leurs orbes font dans un mouvement continuel, lequel
eft plus ou moins fenfible. Ce mouvement fe
fait in confequentia, ou félon l’ordre des lignes ; & il
eft félon M. Newton en raifon fefquipliquée des dif-
tances de ces planètes au Soleil, c’eft-à-dire comme
les racines quarrées des cubes de ces diftances.
Si donc Yaphélie de Mars fait 3 5 minutes, félon
l’ordre des lignes , relativement aux étoiles fixes,
dans l’efpace de 100 ans; les aphélies de la Terre,
de Venus & de Merciire, feront dans le même fens
& dans le même intervalle de tems, 18 minutes 36
fécondés, 11 minutes 27 fécondés, & 4 minutes 29
fécondés.
Cependant le mouvement de Yaphélie des planètes
étant peu confidérable, il n’eft pas encore parfaitement
bien connu des Aftronomes. Par exemple, félon
M. Newton, le mouvement de Y aphélie de Mercure
eft plus grand qu’on ne l’avoit fuppofé jufqu’à
lui. Ce mouvement déduit de la théorie, eft de i 4
27' xo" en 100 ans, à raifon de 52"£ par année,
■ Les auteurs font encore bien moins d’accord fur
le mouvement de Y aphélie de Saturne. M. Newton a
fait d’abord celui de Maïs de id 5 S7 ÿ en 100 ans ,
& il l’a enfuite établi de 33' 20". Voye^ Ma rs ,
5 a t u r n e , V e n u s , & c. Inflit. AJlron. de M. le:
Monnier.
L e do&eur Ha lley a donné une méthode pour trouv
e r géométriquement Y aphélie des planètes. Tranfact.
Philof. n°. 128.
Kepler place Yapkélie de Saturne pour l’année
1700, aux 28d 3' 44" du Sagittaire : de-la-Hire,
au 29d 14' 4 i,/.
Celui de Jupiter, au 8d io' 40" de la Balance :
de-la-Hire, au iûd 17' 14^;
Celui de M^rs, au od 51' 29" de la Vierge : de-
la-Hire, au od 3 f i f - Celui de la Terre, au 8 4 2 <5' 3Q,/ du Cancer, &
celui de Venus, au 3d 24' 27" du Verfeau : de-la-
Hire place celui-ci au 6d 56' 10".
Celui de Mercure, au 1 <jd 44' 29" du Sagittaire;
6 de-là-Hire, au i3d 3' 40''.
Le mouvement annuel de Y aphélie de Saturne eft,
félon Kepler, de i' 10" ; celui de Jupiter, de 47";
celui de Mars, de 7" ; celui de Venus, de i' 18'';
& celui de Mercure, de 1' 45w.
Selon de-la-Hire, le mouvement annuel de Y aphélie
de-Saturne eft de V 22" : celui de Jupiter de 1'
34" : celui de Mars de j" : celui de Venus de i'
2.6", & celui de Mercure de i ' 39". Voyeç Y article
A p o g é e , & L'article A p s id e . { O )
APHERESE, f. f. ( Grammaire.) figure de diélion, àçctifiio-iç , retranchement , (Ydycupa, aufero. L’aphe-
refe eft une figure par laquelle on retranche une
lettre ou une fyllabe du commencement d’un mot,
comme en grec ôpr», pour topr-ê, qui eft le mot ordinaire
pour lignifier fête. Ç’eft ainli que Virgile a
dit :
Difçite juJUtiam moniti, & non temnere divos.
Æneid. 6, v . 620.
o ïl il a dit temnere pour contenmere.
C e tte figure eft fouvent en ufage dans les étymologies.
C ’eft a in fi, dit N i c o t , que de gibbofus nous j
a v o n s fa it boffu, en retranchant gib, qui eft la première
fy llab e du mot latin.
A u r e f te , fi le retranchement fe fait au milieu du
m o t, c’eft unefyncope; s’il fe fait à la fin , on l’appelle
apocope. ( F } * APHÉSIENS, {Mythol.) furnom qu’on donnoit
quelquefois à Caftor & à Pollux, qui préfidoient
aux barrières d’où l’on partoit dans les courfes pu-?
bliques.
* APHETES x ( Géog, anc, & mod. ) ville de Magne
fie , dans la The ffalie , fur le golfe de P agafa, d’où
partit le vaiffeau des Argonautes ; c’eft aujourd’hui *
i l golfo de Folo -, \
* A PH IOM -K A R AH IS SAR T , {Géog. mod.) v ille
de la N a to lie , dans la Turquie Afiatique. Long. 48.
, 3 0 . lat. 3 8 . 2 6 .
* A PH O N IE , f. f. {Medecine.) privation de la v o ix .
C e mot eft compofé de d p r iva tif & de <p/W, voix';
L ’aphonie eft une incapacité de produire des fons ,
qui eft toujours accompagnée de la privation de la
pa role , accident allez commun dans les fuffocations
hyftériques ; ou dans un fens moins étendu, c’eft une
incapacité de produire des fons articulés, qui naît de
quelque défaut dans la lan g u e , & dans les autres
organes de la parole.
Mais le mouvement d’une partie quelconque n’eft
diminué ou anéanti que par la diminution o u la c ef-
fation du fluide nerveux dans les nerfs de cette partie
; d’où il s’enfuit que Y aphonie n’a point d’autre
caufe que la diminution ou la ceffation de ce fluide
dans les nerfs qui fervent au x m ouvemens de la langue.
. '
La d iffeâion des cadavres confirme ce fentiment.
Un mélancolique dont la trifteffe a v o it dégénéré en
fo l ie , fut frappé d’une aphonie qui dura jufqu’à fa
mort ; quand on le d ifféqua, on lui trouva le cerveau
f e c , les nerfs qui v on t à la langue plus petits qu’à
l’ordinaire.
La paralyfie de la langue qui précédé ou qui fuit
l’apoplexie pu l’hémiplégie, eft toujours accompagnée
d’aphonie. Les vieillards & les perfonnes d’un
tempérament affoibli font fujets à cet accident. S ’il
paroît fe u l, il annonce l’apoplexie ou l’hémiplégie.
S ’il fuccede à ces maladies, & qu’il fo it accompagné
de manque de mémoire & d’embarras dans les
fondions de l’e fp r it , il annonce le retour de ces
maladies. L a langue eft entièrement affe&ée dans
l ’apoplexie ; elle ne l ’eft qu’à moitié dans l’hémi-,
piégie.
L’aphonie pourra fe terminer heureufement, fi elle
a pour caufe la ftagnation de quelques humeurs fé -
reufes qui compriment les nerfs de la cinquième paire
qui v on t à la langue. Elle peut être occ,abonnée
par les fuites de la petite v é r o le , l’interception des
fueurs, les catarrhes mal traités, des boutons ou des
pullules féreufes ren tré e s , des efforts v io le n s , des
chûtes, des coups ; le trop de fang porté à la langue
& à la g o rg e , la fuppreflion des r ég lés , les maladies
hyftériques, des v ers logés dans l’eftomac o u ïe s in-
teftins , l ’ufage immodéré des liqueurs fpiritueufes ,
les indigeftions fréquentes, la fra y eu r , le refroidiffe-
ment, l ’influence des faifons pluvieufes & des lieux
ma récageux , &ç.
Quant aux prognoftics de Y aphonie, ils varient
félon la caufe. L ’aphçnie qui a pour caufe la préfence
des v ers eft fa cile à guérir ; il en eft de même’ de celle
qui accompagne les affrétions hyftériques : mais
Y aphonie qui naît de la paralyfie de la langu e , réfifte
à tous les efforts du m éde cin, o u ne cede que pour
un tems.
j K fuit de ce que nous avons dit plus h a u t, que
pour guérir Y aphonie, il fau t s’occuper à le v e r les
o b fta cle s , ou difliper les férofités qui compriment
les .nerfs & le cerv eau dans l’efpece d’aphonie qui
naît d’une par,alyfie fur la langue. Pour cet e ffet, il
faut recourir aux fa jgnée s , aux clyfte res émolliens ,
aux diurétiques, aux fternutatoires, aux balfamir
<{ues propres dans l’affeâion des nerfs ; en un m o t,
à tous les remedes capables de reftituer aux parties
affectées leurs fondions. Pour c e t e ffet, voye^ P ar a ,-
LYSIE, HEMIPLEGIE.
* APH O R ISM E S, en Droit & en Medecine, font de
courtes maximes, dont la vérité eft fondée fur l ’ex*
périence & fur la réflexion , & qui en peu de mots
comprennent beaucoup de fens.
* A PH O S IA T IN , {Géog. mod.) port de R om e lie ,
dans la Turquie en Europe, fur la côte de la mer No ir
e , proche Conftantinople, vers le nord.
* A PH R A C T E S , f. m. pl. navires des anciens à
un feul rang de rames : on les appelloit aphracles ,
parce qu’ils n’étoient point couverts & ri’avoient
point de pont ; on les diftinguoit ainfi des cataphrac-
tes qui en avoient. Les aphracles avoient feulement
v ers la proue & v ers la poupe de petits planchers,
fur lefquels on fe tenoit pour combattre ; mais cette
conftruétion n’étoit pas générale. Il y a v o i t , à ce
qu’il p a ro ît , des aphracles qui étoient couv erts &
avoient un p o n t , av e c une de ces avances à leur
p ro u e , qu’on appelloit rojlra. T ite -L iv e dit d’Oéta-
v e , qu ’étant parti de Sicile a v e c deux cents v a if-
fe au x de charge & trente vaiffeaux lo n g s , fa n a v igation
ne fut pas conftamment heureufe ; que quand
i l fut arrivé prefqu’à la vûe de l’A fr iq u e , pouffé toujours
par un bon v e n t , d’abord il fut furpris d’une
bonaffe ; & que le v en t ay ant enfuite changé , fa nav
igation fut trou b lé e , & fes navires difperfés d’un
& d’autre côté ; & qu’a v e c fes navires armés d’éperons
, il eut bien de la peine à force de rames à fe
défendre contre les flots & la tempête. Il appelle
ic i vaijfeaux armés d’éperons , les mêmes vaiffeaux
qu’ il avo it auparavant appellés vaijfeaux longs. Il dit
d’ailleurs qu’il y avo it des vaiffeaux o u v e r ts , c’eft-
à-dire fans p o n ts , & qui avoient des éperons ; d’où
il s’enfuit que la différence des aphracles & des cata-
phrattes confiftoit feulement en ce que ces derniers
avo ien t un p o n t , & que les premiers n’en avoient
point ; car pour le roftrum & le c o u v e r t, il paroît
que les aphracles les avoient quelquefo is, ainfi que
les cataphra&es.
* A P A R O D IS É E , aujourd’h u iA P IS ID IA , {Géog.
anc. & mod.) v ille de C a r ie , maintenant fous l’empire
du T u r c , & prefque ruinée.
* A p h r o d is é e , ou C a p d e C r e u z , {Géogi anc.
& mod.) cap de la mer Méditerranée, près de Rofe
en Catalogne : quelques-uns le confondent av e c le
port de Ven dre s , ou le portus Veneris dés anciens.
Poye{ C a d a g u e r .
* APHRO DIS IENNES, fêtes inftituées en l’honneur
de Venus Aphrodite. Voye1 A p h r o d it e . Elles
fe célébroient dans l’île de C hyp re & ailleurs. Pour
y être invité on donnoit une piece d’argent à Venus,
comme à une fille de mauvaife v i e , & on en rece-
v o i t du fel & une phalle.
* A PH R O D IT E , f. f. {Myth.) furnom de V en u s ,
compofé de d ç f t , écume; parce q u e , félon les P oètes
, Venus naquit de l’écume de la mer.
A PH R O G É D A , eft du lait battu tout-à-fa it en
écume ; c’étoit une médecine de l’ordonnance de
Galien. Je crois que c’eft p lutôt aphrogala, mot grec
compofé de appoç, écume, & ydxa., la it , écume de
lait, préparation inconnue. Peut-être eft-ce la crème
, peut-être eft-ce Yoxygala des R omains , qu’ils
regardoient comme un remede excellent contre les
chaleurs exceflives d’e ftom aç, & un très - bon aliment.
Ils y mêloient de la neige , à ce que dit G a lien.
Je crois que nous pourrions donner ce nom à
nos crèmes où fromages g la c é s , que les anciens ne
fa vo ient peut-être pas faire aufli parfaitement que
nous les faifons à-pré fent. Ils cherchoient a v e c lé
feeours de la neige , à donner un degré de fraîcheur
plus fenfuel à leurs laitages ou à leurs boif-
fons. { N )
A PH TH E S , f. m. pl. {Medecine.) petits ulcérés
ronds & fuperficiels, qui occupent l’intérieur de la
bouche. L e fiége principal de cet accident eft l ’ëx-
tremité des vaiffeaux excrétoires des glandes fali-
y a ir e s , & de toutes les glandes qui fourniffent un©
humeur femblable à la falive ; ce qui fait que non-
feulement les levres, les gencives, le palais, la lan-
gue, le gofier, la luette, mais même l’eftomac, les
inteftins grêles, & quelquefois les gros, fe trouvent
attaqués de cette maladie.
La caufe de ces accidens eft un fuc vifqueux &
acre qui s’attache aux parois de toutes les parties ci-
deffus , & y occafionne par fon féjour ces efpeces
d’ulceres.
Ce fuc vifqueux & acre tire ordinairement fon
origine des nourritures falines, & de tout ce qui
peut produire dans les humeurs une acrimonie alka-
line ; ce qui fait que les gens qui habitent les pays
chauds & les endroits marécageux, font très-fujets
aux aphthes.
On juge de la malignité des aphthes par leur couleur
& leur profondeur. Ceux qui font fuperficiels,
tranfparens, blancs, minces, féparés les uns des autres
, mous, & qui fe détachent facilement fans être
remplacés par de nouveaux, font de l’efpece la moins
dangereufe.Ceux au contraire qui font blancs & opaques
, jaunes, bruns ou noirs, qui fe tiennent enfem-
ble & ont peine à fe détacher, Sc auxquels il en fuccede
d’autres, font d’une efpece maligne.
Les enfans & les vieillards font fujets aux aphthes,
parce que dans les uns & les autres les forces vitales
font languiffantes, & les humeurs fujettes à devenir
vifqueufes.
Les aphthes qui attaquent les adultes, font ordinairement
précédés de fievre continue , accompagnés
de diarrhée & de dyffenterie, de naufées, de la perte
de l’appétit, de foibleffe, de ftupeur & d’affoupiffe-
ment.
Ettmuler prétend que les aphthes des adultes font
fouvent la fuite des fievres violentes.
Les remedes appropriés pour la cure de cette maladie,
doivent être humeftans, & capables d’amollir
& d’échauffer légèrement, afin d’entretenir les forces du malade, & lui occafionner une moiteur continuelle.
Les gargarifmes déterfifs & un peu animés d’ef-
prit-de-vin camphré, font d’un grand feeours dans
ce cas.
Lorfque l’on eft venu à bout de faire tomber les aphthes, on rend ces gargarifmes un peu plus érnol-
liens & adouciffans.
Enfin l’on termine le traitement par un purgatif
fortifiant, dans lequel Boerhaave recommande la
rhubarbe par préférence à tout autre purgatif. { N )
APHYE, f. f. {Hijl. nat. Zoolog.) aphya , apua, petits poiffons de mer que les anciens ont ainfi nommés,
parce qu’on croyôit qu’ils n’étoient pas engendrés
comme les autres poiffons, mais qu’ils étoient
produits par une terre iimoneufe. Rondelet diftiii-
gue plufieurs fortes d’aphyes. , L’aphya vraie , dippoç, ainfi nommée parce qu’oa
a prétendu qu’elle naiffoit de l’écume de la mer, ou
parce qu’elle eft blanche : on la nomme nonnata fur
la Cote de Gènes. Ces poiffons n’ont pas la longueur
du petit doigt ; la plupart font blancs ; il y en a de
rougeâtres ; ils ont les yeux noirs ; ils fe trouvent
dans l’écume de la mer, & ils fe raffemblçnt en très-
grande quantité', & s’entrelacent fi bien les uns avec
les autres, qu’il eft difficile de les féparer. L’aphye de goujon, cobites , aufli a mer. Foye{ ppeîlée loche de Loche DE MER.
VoLye’a^nchois a été mis aufli au nombre des aphyes\ Anchois. lettLe.’ aFpohyyeé^ p halérique, aufli appeîlée nadelle ou me- Nadelle.
L’aphye des muges, des mendales, des furmulets,-
font de petits poiffons femblables à ceux dont ils pointent
le nom. On a crû qu’ils naiffoient du limon de
la terre, dans les étangs defféchés qui étoient recou