bufte de more de fable, couronné d’or à Yantique &
vêtu de gueules. {F) ANTIQUER, V. ad. c’étoit, tn terme d'ancienne reliure
, pratiquer avec dés fers chauds , fur la tranche
dorée ou non dorée d’un livre, des ornemens à ramage
ou autres. Cet ufage n’a plus lieu ; la tranche
de nos livres eft unie.
ANTIQUITÉ ,<zntiquitas, ( Hifi. anc. ) on fe fert
de ce terme pour défigner les fiecles paffés. Foyet^
A g e , T e m s , A n t iq u e , A n c i e n , &c. Nous difons en ce fens les héros de Yantiquité, les
vertiges ou traces de Y antiquité, les monumens de
l’antiquité, &c.
Oit employé le même mot pour défigner les ouvrages
qui nous reftent des anciens. Foye{ M o n u m
en s , R e s t e s , R u ine s , &c- On dit en ce fens, un chef-d’oeuvre de Yantiquité,
tin beau morceau de Yantiquité ; l’Italie, la France 8c l’Angleterre font Antiquité pleines d’antiquité. fe prend aufli pour l’ancienneté d’une
chofe, ou pour le long teins qu’il y a qu’elle fubfirte. Foyei A g e , T ems , &c. On dit en ce fens Yantiquité d’un royaume, d’une
coûtume,ou d’autres chofes pareilles. La plupart des
nations fe donnent bien plus d’ancienneté qu’elles ne
font en état d’en prouver. On peut dire que le tems
préfent eft Yantiquité du monde, qui, dans les tems
qu’on appelle anciens, ne faifoit proprement que de
naître, & qui étoit, pour ainfi dire , enfant.
Nous lifons dans Platon, que Solon tenoit d’un prêtre
Egyptien que les Athéniens avoient 9000 ans d’ancienneté
, & les Sa'ides 8000. Pomponius remonte
beaucoup plus haut dans les tems , en fuivant les
traces d’Hérodote. Il compte 330 rois avant Ama-
iîs, & il trouve que le nionde a plus de i 3000 ans.
Diodore de Sicile met entre le premier roi d’Egypte
& l’expédition d’Alexandre un intervalle de 23000
ans. Diogene Laerce laiffe bien loin derrière lui
lés autres auteurs ; il double ce nombre de 23000.
Lorfqu’Alcxandre entra dans l’Egypte, les prêtres
lui prouvèrent par leurs hiftoires facréesI dans lef-
quelles il étoit fait mention de l’origine de l’empire
des Porfes, qu’il venoit de conquérir, & de celui de
Macédoine, qu’il poffédoit par droit de naiflance,
qu’il avoient l’un & l’autre 8000 ans •d’ancienneté.
Cependant il eft démontré par les meilleurs auteurs,
tant hiftoriens que chronoiogiftès, que l’empire des
Perles n’avoit pas alors plus de 3 00 ans , & celui des
Macédoniens plus de 500. Au refte on ne doit pas
s’étonner que les Egyptiens •& les Aflyriens foient
tombés dans des erreurs chronologiques fi ridicules
; ceux-ci faifant de 4000 ans la durée des régnés
de leurs premiers rois, & ceux-là la fuppofant de
-1200 a'ns.
Les Chaldéens affûroient au tems d’Alexandre
qu’ils avoient 470000 ans d’obfervations des mou-
vemens céleftes, & qu’ils avoient tiré les horofco-
q*es des enfans nés dans cet énorme intervalle de
tems. Mais Callifthene ayanft été commis par Arif-
•tote à la recherche de ces -obfervarions , on trouva
•qu’elles‘ne remontoient point au- delà de 1900 ans
avant Alexandre. C’eft un fait avoué par Porphyre,
•dont le deffein n’étoit pas affûrément de donner de
l’autorité aux livres de Moyfe. (G )
A n t iq u it é s , 'en Architecture, ife dit autant des
anciens bâtimens qui fervent encore à quelqu’ufo-
%e, comme les temples des Payens'dcmt-on a fait-des
■ eglifès, que des fragmens de ceux qui ont-été ruinés
par le tems ou par les Barbares, comme à Rome les
Téqéufitteéss du palais Major{ tir le mont Palatin. Ces anti- minées s’appelloient en latin rudera , à caufe
-deleur difformité qui les rend méconnoiffables à-ceux
qui ont lû leurs defcriprions dans les auteurs, ou qui
wsn ont vu les figures. {F )
A N T IS C IEN S , adj. m. pl. {Géog.) du grec «Vt1v>
contre,<miel, ombre. On appelle en Géographie A n -
tifciens, les peuples qui habitent de différens côtés
de l’équateur, & dont les ombres ont à midi des di-
reéfions contraires. Foye% O m b r e s .
Ainfi les peuples du nord font antifciens à ceux du
midi : les uns ont leurs ombres à midi dirigées vers
le pôle arftique, 8c les autres les ont dirigées v ers le
pôle antarûique.
O n confond fouvent les Antifciens av e c les Anté-
c ie n s , ou ceux qui habitent d’un & d’autre côté de
l’équateur, & qui ont la même hauteur de pôle. Foy.
A n t é c ie n s .
Les Aftrologues donnent quelquefois le nom $ antifciens
à deux points du cie l également diftans d’un
tropique ; c’eft dans ce fens qu’ils difent que les lignes
du lion & du taureau font antifciens l’un à l’autre. En
effet ces deux lignes font également diftans du tropique
du cancer. ( O )
AN T I -S C O R B U T IQ U E S , adj. ( Med.) épithete
des médicamens auxquels on attribue la propriété de
prévenir ou de guérir le fcorbut. F . Scorbut. {N )
ANT I-SIGM A , f. m. (Gramm.) ce mot n’eft que
de pure curiofité; aufli e ft - il oublié dans le lexicon
de Martinius, dans l’ample tréfor de Fab er, & dans
le Novitius. Prifcien en fait mention dans Ion I. liv .
au ch. de litterarum numéro & affinitate. L ’empereur
C la u d e , d i t - i l , voulut qu’au lieu du •'R des Grecs ,
on fe fervît de Y am i-figma figuré ainfi ) ( : mais cet
empereur ne put introduire cette lettre. Huic S pm -
ponitur P , & loco ■’P Grcecoe fungitur , pro quâ Claudius
Ctzfar and-figma ) { hâc figura fcnbi voluit : fed nuili
aufifunt antiquam fcripturam mut are.
Cette figilre de Yanti-Jîgma nous apprend l’étymologie
de ce mot. On l'ait que le figma des G r e c s , qui
eft notre ƒ , eft repréfenté de trois maniéré différentes
Ç ; c’eft cette derniere figure adolïee
av e c une autre tournée du côté o p p o fé , qui fait Y anti
Jigma , comme qui diroit deux figma adoffés , op-
pofés l’un à l’autre. Ainfi ce mot eft compofé de la
prépofition àrri 8c de vryput.
Ifidore, au liv. I . defes Origenes, c. x x . o h il parle
des notes ou figues dont les auteurs fe font fer v is ,
fait mention de Y and-figma, q u i, félon lu i, n’eft qu’un
fimple ( f tourné de l’autre cô té . On fe l'ertL
d it - il, de ce ligne pour marquer que l ’ordre des v ers
v is -à -v is defquels on le m e t , doit être changé , 8c
qu’on le trouve ainfi dans les anciens auteurs. Anti-
Jigma ponitur ad eos verfus quorum or-do permutandusefi,
jicu t & in antiques aucloribus pofitum invenitur.
V am i - figma, pourf'uit Ifidore , fe met aufli à la
marge av ec un point au milieu lorsqu’il y a deux
v ers qui ont chacun le même fe n s , & qu’on ne fait
lequel des •deux e ft à préférer. L e s variantes <le la
Henriade donneroient fouvent lieu à de pareils anti-
figma. ( J )
* AN T I - S 'PO D E , f. m. f Chimie. ) terme fait par
lés anciens à limitation Aefpode. ilsentendoient par
■ anti-fpode les cendres ou des plantes ou des animaux ;
de même que le fpode étoit la cendre , ou plutôt une
fleur métallique impu re , que l’on ramafloit dans les
boutiques où l ’on faifoit le cuivre. Foy. Geofifr. Mat.
med. tome I .
AN T I -S T R O PH E , f. f. (Granimj ce mot eft comp
o fé de la prépofition « m , qui marque oppofition
•ou alte rnative , & de <npop», converfio, qui vient de
<rrpî<pa>, verto. Ainfi ftrophe ûgmêe fiance ou vers que
•le choeur chantoit en’fe tournant à:droite du côté des
•fpeélateurs ; & Yantifirophe étoit la ftance fui vante
que ce même choeur chantoit en fe tournant à gau-;
che. Foye^ A n t i -s t r o p h e plus 'bas.
En'Grammaire ou-élocution, Vanti-firophe ou épif-
trophe, kgrûfa converfion. Par ex. fi après avoir dit le
valet d'-un-eel maître , ‘On -ajoûte , & U maître d'un tel
valet, cette derniere phrafe e ft une anti-firophc, une
phrafe tournée par rapport à là première. On rapporté
à cette figure ce partage de S. Paul : Hebrcei f u n t ,
fi- ego. Ifraelità fu n t3 & ego. Stmen Abrahat J ’unt, &
ego. II. C o r . c. x j. verf. 22. ( F )
A n t i -s t r o p h e , {Bell. Lett.) terme de l’ancienne
poéfie lyrique chez les G recs. L 'anti-firophe étoit une
des trois parties de l’o d e , dont les deux autres fe
nommoient firophe 8tépode. La ftrophe & Y anti-firophc
contenoient toujours autant de vers l’une que l’autre,
tous de même mefure, & pouvoient par conféquent
être chantées fur ie même a i r , à la différence de l’ë-
pode qui comprenoit des vers d’une autre e fp e c e ,
foit plus longs, foit plus courts. Foye^ E p o d e .
' 'Liunti-firopke étoit une efpece de réponfe ou d’é cho
relatif tant à la ftrophe qu’à l’épode. Les Grecs
nommoient période ces trois couplets réunis ; c’eft
ce que nous appellerions un couplet à trois fiances.
Foyer P É R IO D E . ( G )
A N T IT A C T E S , i. m. pl. ( 'Théolog.) anciens hérétiques
ou Gno ftiqu es , ainfi nommés parce qu’en
a voiiant d’une part que D ieu le créateur de l’univers
étoit bon & jufte , ils foûtenoient d’un autre côté
qu’une de fes créatures avo it femé la z izan ie , c’eft-
à-dire créé le mal mo ral, & nous avo it engagés à le
fu iv r e , pour nous mettre en oppofition av e c D ieu
le créateur ; & de-là eft dérivé leur nom éYàrTnàrlu,
j e m'oppofe, je combats. Ils ajoutoient que les com-
mandemens de la loi avoient été donnés par de mauva
is principes ; & loin de fe faire fcrupule de les
tranfgreffer, ils croyoient venger D i e u , & fe rendre
agréables à fes y eu x en les violant. S. Clément d 'A l.
lib. I I I . Stromat. D u p in , Biblioth, des Auteurs eccléf.
des I I I . premiers fiecles. ( G )
* A N T IT A U R U S , f. m. {Géog. anc. & mod.) montagne
de la petite A rménie, féparée du montTaürus
v ers le nord, entre l’Euphrate & l’Arfanias. Les ha-
bitans de ces contrées l ’appellent Rhoam-Taura.
* AN T ITH É E S , f. m. pl. {D iv in a tf mauvais génies
qu’invoquoient les magiciens, dont A rn o b e , le
feul qui en ait pa rlé, ne nous en apprend pas davantage.
A N T I -TH E N A R , nom que les Anatomiftes donnent
à piufieurs mufcles, autrement appellés adducteurs.
Foyeç A d d u c t e u r .
C e mot eft grec ; il eft compofé de «Vr!, contre 3
& de Slvap, à caufe que ces m ufcles agiffent en anta-
goniftes aux thénars & abduôeurs. ^byc^THÉNAR
& A b d u c t e u r .
U anti - tkénar o u addu&eur du pouce de la main
s’attache tout le long de l’os du mé tacarpe, qui foû-
tient le doigt du m ilieu , à celui du doigt in d e x , 8c
s’infere à la partie latérale de la prem iè re , & à la
partie fupérieure de la fécondé phalange du p o u c e ,
en recouvrant l’os féfamoïde interne; c’eft le méfo-
thénar. 'Winflow, E xp. an.
\Janti-thénar ou addu&eur du gros o r t e il, s’attache
à la partie antérieure de la race inférieure du
calcanéum, au grand os cunéiforme, & v a fe terminer
à l ’os féfamoïde externe. (L )
AN T ITH E SE , f. f. {Bell. Lett.') figure de Rhétor
iq u e , qui confifte à oppofer des penfées lesunes aux
autres, pour leur donner plus de jou r. « Les antithe-
» fes bien ménagées, dit le pere Bouhours, plaifen.t
» infiniment dans les ouvrages d’efprit ; elles y font
» à-peu-près île même effet que dans la Peinture les
> ombres & les jours qu’un bon peintre a l’art de dif-
■ » penfèr à-prôpos, ou dans la Mufiq.ue les v o ix hau-
'» t e s l e s vo ix ba ffes, qu’un maître habile fait mê-
’» 1er enfemble ». On en rencontre quelquefois dans
«Cicéron ; par exemple, dans Foraifon pour Cluen-
t iu s , vicie pudorem libido , tifhorem audacia , rationem
amenda. ; & dans celle p o u rM u rén a , odit populus
romanuspnvaiam luxuriam, pubticam magnificenùam
diligie.Telle eft encore cette penfée d’Augufte parlant
à quelques jeunes féditieux : audite, juvenes , fenem
quem juvenem fenes audiêre.
Junon dans Virgile réfolue de perdre le sT ro y en s ,'
s’écrie :
Fleclere Ji nequeo fuperos , acheronta movebo.
Quelque brillante au refte que foit cette figure, les
grands ora teu rs , les excellens poètes de l’antiquité
ne 1 ont pas employée fans ré fe rv e , ni femée, pour
ainfi dire, à pleines mains, comme ont fait Seneque,
Pline le jeune ; & parmi les peres de l’églife, S. Au -
guftin, Sa lyien , & quelques autres. Il s’ en trouve à
la v érité quelquefois de fort belles dans Seneque ,
telle que c e lle - c i, curce lèves Içquuntur, ingéniés fiu -
pent; mais pour une de cette e fpe ce , combien y rencontre
t-on de miférables pointes & de jeux de mots
que lui a arrachés l’affeâation de vouloir faire régner
par-tout des oppofitions de paroles ou de penfées}
Perfe frondoit déjà de fon tems les déclamateurs qui
s’amufoient à peigner & à ajufter des antithefes en
traitant les fujets les plus graves :
çrimina refis
Librat in antithetis doclus pofuijfe figuras.
Parmi nos orateurs, M. Fléchier a fait de Yantïthefe
fa figure fa vorite , & fi fréquente qu’elle lui donne
par-tout un air maniéré. Il plairoit davanta ge, s’il en
eût été moins prodigue. Certains critiques auftereç
opinent à la bannir entièrement des difeours, parce
qu’ils la regardent comme un vernis ébloiiiffant à la
faveur duquel on fait paffer des penfées fauffes , ou
qui altéré celles qui font vraies. Peut-être les fujets
extrêmement férieux ne la comportent-ils pas ; mais
pourquoi l’exclure du fty le orné & des difeours d’appareil
, tels que les complimens académiques, les panégyriques
, l’oraifon funebre, pourvu qu’on l’y emplo
y é lib r em e n t , & d’ailleurs qu’elle ne roule que
lur les ch o fe s , & jamais fur les mots ? {G )
A n t i t h è s e , {Gramm.j Quelques grammairiens
font aufli de ce mot une figure de fiétion, cfRi fe fa it
lôrfqu’on fubftitue une lettre à la place d’une autre ;
comme lorfque V irgile a dit olli pour illi, ce qui fait
une forte d’oppofition : mais il eft plus ordinaire de
rapporter cette figure au métaplafme , mot fa it de.
/Mro.îrXaVfl-w , transformo. {F')
A N T ITH É T A IR E , f. m. {Droit.") terme qui fe
préfente fouvent dans le titré d’un chapitre des lois
de C an u s , mais non pas dans le chapitre même. II
fignifie un homme qui tâche de fe décharger d’un délit
en récriminant, c’ eft-à-dire en chargeant du même
fait fon propre accufateur. Foyez R é c r im in a t
io n . { H )
A N T ITH E T E , adj. antitheton, oppofé, contraire,
difpofé en forme d’antithefe. Foyet^ A n t it h è s e .
A N T IT R A G U S , f. m. dans l'Anatomie, eft la
partie de l’oreille externe oppofée au tragus. Voyeç
Tr a g u s & O r e ïlLe . {L)
AN T ITR IN IT A IR E S , f. m. pl. (Théol.) Les Anti-
trinitaires étoîent des hérétiques qui nioieat la fainte
T r in it é , & qui prétèndoient qu’il n’y a v o it point
trois perfonnes en Dieu . Foye[ T r in it é & D i e u .
Les Samofaténiens qui n’admettoient aucune dif-
tin&iôn de perfonnes en D ieu ; les Atiens qui nioient
la divinité du Verb e ; & les Macédoniens qui contef-
toient celle du Saint-Efprit, fo n t , à proprement parler
, tous Andtrinitaires. Foyeç SAMOSATÉNIENS ,
•Ar ien s j & c .
Par Andtrinitaires oA entend aujourd’hui particu-
lieréhièht tës So ciniens , qu’on appelle encore Cïnt-
taires. Foye^ SOCINIENS & UNITAIRES.
Chriftophe Sandius, fameux Andtrinitaire, a donné
dans un ouvrage pofthume intitule , Bibliotheca
Andtrinitatoriorum, Bibliothèque des Antitrinitaires,
une lifte digerée par ordre des tems, d e tous les So-,