les pies à quatre doigts armés d’ongles ; la voix forte,
& criant vihu , vihu. Il n’eftjamais feul, la femelle
l’accompagne toûjours;&quand 1 un des deux meurt,
l’autre le fuit de près. C’eft la femelle qu’on Vient de
décrire ; le mâle eft une foisauffi gros ; il fait fon nid
avec de la boue, en forme de four, dans les troncs
des arbres & à terre. t t
On attribue à fa corne plufieurs propriétés médicinales
: on dit qu’infufée pendant une nuit dans du
v in , ce vin fera bon pour les venins, les fufïbcations
de matrice, & provoquera l’accouchement.Lemery,
Traité des drogues.
* ANHOLT, (Géog. mod.) petite ville des Provinces
Unies, dans le comté de Zutphen, près de l’eye-
ché de Munfter & du duché de Cleves , fur l’ancien
Yffel. , . , .
* ANI, ( Géog. mod. ) ville d’Armeme, dans le
cinquième climat. Long. pgp lat.fept. 41.
* ANIANE, 0« SAINT-BENOIST D’ANIANE,
{ Géog. mod. ) petite ville de France dans le bas-Languedoc
, diocefe de Montpellier, aux piesdes montagnes
, près de l’Arre. Long. x l • 22. Lat. 43, 46.
ANIEN , ou ANIAN-FU , {Géog. mod.)ville de
la Chine , dans la province de Chuquami.
* ANIGRLDES, ( Myth. ) nymphes qui habitoient
les bords du flèuve Anigrus au Peloponefe. Quand
on a voit des tâches à la peau, on entroit dans la grote
des Anigrides, on les invoquoit ; on faifoit quelques
facrifices ; on frotoit la partie malade ; on paifoit
V Anigrus à la nage ; 8c l’on guériffoit ou l’on ne gue-
rifl'oit pas, fans que les Anigrides en fuffent moins révérées
, ni la grote moins fréquentée.
* ANIGRUS, ou ANIGRE, (Géog. & Myth. )
fleuve d’Elide , dans le Peloponefe, oh les Centaures,
blefles par Hercule, allèrent laver leurs bleflii-
res, c e qui rendit fes eaux ameres & defagréables,
de douces quellesétoient auparavant. |
* AN1MACHA ou AN1M AC A , ( Géog. mod. ) rivière
de l’Inde, au royaume de Malabar , qui a fa
fource dans celui de Calicut, & fe déchargé dans
l’Océan, aux environs de Cranganor.
ANIMADVERSION , f. F. { Littérature. ) fignifie
quelquefois correction, quelquefois des remarques ou
des obftrvations faites fur un livre, Gc. & quelquefois
une férieufe confidération ou réflexion fur quelque
fujet que ce foit, par forme de critique.
Ce mot eft formé du Latin animadverttre , remarquer
, compofé à’animus, l’entendement, & adverto,
je tourne à ou vers ; parce qu’un obfervateur ou critique
eft cenfé avoir appliqué particulièrement fes
méditations, & pour ainfi dire, les yeux de fon ef-
prit,furles matières qu’il examine. Au relie ce terme
eft plus Latin que François, & purement confacré à
la Littérature ou Philologie. Nous avons beaucoup
d’ouvrages fous le titre d’<rnimadvtrjionts : mais on
les appelle en François, obftrvations, remarques , réflexions
, &c.
A n im a d v e r s io n , f. f. en flyle de Palais, lignifie
réprimande ou correction. ( H )
* ANIMAL, f. m. ( Ordre encyclopédique. Entendement.
Raifon. Philofophie ou fcience. Science dt la nature.
Zoologie. Animal. ) Qu’eft-ce quel’animal? Voilà
une de ces qutflions dont on efl d'autant plus tmbarraffé,
qu'on a plus de philofophie & plus de connoffance de
Phifloire naturelle. Si l'on parcourt toutes les propriétés
connues dt /’animal, on n'tn trouvera aucune qui ne
manque à quelque être auquel On efl forcé de donner le
nom ^’animal, ou qui n'appartienne à un autre auquel
on ne peut accorder ce nom. D'ailleurs, s'iUflvrai, comme
on n'en peut guère douter, que l'univers efl une feule
& unique machine, ou tout efl lié , & où les êtres s'élcvent
au-deffus ou s'abaffent au-dejjous les uns des autres, par
des degrés imperceptibles, enforte qu'il n'y ait aucun
vuidedans la chaîne , G que U ruban coloré du célébré
Pire Caflel, Jéfuiu , où de nuance en nuance on pajfedu
blanc au noir fans s'en appercevoir, foit une image vé-
ritkble des progrès de la nature ; il nous fera bien difficile
de fixer les deux limites entre lefquelles /’animalité, s'il
efl permis de s'exprimer ainji, commence & finit. Une
définition de /’animal fera trop générale , ou ne fera pas
ajj'e^ étendue, embrafjira des êtres qu'ilfaudroitpeut-être
exclurre ,& en exelurra d'autres qu' elledevroit tmbrafftr.
Plus on examine la nature , plus on fe convainc que pour
s'exprimer exactement, i l faudroitprefqu'autant de dénominations
différences qu'il y a d'individus , & que c'efl
lebefoin feul qui a inventé les noms généraux ; puifque
ces noms généraux font plus ou moins étendus, ont du
fens, oufont vuides defens,félon qu'on fait plus ou moins
de progrès dans l'étude de la nature. Cependant qu'ejt-cc
que /’animal ? C'eft, dit M . de Buffon, Hift.nat. gen.
& part, la matière vivante & organifée qui fent, agit,
fe meut ,fe nourrit & fe reproduit. Conféquemment, le
végétal eft la mature vivante & organifée, qui f t nourrit
& fe reproduit ; mais qui ne fent, n'agit, ni ne fe meut.
Et le minéral, la matière morte & brute qui ne fen t,
n'agit, ni ne fe meut, ne fe nourrit, ni nefe reproduit.
D'où i l s'enfuit encore que le fentiment efl le principal
degré différentiel de /’animal. Mais eft-il lien confiant
qu'il n y a point d'animaux, fans ce que nous appelions
le fentiment; ou plutôt, f i nous en croyons les Carté-
fiens, y a-t-il d'autres animaux que nous qui ayent du
fentiment. Les bêtes, difent-iis, en donnent les figues,
mais l'homme feul a la chofe. D'ailleurs , l'homme lui-
même ne perd-il pas quelquefois le .fentiment, fans
ceflir de vivre ou d'être un animal ? Alors le pouls bat, la
circulation du fang s''exécute, toutes les fonctions animales
fe font ,• mais Chomme ne fent ni lui-même, ni
les autres êtres : qu'efi-cealors que Vhomme ? S i dans cet
état, il efl toujours un animal ; qui nous a dit qu'il n'y en
a pas de cette efpece fur lepaffage du végétal le plus parfa
it, à l'animal le plus flupide ? Qui nous a dit que ce
paffage n'étoit pas rempli d'êtres plus ou moins léthargiques,
plus ou moins profondément affoupis ; enforte
que la feule différence qu'il y aurait entre cette claffe G
la claffe des autres animaux, tels que nous, efl qu'ils
dorment & que nous veillons ,• que nous fommesdes animaux
qui fenient, & qu'ils font des animaux qui ne
fentent pas. Qu'efl-ct donc que l 'animal ?
Ecoutons M. de Buffon s’expliquer plus au long
là-deflus. Le mot animal, dit-il, Hifl, nat. tome II,
page xGq . dans l’acception où nous le prenons ordinairement
, repréfente une idée générale, formée
des idées particulières qu’on s’ eft faites de quelques
animaux particuliers. Toutes les idées générales renferment
des idées différentes, qui approchent ou
different plus ou moins les unes des autres ; & par
conféquent aucune idée générale ne peut être exaCte
ni précife. L’idée générale que nous nous femmes
formée de Y animal fera, fi vous voulez, prife principalement
de l’idée particulière du chien, du cheval 9
8c d’autres bêtes qui nous paroiffent avoir de l’intelligence
& de la volonté , quifemblent fe mouvoir &
fe déterminer fuivant cette volonté ; qui font com-
pofées de chair 8c de fang ; qui cherchent & prennent
leur nourriture, 8c qui ont des fens, des fexes ,
& la faculté de fe reproduire. Nous joignons donc
enfemble une grande quantité d’idées particulières,
lorfque nous nous formons l’idée générale que nous
exprimons par le mot animal ; & l’on doit obferver
que dans le grand nombre de ces idées particulières,
il n’y en a pas une qui conftitue l’effence de l’idée
I générale. Car il y a , de l’aveu de tout le monde,
j des animaux qui paroiffent n’avoir aucune intelligence,
aucune volonté, aucun mouvement pro-
greffif ; il y en a qui n’ont ni chair ni fang, 8c qui ne
paroiffent être qu’une glaife congelée ; il y en a qui
ne peuvent chercher leur nourriture, & qui ne la
reçoivent que de l’élément qu’ils habitent : enfin il y
en a qui n’ont point de fens, pas même celui du toucher,
au moins à un degré qui nous foit fenfible : il
y en a qui n’ont point de fexes , d’autres qui les ont
tous deux ; & il ne relie de général à l'animal que ce
?rui lui eft commun avec le végétal, c’eft-à-dire, la
acuité de fe reproduire. C’eft donc du tout enfemble
qu’eft compofée l ’idée générale : 8c ce tout étant
compofé de parties différentes, il y a néceffairemerît
entre ces parties des degrés & des nuances. Un in-
fe û e , dans ce fens, eft quelque chofe de moins animal
qu’un chien; une huître eft encore moins animal
qu’un irife&e ; une ortie de mer, ou une polype
d’eau douce, l’eft encore moins qu’une huître; &
comme la nature va par nuances infenftbles, nous
devons trouver des animaux qui font encore moins
animaux qu’une ortie de mer ou un polype. Nos
idées générales ne font que des méthodes artificielles
, que nous nous fommes formées pour raffembler
une grande quantité d’objets dans le même point de
•vue ; & élles but, comme les méthodes artificielles,
le défaut de ne pouvoir jamais tout comprendre :
elles font de même oppofées à la marche de la natu-
r e , qui fe fait uniformément, irifenfiblement & toujours
particulièrement; en forte que c’eft pour vouloir
comprendre un trop grand nombre d’idées particulières
dans un feul mot, que nous n’avons plus
une idée claire de ce que ce mot fignifie ; parce que
ce mot étant reçû , on s’imagine que ce mot eft une
«ligne qü’ôn peut tirer entre les productions de la nature
; que tout ce qui eft au-deflus de cette ligne eft
en effet animal, 8c que tout ce qui eft au-deffous ne
peut être que végétal, autre mot aufli général que le
premier, qu’on employé de même, comme une ligne
de féparatîon entre les corps organifés & les corps
Bruts. Mais ces lignes de réparation n’exiftent point
dans la nature : il y a des êtres qui ne font ni animaux,
ni végétaux, ni minéraux, & qu’on tenteroit
vainemfent de rapporter aux uns 8c aux autres. Par
exemple, lorfque M. Trembley, cet auteur célébré
de la découverte des animaux qui fe multiplient par
chacune de leurs parties détachées, coupées, ou
féparées, obfeïva pour la première fois le polype de
la lentille d’eau, combien employa-t-il detems pour
ïeconnoître fi ce polype étoit un animal ou une plante
! 8c combien n’eut-il pas fur cela de doutes 8c
d’ incertitudes ? C ’eft qu’en effetle polype de la lentille
n’eft peüt-être ni l’un ni l’autre ; & que tout ce
qu’on en peut dire, c’eft qu’il approche un peu plus
de l'animal que du végétal y & comme on veut abfo-
lument que tout être vivant foit un animal ou une
plante, on croiroit h’avoir pas bien connu un être
organifé, fi on ne le rapportoit pas à l’un ou l ’autre
'de ces noms généraux, tandis qu’il doit y avoir, &
qu’il y a en effet, une grande quantité d’êtres organifés
qui ne font ni l’un ni l’autre. Les corps mouvans
que l’on trouve dans les liqueurs féminales, dans la
chair infüfée des animaux, dans les graines 8c les
autres parties infiifées des plantes, font de cette e fpece
: on ne peut pas dire que ce foient des animaux
; on ne peut pas dire que ce foient des végétaux
, 8c âffûrémënt on dira encore moins que ce
font des minéraux.
On peut donc affûrer-fanscrainte de trop avancer,
que la grande divifion des productions de la nature
e a animaux, végétaux 8c minéraux , ne contient pas
tous les êtres matériels : il exifte, comme on vient de
le voir, des corps organifés qui ne font pas -compris
dans cette divifion. Nous avons dit que la marche‘de
la nature fe fait par des degrés nuancés, 8c fouverit
imperceptibles ; aufli paffe-t-elle par des nuances in-
îenfîbles de 1’'animal au Végétal ; mais du végétal au
minéral le pafiage eft brufquè, 8c -cette loi dë n’y
aller que par nuances paroît fe démentir. Cela a fait
foupçonner à M.deBuffon, qu’en examinant de près
la nature, on viendrait à découvrir des êtres intermédiaires
, des corps organifés, qui fans a vo ir , par
exemple, la puiffance de fë reproduire comme les
animaux & les végétaux, auraient cependant une efpece
de vie & de mouvement : d’autres êtres qui, fans
être des animaux ou des végétaux, pourraient bien
entrer dans la conftitution des uns & des autres ; &
enfin d’autres êtres qui ne feraient que le premier af-
femblage des molécules organiques. Voye^ Molécules
ORGANIQUES.
Mais fans nous arrêter davantage à la définition de
/’animal , qui efl, comme on voit dès-à-préjenc, fort imparfaite
, G dont l'imperfection s'appercevra dans lafuite
des fiecles beaucoup davantage , voyons quelles lumières
on peut tirer de la comparaifon des animaux & des végétaux.
Nous n'aurions prefque pas befoin d'avertir qu'à
l'exception de quelques réflexions mifes en italique , que
nous avons ofé difperfer dans la fuite de cet article, i l efl
tout entier de l'Hifloirc naturelle générale & particulière
: le ton & les chofes l'indiqueront affeç.
Dans la foule d’objets que nous préfente ce vafte
globe, ( dit M. de Buffon ,page 1. ]) dans le nombre
infini des différentes productions, dont la furface eft
couverte & peuplée, les animaux tiennent le premier
rang, tant par la conformité qu’ils ont avec nous,
que par la fupériorité que nous leur connoiflbns fur
les êtres végétaux ou inanimés. Les animaux ont par
leurs fens, par leur forme, par leur mouvement,
beaucoup plus de rapports avec les chofes qui les environnent,
que n’en ont les végétaux. Mais il ne faut
point perdre de vue que le nombre de ces rapports varie à
l'infini , qu'il efl moindre dans le polype que dam l'huître
, dans l'huître moindre que dans le finge ; & les végétaux
par leur développement, par leur figure, par
leur accroiffement 8c parleurs différentes parties, ont
aufli un plus grand nombre de rapports avec les objets
extérieurs, que n’en ont les minéraux ou les pierres
, qui n’ont aucune forte de vie ou de mouvement.
Obferve[ encore que rien ri'empêche que ces rapports ne
varient auffi, & que le nonibre n'en foit plus ou moins
grand ; enforte qu'on peut dire qu'il y a des minéraux
moins morts que d'autres. Cependant c’eft par ce plus
grand nombre de rapports que l’animal eft réellement
au-deffus du v égétal, 8c le végétal au-deffus du minéral.
Nous-mêmes, à ne confidérer que la partie
matérielle de notre être, nous ne fommes au-deffus
des animaux que par quelques rapports de plus, tels
que ceux que nous donnent la langue & la main, la
langue fur-tout. Une langue fuppole une fuite depen-
fées, & c’eft par cette raifon que les animaux n’ont
aucune langue. Quand même on voudrait leur accorder
quelque chofe de lèmblable à nos premières
appréhenlions 8c à nos fondations groflieres & les plus
machinales, il paroît certain qu ils font incapables
de former cette affociation d’idées, qui feule peut
produire la réflexion, dans laquelle cependant con-
fifte l’effence de la penfée. C ’eft, parce qu’ils ne
peuvent joindre enfemble aucune idée, qu’ils ne pen-
lent ni ne parlent, c’eft par la même raifon qu’ils
ri’inventent 8c ne perfectionnent rien. S’ils étoient
doiiés de la puiffance de réfléchir, même au plus petit
degré, ils feraient capables de quelque efpece de
progrès ; ils acquerraient plus d’induftrie ; les cafi-
tors d’aujourd’hui bâtiraient avec plus a*art & de
Tolidité que ne bâtiffoient les premiers caftors; l’a-
heille perfectionnerait encore tous les jours la cellule
qu’elle habite : car fi on fuppofe que cette cellule
eft aufli parfaite qu’elle peut l’être, on donne à cet
IrffeCte plus d’efprit que nous n’en avons ; on lui accorde
une intelligence fupérieure à la nôtre, par laquelle
il appercevroit tout d*un coup le dernier point
"de perfection auquel il doftporter fon ouvrage, tandis
que nous-mêmes nous ne voyons jamais clairement
ce point, & qu’il nous faut Beaucoup de réfie