dant quelque tems dans la poffeffion de ce droit. Il a
l ’intendance de l’hôpital des Quinze-vingts de Paris.
Il prête ferment de fidélité entre les mains du ro i, &
eft à caufe de fa charge, commandeur né des ordres
de fa Majefié. Morery dit que ce fut Geoffroy de Pom-
padour, évêque d’Angoulême, puis,de Périgueux &
du Puy en Vêlai, qui a porté le premier la qualité de
grand aumônier. Selon duTillet, cité par le P .Thomaf-
fim, Dijcipl. eccléjiajl. part. IV. liv. î . cf?ap, tÿxviij.
c’efi Jean de Rc ly, .évêque d’Angers,.qui prit le premier
ce, titre fous Charles VIII. On ne trouye pas le
nom dç ce Jean de Rely dans la lifte que donne le
diôionnaire de Morery. Il en compte cinquante-cinq
depuis Euftaçhe, chapelain du roi Philippe I. en 1067,
jufqu’à M. fo.cardinal de Rohan. JVI. le cardinal de
Soubifo fon neveu, ,occupe aujourd’hui cette grande
dignité. (Ç')
* Il y a auffi en Angleterre un grand aumônier, qu’on
appelle lard aumônier. Les fonds qui lui font affignés
pour les aumônes du roi, font entre autres chofes
les deodandes , & les biens des perfonnes qui fe -font
défaites.
Il peut en vertu d’un ancien ufage donner le premier
plat de la table du roi à un pauvre, tel qu’il
lui plaît le phoifir, ou lui donner l ’équivalent en argent.
M
il y a aufti'fous, le lord aumônier un aumônier en
fécond , un yeman, & deux gentilshommes de l ’aur
mônerie,. tous à la nomination du lord aumônier.
A u m ô n ie r : les aumôniers de Marine font des
prêtres entretenus par le Roi dans fes arfenaux de
marine, pour dire la Meffe aux jours de fêtes & de
dimanches fur le vaiffeau, qui dans le port a le pavillon
d’amiral.
L'aumônier du vaijfeau, eft un prêtre commis par le
Roi pour faire la priere matin & foir, pour y dire la
Meffe, & y adminiftrer les Sacremens.
Aumônier dans un régiment, a logement de capitaine
dans la garnifon, fuit en campagne, & a trois places
de fourrage en teins de guerre ; fes appointemens
font payés par le R o i, & vont à fix cens liv. plus ou
moins; cela varie. (Z )
* AUMUSSE, f. f. (’Hijl.mod.) forte de vêtement
de tête & d’épaules dont on fe fervoit anciennement
en France ; il étoit à la mode fous les Mérovingiens;
la couronne fe mettait fur Vaumujfe ; on la fourra
d’hermine fous Charlemagne; lefiecle d’après, onia
fit toute de peaux : les aumujjes d’étoffes prirent alors
le nom de chaperon ; celles d’étoffes retinrent celui
à'aumujfe : peu-à-peu les aumujjes & les chaperons
changèrent d’ufage & de forme. Le bonnet leur fuc-
céda ; & il n’y a plus aujourd’hui que les chanoines
& les chanoineffes qui en ayent en été. Ils portent
pendant cette faifon fur leur b ras, ce qui fervoit jadis
en tout tems à leur couvrir la tête. Ce font les
Pelletiers-Fourreurs qui les travaillent; elles font faites
de pièces de petit gris rapportées ; elles ont quatre
à cinq piés de long, fur huit à neuf pouces de
large ; elles font herminées & terminées a un bout
par des queues de martes ; & l’on pratique quelquefois
à Fautre bout, une efpece de poche où le
bréviaire ou quelque livre de piété peut être mis.
AUNAGE, f. m. {Commerce.") mefurage d’une étoffe
par aunes. Voye%_ Aune , duquel aunage eft dérivé.
Bon «/’AUNAGE , excédant «/’AUNAGE , bénéjice
«/’au n ag e , font des mots fynonymes qui lignifient
quelque chofe que l’on donne ou que l’on trouve au-
delà de la mefure ou de Vaunage ordinaire.
Par le reglement des manufactures de lainages du
mois d’Août 1699 f art. 4 4 , il eft porté que le façonnier
ne pourra donner au marchand acheteur
d’excédent d’aunage pour la bonne mefure, qu’une
aune un quart au plus fur vingt-une aunes. Sous la
halle aux toiles à Paris, l’ufage eft d’auner les toiles
le pouce devant l’aune ; ce qui s’appelle pouce &
aune ,ou pouce avant '• ce qui produit de bon aunage
pour l’acheteur environ une aune demi tiers fur 50
aunes. Outre ce pouce on donne encore une aune
fur.cinquante aunes pour la bonne mefure; ce qui fur
cinquante aunes fait de bénéfice deux aunes & un
demi tiers.
M. Savary remarque qu’il y a des endroits en France
, où quoique l’aune fpit égale à celle de Paris,
les ouvriers & manufacturiers donnent aux acheteurs
des excédens d’'aunage très-forts, comme à Rouen
vingt-quatre aunes pour vingt : mais il ajoute qu’ils
vendent leurs marchandées plus cher à proportion ,
ou que ces marçhandifos ne font pas fi bonnes & fi
parfaites, que dans les manufactures où l’on donne
un moindre bénéfice d'aunage. (G)
A U N E , f. f. ( Commerce. ) mefure de longueur
dont on fe fort en différens p a y s , & fous difterens
noms. Voye{ Me su r e .
Vanne eft un bâton d’une certaine longueur, qui
fort à mefurer. les étoffes, les toUes, les rubans , &c.
Vaune de France a beaucoup de rapport à la verge
d’Angleterre 6c de Séville ; à la canne de Provence,
de Touloufe, de Naples, de Genes , de Livourne
& autres villes d’Italie; à la varre d’Aragon; à la
barre de Caftille & de Valence ; à la brade de Lu-
ques, Venifo, Boulogne, &c. au palme de Sicile;
au pic de Conftantinople, de Smyrne & du Caire ;
à la gueze des Indes & à celle de Perfo. Voye^ V erg
e , C an n e , V a r r e , &c.
Servius prétend que Vaune eft la longueur que contiennent
les deux bras étendus : mais Suétone ne fa it
de cela que la coudée. Voye^ C o u d é e .
Les«*««« dont on fofert le plus communément en
Angleterre font Vaune Angloifo & celle de Flandre.
Vaune d’Angleterre contient trois piés neuf pouces
ou une verge & un quart mefure d’Angleterre : Vaune
de Flandre contient vingt-fept pouces ou | d’une
verge mefure d’Angleterre ; de forte que Vaune d’Angleterre
eft à celle de Flandre comme ç eft à 3.
Vaune de Paris contient trois piés fopt pouces huit
lignes , conformément à l’étalon qui eft dans le bureau
des marchands Merciers, & qui par l’infcrip-
tion gravée deflùs, paroît avoir été fait en 15 5 4,
fous le régné d’Henri IL Elle fe divife en deux maniérés
: la première, en demi-«««*, en tiers, enJixie-
rne & en douzième ,* & la fécondé, en demi-«««*, en
quart, en huit & en fei^e, qui eft la plus petite partie
de Vaune, & après laquelle il n’y a plus de divifion
établie dans le commerce.
Par l’ordonnance du Commerce, de 1673 , article
11. du tit. I. il eft ordonné à tous négocians &
marchands , tant en gros qu’en détail, d’avoir à leur
égard des aunes ferrées & marquées par les deux
bouts, & il leur eft défendu de s’en fervir d’autres à
peine de faux, & de cent cinquante livres d’amende
, parce que les «««es non ferrées par le bout peuvent
s’ufer, fe raccourcir parle bout, & devenir
fauffes mefures.
Ricard, dans fon traité du Commerce , donne la ré-'
du&ion fuivante des aunes-. 100 aunes d’Amfterdara
en font 98 & \ , de Brabant, d’Anvers & de Bruxelles
; 58 j de France & d’Angleterre; 110 de
Hambourg, de Francfort, Leipfic, Cologne ; 12 5 de
Breflaw, en Siléfie ; 112-j de Dantzick; 110 de
Bergh & de Drontheim ; 117 de Stockholm. M. Sa-
v a r y , dans fon Dictionnaire du Commerce, donne un
rapport beaucoup plus étendu de Vaune d’Amfterdam
avec les mefures des principales villes de l’Europe,
6ç ce rapport ne quadre point avec celui de Ricard ,
quant à la proportion de Vaune d’Amfterdam avec
celle de Brabant ; car M. Sa vary la met comme 109
à 60, & Ricard comme 100 à j 25.
A un e fo dit aufti de la chofe mefurée ; une aune
de drap ., une aune de taffetas.
A un e c o u r a n t e ou A un e d e c o u r s ; c’eft une
mefure d’étoffe ou de tapifferie qui fe prend fur la
longueur, fans confidérer la hauteur; ainfi lorfqu’on
dit qu’une tapifferie eft compofée de cinq pièces qui
font douze aunes courantes, on doit entendre que
les cinq pièces jointes enfemble ont douze aunes en
longueur.
A une , eft encore une mefure de Perfo, .& l’on en
diftingue de deux fortes ; l’une qu’on appelle aune
royale , & qui a trois piés de roi moins un pouce ;
& l’autre qu’on appelle aune raccourcie , en Perfan
gue^e moukcjfer, qui n’a que Les deux tiers de Vaune
royale. Voye{ G ueze. ( G )
* AUNE AU ( Géographie. ) petite ville de France,
à quatorze lieues de Paris, & à quatre de Chartres.
AUNÉE, f. f. plante qui doit être rapportée au
genre appellé ajlre. Voye{ A s t r e , pour les cara&e-
Tes : v o ic i les propriétés.
* Vhelenium vulgare, ou année, a la racine acre,
amere , un peu gluante , aromatique : elle rougit
très-peu le papier bleu, & fent l’iris quand elle eft
feche ; elle donne dans l’analyfe des liqueurs acides,
beaucoup d’huile , tant foit peu urineufe , point de
fol volatil concret ; on en tire des feuilles , d’où il
s’enfuit qu’elle agit par un fol volatil huileux dont le
fol ammoniac n’eft pas tout-à-fait décompofé, mais
eft fort charge de foiiffe. La racine eft ftomacale,
pe&orale » diurétique, & provoque les mois'. On l’em-
ploye en tifane , dans les bouillons & dans les apo-
fomes ; pour l ’afthme, pour la vieille toux, la colique
de Poitou, l’hydropifie & la cachexie ; on confit
au fucre les racines ; on les fiait bouillir dans le
moût ou la biere nouvelle. Le vin d’aunée fortifie
l’eftomac, guérit la jauniffe, fait paffer les urines &
garantit du mauvais air. L’extrait de cette racine a
les mêmes vertus : appliquée extérieurement elle eft
réfolutive & bonne pour les maladies de la peau :
on en fait l’onguent enuiatum, & le vin d’aunée-.
A u n é e (onguent </’ ) Prenez racine dé année , demi
livre ; v i f argent, térébenthine claire, huile d’ab-
fynthe , de chaque quatre onces ; axonge de p orc,
deux livres : faites-en un onguent félon l’art.
On prendra la racine fechée ; on la pulvérifera &
on la mêlera dans le mortier avec les autres ingré-
diens.
On vante cet onguent pour les maladies de la
peau ; on y fait quelquefois entrer le mercure.
A u n é ( vin </’ ) prenez racine d’année feche &
groffierement concaffée, une once; vin blanc, deux
livres : faites-les infufer pendant quelques jours en
les agitant de tems à autres : gardez ce vin fur fon
marc pourl’ ufage. C ’eft un bon ftomachique; il pouffe
par les urines, provoque les réglés ; il eft anti-
feorbutique ; il peut prévenir les indigeftions, les
coliques d’eftomac & les fievres intermittentes.
La dofe eft d’un verre ou de fix onces A jeun le
matin, repétée de tems en tems, ou une ou deux
fois le mois. ( N )
& AUNEUR, f. m, (Commerce.) officier commis pour
vifiter les aunes des marchands. Voye^ A u n a g e .
Il y a de pareils officiers à Londres, dont l’office
eft d: auner eux-mêmes les étoffes dans les manufac- I
tures, pour juftifier fi elles ont la longueur & lâ largeur
qu’elles doivent avoir fuivant lesOrdonnances.
II y a à Paris une communauté de cinquante jurés
auneurs, vifiteurs de toiles, créés en titre d’offices
héréditaires : ils ont deux bureaux établis où ils font
leurs fondions & la perception de leurs droits, qui
font douze deniers pour aune fur toutes les toiles,
canevas , coutils, &c. qu’ils mefurent : ces bureaux
font, l’un.à l’hôtel des fermes , & l’autre à la halle J
aux toiles. Ces offices ayant étéTupprimés par édit I
Tome I , *
du mois de Septembre 1719, ont é tfi&ablis par un
edit de Juin 1730.
r II y a auffi à Paris douze auneurs de drap & autres
étoffés de laine , qui font commis par les maîtres &
gardes Drapiers & Merciers. Ils n’ont aucune vifite
fur les marchandifes : mais leuf fondion eft de les
auner fous la halle, ou dans les magafins & boutiques
des marchands, lorfqu’ils en font requis par eux
ou parles forains, ou parleurs commiffionnaires.
Dans les lieux des fabriques du royaume., il y a
auffi des auneurs établis pour auner les étoffes & les
toiles.
On peut voir , dans le Didionnaire de Commerce
de Sa v a ry , ce qui concerne les jurés auneurs de Pans
, leurs fondions & leurs droits fur les différentes
étoffés de fabrique du royaume , qui entrent dans
cette ville. ( G )
AUNIEL, f. m. ( Commerce.) ancienne mefure An-
gloife ; forte de romaine confiftant en balance pendante
à des crochets, attachée par chaque bout au
traverfin ou bâton qu’un homme éleve fur quatre
doigts, pour favoir fi les chofes pefées font égales ou
non. Voye[ Ba l a n c e .
Cette maniéré de pefer s’étant trouvée fujette à
beaucoup de.fraudes, plufieurs ftatuts l’ont prohi-,
bée , en ordonnant de s’en tenir à la balance unie.
V o y c { P o id s , Ét a l o n . '
Ce mot continue d’être ufité en Angleterre, en
parlant de la chair pefée à la main, & fans la mettre
dans la balance. ( G )
* AUNIS ( p a y s d’ } la plus petite province de
France, bornee au nord par le Poitou , dont elle eft
féparée par la Seure ; à l’occident par l’Occan ; à l’orient
& au midi, par la Saintonge. La Rochelle en
eft la capitale.
* AU NO I, petit pays de l’île de France , dont les
confins font maintenant inconnus. On conjedure
qu’il étoit entre Paris & Meaux, vers L iv r y , Bois-
le-Vicomte & Claye.
AVOCAT. Vbyei A d v o c a t .
A VO CA TO IR E , adj. ( Hiß. mod. & Jurifprud. )
on appelle ainfi un mandement de l’empereur d’Allemagne,
adreffé à quelque prince ou fujet de l’Empire
, afin d’arrêter fes procédés illégitimes en toute
caufe portée devant lui par appel.
On appelle lettres avocatoires, des lettres d’un prince
, par lefquelles il prétend revendiquer quelques-
uns de fes fujets qui font paffés dans d’autres états.
On ne convient pas que les fouverains ayent ce
droit. (H) y 1
AVOCETA , avofetta, f. f. ( Hiß. neu. Ornith. )
oifeau un peu plus gros que le vanneau; il pefe au
moins dix onces ; il a environ vingt-deux pouces depuis
la pointe du bec jufqu’au bout des piés, & feulement
feizeou dix-fept, fi on n’étend la mefure que
jufqu’au bout de la queue : l’envergure eft de vingt-
huit ou vingt-neuf pouces ; le bec a plus de trois pouces
de longueur; il eft noir, allongé, menu, appla-
t i, recourbé en haut & terminé en pointe; cette
courbure du bec eft particulière à Vavoceta , c’eft
pourquoi on l ’a appellé recurvi-rofirà. Voye^ Planche
X I I . fig. 4. Hiß. nat. La langue eft courte, la tête
ronde & de groffeur médiocre. Le devant de la tête
eft quelquefois blanc , le fommet eft noir ; cette
même couleur s’étend fur le deffus du cou jufqu’au
milieu de fa longueur ; le deffous du corps de i ’oi-
foau eft tout blanc ; le deffiis eft en partie blanc , &
en partie noir ; la queue eft blanche en entier ; fa
longueur eft d’environ trois pouces ; elle eft compofée
de douze plumes ; les pattes font fort longues 6c
d’une belle couleur bleue ; celle des ongles eft noire ;
il y a en arriéré un doigt fort court.
On trouve de ces oifeaux en Italie, à Rome , à
Venifo, On en voit auffi affez communément
T T 1 1 1 ij