
pôfhefes. Mâts ]e fuis bien é'tonhé que parmi les art-
ciens philofophes que cetre lumière n’eclairoit pas,
il ne s’en foit trouvé aucun, du moins que je con-
noiffe, qui ait fongé à ajouter aux tourmens du Tar-
tare &: aux plàifirs de l’Élilée, la fehle broderie qui
leur manquât ; c’eft que les mcchans entendroiettt
dans le T artare, & les bons dans ï’Élilee; ceux-ci
tout le bien, & ceux-là tout le mal qu’on diroit oit
qu’on penferoit d’eux , quand ils ne feroient plus.
Cette idée m’eft venue plufieurs fois à la vue de la
'ftatue équèftre de Henri I V. J’étois fadhé que ce
'grand monarque n’entendît pas où il étoit, l’élogë
Uue je faifôiS de lui dans mon coeur. Cet éloge eut
i t é fi doux pour lui ! car je n’étôis plus fon fujet.
* AMENTUM, f. m. Ppur bien entendre ce que
t ’eft que Vamentum, il faut fàvoir que les Romains
avoient deux fortes de lancé ou pique, haftà : leS
unes pour les foldats armés à la légère, elles fe lan-
çoient comme le javelot ; les autres plus longues &
plus pëfàntes, dont on frappoit fans les lâcher, celles
ci s’appefloient kaflß amentata; & Yamenttim étoit
tin petit lien de cuir qui les traverfoit à peu près dans
le milieu. Le foldat paffoit fon doigt dans le lien , de
peur qu’en lançant Ion coup, la pique ne lui échappât
de la main. Il ÿ avoit aufii des javelots k ’amen-
tum. Koye{ VAntiq. expliq. pag. 64.
* AM EN U IS E R , allégir, âig/ûjer, termes communs
à prefque tous les Arts méchaniques. Amenuifcr
fo dit généralement de toutes les parties d’un corps
qu’on diminue de volume. Amenuiser "une planche,
c’eft lui ôter par-tout de fon épaiffeirr ; i l ne différé
Xallégir dans cette ocçafion qu’en ce opé allégir fe ‘dit
des groffes pièces comme des petites ; & amenuiser
në fe dit guere que de ces dërnieres ; On n'amtnuifi
pas un arbre,mais on Yaliégit; on ne Yarguife pasnon
plus ; on 'cju’nne épingle ou un‘bâton. A'tguU
Ter ne fe dit .que de’S bords onXlu bout; des bords,
quand on lesmet à tranchant fi.tr une meule ; du bout,
quand on le rend aigu à la lime ou au marteau. AU
guifir ne fe peut, jamais prendre poui allégir; mais
amehuiferSt allégir s’errtployentquelquefois l’im pour
l ’autre. On allég'it une poutre ; on amenuife une vo li-
'Che ; on aiguife un poinçon. On allégït en diminuant
un corps "confiderable fur toutes les faces ; on eh
amenuife un petit en le diminuant davantage par une
feule face ; on Yaiguife pzr les extrémités.
* AMER , adj. qui défigne cette qualité Hans les
fubftances végétales & autres que nous reconnoiffons
àu goût, quand elles excitent en nous .par le moyen
de ce fens, l’impreflîon que nous fait principalement
éprouver ou l’abfynthe, ou la coloquinte ; car il n’eft
pas poflible de définir autrement les faveurs, qu’en
les rapportant aux fubftances naturelles qui les excitent
: d’où il s’enfuit que fi les fubftances étoient
dans un état de viciflîtude perpétuelle , & que les
chofes ameres tendiffent à ceffer de l’être , & celles
qui ne le font pas à le devenir, les expreflions dont
nous nous fervons ne tranfmettroiertt à ceux qui
viendroient long- tems après nous , aucune notion
diftinôe, & qu’il n’y auroit point de remede à cet
inconvénient.
Quoi qu’il en foit de là faveur, pafföns à l’affion
des amers. En général ils paroïffent agir premièrement
en augmentant le reffortdes fibres des organes
de la digeftion qui font "relâchées & afFoiblies ;
8t fecondément en fuccédant aux fonftions de la
b ile , quand elle eft devenue trop languiffante &
peu propre aux ferviçès qu’elle doit rendre ; d’où
il s’enfuit enco're que les amers corrigent le fang &
les humeurs; qù’iîs facilitent la digeftion & l’afli-
milation des alimens ; qu’ils fortifient les folides,
& qu’ils les difpofent à l’exercice qui convient de
leur part, pour la confervation de la fanté. V sye^
Am e r t u m e »
* A m e r d e boe u f ,• è’è'ft le fiel de êef'ânhnal^
les Teinturiers-D.égraiffeurs en font urt grand nfage
pour-enlever les tachés dès étoffes. Vtxye^ •D é Ta-
CHEtïR , DÉTACHE-R, D É G -R À ïSSÎEÙR '&
GRAISSER. . J ' j . " !
* AMERADE, f.m. t ’■ étoit, cke^'lesSarrnjins >, la
même chofe qu'èfhir (vbyï£ E-M ir) . La fbn&ioh des
amerades répondoit à celle de -nos gohvertieurs de
province. * ” ' T :
* AMÉRIQUE, où le Nouveau yfïônde , Ou les Indes
occidentales ? eft une des quatre parties du monde ,
baignée dé l’Océan, découverte par Chriftophe C o lomb
, Génois, en 1491, & appelléè Amérique d’A*
méric-Vefptrcè Florentin ,qui a'borda en *497 > ^
partie du continent fitiVëè au fud de la ligne ; elle eft
principalement fous la domination des Efpagnols,
des François , des Anglois, des Portugais , Sc des
Hollandois. Eîlè èft divifée en feptenmentait 8c en
méridionale par le golfe de Mexique 8C par le détroit
de Panama. U Amérique Septentrionale courtue sfétfend
depuis le 11e degré de latitude jufqu’au 7 5*. Ses'contrées
principales font le Mexique, la Californie, la
Lotiifiane, la Virginie, le Canada, TèTre-neuve,
les îles de Cuba , Saint-Domingue, 6c les Antilles.
L'Amérique méridionale s’étend^depuïs ie ia* degré
ièptentrional, jufqu’âu degre méridional ; fes
contrées font Terre-ferme, lé -Pérou, ie Paragnai ,
le Chili, la Terre Magellanique, le Brefil, & le pays
des Amazones.
L 'Amérique mèridionii/« donne de l’or & de Fargent,
de l’or en lingots, -en paillé, en pépins, en poudre :
de l’argent en barres & en pi affres ; Y Amérique SePp
tentrionale, des peaux de caftdrs, de 'loutres , d’ori-
gneaux, de loups cérvrers, &<• Les perles viennent
ou de la Marguerite dans la mer du nord, ou des
îles de Las-perlas dans celle du Lad ; les émeraudes,
des environs de Sainte-Foi, de -Rogette. Les mar-
chandifes plus communes font le fucre , le tabac ,
l’indigo, le gingembre, la càffe, le maftic-, l ’aloès ,
les cotons, l’écaïlle , les laines, les cuirs, le quinquina
, le cacao, la vanille ; les bois de campeche,
de fantal, de faffafras, de brefil, de gayac , de ca-
nelle, d’inde, &c. les baumes de tolu , de copahu ,
du Pérou, lebefoard, la cochenitle, 1’ipécacuhana,
le fang de dragon, ‘l ’ambre , la gomme copale, la
müfcâde, le vif-argent, les ananas, le jalap, le mé-
Coadhan, des vins , des liqueurs, l ’eau -des barbades
, des toiles , &c.
' Toute contrée de Y Amérique ne porte pas toutes
ces.marchandises : nous renvoyons aux articles du
commerce de chaque province ou royaume, le détail
des marchandifes qu’il prodiuit.
AMERS ou AMETS, f. m. {Marine.') -ce font des
marques prifes fur la côte pour fervir à guider les
navigateurs, 8c, les faire éviter les dangers cachés
fous l’eau qu’ils trouvent dans certains parages ; on
fe fert ordinairement pour amers, de clochers , d’an-
bres, de moulins , & autres marques fur les côtes
qui puiffentfe diftingner aifément de la mer. ( Z )
* AMERSFORT, ville des Pays - Bas , dans la
province d’Utrecht, fur la rivière d’Ems. Long. 2.3-
lut. 3z . 14.
AMERTUME, f. f. (PhyS) efpeoe de faveur ou
de fenfation oppofée à douceur. On croit qu’elle vient
de ce que toutes les particules d’un corps amer font
émouflees 8c diminuées :au point qu’il/n’en Tôfte pas
une qui foit longue 8c roide, ce que l’-experience pa-
roît confirmer. En effet, les aliméirs étant brûlés ou
cuits, 8c leurs particules diminuées & brifées par le
feu , deviennent amers : mois ‘cèf-te hypoth^e ou
explication., comme on voudra 1 appellèr-, eft purement
Conjeâuraie. Vuye^G o û t <Sj ÂMEttl. '(&)
* AMÉS ET FEAUX, exprefiions par lelquelles
nos rois avoient coûtume de diftinguer dans leurs
lettres patentes , les magiftràts .& le$ officièrs qui î
Revoient dignités, d’avec les autres ; il n’y avoit mê-
• me ordinairement, félon la remarque de Loyfeau, i
dans fon traité des Ordres & des D ig n ité sque ceux
. qui avoient le titre de confeillers du prince, à qui il
• accordât ceux de dilecli & jideles npjlri, éoïit nos am.es
& Seaux .eft la traduâion. ,
* Amès , efpece de gâteau qu’on faifoit dans’ lès
. çuifines greques. La maniéré ne nous eft pas connue.
- AMETHYSTE,f. fi (Hift- nat.) amethyftus, pierre
précieufe de çoüleur violette, ou de couleur vio- j
Jette pourprée. Ôn a fait dériver fon nom de fa couleur,
en difant qu’elle reffembloit à la couleur qu a
le vin lorfqu’il eft mêlé d’eau. Les auteurs qui ont
traité des pierres.précieufes, ont donné plufieurs dé- ;
nominations desjcpuleurs de Yamethifle ; ils difent que
Jes plus belles font de couleur violette, tirant fur la
jcouleur de rofe -pourprée, de couleur colombine, i
ou de fleur .de penfée; 8c qu’elles ont un mélange '
-de rouge, de violet, de gris de lin, &c. il eft bien
difficile de trouver des-termes pour exprimer les tein*
.tes d’une couleur ou les nuances de plufieurs couleurs.
Je croismême qu’il eftfimpoffible de parvenir
.par ce moyen à donner une-idée jufte de la couleur
d’une pierre précièufe. C ’eft pourquoi il vaut mieux
donner un objet de-comparaifbn qui exprime la couleur
de Yamethtyfte. On le trouvera dans lefpe&réfo-
laire quë donne le prifme par la réfraélion des riayons
de la lumière. L ’efpace de ce fpeétre auquel M. Newton
a donné le nom de violet, repréfente la couleur
-de Yameihifie la plus commune, qui eft Amplement
violette. Si on fait tomber l’extrémité inférieure d’un
-fpeétre fur l’extrémité fupérieure d’un autre fpeûre,
on mêlera du rouge avec du violet , & on verra la
couleur de Yamethyfie pourprée. C e moyendeTecon-
noître les couleurs de Yamethifle eft certainement le
plus sûr. On peut de la même façon voir les cou-
.îeurs de toutesles autres pierres précieufes'colorées.
. Voyc^ Pierre -précieuse.
On a dit qu’il :y a des amethÿftes orientales : -mais
,elles font fi rares., qu’il fe trouve peu-de perfonnes
qui prétendent en avoir vu. Il feroit aifé de les diftinguer
des autres par leur poids 8c par leur dureté ;
-car elles doivent., comme toutes les pierres orientales
, être beaucoup plus.pefantes & plus dures que
les pierres occidentales ; elles doivent aufii avoir un
plus beau poli: on affûrequ’elles font.de couleur
■ violette pourprée. Les amethyjks occidentaleslont fort
xommünés : on en diftingue deux fortes ; l’une eft
Amplement violette,, & cette coiffeur eft un peu ob-
•feure dans la plupart ; l’autre eft d’une couleur violette
un peu pourprée, elle nous vient par la voie de
■ Carthagene : celle-ci eft plus rare que la première.;
on la défigne ordinairement par le nom d’ametkyjle
de Carthagene. g
La dureté de <X'amethyfle eft à-?peu-près la même
•que celle du cr-yftal ; elle f e forme aufli comme le
cryftal en aiguilles exagones terminées à chaque
bout par une pointe à fix faces. Voye^^Cr y s t a l de
.Ro che. La plûpart de-ces aiguilles ne font teintes
de violet qu’en partie, le refte eft blanc, 8c c’eft
du vrai cryftal de roche. On voit des cuvettes, des
couvercles de tabatières ., & d’autres bijoux qui.,
quoique faits d’une feule pièce , font en partie de
■ cryftal & en partie dYamethyfie. Les aiguilles de cette
pierre font le plus fouvent réunies plufieurs enfem-
ble dans fa mine ; on en voit des morceaux affez gros.
•On les feie tranfverfalement pour faire des lames ;
on y voit les plans à fix faces que forment les différentes
portions d’aiguilles ; elles ont ordinairement
f i peu d’adhérence les unes avec les autres, que la
lame qu’elles compofent fe fépare aifément en plusieurs
pièces,-On trouve Yamethyfie t comme le cryftâl,
d'ans lesfcntesperpendiciffaires d©s<rtac-hers:;;at^ît
y en a-tril des morceaux qui foiit-vifii« au caillou' $£
à l’agate ; d’autres font recouverts d’une terre jaunâtre,
(telle iqu’on en trouve ordinairement dans les
fentes des rochers. Aufij les morceaux.'X^rnuhjfià
n’ont pas tous la même netteté ;,il y en a.qui, cqîp-
me -lè cryftal, font obfeurs & rev.êtus d’une/çroûtè
jaunâtre. -Oh trouve beaucoup •Xamethyfies dans les
montagnes d ’Auvergne ; il y en a -en Allemagne -,-en
Bohême,. en Efpagnë dans aine motitagne à deijx
lieues de Vie en Catalogne. Il peut s’en trouverda$s
la plûpart dès lieux où il y a du.cryftal, puifqtte Yamethyfie
n’eftautre chofe qu’un cryftal peint parurté
fubftance métallique fort •atténuée. Voye^ P;iERHE
tPRéGIEUS’E. ( i )
AMETHYSTE , ( Medecine. ) Uamethyjlc , (félon
quelques-uns., eft'.propre à empêcher l ’iyrefte, étant
portéeuau doigt, ou mife en pondre-dans la bouche ;
on prétend qu’elle eft (bonne pour arrêter le cours-
de-ventre, & pour abforber les acides qui font en
trop .grande-quantité dansl’eftomac, comme les au-*
très fubftances alkalines. Selon M.-Geoffroy,, le s
propriétés de la teinture tirée de cette pierre pré-
cieufe, ne font.pas :plus certaines .pour leur efficacité
, que les vertus prétendues dont on vient de
parler. (N )
AMEUBLIR, v . a61. c’eft, en Jardinagedonnér»à
line terre des labours fi fréquens & faits fi à'propos,
qu’elle devienne comme de la.poudre..Par ce moyen
les arbres profitent de tous les arrofemens du .ciel.,
-qui diffolvent lesfélsde la terre, enprovoqiiént la
fermentation, & font pouffer aux végétauxde'beaux
-jets & de longues racines. (A )
AMEUBLISSEMENT, f.m. terme de Jurisprudence
SrançoiStycYi une fiftionde droit.par laquelle unopor-
tion delà dot d’une femme, qui eft immeuble de fa
•nature , eft réputée meuble ou .effet mobilier, én vertu
d’une ftipulatian expreflafiiite aiicontrat de mariag
e, à l’effet de le faire entrer en communauté.'On Je
fait ordinairëmentlôifqiieJafehime n’apasaffez d’effets
mobiliersipour mettre dans la communauté.-Le
mari même ne peut auffi ameublir une partie defes
propres.
L’ameublifSement fait par contrat de mariage n’eft
pas une pa&ion ou.convention fu jette à'infinuation,
quoiqu’elle.puiffe emporter avantage en-faveur de
l’un des conjoints. ■ Vamtublijfement d?un propre fait
par-contrat de mariage , refte fans effet dans le cas
de décès du conjoint fans enfàns.
Dans lecas de renonciation.à la communauté par
la femme,, elle ireprend fes .ameubüffemens : mais 'fi
elle l’accepte-, ils font confondus dans la communauté.
Un mineur ou une mineure ne fauroitfaire par
contrat de-mariage YameubliJSement d’aucune.portion
de fa dot, de fa propre autorité, ni même de celle de
fon tuteur oucurateürfeul ; ou s’il'le peut, du moins
feroit-il reftituable après l’avoir fait : mais'il ne Feft
pas f i YameubliJSement a été fait par a vis de parens,
'homologué‘en juftioe , à moins que YameubliJSement
ne fût èxceffif, auquel cas ilferoit feulementa'éduc-
-tible. Or Yam&ublijfement eft jugé raifonnable ou ex-
-ceflif par proportion avec l’avantage que le conjoint
ameubliffant reçoit de l’autre conjoint.
‘ Dans l’ufage, c’eft ordinairement le tiètsdela dot
qui eft ameubli.
lYameubliJSement n’étant ftipulé qu’à-l’effet défaire
entrer dans la-communauté les propres ameublis., il
n’en charge point d’ailleurs la nature ; de forte que fi
la femme a ameubli un héritage qui Jui étoit propre,
St que danslfrpartage de la communauté cet héritage
tombe dans fon lot-, il fera propredansfa fucceffion,
.commeVil n’a-voit point été ameubli. {U)
AMEU-J'E'R, v.. a. terme de ChqJJè, c’eft metîre. lss