de toiles qui ne.font point attachées aux paniers. Ces
paniers ont un pié de large, dix-huit pouces de long,
fur dix pouces de haut. Cette opération s’appelle le-
ycr Us blancs.
Le lendemâjn du jour qirfon aura levé les blancs,
vous ferez monter les paniers remplis d’qmydon dans
Je grenier au haut de la maifop ; ç’eft ce que fait la
fig. 4. L’aire du plancher de: ce grenier doit être de
plâtre bien blanc & bien propre. On renverfera les
paniers 0 o fens-defliis-deffo.us fur l’aire de plâtre ; la
toile n’étant point attachée aux paniers fuivra l'amy-
dou. On Ôtera cette toile de deffusle bloc d'amydon
qui reliera nud, comme on le voit en n m. On mettra
ce bJocTt m fur le côté ; on le rompra avec les
jjiaips, fansinflrqmens , en quatre parties ; .chaque
quartier en quatre morceaux ; c’ell-à-dire que chaque
panier donnera feize morceaux, ou environ foi-
xante livre d'amydon. On laifle Y amydon fur le plancher
de plâtré jufqu’à ce qu’il ait tiré l ’eau qui fe pou-
yoit trouver,dans Y amydon. L’opération précédente
c il la huitième » & s’appelle rompre Vamydon. On
.Voit autour du bloc nm de Y amydon rompu.
Quand on s’apperçoit que Y amydon rompu ell fuf-
fifamment féché , & qu’il ell relié alfez de tems fur
Je plancher de plâtre du grenier pour pouvoir être
manié, on le met aux effuis; c’ell la neuvième opération
: elle confille à l’exppfer proprement à l’air fur
des planches fituées horilbntalement aux fenêtres des
^Amydonniers. C ’ell ce que fait lafig. 5 . & ce qu’on
Voit i , i., i , &c.
Lorfque Y amydon vous aura paru fuffifammentref-
fuyé fur les planches, vous prendrez les morceaux,
vous les ratifierez de tout coté ; ces ratiflures pafie-
yont dans Y amydon commun ; vous écraferez les morceaux
ratifies , & vous les porterez dans l’étuve, le
répandant à la hauteur de trois pouces d’épaiffeur,
fur des claies couvertes de toile. C ’ell ce que font les
Jîg. 6Acy. Vous aurez foin de retourner Y amydon^
foir & matin : fans cette précaution, fans ce remuage
dans l’étuve, de très-beau blanc qu’il e ll, il deviendront
verd. Cette opération ell la derniere, & s’appelle
mettre Vamydon a l ’étuve.
Les Amydonniers qui n’ont point d’étuves , fe
fervent du defliis des fours des Boulangers ; ils les
louent..
L ’amydon au fortir de l’étuve ell fec & vénal.
Qu’ell-ce donc que Y amydon ? c’ell un fédiment
de blé gâté, ou de griots & recoupettes de bon blé,
dont on fait une efpece de pâte blanche & friable,
& qu’on prépare en fuivant le procédé que nous venons
d’expliquer.
Le ^raî amydon qu’on vend aux Confifeurs, aux
Chandeliers, aux Teinturiers du grand - teint, aux
jBlançhifleurs de gafe, &c. doit relier quarante-huit
heures aux fours des Amydonniers ; & au fortir du
four, huit jours aux efliiis : ce font les llatuts.
L’Amydonnier ne pourra acheter des blés gâtés
fans la permillion accordée au marchand par le ma-
giltrat de les vendre.
L’amydon qui en proviendra fera fabriqué avec
la même précaution que Y amydon fin.
L’amydon commun & fin ne fera vendu par les
Amydonniers qu’en grain, fans qu’il leur foit permis
, fous quelque prétexte que ce foit, de le réduire
en poudre.
U amydon fert à faire de la colle, de l’empois blanc
ou b leu, &c. le meilleur ell blanc , doux, tendre &
friable. On dit que fon nom latin amylum ell dérivé
dtfinemolafaclutn : parce que les anciens ne faifoient
point moudre le grain dont ils faifoient Y amydon. On
fiât encore cette méthode dans quelques endroits de
l’Allemagne ; on le fait crever & on l’écrafe.
Outre Y amydon de froment, il y en a. encore deux
qutres : l’un fe fait avec d e là racine à^Yarumfvoye^
Arum ou pié-de veau, & c .) , & l’autre avec la pommé
de terre & la truffe rouge. Ce fut le ficur de Vaudreuil
qui l’inventa le premier, & qui obtint en 1716 le privilège
exclulif, pour lui & pour fa famille, de le fabriquer
pendant vingt ans. L’Académie jugea en
1739 > 4ue l’amydon de pommes de terre & de truffes
rouges , propofé par le lieur de Ghife, faifoit un empois
plus épais que celui de Yamydon ordinaire, mais
que l’émail ne s’y mêloit pas aulfi-bien ; cependant
qu’il feroit bon d’en permettre l’ufage , parce qu’il
n’étoit point fait de grains, qu’il faut épargner dans
les années de difette. Voye{ Empois.
L’Amydon efl d’ufage en Medeçine ; il contient
de l’huile & du fel effenriel ; il efl peûoral ; il épaiflit
& adoucit les férofités acres de la poitrine, arrête les
crachemens de fang. On le dit propre aux maladies
des yeux ; on l’employe cuit avec du lait pour la diarrhée
; on fait grand cas de fa décottion prife en lavement
dans la diarrhée ; & lorfque les fellas font fan-
glantes & les inteflins fort relâchés, on fait cette dé-
ço&ion plus épaifle, & on y met fur quatre onces
une once d’eau-de-vie : mais ce remede efl fufpeâ ,
lorfque le feu & la douleur de l’inflammation fe joignent
aux felles fanguinolentes, &c. (N )
* AMYDONNIER, f. m. artifan qui fabrique &
vend l’amydon fait ou de recoupes de froment pur,
ou de racines. Voye£ Amydon.
* A M Y E L E S , ancienne ville d’Italie, dans le
pays des Arunciens, qu’on prétend être aujourd’hui
la terre de Labour : elle donna fon nom au golfe que
nous appelions de G dite, & qui fe nommoit golfe
d'Amyeles.
AMYGDALE S y en Anatomie , efl le nom de deux
glandes du gofier, appellées en latin tonjîlla. Voye\
OEsophage, Gosier, & c.
Ces deux glandes font rougeâtres , de la figure à-
peu-près d’une amande, d’oii elles ont été appellées
amygdales, du latin amygdales, qui lignifie amandesf
Elles occupent chacune l’interflice des demi-arcades
latérales de la cloifon du palais, l’une à droite, &
l’autre à gauche de la bafe de la langue, & font recouvertes
de la membrane commune du gofier.
Elles ont chacune une grande finuofite ovale qui
s’ouvre dans le gofier , & dans laquelle répondent
des conduits plus petits, qui verfônt dans le gofier ,
dans le larynx, & dans l’oefophage, une liqueur mu-
cilagineufe & onélueufe, pour humeéter & lubrifier,
ces parties. Voye^ Larynx , &c.
Lorfque les mufcles des demi-arcades agiffent, ils
compriment les amygdales ; & comme elles font fort
fujettes à s’enflammer , elles occafionnent fouvent
ce qu’on appelle mal de gorge. Voye^ OEsophage,
Enrouement. (L)
Les Amygdales font fujettes à différentes mai
ladies ; telles font l’inflammation, le skirrhe, le gonflement
oedémateux , & enfin toutes les différentes
efpeces de tumeurs qui peuvent arriver aux glandes.
Çes accidens produifent l’angine , ou l’efquinancie
faufle. Voyei Esquinancie.
Remarquez cependant que les tumeurs des a.myg~
dales deviennent plus aifément skirrheufes que celles
qui fe forment dans les autres parties, à caufe de l’é-
paifiiffement de l’humeur qui fe fépare dans ces glandes.
L’air qui les frappe continuellement, efl une caufe
occafionnelle des concrétions lymphatiques qui y
font fréquentes. On fent bien qu’il efl aifé de prévenir
ces concrétions dans les différentes efpeces d’ef-
quinançie. Pour y parvenir, il faut entretenir la fluidité
dans cette humeur, par les remedes incififs, at-
ténuans, les béchiques expeétorans , les emplâtres
résolutifs & fondans, tels que le diachylon gommé
& autres.
On ne doit employer le fer dans ces cas que dans
un befoift extrême ôç conflaté par l’impoflibilité. dft
guérir autrement. Les cicatrices que produifent les
opérations ou les efcarrotiques, caufent un grand
dérangement dans la déglutition & la refpiration,
outre qu’elles font difgracieufes pour les personnes
qui les portent.
Si ces tumeurs fontcaufées, comme il arrive d’ordinaire,
par un virus écroiielleux, fcorbutique, ou
rachitique, il faut avant toutpenfer à traiter ces causes
générales.
On doit craindre avec jufle raifon la gangrené qui
attaque fouvent ces parties. Voye[ Gangrené. (ÂQ
AMYNTIQUES, adj. terme de Pharmacie , qualification
qu’on donne à des emplâtres défenfifs ou
fortifians. Foye^ Emplastre. (N )
* AMYZON ou MEZO, ville ancienne de Carie,
dans l’Afie mineure.
A N
AN , f. m. ou ANNÉE, f. f. ( JK/2. & Aflr. ). dans
l’étendue ordinaire de fa lignification, efl le cycle ou
l’affemblage de plufieurs mois, & communément de
douze. Voyc^ Cycle & Mois.
D ’autres définiffent généralement Y année , une période
ou efpace de tems quife mefure par la révolution
de quelque corps célefle dans fon orbite. Voye1
Période.
Ainfi le tems dans lequel les étoiles fixes font leur
révolution efl nommé la grande année. Cette année
efl de 25920 de nos années vulgaires ; car on a remarqué
que la fe&ion commune de l’écliptique & de
l ’équateur, n’efl pas fixe & immobile dans le ciel
étoilé ; mais que les étoiles s’en éloignent en s’avançant
peu-à-peu au-delà de cette feâion, d’environ
50 fécondés par an. On a donc imaginé que toute
la fphere des étoiles fixes faifoit une révolution périodique
autour des pôles de l’écliptique, & parcou-
roit 50 fécondés en un an ; ce qui fait 25920 ans pour
la révolution entière. On a appellé grande année ce
long efpace de tems, qui furpaffe quatre à cinq fois
celui que l’on compte vulgairement depuis le commencement
du monde. Voye^Particle Pré CESSION
des équinoxes.
Les tems dans lefquels Jupiter, Saturne, le Soleil,
la Lune, finiffent leurs révolutions, & retournent
au même point du zodiaque, font refpeélivement
appellés années de Jupiter, de Saturne ,* années folai-
res, & années lunaires. Voyeç Soleil , Lune , Pla-
H E T E , &C.
L ’année proprement dite, efl Y année folaire, ou l’efi
pace de tems dans lequel le foleil parcourt ou pa-
roît parcourir les douze lignes du zodiaque. Voye£
Z odiaque & Ecliptique.
. Suivant les obfervations de MM. Caffini, Bian-
chini, de laHire, Y année efl de 365 jours 5 heures
49 min. & c’efl-là la grandeur de Y année fixée par
les auteurs du calendrier Grégorien. Cette année efl
celle qu’on appelle Yannée afironomique : quant à
Y année civile , on la fait de 365 jours, excepté une
année de quatre en quatre, qui efl de 366. jours.
• La viciflitude des faifons fèmble avoir donne oc-
cafion à la première inflitution de Y année ; les hommes
portés naturellement à chercher la caufe de cette
viciflitude, virent bien-tôt qu’elle étoit produite par
les différentes fituations du foleil par rapport à la terre
, & ils convinrent de prendrë pour vannée l’efpace
de tems que cet aflre mettoit à revenir dans la même
fituation, c’efl-à-dire ,au même point de fon orbite.
Voye^ Saison.
Ainfi comme ce fut principalement par rapport
aux faifons que Y année fut inflituée, la principale
attention qu’on eu t , fut de faire enforte que les
memes parties de Y année répondiffent toujours aux
memes faifons, c’efl-à-dire, que le commencement
Tome I,
de Y année fe trouvât toujours dans le tems que le foleil
étoit au même point de fon orbite.
Mais comme chaque peuple prit une voie différente
pour arriver à ce but, ils ne choifirent pas tous
le même point du zodiaque pour fixer le commencement
de Y année, & ils ne s’accordèrent pas non plus
fur la durée de la révolution entière. Quelques-unes
de ces années étoient plus correéles que les autres y
mais aucune n’étoit ex aâ e , c’efl-à-dire, qu’aucune
ne marquoit parfaitement le tems précis de la révolution
du foleil.
Ce font les Egyptiens, fi on en croit Hérodote
qui ont les premiers fixé Y année, & qui l’ont fait de
360 jours, qu’ils féparerent en douze mois; Mercure
Trifmegifle ajoûta cinq jours à l’année, & la fit
de 365 jours. TShalès, à ce qu’on prétend, la fit du
même nombre de jours parmi les Grecs : mais il ne
fut fuivi en ce point que d’une partie de la Grece.
Les Juifs', les Syriens, les Romains, les Perfes, les
Ethiopiens, les Arabes, avoient chacun des années
différentes. Toute cette diverfité efl peu étonnante^
fi on fait attention à l’ignorance où l’on étoit pour
lors de l’Aflronomie. Nous lifons même dans Dio-
dore de Sicile, livre I. dans la vie de Numa par Plutarque
, & dans Pline, livre V il . chap. xlviij. que
Y année Egyptienne étoit dans les premiers tems fort
différente de celle que nous appelions aujourd’hui
de ce nom.
L’année folaire efl l’intervalle de tems dans lequel
le foleil paroît décrire le zodiaque, ou celui dans lequel
cet aflre revient au point d’où il étoit parti.
Voye1 S o l e i l .
Ce tems, félon la mefure commune, efl de 365
jours 5 heures 49 minutes. Cependant quelques Af-
tronomes le font plus ou moins grand de quelques
fécondés, & vont même'jufqu’à une minute de différence.
Kepler, par exemple, faifoit Y année de 365
jours 5 heures 48 minutes 5-7 fécondés 39 tierces.'
Riccioli, de 365 jours 5 heures 48 min. T y ch o , de
375 jours 5 heures 48 min. M. Euler a publié dans
le premier tome des Mémoires François de l'Académie
de Berlin, page 3 7. une table par laquelle on voit
combien les Aflronomes font peu d’accord fur la
grandeur de Yannée folaire.
L ’année folaire, comme nous l’avons déjà obfervé,'
efl divifée en année afironomique & année civile.
L ’année afironomique efl celle qui efl déterminée
avec précifion par les obfervations aflronomiques :
comme il efl affez avantageux que cette année ait
un commencement fixe, foit qu’on compte le tems
en années écoulées depuis la naiflance de J. C. foit
qu’on le compte en années écoulées depuis le commencement
de la période Julienne, les Aflronomes
font enfin convenus que le commencement de Yan-
née folaire foit compté du midi qui précédé le premier
jour de Janvier, c’efl-à-dire, de maniéré qu’à
mifli du premier Janvier , on compte déjà un jour
complet ou 24 heures de tems écoulées.
On peut diflinguer Y année afironomique en deux
efpeces ; l’une fyderéale, l’autre tropique.
L’année fyderéale qu’on appelle aufli anomalifli-
que ou périodique, efl l ’efpace de tems que le foleil
met à faire fa révolution apparente autour de la terre
; o u , ce qui revient au meme, le tems que la terre
met à revenir au même point du zodiaque. Ce tems
efl de 365 jours 6 heures 9 minutes 14 fécondés.
U année tropique efl le tems qui s’écoule entre deux
équinoxes de printems ou d’automne ; on la nomme
année tropique, parce qu’il faut que tout cet intervalle
de tems s’écoule pour que chaque faifon fe
rétabliffe dans le même ordre qu’auparavant : cette
année efl de 365 jours 5 heures 48 minutes 57 fec.’
& par conféquent elle efl un peu plus courte que
Y année fyderéale. La raifon de cela efl que comme