Selon Fulgentius, Acca Laurenlia ; nouttice de
Romulus, fut la première fondatrice de cet ordre de
prêtres. Il paroît qu’elle eut douze fils, qui avoient
coutume de marcher devant elle en proceflion au fa-
crifice, l’un defquels étant mort, Romulus, en faveur
de fa nourrice , promit d’en prendre la place ;
& c’eft de-là, dit-il, que vient ce facrifice, le nombre
de douze & le nom de freres. Pline, liv. X V ll .
c. 2. femble faire entendre la même chofe, quand il
dit que Romulus inftitua les prêtres des champs, fui-
vant l’exemple d’Acca Laurentia fa nourrice.
* A R V E , (Géog.) riviere de Foffigny en Savoie ;
elle fort de la montagne maudite, & fe perd un peu
au-deffus de Geneve, au lieu appellé la queue d'Arve.
*ARVERT & ARDVERD, île de France enSain-
tonge, au midi de l’embouchure de la Seudre, & à
l’orient de Marenne.
*A R F IS IUM , promontoire de Pile de Chio.
*ARUM, voye{ Pi é -de- v e a u .
* ARUN , petite riviere du comté de Suffex en
Angleterre ; elle baigne la ville d’Arundel, & fe
jette enfuite dans la mer de Bretagne.
* ARUNDEL ou ARONDEL, ville d’Angleterre
dans le Suffex, fur l’Arun. Long. tÿ. 5 . lat. 5 o. So.
* ARUSPICES, f. m. (Myth.) c’étoit chez les Romains
des minières de la religion, chargés fpéciale-
ment d’examiner les entrailles des viftimes pour en
tirer des préfages. Les Etruriens étoient de tous les
peuples d’Italie, ceux qui poffédoient le mieux la
fcience des arufpices. C ’étoit de leur pays que les Romains
faifoient venir ceux dont ils fe 1er voient ; ils
envoyoient même tous les ans en Etrurie un certain
nombre de jeunes gens pour être inftruits dans les
connoiffances des arufpices. De peur^jue cette fcience
ne vînt à s’avilir par la quantité des perfonnes qui
l’exerçoient, on choififfoit ces jeunes gens parmi les
meilleures familles de Rome. Les arufpices exami-
noient principalement le foie., le coeur, la rate, les
reins & la langue de la vi&ime ; ils obfervoient foi—
gneufement s’il n’y paroiffoit point quelques flétrif-
lures, & fi chacune de ces parties étoit en bon état.
On allure que le jour que Céfar fut affalîiné, on ne
trouva point de coeur dans deux vi&imes qu’on avoit
immolées. Voye^ A u g u r e s .
ARUSPIC1NE, f. f. c’eft l’art de connoître l’avenir
par l’infpeftion des entrailles des bêtes. Voyeç
A r u s p ic e s .
*ARWA ou AR V A , voye{ A r a v a .
*ARWANGEN, petite ville de Suiffe dans le canton
de Berne, fur l’Aar, entre Arav & Soleure.
ARY-ARYTÉNOIDIEN , adj. nom d’un mufcle
ui quelquefois eft fitué tranfverfalement entre les
eux cartilages aryténoïdes, auxquels il s’attache.
On y obferve des fibres qui fe croilent en X , ce qui
a donné lieu à la diftin&ion qu’on en a faite en grand
& en petit arytinoidien, ou en arytinoidien croifé &
en tranfverfal. (L)
* ARYES, f. m. pl. peuple de l’Amérique méridionale
au Brefil, aux environs de la Capitanie, ou
du gouvernement de Porto Seguro.
ARYTENO - EPIGLOTTIQUE, adj. en Anatomie
, nom d’une paire de mufcles de l’épiglotte qui
viennent de la tête des cartilages aryténoïdes, &
s’inferent antérieurement aux bords de l’épiglotte.
ARYTÉNOÏDE, adj. en Anatomie, nom de deux
cartilages du larynx, fitués à la partie poftérieure
& fuperieure du cartilage cricoïde. Foye^ L a r y n x .
Ce mot eft compofé d’apinaiva, aiguiere , & d’eîJ'oç,
figure.
ARYTÉNOIDIEN, adj. nom de trois mufcles du
la r y n x , dont deux font appellés arytènoïdiens croifés,
& le troifieme arytinoidien tranfverfal. Fyye^ A r y -
ARYTÉNOÏDIEN. (Ly
ARYTHME, terme de Médecine, Quelques-uns font
ufage de ce mot pour marquer une défaillance du
pouls telle qu’il n’eft plus fenfible ; mais ce mot lignifie
plus proprementüiune irrégularité ou un défaut de
réglé & de mouvement convenable dans le pouls.
Foyer Po u l s . Ce mot eft formé d’«t privatif, & de
£t/ô/xoç, modulus, module ou mefure. (N )
ARZEL, adj. (Manège & Marichall.') fe dit d’un
cheval qui a une balzane ou marque blanche au pié
de derrière hors du montoir. Les chevaux arzels paf-
fent chez les perfonnes fuperftitieufes pour être infortunés
dans les combats. V?yt{ Ba l z a n e , M o n t
o ir , &c. (F }
* ARZENZA ou CHERVESTA, (Géog.) riviere
de la Turquie en Europe, qui coule dans l’Albanie ,
& fe décharge dans le golfe de Venife entre Durazzo
& Pirgo.
*ARZILE, (Géog.) ville d’Afrique dans le royau-i
me de Fez. Long. 12. 10. lat. 3 J. 30.
* ARZINGHAN ou ARZENGHAN, ville d’Afie
dans la Natolie, fur l’Euphrate.
A S
A S , f. m. che( les Antiquaires, lignifie quelquefois
un poids particulier, auquel cas Vas romain eft la même
chofe que la livre romaine, libra. Voye1 Po id s ,
L i v r e , & c.
Quelques-uns dérivent ce mot du grec «/?, qui
eft ufité dans la dialeâe dorique pour tïs, un , c’eft-
à-dire une chofe totale ou entière ; quoique d’autres
prétendent qu’il eft ainfi nommé as, comme qui
diroit ces, airain, à caufe qu’il eft fait d’ airain. Budé
a écrit neuf livres de affe & ejuspartibus, de Vas & de
fes parties.
Vas avoit différentes divifions : les principales
étoient l’once, uncia, qui étoit la douzième partie
de Vas; le fextant, fextans, la fixieme partie de Vas
ou deux onces ; le quadrant, quadrans, la quatrième
partie de Vas ou trois onces ; le trient, triens, la troifieme
partie de Vas ou quatre onces ; le quinconce ,
quincunx, ou cinq onces ; le femis ou demi-Æî, moitié
de Vas, qui eft fix onces ; le feptunx, fept Onces ; le
bes , les deux tiers de Vas ou huit onces ; le dodrans ,
les trois quarts de Vas ou neuf onces ; le dextans, ou
dix onces ; & le deunx, c’efl-à-dire onze onces. Foye{
O n c e , Qu in c u n x , & c.
Vas étoit aufli le nom d’une monnoie romaine
compofée de différentes matières, & qui fut de différent
poids dans les différens tems de la république.
Foye[ M o n n o ie , & la fuite de cet article.
Sous Numa Pompilius, félon Eufebe, la monnoie
romaine étoit de bois , de cuir ou de coquilles ; du
tems deTullusHoftilius elle étoit de cuivre ou d’airain
, & on l’appelioit as, libra, libella, ou pondo, à
caufe qu’elle pefoit actuellement une livre ou douze
onces.
Quatre cents vingt ans après, le thréfor public
ayant été épuifé par la première guerre Punique, Vas
fut réduit à deux onces. Dans la fécondé guerre Punique
Annibal opprimant les Romains, les as furent
encore réduits à une once la piece. Enfin par la loi pa-
pyrienne on ôta encore à Vas la moitié d’une once ,
ce qui le réduifit à la valeur d’une feule demi-once ;
& l’on croit généralement que Vas conferva cette valeur
durant tout le tems de la république, & même
jufqu’au régné de Vefpafien. Ce dernier fut appellé
Vaspapyrien, à caufe de la loi dont nous venons de
parler , qui fut paffée l’an de Rome 563 par Caius
Papyrius Ca rbo, alors tribun du peuple; ainfi il y
eut quatre as différens durant le tems de la république.
La figure marquée fur Vas étoit d’abord un mouton ,
un boeuf ou une truie. Plutarq. Poplic. Plin. X F 1JI.
iijI Du tems des rois cette marque étoit un Janus à
'deux faces, & d’un côté & de l’autre ou fur le revers
étoit un roflriim ou la proue d’un vaiffeau.
Le trient, triens, & le quadrant, quadrans, de cuiv
re , avoient fur le revers la figure d’un petit vaiffeau
appellé rates : ainfi Pline dit, nota ceris, c’eft-à-
dire ajjis ,fuit ex altéra partt Janus geminus, ex altéra
rojlrum navis; in triente verb & quadrants rates. Hift.
nat. liv. XXXIII. c. iij. d’où ces pièces furent appel-
iées quelquefois ratiti.
On fe fert aufli du mot as, pour défigner une chofe
entière ou un tout, d’où eft venu le mot Anglois
ace, & fans doute le mot françois as , au jeu de cartes.
Ainfi as fignifie un héritage entier, d’où eft v enue
cette phrale , kares ex ejfe ou legatarius ex ejfe ,
l’hériter de tout le bien. Ainfi le jugerum ou l’acre
de terre romaine , quand on la prenoit en entier ,
étoit appellée as, & divifée pareillement en douze
onces Foye^ J u g e r um ou Acre.
.Voici Vas, fes parties ou fes divifions.
Onccst Onces.
i as . . . .
~ deunx . . . . i l .
H dextans . ,> . 10.
-L dodrans . . . . 9.
-y- bes . . . . . . 8.
— feptunx . . . . 7.
~- fem is . . Z l . 6
~ quincunx . . . Ç
-s- triens.............a
~ quadrans . . . 3
-£- fextans . . . . 2
~ u n c ia ..............1
( c )
As , f. m. (Commerce!) c’eft à Amfterdam fine des
divifions de la livre poids de marc 2 as font un an-
g e l, 10 angels font un loot, & 3 2 loots font la livre.
Foye^ L iv r e . (G )
A s , au jeu de Trictrac , fe dit du feul point qui eft
marqué fur une des faces du dez que l’on joue ; &
au jeu de cartes , de celles qui n’ont qu’une feule
figure placée dans le milieu. Vas vaut aux cartes un,
ou dix, ou même onze, félon le jeu qu’on joue.
* A S A o # A R A , ( Géog. anc. ) ville de la tribu
d’Ephraïm.
* ASAD - AB AD ou ASED - AB A D , ville d’Afie
enPerfe, dansl’Irac-Agemi. Long. C6. S . lat.36 .20.
* ASAMINTHE, f. m. ( Myth. ) c’étoit une efpece
de liège Ou de chaife à l’ufage du prêtre du temple
de Minerve Cranea. Ce temple étoit bâti fur une
montagne efearpée ; il y avoit des portiques où l’on
voyoit des cellules pour loger ceux qui étoient def-
tinés au fervice de la déeffe, & fur-tout le prêtre qui
exerçoit les fondions facrées : c’étoit un jeune gar-
çon fans barbe ; il fervoit cinq ans en cette qualité :
ceux qui i’élifoient avoient foin de le prendre fi jeune
, qu’au bout de cinq ans qu’il devoit abdiquer, il
n’eût point encore de poil follet. Pendant fon qu'm-
quennium il ne quittoit point le fervice de la déeffe,
& il étoit obligé de fe baigner dans des afaminthes à
la maniéré des plus anciens tems.
Vafaminthe fe prend aufli quelquefois pour un gobelet.
* ASAN, ( Géog. anc. ) ville de la tribu de Juda ,
qui appartient aufli à celle de Siméon, & qui fut
enfin donnée aux Lévites.
* ASAPH, ( S a i n t ) ville d’Angleterre au pays
de Galles, un peu au-deffous du confluent de l’Elwy
& de la Cluyd.
* ASAPPES , f. m. pl. (Hifl. mod.) ce font des
troupes auxiliaires que les Turcs lèvent furies Chrétiens
de leur obéiffance, & qu’ils expofent au premier
choc de l’ennemi.
Paleftine, où les Hébreux affemblés accordèrent à
Simon & à fes fils le privilège de l’indépendance en
reconnoiffance de fes fervices.
ASARINE, f. f. (Hifi. nat. bot.) afarina, genre de
plante à fleur d’une feule piece irréguliere, en forme
Tome /.
de tuyau & de mafque , reffemblante à la fleur du
mufle de veau. Il s’élève du calice un piftil qui eft
'attache à la partie poftérieure de la fleur comme un
clou, & qui devient dans la fuite un fruit ou une coque
arrondie, divifée en deux loges par une cloifon
mitoyenne, & remplie de femences attachées à un
placenta. Ces loges s’ouvrent de différentes maniérés,
comme le fruit de la linaire : ainfi on peut caraftéri-
ier Vafarine, en difant que c’eft un genre de plante
qui reffemble au mufle de veau par la fleur , & à la
linaire par le fruit. Tournefort, Inß. rei kerb. Fovet
P l a n t e . ( / ) J J i
ASASON-THAMAR, ( Géog. anc. ) autrement
ENGADDI, ville de Paleftine de la tribu de Juda >
fur le bord de la mer Morte , vers l’occident.
* ASB AMÉE, fontaine de Cappadoce au voifina-
ge de Tyane , dont Philoftrate dit dans la vie d’Apollonius
, que les eaux font froides au fortir de la
fource, mais enfuite bouillantes, & qu’elles paroif-
fent belles, tranquilles & agréables aux gens de bien
& efclaves de leurs ferment : mais qu’elles font un
poifon pour les méchans & les parjures.
* ASBANIKEI, (Géog.) ville d’Afie dans la Ma-
waralnaher., Trans-Oxiane, ouZagatai.
* ASBESTE, asbefios, ( Hiß. nat. ) matière minérale
, que l’on connoît mieux fous le nom à?amiante,
F o y e { A m ia n t e . ( / )
* ASBESTES ou ASBYSTES, f. m. pl. peuples de
de Lybie, au-deffus de Cyrene, où Jupiter Ammon
avoit un temple fameux.
* ASBISI, petit royaume d’Afrique en Guinée
fur la côte d’Or.
* ASCALON , (Géog. anc.) une des cinq villes
des Philiftins, fur la côte de la Méditerranée, prife
par la tribu de Juda, & reprife par les Philiftins ,
qui y tranfporterent d’A zot, l’arche dont ils s’étoient
emparés. Elle fubfifte encore, mais dans un état de
ruine ; elle en eft réduite à un petit nombre de famil-,
les Maures.
ASCARIDES, f. m. pl. afearides. (Hifl. nat-.Tçool.)
petits vers qui fe trouvent dans l’homme & dans quelques
animaux ; lumbrici minuti. Ils font ronds &
courts ; ce qui les fait diftinguer des ftrongles, lumbrici
teretes, qui font ronds & longs, & du ver foü-
taire , qui eft très-long & p lat, & que Fon nomme
tania, lumbricus lattis vel fafeiatus. Ces petits vers fe
meuvent continuellement : c’eft pourquoi on leur
a donné le nom à!afearides : ‘ils font blancs & pointus
par les deux bouts ; ils reffemblent à des aiguilles
, pour la groffeur & pour la longueur ; ils font ordinairement
dans l’extrémité du re&um, près de l’anus
, en très-grand nombre, & collés les uns aux autres
par une matière vifqueufe. Les enfans font plus
fujets à en avoir que les adultes. Il s’en trouve quelquefois
dans les parties naturelles des femmes en
certaines maladies, comme les pâles couleurs. Il y
en a aufli dans les animaux, tels que les bêtes de
fomme.
On prétend que ces vers font produits , comme
tous les autres vers qui fe trouvent dans le corps humain
& dans celui des animaux, par des oeufs qui y
entrent avec les alimens ou avec l’air. On croit même
que ces oeufs étant entrés dans le corps d’un animal
, s’il fert de pâture à un autre animal, les mêmes
oeufs paffent dans le corps de celui-ci avec la
chair du premier, & y éclofent. Ces opinions ne
font pas fondées fur des preuves fuffifantes ; car on
n’a jamais prouvé d’une maniéré inconteftable qu’il
fallût toûjours une femence prolifique , un germe
ou un oeuf, pour produire un ver ou tout autre animal.
Voye{ Génération , ^(er. ( I )
* Pour les chaffer, il faut l^s attaquer plûtôt par
bas que par haut. Un fuppoijfoire de coton trempé
dans du fiel de boeuf, ou de l ’aloès diffous, eft un
B B b b b ij