caché. Auguft. de Genef. adLitter. lib. VIII. & llb. II.
de peccat. Merit. c. x x f Jofephe, Antiq. lib. I. Bona-
vent. Hugo Vifror. &c. Philo, de Opificio mundi, pag'.
q J. Bafnage, Hifi. des Juifs, liv. V I. cap. xij. art. 18:
Calmet, dicl. de la Bib. tom. I. lett. A. p. zoS. (G)
A r b r e de Diane Ou A r bre philofophiqne, (Ckim.)
végétation métallique artificielle, dans laquelle on
voit un arbre fe former & croître peu-à-peu du fond
d’une bouteille pleine d ’eau.
Cette opération fe fait par le mélange de l’argent,
du mercure & d e l’efpritdenitre, qui fe cryftallifent
enfemble en forme d’un petit arbre.
Furetiere dit qu’on a vû à Paris végéter les métaux,
l’or, l’argent, le fer & le cuivre, préparés avec l’eau-
forte ; & qu’il s’élève dans cette eau une efpece d’arbre
qui croît à vue d’oe il, & fe divife en plufieurS
branches dans toute la hauteur de l’eau , tant qu’il
v a de la matière. On appelle cette eau eau de caW-
lou; & le fecretena été donné parRhodèsCaraffes,
chimifte g rec, dont parle le Journal des Savans de
1677;
Il y a deiix maniérés différentes de faire cette expérience
amufante. La première eft d’une longueur
à faire ianguir un curieux : voici comment la décrit
Lemery. Prenez une once d’argent; faites la diffolution
dans trois, onces d’efprit de nitre ; jettez votre
diffolution dans un matras oh vous aurez mis dix-
huit ou vingt onces d’eau & deux onces de vif-argent
: il faut que le matras foit rempli jufqu’au cou ;
laiffez-le en repos fur un petit rondeau de paille en
quelque lieu fur durant quarante jours : vous verrez
pendant ce tems-là fe former un arbre avec des branches
, & des petites boules au bout qui repréfentent
des fruits.
La fécondé maniéré de faire Varbre de Diane eft plus
prompte, mais élle eft moins parfaite ; elle eft dûe à
M.Homberg, &ellefefaitenunquart-d’heure. Pour
la faire, prenez quatre gros d’argent fin en limaille;
faites-en un amalgame à froid avec deux gros de
mercure ; diffolvez cet amalgame en quatre onces
d’eau-forte ; verfez cette diffolution dans trois demi-
feptiers d’eau commune ; battez-les un peu enfemblé
pour les mêler, & gardez fe tout dans une bouteille
bien bouchée.
Quand vous voudrez vous en fervir pour faire un
arbre métallique, prenez-en une once ou environ, &
mettez dans la même bouteille la groffeur d’un petit
pois d’amalgame ordinaire d’or ou d’argent, qui foit
maniable comme du beurre ; enfuite laiffez la bouteille
en repos deux ou trois minutes de tems,
Aufli-tôt après vous verrez fortir de petits filamens
perpendiculaires de la boule d’amalgame qui s’augmenteront
à vue d’oe il, en jettant des branches en
forme d’arbriffeau.
La petite boule d’amalgame fe durcira, & deviendra
d’un blanc terne ; mais le petit arbriffeau aura
une véritable couleur d’argent poli. M. Homberg explique
parfaitement la formation de cet arbre artificiel.
Le P. Kirker avoit à Rome dans fon cabinet un pareil
arbre métallique , dont on peut trouver une belle def-
cription dans fon Mufieum colleg. Rom. f . 4. p. 46':
Cet article eft en partie de M.fFormey.
A r b r e de Mars, (Chimie.') c’eft une invention moderne
: on en eft redevable à M. Lemery le jeune.
Il la découvrit de la maniéré fuivarite. Sur une
diffolution de limaille de fer dans l’efprit de nitre renfermé
dans un v erre, il verfade la liqueur alkaline
de tartre. La liqueur s’échauffa bientôt très-confidé-
rablement, quoiqu’avec une fort petite fermenta-
' tion ; elle ne fut pas plûtôt en repos, qu’il s’y éleva
une forte de branches adhérentes à la furface du
verre, lefquelles continuant à croître, le couvrirent
enfin tout entier.
La forme des branches étoit fi parfaite, que l’on
pou voit même y découvrir des efpeces de feuilles &
de fleurs ; de maniéré, que cette végétation peut être
appellée Y arbre de Mars à aufli jufte titre que l’on appelle
la précédente Y arbre de Diane. Voye1 l'Hifi. de
l'acad. rbyalc des Sciences de lyoG. (M )
A RBRE de porphyre, en Logique, s’appelle autrement
échelle des prédicamens, feula pnzdicamentalis.
Voye1 Pr é d i c a m e n t .
* A r b r e , (Myikol.) Il y avoit chez lesPayens
des arbres confacrés à certaines divinités. Exemple :
le pin à Cybele, le hêtre à Jupiter, le chêne à Rhçà ;
l’olivier à Minerve , le laurier à Apollon , le lotus
& le myrte à Apollon & à Venus, le cyprès à Plu*
ton ; le narciffe, l’adiante ou capillaire à Proferpine ;
le frêne & le chien-dent à Mars, le pourpier à Mercure
, le pavot à Cérès & à Lucine, la vigne & le'
pampre à Bacchus, le peuplier à Hercule, l’ail aux
dieux Penates ; l’aune, le cedre, le narciffe & le genévrier
aux Eumenides ; le palmier aux Mufes, la
platane aux Genies. Voyei aux articles de ces divinités,
les raifons de la plûpaft de ces confécrations ; mais
obfervez combien elles dévoient embellir la poéfie
des anciens : un poète ne pouvoit prefque parler d’un
brin d’herbe, qu’il ne pût en même tems en relever
la dignité, en lui affociant le nom d’un dieu ou d’une
déeffe-.
A r b r e , f. m. en Marine; c ’eft le nom que lés Levantins
donnent à un mât. Arbre de mefire, c’eft le
grand mât. Voye1 M a s t . (Z ).
A r b r e fe dit figurément, en Méchanique, pour la
partie principale d’une machine qui fert à foiîtenir
to ut le refte. O n s’en fert aufli pour défigner le fufeaii
bu l’axe fur lequel une machine tourne. ( O )
Dans Vart de bâtir & dans la Charpenterie, YarbreeÛ
la partie la plus forte des machines qui fervent à éle v
e r les pierres ; celle du milieu qu’on v o i t pr61ée à*
plomb, & fur laquelle tournent les autres pièces qu’elle
po r te , comme Y arbre d’une g rue , d’uh gruau, ou
engin ; Voye{ G r u e , G r u a u , En g in . '
Chei ht C ardeurs, c’eft une partie du roiiet à laquel *
le eft fufpendue la rou e , par le moyen d’une cheville
de fer qui y entre dans un trou affez large pour qu’elle,
puiffe tourner aifément. Voyei R o u e t .
Chei les Cartonniers,. c’eft une des principales pièces
du moulin dont ils fe fervent pour b royer & délayer
leur pâte. Il confifte en un cylindre tournant
fur un pivot par en-bas ; & fur une crapaudine placée
dans le fond de la cuve ou pierre, & par én-haut
dans une folivé. La partie d’en - bas de ce cylindre
qui entre dans la cuve ou pierre , eft armée de couteaux
: à la hauteur d’environ fix piés, eft une piece
de böis de quatre ou cinq piés de longueur , qui ira-
verfe par un bout l’axe dé Y arbre, & qui de l’autre a
deux mortoifes à environ deux ou trois piés de distance
, dans lefquelles font-affujetties deux barres dé
bois de trois piés de longueur, qui defeendent &
forment une efpece de brancart ; on conduit ce bran-
cart à bras, ou par le moyen d’un cheval, qui, en
tournant autour de la cu ve, donne le mouvement à
Y arbre, & par conféquent facilite l’aôion des couteaux.
Voye[ les figures j . & 4. Planche du Carton-
ni'er.
Chei les Frifeurs d?étoffes, c’eft une piece A B qui
eft couchée le long de la machine à frifer, fur laquelle
eft montée la plus grande partie de la machine. Voyeç
A B,fig. 1 .de La machine à frifer, PI. X . dè la Draperie.
L’enfuple eft aufli montée fur un arbre de couche.
Voyei E n su p l e .
• Chei les Fileürs d'or, c’eft un bouton de fer q u i,
traverfant le fabot & la grande ro u e , donne en les
faifant tourner le mouvement à toutes les autres ,
par le moyen de la manivelle qu’on emmanche à’
une de fes extrémités. Voye{ M o u l in à filer
l ’ o r .
Ckei Us Horlogers; c’eft une piece ronde ou quar-
rée, qui a des pivots, & fur laquelle eft ordinairement
adaptée une roue. Les arbres font en général
d’acier; quelquefois la roue tourne fur Y arbre, comme
le barillet fur le fien ; mais le plus communément
Hs ne font l’un & l’autre qu’un feul corps. Lorfqu’il
devient fort petit, il prend le nom de tige. Voye^Es s
i e u , A x e , T i g e , Ba r i l l e t , F u s é e , & c. ( T )
Chei les mêmes ouvriers, c’eft un efiieu qui eft au
milieu du barillet d’une montre ou d’une pendule.
Voyei la figure 49. Planche X . d'Horlogerie. C e t arbre
a fur fa circonférence un petit crochet auquel 1 oeil
du reffort s’arrêtant, il fe trouv e comme attaché à
cet arbre par une de fes extrémités : c’eft autour de cet
efiieu que le reffort s’enveloppe lorfqu’on le bande
en montant la montre. Voyei B a r i l l e t , R e s s o r t ,
C r o c h e t , &c.
C’eft encore chei les Horlogers, un outil qui fert à
monter des roues & autres pièces, pour pouvoir les
tourner entre deux pointes.
Il eft ordinairement compofé d’une efpece de
poulie A , qu’on appelle cuivrot. Voye[ la figure zfi.
Plane. XHI.de l'Horlogerie, & d’un morceau d’acier
trempé & revenu b leu, quarré dans fa partie B , &
rond dans l’autre Q, ayant deux pointes à fes deux
extrémités B & C. La perfe&ion de cet outil dépend
de la jufteffe avec laquelle on a tourné rond toute
la partie C , pour que les pièces que l’on tourne def-
fus le foient aufli ; & de fa dureté, qui doit être telle
qu’il ne cede & ne fe fauffe point par les différens
efforts que l’on fait en tournant les pièces qui font
montées deffus. •
Les Horlogers fe fervent de différentes fortes d’arbres,
comme d’arbres à cire, à v is , &c. Ces arbres représentés
, figures 18. & zo.de la même Planche, fervent
à tourner différentes chofes, comme des platines,
des fauffes plaques, & d’autres pièces dont le
trou a peu d’épaiffeur, & qui ne pourroient que difficilement
être fixées fur un arbre, & y refter droites.
Pour fe fervir de Y arbre à vis (figure z o . ) , on fait
entrer la piece à tourner fur le pivot A fort jufte ; &
par le moyen de l’écroue z 1 , on la ferre fortement
contre l’afliette CC; par ce moyen on remédie aux
inconvéniens dont nous avons parlé.
Les Horlogers fe fervent encore d’un arbre qu’ils
appellent un excentrique. Voyei la figure 64. Planche
X V I . de l'Horlogerie. Il eft compolé de deux pièces,
l’une A Q , & l’autre CD . La première s’a jufte dans
la fécondé ; & au moyen des v i s V V V qui preffent
la plaque Q , elles font corps enfemble, mais de maniéré
cependant qu’en frappant fur la partie Q , on
la fait mouvoir ; enforte que le même point de cette
piece ne répond plus au centre du cuivrot A . On fe
fert de cet outil pour tourner les pièces qui n’ayant
qu’une feule pointe, ne peuvent pas fe mettre fur le
tour : par exemple, une fufée qui n’a point de pointe
à l’extrémité de fon quarré, & qu’on veut tourner,
on en fait entrer le quarré dans l’efpece de pince P,
& au moyen de la vis S on l’y aflure ; enfuite ayant
mis le tout dans un tour, fuppofé que la fufée ne
tourne pas rond, on frappe fur Tune des extrémités
Q de la piece Q_A, qui par-là changeant de fituation
par rapport à la pointe E , fait tourner la fufée plus
ou moins rond, félon que fon axe prolongé paffe plus
ou moins près de l’extrémité de la pointe E. On réitéré
cette opération jufqu’à ce que la piece tourne
parfaitement rond.
On appelle encore arbre, un outil (figure 7 3 .) qui
a un crochet C, & qui fert à mettre les refforts dans
les barillets & à les en ôter; il fe met dans une tenaille
à vis par fa partie A , qui eft quarrée. (T )
m Che^ les Imprimeurs, on nomme arbre de prejfe, la
piece d’entre la v is & le pivot : ces trois parties dif-
tinfres par leur dénomination feulement, ne font
eflentielleitieiît qu’une même piece de ferrurerie travaillée
de trois formés différentes. La partie fupé-*
rieure eft une vis ; le milieu ou Y arbre, de figure quarrée
, quelquefois fphérique, eft celle où paffe la tête
du barreau ; fon extrémité eft un p ivot, qui eu égard
à la conftru&ion générale & aux proportions de la
preffe, a toute la force qui eft convenable à fa defti-
nation & aux pièces dont il fait la troifieme & dernière
partie ; laquelle trois ou quatre doigts au-deffus
de fon extrémité, eft percée & reçoit une double clavette
qui foûtient la boîte dans laquelle paffe la plus
grande partie de Y arbre, dimenfion prile depuis l’entrée
du barreau jufqu’à la clavette qui foûtient la
boîte. VoyefWis, Pi v o t , Ba r r e a u , Bo ît e , Planche
IV. figure z . B E , F , eft le pivot qui après avoir
traverfé la boîte, va s’appuyer fur la crapaudine de
la platine.
A r b r e du rouleau, che\_ les mêmes ; voye{ BROCHE
du rouleau.
Dans les Papeteries, arbre eft un long cylindre de
bois qui fert d’axe à la roue du moulin ; il eft armé
des deux côtés de tourillons de fer qui portent fur
deux piliers ou montans, fur lefquelles il tourne par
l’afrion de l’eau. Cet arbre eft garni d’efpace en elpa-
ce de morceaux de bois plats, qui reffortent d’environ
quatre pouces , & qui en tournant rencontrent
l’extrémité des pilons ou maillets qu’ils élevént, &
laiffent enfuite retomber. Les arbres des moulins à
papier font plus ou moins longs, félon la difpofition
du terrein & la quantité de maillets qu’ils doivent
faire joiier. J’ai vû un moulin à papier dont Y arbre
donnoit le mouvement à vingt-quatre maillets dif-
tribués en fix piles. Voye1 Mo u l in à p a p ie r .
Chei les Potiers-d'étain , c’eft la principale des pièces
qui compofent leur tour ; elle confifte en un mor-,
ceau de fer ordinairement rond ou à huit pans, dont
la longueur & la groffeur n’ont point de réglé que
celle de l’idée du forgeron. Cependant on peut fixer
l’une à-peu-près à fix pouces de circonférence, &
l’autre à environ dix-huit pouces de long. On introduit
dans le milieu une poulie de bois fur laquelle
paffe la corde que la roue fait tourner : aux deux
côtés de la poulie, à environ deux pouces d’éloignement
, il y a deux moulures à Y arbre qu’on nomme
les oignons; ils font enfermés chacun dans un collet
d’étain polé vers le haut des poupées du tour : ces
oignons doivent être bien tournés par l’ouvrier qui a
fait Y arbre, & c’eft fur ces oignons que Y arbre fe meut.
L’arbre eft ordinairement creux par le bout en-dedans
du tour, pour y introduire le mandrin. Voye^ M an d
r in . L’autre bout qu’on appelle celui de derrière,
doit être préparé à recevoir quelquefois une manivelle
qu’on appelle ginguette. Voye^ T o u r n e r a l a
GIN GUET TE .
Il y a des arbres de tour qui ne font point creux ,
& dont le mandrin & Yarbte font tout d’une piece :
mais ils font anciens & moins commodes que les
creux. Voye^ T o u r d e P o t ie r d’Ê t a ïn .
Chei ^es B-ubaniers, c’eft une piece de bois de figure
o&ogone, longue de quatre piés & demi avec fes
mortoifes percées d’outre en outre pour recevoir
les 12 traverfes qui portent les ailes du moulin de
l’ourdiffoir ; cet arbre porte au centre de fon extrémité
d’en-haut une broche ou bouton de fe r , long
de 8 à 9 pouces, qui lui fert d’axe ; l’extrémité d’en
bas porte une grande poulie fur laquelle paffe la
corde de la felle à ourdir. Voyei Se l l e a o u r d ir .
Il y a encore au centre de l’extrémité H’en bas un
pivot de fer qui entre dans une petite crapaudine
placée au centre des traverfes d’en bas. C’eft fur ce
pivot que Yarbre tourne pendant le travail. Voyei
O u r d is s o ir .
Chei les Tourneurs, c’eft un mandrin fait de plu-
fieurs pièces de cuivre, de fer, & de bois, dont on