2.44' A L B
lui ayaiit annoncé que le petit os dont il s’agit ici
étoit, par fa diflocation, la véritable caufe de là maladie,
ne balança pas à lui propofer l’amputation du
gros orteil. La malade y conlentit & recouvra la
lanté. Ce fait, dit M. James, a été confirmé par des
témoignages, & n’a jamais été révoqué en doute.
Mais il y a plus : il dit que lui-même fut appellé en
1737 chez un fermier de Henwood-Hall près d: So-
lihull dans le Warwickshire, & qu’il le trouva affis
fut le bord de fon li t , oit il difoit avoir palfé le jour
& la nuit qui a voit précédé, fans ofer remuer, parce
que le moindre mouvement du pié lui donnoit des
convulfions. Le fermier ajouta qu’il y avoit quelques
jours qu’il s’étoit bleffé au gros orteil de ce pié, que
cette bleffure lui avoit donné des convulfions, &
qu’elles avoient continué depuis. Comme ces fymp-
tomes avoient quelque rapport avec ceux de l’épi—
lepfie, M. James l’interrogea, & n’en apprit autre
chofe finon qu’il s’étoit toujours bien porté. Sur cette
réponfe il lui apporta des remedes qui furent tous inutiles
, & cet homme mourut au bout d’une femaine.
* ALBAN , (S.) Géog. petite ville de France
dans le bas Languedoc, diocèfe de Mende.
•ALBANIE , (Géog.) province de la Turquie
Européenne fur le golphe de Venife. Long. 3 G. 18.
lat- 3 8 -4 3 - 3 °-
* Albanie , {Géôg. anc.) c’étoit une province
d’Afie fituée fur la mer Cafpienne. Elle avoit cette
mer à l’orient, l’Ibérie à l’occident, & l’Atropatie
au midi. On prétend que la Géorgie orientale ou le
Gurgiftan eft l’ancienne Albanie afiatiquc.
L a partie de la Grece qui portoit autrefois le nom
ÜEpire,~ ou la partie occidentale de la Macédoine,
♦ ’appelle Albanie.
Il y a une province de I’Ecoffe feptentrionale qui
porte encore aujourd’hui le nom à?Albanie, qu’on a
quelquefois donné à I’Ecoffe entière.
+ ALBANIN ou BALBANIN, f. m. peuple qui,
félon M. d’Herbelot, n’a aucune demeure fixe ,fub-
fifie de fes courfes fur la Nubie & l ’Abyffinie ,a une
langue qui n’eft ni l’Arabe, ni le Cophte, ni l’Abyf-
fin, & fe prétend defcendu des anciens Grecs qui ont
poffédé l’Egypte depuis Alexandre.
* ALB AN D , {Géog.') ville d’Italie fur un lac de
même nom, dans la Campagne de Rome. Long. 3 q.
i S. lat. 4 /. 43.
* Albano , {Géog.) ville dans la Bafilicate au
Royaume de Naples.
ÀLBANOIS, adj. pris fubft. {Tkéolog.) hérétiques
qui troublèrent dans le v i j. fiecle la paix de l’E-
glife. Ils renouvelèrent la plupart des erreurs des
Manichéens & des autres hérétiques qui avoient vécu
depuis plus de trois cens ans. Leur première rêverie
confiftoit à établir deux principes , l’un bon , pere
de Jefus-Chrift, auteur du bien & du nouveau Tefta-
ment ; & l ’autre mauvais r auteur de l’ancien Tefta-
ment, qu’ils rejettoient en s’infcrivant en faux contre
tout ce qu’Abraham & Moyfe ont pu dire. Ils
ajoutoient que le monde eft de toute éternité ; que
le Fils de Dieu avoir apporté un corps du ciel ; que
les Sacremens-, à la referve du Baptême, font des fu-
perftitions- inutiles ; queThomme a la puififance de
donner le Saint-Efprit ; que l’Eglife n’a point le pou-
voir d excommunier, & que l’Snfer eft un conte fait
à plailir. Prateole Gautier, dans fa chron. (G)
* ALBANOISE , adj. f. c’eR, parmi les FUurifks
une anemone qui feroit toute blanche , fans un peu
d’incarnat qu’elle a au fond de fes grandes feuilles
& de fa pluche.
* ALBANOPOLI, {Géog.) ville de la Turquie
Européenne dans l’Albanie. Long. 3 8 .4. lat. S i?48.
* ALB ANS, {Géog.) v i l le d’Angleterre. Long. 77
/o. lat. St. 40. y ‘
* ALBARAZIN , ( Géog. y yille d’Efpagne au
A L B Royaume d’Arragon, fur le Guadâlablar. Long.
12. lat. 40.32.
ALBÀRIUM. O P U S , terme d’Architecture. V.
Stuc. ,
*ALBASTRE(onprononce PS) ou ALABASTRA,
f. f. ancienne ville d’Egypte du côté de l’Arabie &
dans la partie orientale de ce royaume. Les habitans
font appellés dans S. Epiphane, Alabajlrides.
ALB ASTRE, f. m.Alabajlrum {Hijl.nat.) matière
calcinable moins dure que le marbre.Elie a différentes
couleurs : on en voit de blanche ou blanchâtre ;
elle eft le pins fouvent d’un blanc fale jaunâtre , ou
jaune rouffatre, ou roux ; il y en a de rougeâtre ;
on en trouve qui eft variée de ces différentes couleurs
avec du brun, du gris, &c. On y voit des veines ou
bandes que l’on pourroit comparer à celles des pierres
fines que l’on appelle onyces. Foye^ Onyx. C ’eft-
dans ce fens que l’on pourroit dire qu’il y a de Y albâtre
onyce, & il s’en trouve avec des taches noires
qui font difpofées de façon qu’elles reffemblent à dé
petites moufles, & qu’elles repréfentent des bandes
de gafon ; c’eft pourquoi on pourroit l’appeller rf/àz-
rre herborife à Limitation des pierres fines auxquelles
on a donné cette dénomination. Voye[ D endri-
tes. L’albâtre eft un peu tranfparent, & fa tranfpa-
rence eft d’autant plus fenfible que fa couleur appro-
che le plus du blanc. On le polit, mais on ne peut
pas lui donner un poliment aufli beau & aufli v if que
celui dont le marbre eft fufceptible, parce qu’il eft
plus tendre que le marbre. D ’ailleurs lorfque fa fur-
tace a été p olie, on croiroit qu’elle auroit été frotée
avec de la graifle. Cette apparence obfcurcit fon poliment;
& comme cette matière eft un peu tranfpa-
rente, elle reffemble en quelque façon à de la cire.
5a couleur contribue à le rendre tel; car on ne voit
pas la meme chofe dans le jade, qui, malgré fa dureté,
a aufli un poliment matte & gras. Quoique Ÿalbâ-
tre n ait pas un beau poli & qu’il foit tendre, on l’a toujours
recherche pour l’employer à différens ufages ;
on en fait des tables, des cheminées, de petites colonnes
,des vafes, des ftatues, &c. On diftingue deux
lortes d albâtre ? l’oriental & le commun. L’albâtre
oriental eft celui dont la matière eft la plus fine, la plus
nette, & pour ainfi dire la plus pure; elle eft plus
dure les couleurs font plus vives ; aufli cet albâtre.
elt-il beaucoup plus recherché & d’un plus grand prix
que 1 albâtre ordinaire. Celui-ci n’eft pas rare : on en
trouve en France : on connoît celui des environs de
Cluny dans le Mâconnois. II y en a en Lorraine , en
Allemagne & furtout en Italie aux environs de Rome,
& il eft encore plus commun qu’on ne le croit.
Foye[ Stalactite. (/)
A lbastre , {Médecine.) L’albâtre étant calciné
g aPP^q«e avec de la poix ou de la réfine, amollit
& refout les tumeurs skirrheufes, appaife les douleurs
de 1 eftomac, & raffermit les dents & les gen*
cives, ielon Diofcoride. {N)
ALBATROSS, albatroça maxima, oifeau aquatique
du cap de Bonne-Efpérance ; c’eft un des plus
grands oifeaux de ce genre : il a le corps fort gros &
les ailes très-longues lorfqu’elles font étendues ; il y a
près de dixpiés de diftance entre l’extrémité de l’une '
desailes & celle de l’autre. Le premier os de l’aîle eft
aufli long que le corps de l’oifeau. Le bec eft d’une
couleur jaunâtre terne ; il y a environ fix pouces de
longueur dans l’oifeau fur lequel cette defeription a
ete faite ; car les oifeaux de cette elpece ne font pas
tous de la même grandeur : il y en a de beaucoup
plus petits que celui dont il s’agit. Les narines font
fort apparentes ; le bec eft un peu refferrépar les côtés
à l’extrémité qui tient à la tête , & il eft encore
plus étroit à l’autre extrémité qui eft terminée par une
pointe crochue. Le fommet de la tête eft d’un brun
clair & cendré -, le refte de la tête, le cou, la poi-
A L B
trine, le ventre , les cuiffes, le deffous de là queue,
& la face interne des ailes, font de couleur blanche.
Le derrière du cou, les côtés du corps font traver-
fés par des lignes de couleur obfeure fur un fond
blanc. Le dos eft d’un brun fale parfemé de petites
lignes & de quelques taches noires ou de couleur
plombée. Le croupion eft d’un brun clair ; la queue
d’une couleur bleuâtre tirant fur le noir. Les ailes
font de la même couleur que la queue, à l’exception
des grandes plumes qui font prelque tout-à-fait noires.
Les bords fupérieurs des ailes font blancs ; les
jambes & les piés font de couleur de chair. Il n*a que
trois doigts qüi font tous dirigés en avant & joints
enfemble par une membrane : il y a aufli une portion
de membrane furies côtés extérieurs du doigt interne
& de l’externe.
Les albatrofs font en grand nombre au cap de Bonne
Efpérance. Albin les confond avec d’autres oifeaux
que l’onappelle dans les Indes Orientales vaifi.
féaux de guerre. Èdvards prétend qu’il fie trompe,parce
qu’au rapport des voyageurs les vaiffeaux de guerre
lont des oifeaux beaucoup plus petits que les albatrofs.
Hiß. naturelle desoifeauxpar Georges Edvards.
Poyc{ Oiseau. ( / )
* ALBAZARIN ou ALBARAZIN , f. m. forte de
laine d’Efpagne. Foye[ Laine.
* ALBAZIN , ( Géog. ) ville de la grande Tartariéi
Long. 122. lat. S 4.
ALBE ou ALB E T T E , petit poiffon de rivière,
mieux connu fous le nom d1ablette. F . Ablette.(/)
* Ale b, ( Géog.) ville d’Italie dans le Montferrat,
fur la rive droite du Tanaro. Long. 2S. 40. lat. 44.
mm*
ALBE-JULIE ou W EISSEMBOURG, ( Géog. )
ville de Tranfylvanie , près des rivières d’Ompay &
de Mérish. Long. 42. lat. 4 (T. 3 o.
* ALBE-LONGUE , ( Géog. ) ancienne ville d’Italie
: on en attribue la fondation à Afcagne fils d’Enée ,
environ 1100 ans avant Jefus-Chrift.
* ALBE-ROY ALE ou STUL-WEISSEMBOURG,
( Géog. ) ville de la baffe Hongrie fur le Raufiza. Lon.
3 G. lat. 47.
•ALBENGUE ou ALBENGUA, {Géog.) ville
d’Italie dans l’état de Genes. Longit. 2S. 4S. latit.
44. 4.
ALBËRGAIME, loophyte , aufli appelle albergd-
me. Voye[ Albergame.
ALBERGAME de mer , f. m. malum infanum ,
zoophyte que Rondelet a ainfi nommé à caufe de fa
reffemblance avec l’efpece de pommes d’amour longues
, auxquelles on a donné le nom d'albergaine à
Montpellier. On voit fur l’albergame des apparences
de feuilles ou de plumes. C ’eft en quoi ce zoophyre
différé de la grappe de mer. Il y a aufli quelque différence
dans leur pédicule. Voye^ Grappe de mer,
Zoophyte. ( / )
ALBERGE, ALBERGIER , f. m. ( Jard. ) efpece
de pêcher dont le fruit font des pêches précoces qui
ont une chair jaune, ferme, & fe nomment alberges.
( K ) . . . .
ALBERGEMENT, f. m. ( Jurifpr. ) en Dauphine,
eft la même chofe que ce que nous appelions emphy-
téofe ou bail emphytéotique. F. EM PH Y TÉO SE . {H)
* ALBERNUS , efpece de camelot ou bouracan
qui vient du Levant par la voie de Marfeille.
ALBERTUS , f. m. {Comm. ) ancienne monnoie
d’or qu’Albert, archiduc d’Autriche, fit frapper en
Flandre, à laquelle il donna fon nom.
Cette monnoie eft au titre de vingt-un carrats }£•
On la reçoit à la monnoie fur le pié de matière pour
paffer à la fonte. Le marc eft acheté 690 livres, &
il y a 90 carolus au marc ; conféquemment il vaut
$ 1 . 4 f . * d .
*ALBI, {Géog. ) ville de France, capitale de
ALB *41 f Albigeois, <)ahs le haut Lariguedôc : elle eft fur lé
Tarn. Long. 13.4$. lat. 43 i SS. 44.
ALBICANTE ou CARNÉE, f. f. c’e f t , the^ les
Fleurifles, une anémone ddnt les grandes feuilles font
d’un blanc fale, & la pluche blanche, excepté à fon
extrémité qui eft couleur de rofe.
*ALBICORE, f. m. poiffon qui a , dit-on, la figuré
& le goût du maquereau ,maisquieft plus grand. Ort
le trouve vers les latitudes méridionales de l’Océan,
où il fait la guerre aux poiffons volans.
ALBIGEOIS ; adj. pris fubft. ( Théol. ) feéfé gé-4
nérale compoféede plufieurs hérétiques qui s’élevèrent
dans le xij. fiecle, & dont le but principal étoit
de détourner les Chrétiens de là réception des fiacre-
mens, de renverfer l’ordre hiérarchique, & de trou*
blerla difeipline de l’Eglife. On les nomma ainfi par1
ce qu’O liv ie r, un des difciples de Pierre de Valdo ,
cher des Vaudois ou pauvres de Lyon , répandit lé
premier leurs erreurs dans Alb i,ville du haut Languedoc
fur le Tarn , & que cette ville fut comme le
centre des Provinces qu’ils infefterent de leurs opi*
nioris.
Cette héréfîe qui renôuvelloit le Manichéifme ,
l’Arianifme,& d’autres dogmes des anciens fe&aires,
auxquels elle ajoûtoit diverfes erreurs particulières
aux différentes branches de cette feû e , avoit pris
naiffance en Bulgarie. Les Cathares en étoient la tige
; & les Pauliciens d’Arménie l’ayant femée en Allemagne
, en Italie & en Provence , Pierre de Bruys
& Henri la portèrent,dit-on, en Languedoc ; Ar-
nau de Breffe la fomenta ; ce qui fit donner à ces
hérétiques ’les noms à’Henriciens, de Petrobiijiens,
d’Arnaudijles, Cathares, Piffres, Patarins, TiJJerandst
Bons-hommes , Publicains, Pajfagiens , &c. ÔC à tous
enfuite le nom général à?Albigeois.
Ceux-ci étoient proprement des Manichéens. Les
erreurs dont les accufent Alanus , moine deCîteaux,
& Pierre, moine de Vaux-Cernay , auteurs contemporains
qui écrivirent contTeux,liant i ° . D ’admettre
deux principes ou deux créateurs, l’un bon, l’autre
méchant : le premier, créateur des chofes invifibies
& fpirituelles ; le fécond, créateur des corps, ôc auteur
de l’ancien Teftament qu’ ils rejettoient, admettant
le nouveau, & néanmoins rejettant l’utilité des
facremens. z°. D’admettre deux Chrifts ; l’un méchant
, qui avoit paru fur la terre avec un corps fan-
taftique , comme î’avoient prétendu les Marcionites,
& qui n’a vo it, difoient-ils, vécu ni n’étoitreffufcité
qu’en apparence ; l’autre bon , mais qui n’a point
été vu en ce monde. 30. De nier la réfurreûion de
la chair, & de croire que nos âmes font ou des démons
, ou d’autres âmes logées dans nos corps en punition
des crimes de leur vie paffée ; en çonféquen-
ce ils nioient le purgatoire , la néceflité de la priere
pour les morts, & traitoient de fable la créance
des Catholiques fur l’enfer. 40. D e condamner tous
les facremens de l’Eglife ; de rejetter le baptême
comme inutile ; d’avoir l’Euchariftie en horreur ; de
ne pratiquer ni confeflion ni pénitence ; de croire
le mariage défendu : à quoi l’on peut ajouter leur
haine contre les miniftres de l’Eglife ; le mépris qu’ils
faifoient des images & des reliques. Ils étoient généralement
divifés en deux ordres, les parfaits & les
croyans. Les parfaits menoient une vie auftere , continente,
ayant en horreur le menfonge & le jurement.
Les croyans , vivant comme le refte des nommes
, & fouvent même déréglés , s’imaginoient être
fauvés par la foi, & par la feule impofition des mains
des parfaits.
Cette héréfie fit en peu de tems de lî grands progrès
dans les provinces méridionales de Ta France S
qu’en 1176 on la condamna dans un concile tenu à.
Lombez, & au concile général de Latran en 1179.
Mais malgré lezeie de S. Dominique U des autres