufte.
Le Roi entretient quatre aides-de-eamp à un général
en campagne ; deux à chaque lieutenant général,
6c un à chaque maréchal de camp. ( Z )
* AIDE-MAJOR*, f. m. eft un officier qui fécondé
le major d’un régiment dans fes fondions. F
Major. Ils foulent avec les lieutenans : ils commandent
du jour de leur brevet d’aide-major, ou du jour
de leurs lettres de lieutenans, s’ils l’ont été, dans le
régiment oh ils fervent.
Les aides-majors d’infanterie marchent avec les
colonels réformés attachés à leur régiment, pour
quelque fervice que ces colonels foient commandés,
te avec leurs lieutenans colonels.
Les aides-majors ont pour les aider des fous-aides-
majors , ou garçons-majors, qui exécutent les ordres
qu’ils leur donnent. Ils font a cheval dans le combat
comme le major, afin de pouvoir fe tranfpprter
facilement & promptement dans tous les endroits
oii il eft néceflaire pour bien faire maneuvrer le régiment.
Il y a auffi des aides-majors des places. Ce font
dès officiers qui rempliffent toutes les fondions des
majors en leur abfence : ils doivent précéder 6c
commander à tous les enfeignes ; 6c lorfqu’il ne fe
trouve dans les places ni gouverneur, ni lieutenans
de r o i, ni major, ni capitaines des régimens, ils doivent
y commander préférablement aux lieutenans
d’infanterie qui fe trouveront avoir été reçus lieutenans
depuis que les aides-majors auront été reçûs
en ladite charge d’aide-major. Briquet, Code milit.
(Q>
Aide-major , (Marine.) a les mêmes fondions
que le major en fon abfence. Foye^ Major.
Le major 6c Vaide-major s’embarquent fur le vaif-
feau du commandant : mais s’il y a plufieurs aides-
majors dans une armée navale, on les diftribue fur
les principaux pavillons. En l’abfence du major,
l’aide-major a les mêmes fondions.; 6c quand le major
a reçu l’ordre du commandant dans le port, 6c
qu’il le porte lui-même au lieutenant général, à l’intendant
6c aux chefs d’efçadre, Y aide-major le 'porte
en même tems au commiffaire général 6c au capitaine
des gardes.^ Z )
* AIDE-BOUT-AVANT, f. m. c’eft, dans les
Salines, le nom qu’on donne à celui qui aide dans fes
fondions celui qui eft chargé de remplir le vaxel
avec les pelles deftinées à cet ufage, 6c de frapper
ou de faire frapper un nombre de coups uniforme ;
afin de conferver le poids & l’égalité dans les mefu-
rages. Foye^ Vaxel d Bout-avant.
* AIDE-LEVIER , f. m. en Anatomie, ce.mot eft
fynonyme à points dappui en méchanique : tel eft
le grand trocanter au mufde feffier ; le finus de l’os
des iles ; la rotule pour les extenfeurs du tibia. Voye£
Appui , P o iN f d’appui.
AIDE-MAÇON ; c’eft le nom qu’on donne à
ceux qui portent aux maçons 6c aux couvreurs les
matériaux dont ils ont befoin ; métier dur 6c dangereux
, qui donne à peine du pain : heureufement
ceux qui le font, font heureux quand ils n’en manquent
pas.
. * AIDE-MAISTRE DE PO N T , autrement Cka-
lleur, eft le titre qu’on donne à des officiers de ville
qui aident les bateaux à paffer dans les endroits difficiles
de la riviere, comme fous les arches des ponts.
* AIDE-MOULEUR, fe dit d’officiers de v ille ,
commis par le prévôt 6c les échevins pour emplir les
membrures, corder, mettre dans la chaîne les bois
à brûler qui doivent y être mefurés, 6c foulager les
marchands de bois dans toutes leurs fondions ; ils
font aux ordres de ces derniers.
. .AIDER un çheval., ( Manège. ) c’eft fe fervir, pour
avertir un cheval, d’une ou de plufieurs aides en-
femble, comme appeller de la langue, approcher
les jambes, donner des coups de gaule ou d’éperon.
Foyei Aides , Gaule , Éperon , &c. ( V )
AIGLANTIER, f. m. ( Hijl. nat. ) efpece de relier,
mieux nommé églantier. Foye{ Rosier , pour la
defeription du genre. ( / )
AIGLE, f. m. (Hijl. nat.) trèsrgrand oifeau de
proie qui va le jour : c’eft le plus courageux de tous ;
l'on bec eft recourbé fur toute fa longueur, ce qui
peut le faire diftinguer du faucon,dont le bec n’eft crochu
qu’à l’extrémité. On a diftingué fix efpeces principales
d’aigles ; favoir i°. l’aigle royal, qui a été
appellé chryfjètos , ou afierias, fans doute parce que
fes plumes font rouffes ou de couleur d’or, & qu’elles
font parfemées de taches dont on a comparé la
blancheur à celle des étoiles : z°. l’orfraie, aigle de
mer, halieoetos. ( Foye^Orfraie) : 30. le petit aigle noir, melaneoetos , ou v alerta : 40. l’aigle à queue
blanche , pygargus : 50. le huard, morphnos , ou
clanga. ( F~>ye^ Huard ) : 6°. le perenoptere , perc-
nopteros. Foye[ Percnoptere.
Aigle royal. On trouve dans les Mémoires de
l’Académie Royale des Sciences, la defeription fui-
vante de deux aigles que l’on a rapportés à l’efpece
de Y aigle royal ; l’un étoit mâle, & l’autre femelle :
ils ne pefoient chacun guere plus de huit livres, parce
qu’ils étoient jeunes. Le bec étoit noir par le bout,
jaune vers fa nailfance, 6c bleuâtre par le milieu :
l’oeil étoit enfoncé dans l’orbite, & couvert par une
faillie de l’os du front qui faifoit comme un fourcil
avancé ; il étoit de couleur ifabelle fort v iv e , 6c
ayant l’éclat d’une topafe ; les paupières étoient grandes
, chacune étant capable de couvrir tout l’oeil ;
outre les paupières fup'érieures & inférieures , il y
en avoit une interne qui étoit relevée dans le grand
coin de l ’oe il, 6c qui étant étendue vers le petit,
couvroit entièrement la cornée : le plumage étoit
de trois couleurs, de châtain brun, roux, 6c blanc ;
le defliis de la tête étoit mêlé de châtain 6c de roux ;
la gorge 6c le ventre étoient mêlés de blanc, de roux
6c de châtain, peu de roux, 6c encore moins de
blanc. Les tuyaux des grandes plumes des ailes
a voient neuf lignes détour; les plumes de la queue
étoient fort brunes vers l’extrémité, ayant quelque
peu de blanc vers leur origine : les cuiffes, les jambes,
& le haut des piés, jufqu’au commencement des
doigts, étoient couverts de plumes moitié blanches
6c moitié rouffes ; chaque plume étant touffe par le
bout, 6c blanche vers fon origine. Outre les grandes
plumes qui couvraient le corps, il y avoit à leur racine
un duvet fort blanc 6c fort fin, de la longueur
d’un pouce : les autres plumes qui couvraient le dos
& le ventre, avoient quatre ou cinq pouces de long;
celles qui couvroient les jambes en-dehors, avoient
jufqu’à fix pouces, 6c elles defeendoient de trois
pouces au-deffous de la partie qui tient lieu de tarfe
6c de métatarfe. Les plumes qui garniffoient la gorge
& le ventre, avoient fept pouces de long 6c trois de
larges à la femelle, & elles étoient rangées les unes
fur les autres comme des écailles. Au mâle, elles
étoient molles, n’ayant des deux côtés du tuyau
qu’un long duvet , dont les fibres n’étoient point accrochées
enfemble, comme elles font ordinairement
aux plumes fermes arrangées en écailles. Ces plumes
étoient doubles ; car chaque tuyau après être
forti de la peau de la longueur d’environ deux lignes
& demie, jettoit deux tiges inégales, l’une étant une
fois plus grande que l’autre. Les doigts des piés
étoient jaunes , couverts d’écaillès de différentes
grandeurs ; celles de deffus étoient grandes & en
table , principalement vers l’extrémité , les autres
étant fort petites : les ongles étoient noirs, crochus,'
6c fort grands, fur-tout celui du doigt de derrière,
!
qui étoit prefque ime fois pliis grand que les autres»
Defcript. des Anim.vol. I II. part. Il.pag. 8g. &fuiy..
Joignons à cette defeription d’un jeune aigle quel-,
que chofe de ce qu’Aldrovande a dit d’un aigle royal,
qui avoit pris tout fon accroiffement ; il pefbit douze
livres ; il avoit trois piés neuf pouces de longueur depuis
la pointe du bec jufqu’à l’extrémité de la queue,
qui n’exçédoit les pattes étendues que d’environ
quatre pouces ; l’envergure étoit de fix piés , le bec
avoit une palme & un pouce de longueur, 6c deux
pouces de largeur au milieu ; l’extrémité crochue de
la partie fuperieure du bec étoit longue d’un pouce
6c de couleur noire ; le refte étoit de couleur de corne
, tirant fur le bleu pâle, taché de brun ; la langue
reffembloit affez à celle de l’homme ; les yeux étoient
fort enfoncés fous une prééminence de l’os du front ;
l’iris brilloit comme du feu, 6c étoit legerement têin-,
te de verd ; la prunelle étoit fort noire ; les plumes
du cou étoient fermes 6c de couleur de fer ; les ailes
6c la queue étoient brunes , 6c cette couleur étoit
d’autant plus foncée, que les plumes étoient plus
grandes ; les petites plumes du refte du corps étoient
d’un brun roux ou châtain ,.. 6c parfemées de taches
blanches, plus fréquentes fur le dos que fur le ventre
del’oifeau. Toutes ces plumes étoient blanches à
leur racine ;i ly avoitfix grandes plumes dans chaque
âîle : les tuyaux étoient forts , plus courts que ceux
des plumes d’oie , 6c très-bons pour écrire. Les jambes
étoient revêtues de plumes jufqu’àux p iés, dont
la couleur étoit jaunâtre ; les doigts étoient couverts
d’ecailles •; les griffes avoient depuis deux jufqu’à
fix pouces de longueur. .
Willughby a vu trois aigles doüt la queue étoit
blanche en partie, 6c il les rapporte à l’efpece de
Yaigle royal. Chryfeatos , Omit, pag. 28.
Pe t i t A ig l e n o ir : Willughby a décrit un aigle
de cette efpece , qui étoit de moitié plus gros que le
corbeau, mais plus petit que Y aigle à queue blanche ;
il avoit les mâchoires 6c les paupières dégarnies de
plumes 6c rougeâtres : la tête-, le co u , 6c la poitrine
étoient noires ; on voyoit au milieu du dos, ou plù-
tôt entre les épaules , une grande tache de figure
triangulaire , 6c d’un blanc rouffâtre ; le croupion
étoit roux ; les petites plumes des aîles étoient de la
couleur de la bufe ; les grandes plumes étoient tra-
Verfées par une bande noire qui joignoit une autre
bande blanche : enfin ce qui reftoit des plumes jufqu’à
leur extrémité étoit d’une couleur cendrée très-'
foncée ; le bec étoit moins gros que celui de Y aigle
blanc ; fa pointe étoit noire ,6c le gros bout de couleur
jaunâtre, auprès de la peau qui étoit rouge vers
les narines ; l’iris des yeux étoit de couleur de noi-
fette ; il y avoit des plumes qui couvroient le deffus
des pattes;, qui étoient rouges au-deffous des plumes :
enfin les ongles étoient fort longs.
• A ig l e À q u e u e b l a n c h e . Cet oifeau tire fon
nom de la couleur blanche qu’il a fur la queue, fë-
Ipn la defeription que Willughby a faite d’un mâle
de cette efpece dans Ion Ornithologie , page .2,/. Il
pefe huit livres 6c demie ; il a environ deux piés &;
demi depuis la pointe du bec jufqu’à l’extrémité de
la queue, 6c feulement vingt-fix à vingt-fept pouces
fi on ne prend la longueur que. jufqu’au bout des pattes
; l’envergure eft de fix piés quatre pouces. Le bec
a prefque deux pouces de longueur depuis la pointe
juiqu’aux narines, 6c trois jufqu’aux angles de la bou-
che, 6c prefque trois jufqu’aux yeux. Le bec a près
d’un pouce un quart de largeur; l’extrémité crochue
de la partie fupérieure du bec excede prefque d’un
pouce la partie inférieure : l’ouverture des narines
çft longue d’un demi - pouce, 6c fe trouve dans une
dire&ion oblique. Le bec eft d’un jaune clair, de mê-,
pie que la peau qui recouvre fa bafe 6c qui enyiron-
Tom e 7, '
ne leS narines. La iàngue eft large, charnue ,& noire
par le bout ; fon impreffion eft marquée fur le palais,
par Une cavité ; il a de grands yeux enfoncés fous une.
prééminence de l’os du front. Ses yeux font de cou-,
leur de noifette pâle; W illughby en avoit vu d’autres
de la même efpece avec dés yeux jaunes 6c rouges 5
celui-ci a les piés d’une couleur jaune claire avec de
grands ongles crochus ; celui de derrière, qui eft le
plus grand, a un pouce de longueur ; le doigt du milieu
a deux pouces. La tête de l’oifeau eft blanchâtre
, la côte des petites plûmes pointues eft noire : il
n’y a point de plumes entre les yeux 6c les narines,
mais cet efpace eft couvert de foies cotoneufes par
le bas. Les plumes du cou font fort étroites, 6c les
premières un peu rouffatres. Le croupion eft noirâ-.
t re , 6c tout le refte du corps de couleur de fer. Il y a
environ vingt-fept grandes plumes dans chaque a île,
qui font très-bonnes pour écrire ; la troifieme 6c la
quatrième font les plus longues ; la fécondé a un demi
pouce de moins que la troifieme, 6c la première
environ trois pouces 6c demi moins que la fécondé»
Toutes les grandes plumes des aîles font noirâtres,
& les plus petites font de couleur cendrée par le
bord. Les aîles repliées ne vont pas jufqu’au bout de
la queue. La queue eft compofee de douze plumes ,
6c longue de près de onze pouces ; la partie fupérieure
des plumes eft blanchâtre , 6c l’inférieure noire.
Willughby avoit vu un autre oifeau de cette efpece,
dont la queue étoit blanche à fon origine, 6c noire
par le bout» Dans celui-ci les plumes extérieures de
la queiie font moins longues que celles du m ilieu, &
leur longueur diminue par degrés à mefure qu’elles,
en font éloignées.
Willughby trouva cet aigle à Venife, & il le rapporta
à l’efpece dont il s’agit à caufe du blanc de la
queue. La couleur de la tête 6c du bec de cet oifeau
fuffit, félon fauteur qui vient d’être cité, pour le d istinguer
de Y aigle royal, dont la queue eft traverfée
p.ar une bande blanche.
Cette defeription de Vaigle à queue blanche, n’eft
pas d’accord avec celle d’Aldrovande dans fon Ornù
tkologié, ïiv. II. ch. y.
Il y a des aigles fur le mont Caucafë, fur le Tau*
rus , au Pérou , en Angleterre , en Allemagne, en
Pologne, en Suede , en Danemark , en Pruffe, en
Ruffie, 6c en général dans tout le Septentrion, oîi
ils trouvent des oifeaux aquatiques qui font aifés à
prendre parce qu’ils volent difficilement, 6c quantité
d’animaux, &c. Ils habitent les. rochers les plus ef*
carpés, 6c les arbres les plus élevés. Ils fe plaifent
dans les lieux les plus reculés & le s plus folitaires,
fuyant non-feulement les hommes 6c leurs habitations
, mais auffi le voifinage des autres oifeaux de
proie. Il y a deux efpeces a aigles qui femblent être
plus familiers : Y aigle à queue blanche, qui approché
des villes 6c qui féjourne dans les bois & dans les
plaines : 6c le huard qui refte fur les lacs 6c les étangs,
En général ils fe nourriffent de la chair des poiffons,
des crabes , des tortues, des ferpens, des oifeaux,
tels que les pigeons , les oies , les cygnes, les pou*
les , 6c beaucoup d’autres. Ils rt’épargnent pas même
Ceux de leur elpece , lorfqu’iïfc font affames. Ils enlèvent
les lièvres ; ils attaquent & ils déchirent les
brebis, les daims , les chèvres, les cerfs, 6c même
les taureaux ; enfin ils tombent fur toute forte d’anir
maux, & quelquefois le berger n’eft pas en fûreté
contr’eux auprès de font troupeau. L’aigle eft très-
chaud. On a prétendu qil’il s’approchoit jufqu’à trente
fois au moins de fa femelle en un feul jour ; ôç
on a ajoûté que la femelle ne refufoit jamais le mâle;
même après l’avoir reçu tant de fois. Les aigles font
leur aire fur les rochers les plus efearpés ou fur le
fommet des arbres les plus élevés. Quelquefois les,
bâtons dont l’aire eft compofee. tiennent d’un çôté à
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