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férens fecrets ou moyens pour produire l’abondance :
par exemple, une abondante récolte de ble, de pot-
res de pommes, de pêches, & c .(G ) * Abondance , petite ville de Savoie , dans le
diocefe de Chablais.
ABONDANT, ad), nombre abondant en Arithmétique
, eft un nombre dont les parties aliquotes pri*
fes enfemble , forment un tout plus grand que le
nombre ; ainfi n a pour parties aliquotes i , * , 3,
a , 6 , dont la fomme 16 elt plus grande que 12. Le
nombre abondant eft oppofé au nombre defeclif, qui
éft plus grand que la fomme de fes parties aliquotes,
comme 14 , dont les parties aliquotes font 1 , 2 , 7 ,
& au nombre parfait qui eft égal à la fomme de les
parties aliquotes, comme 6 , dont les parties aliquo-
tes font 1 , 2 , 3 . f'bye îNombre & Al iq u o t e .
^ A bondant , (<?) terme de Palais, qui lignifie par
furérogation, ou par furabondance de droit ou de procedure.
(Zf)
ABONNEMENT, f.m. eft une convention faite â
l ’amiable, par laquelle un feigneur à qui font dûs des
droits, ou un créancier de fommes non liquides, ou
non encore a&uellement dues, fe contente par indulgence
, ou pour la fureté de fes droits, d une fomme
claire & liquide une fois p ayee, ou fe relâche de façon
quelconque de fes droits. ,
Ce terme a fuccédé à celui à’abournement, dérivé
du mot borne, parce que l’abonnement eft la facilité
qu’a quelqu’un de borner, limiter, ou reftraindre fes
prétentions (Zf)
ABONNIR, v . aft. terme de Potier de terre : on dit !
abonnir le carreau, pour dire, lefecher a demi, le mettre
en état de rebattre. Voyeç. REBATTRE.
ABORDAGE, f. m. on fe fert de ce terme poiur
exprimer l’approche &: le choc de vaiffeaux ennemis
qui fe joignent & s’accrochent par des grapins & par
des amarres, pour s’enlever l ’un l’autre. Voye^Gra-
p in , Amarres. . . . - - ,. , . Aller à l'abordage , fauter à l abordage , le dit de
l’a&ion ou de la manoeuvre d’un vaiffeau qui en joint
Un autre pour l’enlever, aufli bien que de celle des
équipages qui fautent de leur bord à celui de l’en-
IU1^Abordage fe dit encore du choc de plufieurs vaif-
feaux que la force du vent ou l’ignorance du timonier
fait devirer les uns fur les autres, foit lorfqu’ils
vont en compagnie, ou lorfqu’ils fe trouvent au meme
mouillage. ,
On fe fert aufli de ce terme pour le choc contre
des rochers. Nous nous étions pourvus de boute-hors
pour nous défendre dé l?abordage des rochers ,où nous appréhendions
d'être emportés par l'impetuojité du courant.
v ABORDER un vaiffeau. Les gens de mer ne donnent
point à ce terme la même fignification que lui
donnent les gens de rivière. Les premiers le tirent
du mot bord, par lequel ils défignent une partie du
navire ; & non de celui de bord, qui fe prend pour
le rivage. Ainfi aborder, en Marine , c’eft ou tomber
fur un vaiffeau, ou défigner l’a&ion d’un bord qui
tombe fur l’autre. De-là viennent les mots déborder,
reborder, pour dire , tomber une fécondé fois -, ècfe
détacher des amarres. Lorfque les Marins veulent marquer
l’aûion de gagner le rivage , ils difent toucher
Mouches, rendre le bord, débarquer , prendre terre , relâcher.
.
On tâche d’aborder les vaiffeaux ennemis par leur
arriéré vers les hanches, pour jetter les grapins aux
aubans, ou bien par l’avant & par le beaupré.
H y eut un brûlot qui nous aborda à la faveur du canon
de V amiral. V Brûlot. ^
Aborder de bout au corps ou en belle , c eft mettre
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l’épefoù dans le flanc d’un vaiffeaü. On dit aufli de
deux vaiffeaux qui s’approchent en droiture, qu ils
s'abordent de franc étable. ETABLE.
Aborder en travers en dérivant. Couler un vaiffeau a
fond en l'abordant. Vaiffeaux qui s'abordent, (oit en
chaffant fur leurs ancres , foit à la voile.
« Si un vaiffeau qui eft à l’ancre dans un port ou
» ailleurs, vient à chaffer & en aborder un autre, àc
» qu’en l'abordant il lui caufe quelque dommage, les
» intéreffés lé fupporteront par moitié.
» Si deux vaiffeaux fans voiles viennent à s'abordef
» par hafard, le dommage qu’ils fe cauferont fe paye-
» ra par moitié : mais s’il y a de la faute d’un des pi-
» lotes,.ou qu’il ait abordé exprès , il payera feul le
» dommage». Ordonnance de la Marinedumoisd Août
1681 , art. 10 & 11 , tit. vij. liv. III. ( Z ) Aborder , v . aft. terme de Fauconnerie : lorfque la
perdrix pouffée par l’oîfeau gagne quelque buiffon ,
on dit il faut aborder laremife fous lèvent, afin que les
chiens fentent mieux la perdrix dans le buiffon.
ABORIGENES, nom que l’on donne quelquefois
aux habitans primitifs d’un pays , ou à ceux qui en
ont tiré leur origine, par oppofition aux colonies ou
nouveaux habitans qui y font venus d’ailleurs. Voye£
C olonie. . . ,
Le mot d’Aborigènes eft fameux dans 1 antiquité :
quoiqu’on le prenne à prêtent pour un nom appella-
t i f , ç a été cependant autrefois le nom propre dun
certain peuple d’Italie ; l’étymologie de ce nom eft
extrêmement difputée entre les lavans.
Ces Aborigènes font la nation la plus ancienne que
l’on fâche qui ait habité le Latium, ou ce qu on appelle
à préfent la campagne de Rome , campagna di
Roma.
En ce fens on diftingue les Aborigènes des Jamge-
nes, qui, félon le faux Berofe, étoient établis dans le
pays avant eux ; des Sicules que ces Aborigènes chaf-
ferent ; des Grecs , de qui ils tiroient leur origine;
des Latins , dont ils prirent le nom après leur union
avec Enée & les Troyens; & enfin des AufonienS ,•
des Volfques ,* des Ænotriens, & autres qui habi-
toient d’autres cantons du même pays.
On difpute fort pour favoir d’oii vient le mot Aborigènes
: s’ il faut le prendre dans le fens que nous l’avons
expliqué au commencement de cet article,ou*
s’il faut le faire venir par corruption d'aberrigenes
errans; ou de ce qu’ils habitoient ies montagnes, ou
de quelqu’autre étymologie.
S. Jérome dit qu'on les appella ainfi de ce qu’ils
étoient abfque origine , les premiers habitans du pays
après le déluge. Denysd’Halicarnaffe dit que ce nom
fignifie les fondateurs & les premiers peres de tous les
habitans du pays.
D ’autres croyent que la raifon pour laquelle ils
furent ainfi appellés, eft qu’ils étoient Arcadiens d’origine
, lefquels fe difoient enfans de la terre, & non
iflus d’aucun autre peuple. .
Aurelius V iâ o r , & après lui Feftus, font venir,
Aborigènes par corruption d’aberrigenes , comme qui
diroit errans, vagabonds, & prétendent que le nom
de Pélafgiens qu’on leur a aufli donné a la même origine
, ce mot lignifiant aufli errant.
Paufanias veut qu’il ayent été ainfi appellés duré
opütri, des montagnes qu’ils habitoient. Ce qui fem-
ble être confirme par le fentiment de Virgile , qui
parlant de Saturne, le légiflateur de ce peuple,s’exprime
ainfi :
Is genus indocile, ac difperfum montibus altis
Compofuit, legefque dédit.
Les Aborigènes étoient ou les anciens habitans du
pays qui y avoient été établis par Janus, à. ce que
quelques - uns prétendent, ou par Saturne, ou par-
Cham,
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Cham, ou qüelqu’autre chef, peu de tems après la
difperfion, ou même auparavant, félon le fentiment
de quelques auteurs ; ou bien, c’étoit une colonie que
quelqu’autre nation y avoit envoyée, & q u i ayant
chafle les anciens Sicules s’établit en leur place. Or
il y a beaucoup de partage entre les auteurs touchant
le nom de cette nation primordiale : quelques-
uns veulent que ç’ait-été des Arcadiens qui vinrent
en Italie en differens tems ; les premiers fous la conduite
d’Ænotrus, fils de Lycaon, 450 ans avant la
guerre de T roie, & d’autres fous la conduite d Hercule
: quelques autres font venir cette colonie de
Lacédémoniens qui quittèrent leur pa ys, rebutes
par la févérité du gouvernement de Lycurgue ; &
fis prétendent que les uns & les autres unis enfembleavoient
formé la nation des Aborigènes. D ’ê tres
les font venir des contrées barbares plutôt que
delà G re ce ,& les prétendent originaires de Scythie ;
d’autres des Gaules ; d’autres enfin difent que c’é-
joit les Cananéens que Jofué avoit chafles de leur
pays. (G )
ABORTIF, adj. avorté, qui eft venu avant terme,
ou qui n’a ppint acquis la perfection, la maturité.
Fruit aëbrtifjvoyeç AvORTEMENT ou AcCOU-
CHEMENT. ( L Y - v. • Abortif , adj. pris fubft. eft un enfant ne avant
terme. Dans le. Droit civil un abortif, aufli-bien
qu’u n pofihume venu à terme, rompt le teftament
par fanaiffance. L. Uxoris , cap. depoft hoered. Inflit.
(H )
* ABOUCOUCHÛU, 1. m. forte de drap de laine
qui fe fabrique en Languedoc, en Provence, en Dauphiné
, & qui s’envoye au Levant par Marfeille.
ABOUEMENT, f. m. fynonyme à arafement ; ils
fe difent l’un & l’autre des joints des traverfes avec
les montans,& même des joints de tout autre affem-
hlage, lorfque ces joints font affleurés ou affleurent
( car affleurer chez les Artiftes eft aftif , paflif & neutre),
& qu’une dqs pièces n’excede point l’autre ; en-
forte que ft l’on paffoit l’ongle fur leur union, il ne
fer oit point arrêté. Uabouemenit de ces joints eft imperceptible.
Voilà un abouement bien groflierement
fait. , 1 1 I . . . I •
* ABOUGRI, adj. bois de ihauyaife venue dont
le tronc.eft tortueux, court & noiieux. Voyei Rabougri.
ABOUQUEMENT, f. m. dans les Ordonnances
en matière de Salines, fignifie l’entaffement de nouveau
fel fur un meulon ou monceau de vieux fel,
qu’elle^ défendent exp'reffément, fi ce n’eft en présence
des officiers'-royaux. (Z f)
A B Ô Ü T , f. m. fe dit d’unbout de planche qu’on
joint au bout d’un bordage, ou à l’extrémité d’une
autre planche qui fe trouve courte. Cet ébranlement
fit larguer à notre bâtiment un about de deffous la
première ceinte. Z'ôj^ C ein te. ( Z )
Ab o u t , c’eft en général l’extrémité de toute forte
'de piece de charpente, coupée à l’équerre, façonnée
en talud, & en un mot, mife en oeuvre de quelque
maniéré que ce foit. On dit l’about des liens, Vabout
destournices, l'about àes guettes, des éperons, des
tenons.
ÀBOUTÉ, adj. terme de Blafon , fe dit de quatre
hermines, dont les bouts fe répondent & fe joignent
«en croix.
Hurlefton en Angleterre, chargent à quatre queues
d’hermine en croix , & aboutées en coeur.
ABOUTIGE, ABUTICH, ABOUHEBE, lieu de
la haute Egypte proche le Nil. Long. 2Ç. lat. 60.
ABOUTIR,v. a. V. Suppurer, Suppuration.
Aboutir , en Hydraulique, c’eft raccorderun gros
tuyau fur un petit. S’il eft de fer, de grès, ou de bois,
ce fera par le moyen d’un colet de plomb qui viendra
en diminuant du gros au petit, Quand le tuyau eft
Tome I,
A B R
de plomb, l’opération eft ertcore plus aifée ! mais
quand il s’agit de raccorder une conduite de fix pouces
fur une de trois, il faut un tambour de plomb
fait en cdne, en prenant une table de plomb dont on
forme un tuyau que l’on foude par-deffus. ( K ) Aboutir, feditdes arbres fruitiers lorfqu’ils font
boutonnés. L’on entend alors que la feve s’eft portée
jufqu’âu bout des branches. (ZC)
A b o u t i r , c’eft revêtir des tables minces de
plomb ; ce qui fe pratique aux corniches, quelquefois
aux cimaifes, & autres faillies, foit d’Archite-
éture,foit de Sculpture.
ABOUTISSANT, adj. qui touche, qui confine
par un bout : ainfi fon dit, telle terre eft aboutif-
fante d’un bout au grand chemin, de l’autre au pré
appellé N. Aboutissans, f.m. pl.ne fe dit jamais feul, mais
fe joint toûjours avec le mot tenans, de cette maniéré
, tenans & aboutiffans. Voye%_ T EN ANS i
Une déclaration d’héritage par tenans & aboutiffans
, eft celle qui en défigne les bornes & les limites
de tous les côtes ; telle doit être la defeription portée
en une faifie-réelle de biens, roturiers.
Les tenans & aboutiffans font autrement appellés
bouts & joutes. Voye^ BOUTS AJOUTES. ( Z/)
* A BO Y, f. petite ville d’Irlande dans la province
de Linfter.
ABOYEURS, f. m. pl. c’eft ainfi qu’on nomme
des chiens qui annoncent la préfence ou le départ du
fanglier, ou d’une autre bête chaffée, qui ne manquent
jamais de donner à fa vue , & d’avertir le
chaffeur.
• ABR A, f. m. ce terme eft générique, pour lignifier
une fille d’honneur, une demoifelle fuivante, la
fervante d’une femme de condition. L’Ecriture donne
ce nom aux filles de la fuite de Rebecca ; à celles
de la fille de Pharaon, roi d’Egypte ; à celles de, la
reine Efther, & enfin à la fervante de Judith. On
dit qu’tfZ/vz,fignifie proprement une coeffeufe, uneflla
eCatours. Genef. x. xiv. /G. £ x . ij. 6. Éflher, jv . >5 . Judith,
vïij. 32. Eutych. Alex. Arab. Lat. p. 3 04. ( G ) Abr A , f. m. monnoie d’argent de Pologne, qui
vaut trois fols fix deniers de France.
Cette monnoie a cours en quelques provinces
d’Allemagne, à ConftantinOple où elle eft reçue pour;
le quartj d’un aflelin ; à Aftracan, à Smyrne, au
Caire, elle eft évaluée fur le pié du daller d’Hollande.
Voyei D aller. ( G )
* ABRACADABRA, parole magique qui étant
répétée dans une certaine forme, '& un certain nombre
de fois, eft fuppofée avoir la vertu d’un charme
pour guérir les fievres, & pour prévenir d’autres
maladies. Voye[ Charme & Amulete.
D ’autres écrivent ce mot abrafadabra; car on le
trouve ainfi figuré en caraâeres grecs a b p a k a a a -
bpa où le C eft l’ancien z qui vaut S. Voici la maniéré
dont doit être écrit ce mot myfiérieux pour
produire la prétendue vertu qu’on lui attribue.
A B R A C A D A B R A
A B R A C A D A B R
A B R A C A D A B
A B R- A C A D A
A B R A C A D
A B R A C A
A B R A C
A B R A
A B R
A B
A
Ser’enus $imonicus, ancien Médecin, fefrateur de
l’hérétique Bafilide qui vivoit dans le deuxieme fie*
c le , a compôfé un livre des préceptes de la Médecine
en yers hexamètres, fous le titre De Meduûnâ
m