
fur les côtes orientales d’Angleterre : mais quelque
part que l’on rencontre Yavoceta, il fera toûjours facile
de lediftinguer de tout autre oifeau par la courbure
finguliere de fonbec. Villughb.y, Omit. Foye{
O is e a u . ( -/ )
* AVOGASSE ( Géog. a ne. & mod. ) province
d’Afie, entre la mer Noire , la Géorgie & la .Comanie
; on la prend quelquefois pour une partie de la
Géorgie, Elle s’étend le long de la mer , & forme
avec la Mingrélie* la Colchide des anciens.
AVOINE , avenu, genre de plante dont les fleurs
n’ont point de pétales ; elles font fufpendues par petits
paquets. Chaque fleur eft compofée de plufieurs
étamines qui fortent d’un calice ; le piftil devient
dans la fuite une femence oblongue, mince, fari-
neufe, enveloppée d’une capfule qui a fervi de calice
à la fleur. Les petits paquets de fleurs qui forment
l’épi font difpofés de façon, que Diolcoride
les compare à de petites fauterelles. Tournefort, Infi.
. rei herb. Aroye^ P LANTE ( I )
* C ’eft des menus grains , celui qui fe feme le
premier: onendiftingue principalement deux efpe-
ces, l’une cultivée, l’autre fauvage ; celle-ci ne dif-
de l’autre, qu’en ce que fes grains font plus grands
& plus noirs.
Il y a la folle avoine, qu’on appelle aufli averon;
elle eft ftérile & fans grain. Elle infette un champ ,
& fe repeuple, à moins qu’on ne l’arrache & qu’on
n’en coupe.les tiges avant fa maturité.
Les Canadiens ont une forte d'avoine qu’ils, recueillent
en Juin ; elle eft beaucoup plus groffe &
plus délicate que la nôtre , & on la compare au riz
pour la bonté.
Il y a des avoines rouges ; il y en a de blanches , &
de noires. On croit que la rouge aime les terres léger
res & chaudes ; qu’elle réfifte moins aux accidens
dutems ; qu’elle s’épie plutôt que la noire , & qu’elle
eft moins nourriffante & plus chaude. La blanche
pafle pour avoir moins de fubftance que l ’une &
l ’autre.
Vers la mi-Février, ldrfque les grands froids feront
paffés , femez l 'avoine, à moins que la terre ne
foit trop humide, Semez-la plutôt dans les terres fortes
que dans les terres légères & maigres, fl vous
craignez qu’elle ne verfe. Prenez pour un arpent huit
ou neuf boiffeaux de femailles. Il faut que les terres
où vous la répandrez , ayent en un premier labour
après la récolte des blés, & avant l’hyver. Le tems
de fa femaille s’étendra jufqu’à la fin d’Avril : vous
donnerez le fécond labour immédiatement avant que
de femer : vous choisirez pour femer un tems un peu
humide.
Si votre terre eft forte, vous n’employerez point
la charrue, pour recouvrir. Vous recouvrirez le
grain femé dans les terres legeres, foit avec la charrue
, foit avec laherfe. Cela s’appelle femer defious.
Quand vos avoines feront levées., vous les rouler
rez ; rouler, c’eft abattre, adoucir, ou douçoyer, ou
ploutrer, ou calTer les mottes , & refouler le plant,
avec un gros rouleau de bois, qu’un cheval traîne
fur toute la piece d'avoine.
Vous n’oublierez pas de farder & d’échardonner;
il eft aufli bon que vous fâchiez que l ’avoine dégénéré
dans les terres froides , & que par conféquent il
faut les réchauffer avec des fumiers ; que Vavoine que
voi s bâti rzz pour en faire de la femence, n’ait point
été échauffée.
Vous ne dépouillerez vos avoines qu’après les
blés , fur la fin d’Août ; quand vous les verrez jaunes
ou blanches , elles feront mûres. Il vaut mieux
les feier que les faucher. Laiffez-les javeler , ou re-
pofer quelque tems fur le champ. Quand la rofée ou
la pluie commencera à les noircir, écochele{ ; écoche-
hr, c’eft ramafler l'avoine en tas avec des fourches,
& en former des gerbes. Comme elle n’ eft pas fu-
jette à germer, on peut la laiffer un peu à la pluie ,
& même l ’arrofer s’il ne pleut pas.
Un bon arpent d'avoine rapportera cent gerbes-;
un mauvais trente au moins ; & les cent gerbes donneront
trois feptiers-mine. Pour conferver vos avoines
fur le grenier, mettez-y des feuilles de laurier*
Plus vous les garderez, plus elles décheoiront. Elles
veulent être fouvent maniées. Ne donnez point dé a-
voine aux chevaux , fans l’avoir criblée & épouf-
fetée.
Les avoines fe vendent ordinairement en Carême ;
c’eft le tems où les grandes maifons & les braffeurs
font leurs provifions. Dans les endroits où l’on rade
la mefure , celle d'avoine fe rade du côté rond, &
les autres grains par la rive quarrée ; c’eft la figure
des grains qui fait cette différence. Il y a des endroits
où elle fe livre à la mefureferue; c’eft-à-dire, qu’on
frappe la mefure, foit avec la radoire, quand on ne
la donne que rafe , foit avec la pelle , quand on la
fournit comble. Il y a des provinces où Ion boiffeau
eft beaucoup plus grand que celui du blé, & où elle
eft aflujettie à la verte moute. Voye{ Verte MOUTE
Boisseau, Mesure. Son prix dépend de toutes les
eau fes qui font hauffer & baiffer les autres grains.
L ’avoine fert principalement à nourrir les chevaux
: on en fait du pain dans les tems de difette.'
Le gruau n’eft autre chofe que de l ’avoine mondée*
Voye^ G r u a u . Les Mofcovites en tirent par la diftil-
lation, une liqueur dont ils ufent en guife de v in , &c
qui n’enivre guere moins.
Il y a dans le Maine une avoine qui fe feme avant
l’h y v e r , & fe récolte avant les feigles.
L'avoine analyfée donne une liqueur limpide, qui
a l’odeur & la faveur d'avoine cuite , & qui eft'un
peu acide & obfcurément falée ; une liqueur rouffâ-
tre , empyreumatique , acide , auftere , acre, piquante,
avec indice de fel alkali; une liqueur brune
, alkaline, urineufe, & imprégnée de fel volatil
urineux ; enfin de l’huile épaiffe comme un firop. La
maffe noire reliée dans la cornue & calcinée pendant
douze heures au feu de réverbere, a donné des
cendres dont on a tiré par lixiviation du fel alkali.
À infi l'avoine eft compofée d’un fel ammoniacal enveloppé
dans de l’huile ; ce qui forme un mixte mu-
cilagineux.
Les bouillons d'avoine font falutaires ; ils adoucit*
fent les humeurs ; ils divifent , ils pouffent par les
urines, & ils excitent quelquefois la tranfpiration;
Ils font utiles dans les catarrhes, les enrouemens, la
toux, l’ulcération & la fechereffe de gorge, les aph-
thes, la pleuréfie, la péripneumonie, les éréfipeles \
& les fièvres aiguës. L 'avoine torréfiée dans une poêle
avec quelques pincées de fe l, mife chaude fur le
ventre dans un linge fin * foulage la colique ; furtout
fi on y ajoute le genievre & le cumin ; & fa farine
en cataplafme deffeche & digéré médiocrement.
AVOIR, v . aft. terme de Commerce Er de teneurs
de Livres. Les marchands &négocianSj ou leurs commis
& premiers garçons qui tiennent leurs livres,
ont coutume de mettre ce mot avoir en gros carac*.
tere au commencement de chaque page , à main
droite du grand livre , ou livre d’extrait & de rai-
fon , ce quils appellent le côté du crédit, ou des dettes
actives, par oppofition aux pages à gauche, qui font
le côté du débit ou des dettes paflives, qu’on diftin-
gue par le mot doit aufli écrit en groffes lettres.
Tous les autres livres des négocians qui fe tiennent
en débit & crédit , doivent pareillement avoir
ces deux titres à chacune des pages oppofées. Voye^
Livre.
Avoir du poids , ou Averdupois , ( Commerce.
) terme ufité en Angleterre', pour défigner une
livre de 16 onces. Voye{ Poids.
La proportion d’une livre averdupois à la livre
troy, eft celle de 17 à 14. Voye[ Livre & Once.
Toutes les marchandifes pefantes fe vendent à
Y averdupois, comme épiceries, fromage, laine,
plomb, houblon, Ere. Les boulangers qui ne font
point établis en des villes, font tenus de vendre leur
pain à l ’averdupois , & les autres à la livre troy. Les
Apothicaires achètent leurs drogues à l’averdupois ,
mais ils vendent leurs médicamens à la livré troy.
(G )
* A VON, (Géog.') II y a trois rivières de ce nom
en Angleterre ; l’une pafle à Bath & à Briftol, l’autre
à Salisbury, & la troifieme à "Warvick.
AVORTEMENT, s’employe, en Medecine, pour
l ’accouchement avant terme d’un.foetus humain im-
.parfait , foit vivant ou mort. .V.oye^ Accouchement
& Grossesse.
Dans ce fens avortement eft la même chofe que ce
que nous appelions communément fauffe-couche , les
Latins abortus, & quelquefois abattus.
L'avortement peut arriver dans tous les tems de la
.grofleffe ; mais s’il arrive avant le fécond mois après
,1a conception, on l’appelle proprement faujfe conception
ou faux germe. Voye^ CONCEPTION.
II y a des exemples d’avortemens par la bouche,
.l’anus, le nombril, Ere. Voye^ Foetus, Embryon,
ErC.
Les caüfes ordinaires de Y avortement font dés évacuations
immodérées, des mouvemens violens, des 1
pallions foUdaines, des frayeurs, &c. les autres cau-
fesfontla groffeur & la pelantcur du foetus, l’irritation
de la matrice, le relâchement des ligamens du
placenta , la foibleffe 6c le défaut de nourriture du
foetus ; trop manger , de longs jeûnes ou de longues
veilles, l’ufage des corps baleinés , les mauvailfes
odeurs, les violens purgatifs ; & en général tout ce
qui tend a provoquer lés réglés.
Les fymptomes qui précèdent d’ordinaire Y avortement,
font une fievre continue ou intermittente, une
douleur dans les lombes & à la tête , une pefanteur
des yeux, un affaiffement & un refferrement du ventre
; un écoulement de fang pur ou aqueux, une diminution
des mammelles, un lait féreux, &c. Lorf-
que le moment de la faujfe couche eft venu, les douleurs
font à-peu-près les mêmes que celles de l’aceou-
chement.
U avortement eft dangereux quand la grofleffe eft
fort avancée, & qu’ainfi le foetus eft d’une groffeur
confidérabïe ; quand la caufe éft très-violente, que la
malade a de fortes convulfionS, que l’accouchement
eft précédé ou fuivi d’une grande hémorrhagie, que
.le foetus eft pourri, &c. dans d’autres cas il eft rarement
mortel.
Le traitement doit être conforme aux fymptomes
particuliers & aux circonftances. Si la malade eft pléthorique
, il faut faignerdès que les premiers fymptomes
paroiffent. En cas d’hémorragie, il faut avoir recours
aux aftringens appropriés ; & s’ils ne réüflîf-
fent pas, aux fomentations, aux injeftions, aux fumigations.
S’il y a un ténefme, il faut employer la
rhubarbe ; & s’il y a un relâchement habituel des
vaiffeaux de la matrice, on fe fervira du gayac. h'oyeç
Grossesse. (M)
A VORTO N , f. m. fe dit en général de tout ce qui
vient avant le tems légitime, celui de fa maturité ou
de fa perfection, arbres, fruits, plantes, animaux.
Voye^ Avortement.
Nous avons un traité fait exprès fur le baptême
des avortons. Le deffein de l’auteur eft de montrer
qu’un avorton peut & doit ère baptifé , en quelque
tems & à quelque terme qu’il vienne au monde, par
la raifon qu’on ne connoît pas le tems précis où le
foetus commence d’être animé. Cet ouvrage contient
plufieurs chofes eurieufes ôt rares ; il eft intitulé Homodubius,
five de baptifmo abortivorum, Lugd. 1674.
f/2-4°. (AO ’
AVO T , f. m. eft en Flandres une mefure de fô-.
hdes. Quatre avots font la rafiere, & la rafiere contient
environ 100 livres de Colzat, poids dé marc,
la graine étant bien feche.
* AVOTH -JAIR, ou villes de Jair, (Gcogr. &
Hi(t. fainte.) Elles étoient au nombre de trente ; Jair,
juge des Ifraélites, en étoit maître : il avoit trente
fils, dont elles furent le partage.
ÂVOUTRE, f. m. (jurifp.) ou A voüestré , termes
qui fe rencontrent dans quelques-unes de nos am
ciennes coutumes , & font fynonymes à adultérin.
« Li àvoutres, dit Beaumanoir, ch. xviij. font chil qui
>» font engendrés en femmes mariées, d’autrui que de
>* leurs feigneurs ou hommes mariés ». (H)
AURA ou GALLINASSA , ( Hijl. nat.) oifeait
d’Amérique, qu’on appellecofquauth dans la nouvelle
Efpagne ; il a le fond de la couleur noire, quelques
teintes de rouge au cou, à la poitrine & aux aîles ;
les ongles & le bec recourbés, les paupières rouges,
& du poil au front. On prétend qu’il vole prefqué
toujours, & qu’il fe nourrit de ferpens. Si on comparé
cette defeription avec celle d'dvocete qui précédé
, ou celle dû autruche qui va fuivre, on s’àpperce-,
vra aiféihent combien elle eft défeûueufe.
* AURACH, (Gcogr.) ville d’Allemagne dans lâ
partie méridionale de la Soüabe, au duché de Wir-
temberg, fur le ruiffeâu d’Ermft. Longit. z6. 4. lat.
48. 1 J.
* AURAIN, pètite ville de France, dahs la géné-:
ralité & l’éle&ion de Paris.
AURAIS, (Géog. ahc. Er mod.) anciennement Au-
dus, montagne de Barbarie en Afrique, au royaume
de Tunis, proche la côte.
* AURAY, ville & port de France dans la baffe
Bretagne & le golfe Morbian. Longit. 47. 44. latît.
14. 40. 8.
* A VR ANCHES, (Géog.) ville de France en baffe
Normandie , dans la contrée appellée de fon norft
l’Avranchife, proche la riviere de Sée. Long. 16. ip.
z z . làt. 48. 41. 8.
^ * AURAZ-ER-ZEB, partie du mont Atlas , qüi
s’étend beaucoup fur les confins de la Conftantine
& de Zeb.
* AURE, ( Géogr.) Il y a en France trois petites
rivières de ce nom ; l’Une dans le Perche , qui a fh
fource à la forêt du Perche, pafle à Verneüil, Til-
? erS & ,Nonàhcourt, & fe jette dans l’Eure proche
Ànet ; l’aiitre dans l’éleélion de Baveux, baigne les
murs de cette ville à l’orient, fe joint ehfüite à là
Drome, & fe perd avec elle ; la troifieme dans le
Berry, pafle à Bourges, & reçoit l’Aurone & l’Au-
relle.
AU R E A -A LEX AN D RIN A , en Pharmacie , ef-
pece d’opiàte ou d’antidote renommé par les livres
des anciens, & compofé de quantité d’ingrédiens.
On le nomme auYea, de l’ôr qui entre dans fà
compofition; & alexandrine, d’Alexandre médecin,
qui en futl’inventeiir. On dit que c’eft un bon préfer-
vatif contre la colique & l’apoplexie ; mais on lui
attribue une infinité de vertus dans l’épilepfie, les
maladies des yeux, les affeâions de la poitrine & du
bas-ventre. On en peut voir la recette dans Myrtp.
fus : la dofe eft de la groffeur d’une npifette. Il faut
remarquer que toutes les drogues qui y entrent, au
nombre de foixante-douze, en font un éle&uaire des
plus compofés, & dont la plûpart des ingrédiens
perdent leur vertu par le mélange , & deviennent
inutiles. D ’ailleurs ce reinede n’étant compofé que
de plantes aromatiques & de drogues extrêmement
chaudes, ne peut convenir que dans les cas où il faut
employer des remedes fortifians , reftaurans & to*-
niques : dans ces cas la thériaque vaut mieux à tous