5^0 A N Z
A N X IÉ T É , f. f. en Médecine , inquiétude ~9 angoif-
fe. Voy ei A n g o i s s e . (Z .)
* A N Z A R , ( Géog. mod.) v ille du Turqueftan fort
voifine du Cata i o u de la Chine feptentrionale ; T a -
merlan y mourut.
* A N Z E RM A , (Géog. mod.') province de l’Amérique
méridionale, dans le P op a yan , fu r la C o ca .
AN Z ERMA ou SAINTE-ANNE D ’A N Z E RM A ,
petite v ille de l’Amérique méridionale, au royaume
de P op a yan , fur le fleuve C au c a , près du cap C o r -
rente , dans la province (YAn\trma. Longit, J o . 5 ,
huit. 4.
A N Z U Q U I , v ille du Japon, dans la grande île de
N yp h o n , fur la côte orientale du golfe de Meaco.
A N Z U Q U I A M A , v ille du royaume de M in o ,
bâtie par le roi Nobunanga, qui du royaume Mino
paffa au royaume du Japon. Le s Japonois appelloient
le territoire d’Anrpuquiama le paradis de Nobunanga.
C ’étoit en effet une contrée d é lic ieu fe , à en juger
fur la defeription du P. de Charleroix , voye[ fon hijl.
du Japon : mais à la mort de Nobunanga, fon fu-
perbe palais fut b rû lé , & les immenfes richefles qu’il
contenoit furent pillées. Les Jéfuites perdirent dans
c e t incendie un magnifique féminaire que N obunang
a leur a v o it b â ti, & où ils élevoient toute la jeune
nobleffe Japonoife.
A O
A O N ID E S , ('Myth.) furnom des Mufes, tiré des
montagnes de B é o tie , appellées les monts Aoniens,
d’où cette p rovince elle-même eft fouvent nommée
Aonie. L e culte particulier qu’on rendoit aux Mufes,
fur ces m ontagnes, leur fit donner ce titre d’Aonides.
.(<?> , , H H I M
. * AO N IE , fub. f. (Géog. anc.) pa ys de la B éo tie ,
qui a fouvent donné fon nom à toute cette province.
Il y a v o it en Béotie plufieurs montagnes & rivières
qui portoient le nom d’Aonie.
* AO R A SIE des dieux. L e fentiment des anciens fur
l’apparition des d ieux , étoit qu’ils ne fe montroient
aux hommes que par d errière, & en fe retirant ; d’où
il s’en fu iv o it, félon e u x , que tout être non déguifé
qu’on a v o it le tems d’envifage r, & qu’on pouvoit
regarder en fa ce , n’étoit pas un dieu. Neptune prend
la figure de C alchas pour parler au x deux A ja x , qui
ne le reconnoiffent qu’à fa démarche par-derriere,
quand il s’éloigna d’eux . Venus apparoît à Enée fous
les traits d’une ehaffeufe ; & fon fils ne la reconnoît
que quand elle fe retire ; fa tête rayonnante , fa robe
ab attue, & fa d iv inité , pour ainfi d ire , étant trahie
par la majefté de fa démarche. Aorajieyient de IV
p r iv a t if, & ciïpaa, j e vois, & lignifie invijibilité.
• A O R IS T E , fub. m. terme de Grammaire greque & de
Grammaire françoife , uppiços, indéfini , indéterminé.
C e mot eft compofé de l’a p r iv a tif, & de tpoç,, terme,
limite ; opiàv ,'finis ; ôpIÇa ; j e définis, j e détermine.
tLopiç-oç, en .g re c , eft un ad je ftif ma feu lin, parce
qu’on fous-entend npovoç, tems, qui en grec eft du
genre mafeulin ; c’eft pour cela qu’on dit aoriftus au .
lieu qu’on dit p/ieteritum & futurum , parce qu’on
fous-entend tempus, q u i, en latin , eft du genre
neutre.
. Ainfi aorijle fe dit d’un tems , & fur-tout d’un prété
rit indéterminé : j ’ai fa it eft un prétérit déterminé
o u plutô t abfolu; au lieu que je fis eft un aorijle, c ’eft-
à-dire un prétérit indéfini, indéterminé , ou plûtôt
K#-prétérit relatif; c a r on peut dire abfolument j ’ai
fa it , j ’ai écrit, j ’ai donné; au lieu que quand on dit
j e f i s y j ’écriv.is ,j t : do fin a l, & c . il faut ajoûter quel-j
qu’autre mot qui détermine le tems où.l’a â io n dont
on parlé a été faite ; j e fis hier, j ’écrivis i ly a quinze,
jo u r s , je donnai le môi'spajfé.
Çn_ ne fe fert de Vaorijle que quand l’a&jon s’eft
A O R
paflee dans lin tems que l ’on confidere comme tout-
à - fa it féparé du tems où l’on parle ; car fi l’efprit
confidere le tems où l ’aftion s’eft paflee comme ne
faifant qu’un a v e c le tems où l’on p a r le , alors on le
fert du prétérit abfolu : ainfi on dit j ’ai Jait ce matiny
& non. j e fis ce matin; car ce matin eft regardé comme
partie du refte du jour où l’on parle : mais on dit
fort bien j e fis hier, & c . on dit fo rt b ien , depuis le
commencement du monde jufqu'aujourd’hui, on A FA IT
bien des découvertes, & l ’on ne diroit pas l'on fit k
Vaorijle, parce que dans cette phrafe, le tems depuis
le commencement du monde jufqu’aujourd’h u i, eft
regardé comme un tout, comme un même enfemble.
W I
À O R N E , f. m. (Géog. anc.) v ille de la Ba&riane
qu’Alexandre prit. Rocher des Indes que ce conquérant
emporta d’affaut. Fleuv e d’Arcadie qui fe je t-
to it dans le lac Phinée. L a c d’Epire dont les vapeurs
étoient fi contagieufes qu’elles tuoient les o ifeaux en
paffant. L a c en I ta lie , aux environs duquel on ne
v o y o it jamais d’oifeaux. L e lac d’Epire & c elui d ’Italie
s’appellerent Averne.
A O R T E , f. f . terme d'Anatomie. C e m ot eft formé
du grec àopt», qui lignifie vaijfeau, f a c , coffre, & c .
c ’en un artere qui s’é lè v e directement du ventricule
gauche du coe u r , & de-là fe partage dans toutes les
parties du corps. Voyeç PI. Anat.
U aorte s’appelle autrement la grande artere, parce
qu’elle eft le tronc duquel fortent les autres arteres,
comme de leur fo u rc e , & le grand conduit ou canal
par où le fang eft porté dans tout le corps. Voye^
Sa n g & C ir c u l a t io n .
U aorte à fa fortie du coeur fe fléchit d’abord à droite
, puis à gauche & en-arriere, en formant un a rc
très-aigu.
On d ivife ordinairement Yaorte en aorte afeendante
& aorte defeendante : Y aorte afeendante prend ce nom
depuis fa fo rtie du coe u r , jufqu’à la fin de fa grande
courbure ; le refte de ce tro n c , qui depuis l’arcade
s’étend jufqu’à l ’o s fa crum , s’appelle aorte defeendante.
L ’aorte defeendante fe fubdivife encore en portion
fupérieure; fa v o ir , celle qui eft fituée au-deffus du
diaphragme ; & en portion in férieure, & c’eft cette
portion qui fuit depuis le diaphragme jufqu’à l’os
facrum.
Les branches que Y aorte en général produit immédiatement
, font deux arteres coronaires du coe u r ,
deux arteres foû cla vieres , deux arteres caro tides,
les arteres bronchiales, les arteres oefophagiennes,
les arteres intercoftales, les diaphragmatiques inférieures
, une artere célia qu e , une artere mefentéri-
que fu pé rieure , deux arteres r én a le s , ou arteres
émulgentes, les arteres fpermatiques, une artere
mefentérique in férieu re , les arteres lombaires , les
arteres facrées , & les deux arteres iliaques. Voyeç
chacune à fon article pa r ticu lier , S o û c l a v i e r e ,
C a r o t id e , & c.
Les olïïfications ou pétrifications des enveloppes
de Y aorte à fa fortie du coeur font fi fréquentes, que
certains phyficiens penfent que la chofe eft confiante.
M. Cow per a néanmoins compofé un difeours
fait exprès , pour montrer qu’une telle oflïfication
eft une maladie qui n’arrive jamais fans incommoder
la partie dans fa fo n â ion naturelle. Il nous en
donne plufieurs exemples ; dans l ’un elle a produit
un po^ils intermittent ; dans un autre un froid aux
extrémités , a v e c la gangrené, &c. Philof. Tranfacl.
# ; ; v îr' ;
On trouve dans Pafchioni, édit, de Rom. 1741 , une
obfervation de M. B e g g i, fur une oflïfication totale
de Y aorte, ornée d’une Planche. (Z )
. * A O S T E ou H O S T E , (Géog. anc. & mod.)
autrefois v ille , maintenant village fitijé fur la petite
rivière
A O U
riviere de Bievre, à une lieue de l’embouchure du
Rhône en Dauphiné.
* AOVARA, (Hift. nat. bot.) fruit de la grofleur
d’un oeuf de poule, qui croît avec plufieurs autres
dans une grande gouffe, fur une efpece de palmier
fort haut & épineux, aux Indes orientales & en Afrique.
Lorfque la goufle eft mûre, elle creve, & laifle
voir la touffe de fruits charnus, jaunes & dorés. Les
Indiens en mangent. Son noyau eft dur, offeux, de
la grofleur de celui de la pêche, & percé de plufieurs
trous aux côtés ; il a deux lignes d’épaiffeur,
& renferme une amande , qui eft d’abord agréable
au goût, mais qui pique quand on continue de la
mâcher , & qui prend- la faveur du faffenage. On
en tire une efpece d’huile de palme. L’amande de Yaovara refferre, & peut arrêter le cours de ventre.
Lemery. ;
AOÛT, f. m. (H ijl. & Aftroh.) fixieme mois de
l’année de Romulus, & le huitième de celle de Numa
& de notre année moderne. Il étoit appellé fe x tilis , à
caufe du rang qu’il occupoit dans l’année de Romulus
; & ce nom lui avoit été confervé dans l’année de
Numa. Augufte lui donna fon nom, Augufius, qu’il
conferve encore, & d’où les François ont fait Août
par corruption. Ce mois, & celui de Juillet, dont le
nom vient de Jules Céfar, font les deux feuls qui
ayent confervé les noms que les Empereurs leur ont
donné : le mois d’Avril s’étoit appelle pendant quelque
tems Neroneus ; le mois de Mai, Claudius, &c.
L e foleil pendant ce mois parcourt ou paroît parcourir
la plus grande partie dû ligne du zod iaqu e ,
appellé le Lion ; & v ers la fin de ce mois il entre au
ligne de la V ierge : mais, à proprement p a rle r, c’eft
la terre qui parcourt réellement le figne du Verfeau ,
oppofé à celui du Lion. Lès mois d’Août & de Juille
t font ordinairement les plus chauds de l ’année,
quoique le foleil commence à s’éloigner dès le 21
Juin. On en trouvera là ràifôn à Y article^Ch Al e u r .
(O ) . ................. Les Anglois appellent le premier jour d Août, qui
eft la fête de S. Pierre ès liens, Lammas-day, comme
qui diroit fête à l ’agneau; apparemment à caufe d’une
coûtume qui s’obfervoit autrefois dans la province
d’York : tous ceux qui tenoient quelque terre de l’é-
glife cathédrale, étoient obligés ce jour-là d’amener
dans l’églife à la grand - meffe un agneau vivant pour
offrande. (G )
*AOUSTE ou AOSTE, (Géog.) ville ancienne
d’Italie au Piémont, capitale du Val-d'AouJle, au pié
des Alpes. Long. x J . j . lat. 4 6 .3 8 . * A o u s t e ou A o s t e , (Val d.’) Géog. mod. partie
du Piémont, avec titre de duché. Aoufte en eft la capitale.
AOUTER, V. n. terme de Jardinage, employé en
parlant des plantes qui ont paffé le mois d’Août. On
dit un fruit aoutè, quand il a pris la couleur qui convient
à fa maturité ; c’eft comme qui diroit mûr. Il
s’employe aufli pour des branches d’àrbres venues
de l’année, qui fe font fortifiées, & qui ne pouffent
plus. On dit une citrouille, un concombre, un potiron
, un melon aoûtés. (K)
A P
* APACHES, f. m. pl. (Géog. & Hijl.) peuples
de l’Amérique feptentrionale au nouveau Mexique,
où ils occupent un pays très-étendu, fous les noms
d'Apalhes de Perillo, au midi ; à’ Apaches de Navaio, d’Apaches de Xilla, ros, au nord ; & à’Apaches Vaque- au levant. Voye^ la Cànq. du Mexiq.
APAGOGE , (Logiq.) à^ayà-yü , COmpofé d’a’-aro,
d e, & d’a^w , mener ou tirer. Vqye^ ABDUCTION. .
APAGOGIE, f. f. (Logique.) forte de démonftra-
tion, par laquelle on prouve la vérité d’une propofi-
Tomt ƒ, *
A P A 521
tion, en faifant v o ir que la propofition contraire eft
abfurde (Voye{ D é m o n s t r a t io n ) ; d’où v ient
qu on 1 appelle aufli reduclio ad impoJJibiLe , ou ad
. abfurdum. Voye{ RÉDUCTION. (O )
A P A LA CH E , (Géog. mod.) royaume de l’Amé-
nque feptentrionale, dans la Floride.
* A P AM A T U C K , (Géog. mod.) riviere de YA-
merique feptentrionale dans la Virginie ; elle fe décharge
dans celle de Powathan. Voye? Mat. Diction.
Géogr.
A P AM É E , fur l ’O ron te, (Géog. anc. & mod.)
v ille de S y r ie , diftante d’Antioche environ de vingt
lieues. Les modernes la nomment Aman ou Hama.
Elle n’a de çonfidérable que fa fituation.
_ * A p a m e e , fur le M a r fe , (Géog. anc, & mod.)
v ille de Phrygie : elle eft aujourd’hui prefque ruinée.
* A p em e e ou A p am i , (Géog. anc. & mod.) v ille
de laBythinie fur la P ropontide, entre Bourfe & C y -
zique. Les Turcs l’appellent aujourd’hui Myrlea.
* A p am e e , (Géog. anc.) v ille de la Médie, .vers
la contrée des Par thés. On la nomme aufli' Midna.
_ * A p am e e : on place dans la Méfopotamie deux
v illes de ce nom ; l ’une fur l ’E uphrate, l’autre fur le
Tigre.
À P A N A G E , f. m. ou , comme on difoit autrefois,
APPENNAG E, (Hijl.^ mod.) terres que les fou verains
donnent à leurs puînés pour leur pa rtage , lefquelles
font reverfibles à la couronne, faute d’enfans mâles ‘
dans la branche à laquelle ces terres ont été données.
Ducangqdit que dans la baffe latinité on d ifoit
apanere , apanamentum , & apanagium, pour défigner
une penfion ou un revenu annuel qu’on donne aux
cadets , au lieu de la part qu’ils d evraient avo ir dans
une feigneurie, qui ne doit po int, fuîvant les lois &
coutumes, fe partager, mais refter indivife à l’aîné.
Hôflman & Monet dérivent ce mot du celtique ou
allemand, & difent qu’il lignifie exclurre & fardorr»
de quelque droit-; ce qui arrive à ceux qui ont des
apanages , puisqu’ils font exclus de la fucceflïon paternelle.
Antoine L o y fe l, cité par M énage, croit que
le mot apanager vouloit dire autrefois donner des pennes
ou plumes, & des moyens aux jeunes feigneurs
qu’on chaffoit de la m aifon de leurs p e res, pour aller
chercher fortune ailleurs , foit par la g u e r r e , foit
par le mariage.
Nicod & Ménage dérivent ce mot du Latin panis;
pain, qui fouvent comprend aufli tout l ’acceflpirë de
la fubfiftance.
Quelques-uns penfent que les apanages, dans leur
première inftitution, ont été feulement des penfions
ou des payemens annuels d’une certaine fomme d ’argent'.
^
Les puînés d’Angleterre n’ont point d1apanage déterminé
comme en France, mais feulement ce qu’il
plaît au roi de leur donner. Voye^ Pr in c e , &c.
En France même, fous les rois de la première &
ceux de la fécondé ra c e , le droit de primogéniture
ou d’aîneffe, & celui d’apanage, étoient inconnus *
les domaines étoient à-peu-près également partagés
entre tous les enfans. Voye^ Pr im o g é n it u r e <§■ ,
A în e s se .
Mais comme il ennaiffoit de grands inconvéniens,’
on jugea dans la fuite qu’il v àloit mieux donner aux
cadets ou puînés des comtés, des duchés, ou d ’autres
dépàrtèmens , à condition de fo i & horfimage,
& de réverfion à la couronné à défaut d’héritiers
mâ les, comme il eft arrivé à; la première & à la fécondé
branche des ducs dé Bourgogne. A préfent
même les princes apanagiftes n’ont plus leurs apanages
en foùveraineté ; ils n’en ont que la jouiffance
utile & le revénu annuel. Le duché d’Orléans eft l’apanage
ordinaire des féconds fils de France, à moins
qu’il ne foit déjà poffédé, comme il l ’eft afruelle-
ment, par un ancien apanagifte.
V v y