bord gouvernée par des rois , dont l’autorité duroit
autant que leur vie, enfuite par deux confuls annuels ;
que cet ufage fut interrompu pendant quelques années;
que l’on élut des décemvirs qui avoient la fu-
prème autorité , mais qu’on reprit bien-tôt l’ancien
ufage d’élire des confuls : qu’enfin Jules Cé far, ôc
apres lu i, Augufte , s’emparèrent de la fouveraine
autorité ; qu’eux ôc leurs lucceffeurs furent nommes
Empereurs : il me femble que cette idée générale s’entend
en ce qu’elle eft en elle-même : mais nous avons
des abrégés qui ne nous donnent qu’une idée confiife
qui ne lailfe rien de précis. Un célébré abreviateur
s’eft contenté de dire que Jofeph fut vendu par fes
freres, calomnié par la femme de Putiphar, & devint
le furintendant de l’Egypte. En parlant des décemvirs
, il dit qu’ils furent chaffes à caufe de la lubricité
d’Appius ; ce qui ne laiffe dans l’efprit rien qui le fixe
ôc qui l’éclaire. On n’entend ce que l’abréviateur a
voulu d ire, que lorfque l’on fait en détail l’hiftoire
de Jofeph & celle d’Appius. Jenefais cette remarque
que parce qu’on met ordinairement entre les mains
des jeunes gens des abrégés dont ils ne tirent aucun
fruit, & qui ne fervent qu’à leur infpirer du dégoût.
Leur curiofité n’eft excitée que d’une maniéré qui ne
leur fait pas venir le defir de la fatisfaire. Les jeunes
gens n’ayant point encore affez d’idées acquifes, ont
befoin de détail; ôc tout ce qui fuppofe des idées acquifes
, ne fert qu’à les étonner , à les décourager,
ôc à les rebuter.
En abrégé, façon de parler adverbiale, fumrnadm.
Les jeunes gens devroient recueillir en abrégé ce
qu’ils obfervent dans les livres, & ce que leurs maîtres
leur apprennent de plus utile ôc de plus intéref-
fant. (F ) Abrégé ou Abréviation , lorfqu’on veut écrire
avec diligence, ou pour diminuer le volume, ou en
certains mots faciles à deviner , on n’écrit pas tout
au long. Ainli au lieu d’écrire Monjîeur ÔC Madame ,
on écrit Mrou Mde par abréviation ou par abrégé.
Àinfi les abréviations font des lettres, notes, caractères
, qui indiquent les autres lettres qu’il faut fup-
pléer. D . O. M. c’ eft-à-dire , Deo optimo, maximo.
R. A . S. H. Anno reparatee falutis humantz. Au commencement
des épîtres Latines, on trouve fouvent
S. P. D . c’eft-à-dire ,falutem plurimamdicit. Aux inscriptions,
Z>. V. C. c’eft-à-dire, dicat, vovet, confe-
crat. Sertorius Urfatus a fait une colleftion des explications
de notis Romanorum. {F)
ABRÉGÉ, f.m. {partie de L'orgue.') c’eft un affem-
blage de plufieurs rouleaux par le moyen defquels
çn répand & l’on tranfmet raûion des touches du
clavier dans une plus grande étendue. Voye^lafigure
jg o. Planches eC Orgue.
Si les Sommiers n’avoient pas plus d’étendue que
le clavier, il fufliroit alors de mettre des targettes
qui feroient attachées par leur extrémité inférieure
aux demoifelles du clavier, & par leur extrémité Supérieure
aux anneaux des bourfettes. Il eft fenfible
qu’en baifant une touche du clavier, on tireroit fa
targette qui feroit Suivre la bourfette, l’effe & la fou-
pape correspondante. Mais comme les foupapes ne
peuvent pas être aufîiprès les unes des autres que les
touches du clavier dont 13, nombre de touches d’une
o&ave y compris les feintes, ne font qu’un demi-pié,
puisqu’il y a tel tuyau dans l’orgue , qui porte le
double; il a donc fallu néceffairement les écarter les
unes des autres : mais en les éloignant les unes des
autres, elles ne fe trouvent plus vis-à-vis des touches
correspondantes du clavier , d’où cependant il faut
ieur tranfinettre l’action. Il faut remarquer que l’action
des touches du clavier fe tranfmet par le moyen
des targettes pofées verticalement, & ainfi que cette
qÔion eft dans une ligne verticale. Pour remplir
çette indication, on fait des rouleaux B C , fig, z i .
qui font de bois ôc à huit pans, d’un pouce ou environ
de diamètre : aux deux extrémités de ces rouleaux
que l’on fait d’une longueur convenable, ainfi
qu’il va être expliqué, on met deux pointes de fil de
1er d’une ligne ou d’une demi-ligne de diamètre pour
Servir de pivots. Ces points entrent dans les trous
des billots A A . Foye^ Billots. Soit maintenant la
ligne E D , la targette qui monte d’une touche de
clavier au rouleau , & la ligne G F , celle qui def-
cend de la foupape au même rouleau. La diftance
F D entre les perpendiculaires qui paffent par une
foupape , ôc la touche qui doit la faire mouvoir ,
s’appellera Yexpanjion du clavier. Les rouleaux doivent
être de trois ou quatre pouces plus longs que
cette étendue. Ces trois où quatre pouces doivent
être repartis également aux deux côtés de l’efpace
I K qui eft l’efpace égal ôc correspondant du rouleau.
A l’elpace F D , aux points I ôc K , on perce des trous
qui doivent traverfer les mêmes faces. Ces trous fervent
à mettre des pattes/ F , A D , de gros fil de fer.
Ces pattes font appointées par l’extrémité qui entre
dans le rouleau, ôc rivées après l’avoir traverfé ;
l ’autre extrémité de la patte eft applatie dans le fens
vertical, ôc percée d’un trou qui fert à recevoir le
léton des targettes. Les pattes ont trois ou quatre
pouces de longueur hors du rouleau, ôc font dans
le même plan horifontal. On conçoit maintenant que
fi l’on tire la targette E D attachée à une touche, en
appuyant le doigt fur cette touche , l’extrémité D
de la patte D K doit baiffer. Mais comme la patte
eft fixée dans le rouleau au point K , elle ne fauroit
baiffer par fon extrémité D , fans faire tourner le
rouleau fur lui-même d’une égale quantité. Le rouleau
en tournant fait fuivre la patte I F , dont l’extrémité
F décrit un arc de cercle égal à celui que décrit
l’extrémité D de l’autre patte, & tire la targette
F G , à laquelle le mouvement de la targette E 2
ainfi été tranfmis. Cette targette f G e f t attachée à
la bourfette par le moyen du.léton H, Voye^ BOUR-
sette , Sommier.
Un abrégé eft un compofé d’aütant de rouleaux-
femblables à celui que l’on vient de décrire, qu’il y
a de touches au clavier ou de foupapes dans les fom-
miers. Tous les rouleaux qui compofent un abrégé
font rangés fur une table ou planche E FG H,fig. 20.
dans laquelle les queues des billots entrent ôc font
collées. Une de leurs pattes répond dire&ement au-
deffus d’une touche du clavier L M , à laquelle elle
communique par le moyen de la targette ab. L’autre
patte communique par le moyen d’une targette c d
à une foupape des fommiers S S , T T qui s’ouvre,
lorfque l’on tire la targette du clavier en appuyant
le doigt fur la touche à laquelle elle eft attachée, ce
qui fait tourner le rouleau & tirer la targette du-
fommier. On appelle targette du clavier, celle qui va
du clavier à Y abrégé ; ÔC targette du fommier, celle
qui va de Y abrégé au fommier. Les unes ôc les autres
doivent fe trouver dans un même plan vertical dans
lequel fe doivent aufii trouver les demoifelles du clavier
&c les bourfettes des fQmmiers. Par cette ingé-
nieufe conftrufrion, l’étendue des fommiers qui eft
quelquefois de 15 ou 20 piés, fe trouve rapprochée
ou réduite à l’étendue du clavier qui n’eft que de
deux piés pour quatre oftaves. C ’en ce qui lui a fait
donner le nom & abrégé , comme étant les fommiers
réduits ou abrégés.
Dans les grandes orgues qui ont deux fommiers placés
à côté l’un de l’autre en cette forte A |__| C | | B,
les tuyaux des baffes & des deffus font repartis fur
tous les deux ; enforte que les plus grands foient vers
les extrémités extérieures A B , & les plus petits
vers C ; les tuyaux fur chaque fommier fe fuivent
par tons, en cette forte ;
Sommier A C
La difpofition des rouleaux polir faire cette répartition
eft repréfentée dans la figure.
ABREGER un fie f, terme de JurifprUdéhce féodale ,
fynonyme à démembrer, mais qui fe dit finguliere-
ment lorfque le feigneur permet à des gens de mainmorte
de pofféder des hérinages qui en relevent.
B Ü . . .
ABREVIATEUR, adj. pris fubftantiVement ; c’eft
l’auteur d’un abrégé. Juftin , abreviateur de Trogue
Pompée , nous a fait perdre l’ouvrage de ce dernier.
On reproche aux abreviateurs des TranfaéHotiS Philo-
fophiques, d’avoir fait un choix plutôt qu’un abrégé,
parce qu’ils ont' palïe plufieurs mémoires, par la
.foule raifon que ces mémoires n’étoient pas de leur
gOÛt; (F ) . Abreviateur , f. m. terme de Chancellerie Romaine.
C ’eft le nom d’un officier dont la fonction eft de rédiger
la minute des bulles ôc des fignatures. On l’appelle
abreviateur, parce que ces minutes font farcies
d’abréviations.
Il y en a dé dëiix claffes ; les uns qu’oh appelle' de
jparco majori ( du grand banc ) , à qui le régent de la
chancellerie diftribue les fuppliques ,& qui font dref-
fer la minute des bulles par des fubftifüts qu’ils ont
fous eux ; & ceux qu’on appelle de parco minôri (du
fécond banc ) , dont la fonction eft de dreffer les dif-
penfes de mariage. (G )
- * ABREVIATION, f. f. contraction d’un mot oti
d’un paffage qui fe fait en retranchant quelques lettres
, ou en fubftituant à leur place des marques ou
des carafteres. Voyeç Symbole & Apocope.
... Ce mot eft dérivé du Latin brevis , qili vient du
Grec €p*%ùç, bref.
Les Jurifconfultes , les Médecins, &c. fe fervent
fréquemment d’abréviation , tant pour écrire avec
plus de diligence, que pour donner à leurs écrits un
air myftérieux;
Les Rabbins font céùx qui emplôyenf le plus d*a-
bréviatiàhs. On ne fauroit lire leurs écrits qu’ori n’ait
une explication des abréviations Hébraïques. Les
écrivains Juifs & les copiffes né fe Contentent pas
de faire des abréviations comme les Grecs ôc les Latins,
en retranchant quelques lettres ou fyllabes dans
un mot ; fouvent ils n’en mettent que la première
lettre. Ainfi *î fignifie Rabbi, ôc N fignifie 3N, OTÎN,
ou 1DN, félon l’endroit où il fe trouve.
Ils prennent fouvent les premières lettres de plufieurs
mots de fuite j & en y ajoutant des voyelles,
ils font un mot barbare qui repréfente tous les mots
dont il eft l’abregé. Ainfi Rabbi SchelemohJarchi, en
jargon d’abréviations Hébraïques, s’appelle Raji : ÔC
Rabbi Mofes ben Mdiemom Rambam. De même iOO
eft mis pour H23’ V1DO qjTÜ, donum in abdito ever-
tit iram. Mercerus, David de Pomis, Schirtdler, Bux-
torf, & d’autres, ont donné des explications de ce£
fortes d'abréviations. La plus ample collefrion des
abréviations Romaines , eft celle de Sertorius Urfatus
, qui eft la fin des marbres d’Oxfofd. Sertorii
Urfati , equitis , de notis Romanorum , commcntarius.
Dans l’antiquité on appelloit les abréviations, notes.
Oh les nomme encore de même dans les anciennes
ihfcriptions Latines. (G ) Abréviations. Ce font des lettres initiales ou
des carâôeres dont fe fervent les marchands, né-
gocians, banquiers, ôc teneurs de livres, pour abréger
certains termes de négoce , ôc rendre les écritures
plus courtes. Voici les principales, avec leur
explication:
C . fignifie
C . O;
C . C:
M. C.
S. C;
L. C.
N. C .
A.
ACCEPTÉ. S. P.
ACCEPTÉ. S. P. C;
A. P.
T re. ou TRSi
Rs.
R.
Pr. 1
N°.
F°.
R°.
V ° i
Vi
FL. ou F*.
R*, ou Ri®.
D A L .ôK D R*i
DUC. ou D ° i
M. L.
L. ST.
L. de G.- ou L. G ;
f - ou ô OU i/*
D ou &
ftj.
M ou M c.
ÖNC. ou ON.
G.
DEN.
B
H
Compte.
Compte ouvert'.
Compte courant.
Mon compte.
Son compte '.
Leur compte.
Nütre compte.
Accepté,
Accepté fous protêt.
Accepté fous protêt pour mtt-
tre à compte.
A protefier.
Proteflé ou payé.
Traite ou traitesi
Remifes,
Reçû.
Pour cent.
Numéro..
Folio ou page.
Reclo.
Verfo.
Ecu de Go fous 6ù de trois /?*
vres tournois. ■
Ecu de Go fous ou de trois li*
vres tournois.
Florins.
Richedale, Rifdalt, Rixdalcj
ou Retchedale.
Daller ou Daldre.
Ducat.
Marc Lubsi
Livres Jicrlings.'
Livres de gros.
Livrés tournoisJ
Sols tournois.
Deniers tournoisi
Livres de poids.
Marcs.
OnceS.
GroSi
Denier ou grosi
Dito.
Dit.
LesnégôciànS ôc banquiers Hollàndoisont aufii leurs
abréviations particulières. Comme toutes les mar-
ehandifes qui fe vendent en Hollande, & particulie-
ment à Àmfterdam, s’y vendent par livres de gros,
par rixdale, par florins d’o r, paf florins, par fous de
gros, par fous communs, Ôc par deniers de gros, pour