égards que l’ antidote d’Alexandre. Voy. C o r d ia l ,
A l e x ip h a r m a q u e s , T h e r ia q u e . { N )
* AUREGUE, petite rivière de France en Picardie
, traverfe le Santerre, paffe à R oye , 8c fe jette
dans la Somme.
AUREILLON, f. m. partie du métier ePétoffe de fine.
Il y a plufieurs aureitlons au métier d’étoffes de foie ;
ils fervent à tenir les enfuples fur lefquelles font
pliées les chaînés de foie. Ces aureillons font cloiiés
contre les piés de derrière du métier ; il en faut deux
pour chaque enfuple.
Aureillon fervant à porter la. banquette. Il faut deux
aureillons de cette efpece ; ils fervent à appuyer la
b anquette, 8c font cloiiés aux piés de devant le métier.
Voye^ l'article V e lo u r s , oit nous expoferonS
toutes les parties du métier.
* AURELIENNE, adj. ([Antiq.) nom d’une porte
de Rome placée au haut du Janicuie. On l’appelle
aujourd’hui porte de S. Pancrace.
AURENGABAD, ville des Indes, capitale de la
province deBalagate, dans les états du Mogol. Long.
S3 • 3 o. lut. !§.' nj.
AUREOLE ou COURONNE DE GLOIRE, af-
feftée par les Peintres 8c les Sculpteurs aux faints,
aux vierges, aux martyrs 8c aux dofteurs, comme
un témoignage de la viûoire qu’ils ont remportée.
Voye{ C o u r o n n e .
Le P. Sirmond dit que cette coûtume eft empruntée
des Payens, dont l’ufâge étoit d’environner de
rayons les têtes de leurs divinités. (R)
* AURIBAT, ( P a y s d’ ) Géog. contrée de France
, partie des Landes , fituée près de l’Adour 8c de
D ax fa capitale, habitée autrefois par lesTarbel-
liensi .
* A Ü R I C K , ( Géogr.) ville d’Allemagne dans
l’Ôoftfrife , ou Frile orientale, au cercle de "Veft-
phalie^ Long. zS. lat. 3f . 2.8.
* AURICULAIRE , ce qui eft relatif à l’oreille.
Poyei O r e il l e .
Ainfi difons-nous un témoin auriculaire, auriculus
teflis, un témoin par oüi-dire. V . T é m o in , Pr eu v
e , T é m o ig n a g e , & c.
Ainfi confejfion auriculaire eft celle qui fe fait fe-
cretement à l’oreille. V oye\ C o n f e s s io n ..
A u r ic u l a ir e s , médecines, medicamens que
l’on prend dans les maladies de l’oreille.
Le doigt qui fuit le petit doigt s’appelle auriculaire,
en grec «tit»?, à caufe que l’on s’en cure l’oréille.
A U R IG A , nom latin de la conftellation du Cocher.
Voye\ C o c h e r . (O ) ^ ,
* AURIGNY, petite île lur les côtes de Normandie,
auprès du Cotentin, fujette aux Anglois.
AVRIL, f. m. quatrième mois de l’année, fuivant
la Amputation ordinaire. C’étoit le fécond mois de
l’ancienne année romaine, c’eft-à-dire de l’année de
Romulus, qui commençoit par Mars , 8c qui avoit
dix mois. Numa ajoûta à cette année les deux mois
de Janvier & Février, 8c le mois dyAvril fe trouva
alors le quatrième. Voye{ Mois.
Ce mot vient du latin aprilis, d’aperio, j’ouvre, à
caufe que dans ce mois la terre commence à ouvrir
fon fein pour la produ&ion des végétaux. V. Pr in -
t e m s .
Dans ce mois le foleil parcourt le, ligne du Taureau
, ou, pour parler plus exa&ement, le foleil entre
au ligne duTaureau vers le 20 d’Avril, & paroît
parcourir ce figne jufqu’au 20 de Mai environ ; c’eft-
à-dire que la terre parcourt alors réellement le figne
du Scorpion, oppofé à celui du Taureau. Voye^ So l
e i l & T a u r e a u . (O )
* AURILLAC, {Géogr.) ville de France dans la
baffe Auvergne, fur la Jordane. L. 2 0 .3 .1. 44.65. '
AURILLAGE ou AURISLAGE, terme ufité dans
quelques coutumes pour lignifier le profit des ruches
de mouches à miel qui n’ont point de maître. C e profit
appartient dans quelques endroits au feigneur, 8e
dans d’autres au roi. {U')
AURILLAS, adj. pl. {Manège.') Chevaux aurillas,
font ceux qui ont de grandes oreilles, 8c qui les branlent
fou vent. { y )
AURIOLE, {Géogr.) petit royaume de la pref-
qu’île de l’Inde, en-deçà du Gange ou du Malabar. Il
y a à quinze lieues de Calicut une petite ville de même
nom.
AURONE, abrotanum, genre de plante qui ne différé
de l’abfynthe que par fon port extérieur ; car les
fleurs 8c les fruits de ces deux genres de plante font
entièrement femblables. Voye{ A b s y n t h e . Tourne-,
fort, Infi, rei herb. Voye^ Pl a n t e . ( / )
Il y a plufieurs efpeces d’auront d’ufage en Mede-,
eine.
La première eft Vabrotanum mas angufiifolium ma-
ju s, C. B. Elle contient beaucoup d’huile exaltée ,
des fels volatils 8c fixes : elle eft incifive, atténuante,
apéritive, déterfive, vulnéraire, réfolutive : elle
réfifte aux venins, elle tue les vers ; elle eft diurétique
, emménagogue, carminative : le jus des feuilles
8c la leflive de leurs cendres font croître les cheveux.
La fécondé eft Vabrotanum feemina, ou chamce-cy-
parijfus of. germ. La vertu eft la même que dans la
précédente.
La troifieme efpece eftl*abrotanum campefire, C . B.
P. artemifia tenuifolia offic. hifl. Oxon. Cette efpece eft
tantôt verdâtre, tantôt blanchâtre, 8c quelquefois
d’une odeur 8c d’un goût approchant de, la carline :
elle croît dans les lieux incultes ; elle eft incifive 8c
apéritive comme l’armoife. On dit qu’elle calme les
douleurs des nerfs 8c de l’eftomac. {N )
AURORE, f. f. {Aftron. phyjiq.) eft le crépufcule
du matin , cette lumière foible qui commence à pa-
roître quand le foleil eft à 18 degrés de l’horilbn, 8c
qui continue en augmentant jufqu’au lever du foleil.
h>ye{ C r é p u s c u l e .
Nicod fait venir ce mot du verbe aurefeo, dérivé
à’aurum , quia ab oriente foie aer aurefeit, parce
que le foleil levant dore, pour ainfi dire, l’atmof-
phere.
Les Poètes ont perfonnifié Vaurore. Voyez plus bas
A u r o r e , {Myth.)
A u r o r e b o r é a l e ou L u m iè r e s e p t e n t r io n
a l e , aurora borealis, efpece de nuée rare, tranfpa»
rente 8c lumineufe, qui paroît de tems en tems fur
l’horifon, la nuit, du côté du nord. Ce phénomène
n’a pas été inconnu aux anciens.
On en trouve la defeription dans Ariftote, Météo-
roi. 1. 1. ch.jv. 5 . Pline, Hiß. nat. I. I I. c.xxvj. Sené-
que, Qucefi. nat. 1.1. c. xv. 8c d’autres qui font venus
après eux. M. de Mairan nous a donné une lifte exafle
de ces auteurs, daus fon trcüté de Ûaurore boréale; ouvrage
plein de recherches curieufes, tant hiftoriques
que phyfiques 8c géométriques, 8c le plus complet
que nous connoiflîons fur cette matière.
Mais les anciens ont en quelque forte multiplié
ce phénomène en lui donnant différens noms. Oh
croyoit autrefois qu’il y avoit un grand mérite à
favoir inventer des noms peur chaque chofe. Ce tablent
s’eft exercé fur le phénomène en queftion. On
donne le nom de poutre à une lumière oblongue qui
paroît dans l’air, 8c qui eft parallele à l’horifon. Cettè
même forte de lumière s’appelle fieche, lôrfqu’une de
fes extrémités forme une pointe en maniéré de fléché.
La torche eft une lumière qui fe tient fufpendue
en l’air de toutes fortes de maniérés, mais qui a unè
de fes extrémités plus large que l’autre. Oh appelle
chevre danfante une lumière à laquelle le vent fait
prendre diverfes figures, 8c qui paroît tantôt rompue
8c tantôt en fon entier. Ce qu’on nomme bothyno'è
ou antre , n’eft autre chofe qu’un air qui paroît
creufé en-dedans, comme une profonde caverne,
8c qui'eft entouré comme d’une couronne. On appelle
pythie ou tonneau, la lumière qui fe manifefte fous la
forme d’un gros tonneau rond qui paroît brûlant. Il
eft aifé de s’appercevoir que tous ces noms-là font
de peu d’importance, 8c qu’on en peut inventer fui-
vant les differentes formes que prendla lumière, fans
être plus habile pour cela. Muffch. Effay de Phyfique.
Ces phénomènes ne paroiflènt pas fouvent dans
les pays de l’Europe qui font un peu éloignés du pôle
feptentrional : mais ils font à préfent fort ordinaires
dans les pays du nord. II eft certain, parles obferva-
îions de MM. Burman 8c Celfius,que les aurores boréales
fort éclatantes n’avoient jamais été fi fréquentes en
Suede, qu’elles l’ont été depuis l’an 1716. On ne doit
pourtant pas croire qu’il n’y en ait point eu avant ce
tems-là, puifque M. Léopold rapporte dans fon voyage
de Suede, fait en 7707 , qu’il avoit vû une de ces
aurores dont la clartéetoit fort grande. Cet auteur,
après nous avoir donné la defeription de cette lumière
, cite un paffage tiré du xij. chap. de la Defeription
de Ü ancien Groenland par Thormodus Torfæus,
qui prouve que l’aurore boréale étoit alors connue ; 8c
on en trouve même dans cet ouvrage une figure tout-
à-fait curieufe» Comme ce phénomène étoit affez peu
connu 8c affez rare avant l’an 1716 , M. Celfius, habile
Aftronome, prit alors la réfolution de l ’obferver
exactement, 8c de marquer le nombre de fois qu’il
paroîtroit. Quoique cet auteur n’ait commencé à
faire des obfervations qu’a près l’an 1716, il n’a pas
laiffé de trouver que cette lumière avoit déjà paru
316 fois en Suede, 8c il a fait un livre où ces obfervations
fontraffemblées: on a auffi vû plufieurs fois ces
fortes d'aurores boréales en Angleterre tk en Allemagne
: elles ont été moins fréquentes en France, 8c encore
moins en Italie; de forte qu’elles n’avoient été
vûes deprefqueperfonne avant l’an 1722,8cqu’après :
ce tems-là, on ne les avoit encore vûes que 2 ou 3 fois j
à Bologne. Celle qui a paru en 1726,3 été la première j
qui ait été obfervée avec quelque foin en Italie. Comment.
Bonon.p, 286. On a commencé à les voir fréquemment
eh Hollande depuis l’an 17 i6;de forte que
depuis ce tems-là jufqu’à préfent, on a pû les y obfer-
ver peut-être autant qu’on l’avoit fait, en remontant
de cette époque au déluge.
On peut diftinguer les aurores boréales en deux efpeces
; favoir en celles qui ont une lumière douce 8c
tranquille, 8c celles dont la lumière eft refplendif-
fante : elles ne font pas toûjours accompagnées des
mêmes phénomènes.
On y peut obferver plufieurs variations. Voici les
principales. Dans la région de l’air qui eft directement
vers le nord, ou qui s’étend du nord vers l’orient,
ou vers l’occident, paroît d’abord une nuée
horifontale qui s’élève de quelques degrés, mais rarement
de plus de 40 au-deffus del’horifon. Cette
nuée eft quelquefois féparée de l’horifon, 8c alors on
voit entre-deux le ciel bleu 8c fort clair. La nuée occupe
en longueur une partie de l’horifon, quelquefois
depuis 5 jufqu’à 100 degrés, 8c même davantage.
La nuée eft blanche 8c brillante; elle eft auffi fou-
vent noire & épaiffe. Son bord fupérieur eft parallèle
à l’horifon, 8c forme comme une longue traînée
éclairée, qui eft plus haute en certains endroits, 8c
plus baffe en d’autres : elle paroît auffi recourbée en
maniéré d’arc , reffemblant à un difque orbiculaire
qui s’élève un peu au-deffus de l’horifon, 8c qui a fon
■ centre au-deffus. On voit quelquefois unelarge bande
blanche ou luifante qui tient au bord fupérieur de la
nuée noire. La partie fombre de la nuée fe change
auffi en une nuée blanche 8c lumineufe, lorfque Vaurore
boréale a brillé pendant quelque tems, 8c qu’elle
adardéplufieurs verges ardentes 8c éclatantes. Ilpart
du bord fupérieur de la nuée, des rayons fous la forme
de jets, qui font quelquefois en grand, quelquefois
en petit nombre, tantôt les uns proches des autres,
tantôt à quelques degrés de diftance. Ces jets
répandent une lumière fort éclatante, comme fi une
liqueur ardente 8c brillante fortoit avec impétuofité
d une feringue. Lejet brille davantage, 8c a moins de
largeur à l ’endroit du bord d’où il part ; il fe dilate 8c
sobfcurcit à mefurequ’il s’éloigne de fon origine. Il
s eleve d’une large ouverture de la nuée une colonne
' lumineufe comme une fufée, mais dont le mouvement
eft lent 8c uniforme ,*8c qui devient plus large
en s avançant. Leurs dimenfiôns 8c leur durée varient.
La lumière en eft blanche, rougeâtre ; ou de
couleur de fang, lorfqu’elles avancent, les couleurs
changent un peu, 8c forment une efpece d’arc-en-
ciel. Lorfque plufieurs colonnes , parties de divers
endroits, fe rencontrent au zénith, elles fe confondent
les-lunes avec les autres, 8c forment par leur
mélange une petite nuée fort épaiffe, qui fe mettant
d abord en feu, brûle avec plus de violence, 8crépand
une lumière plus forte que ne faifoit auparavant
chaque colonne feparément. Cette lumière devient
alors verte, bleue 8c pourpre ; 8c quittant fa première
place, elle fe porte vers le fud fous la forme d’un petit
nuage clair. Lorfqu’il ne fort plus de colonnes, la
nueene paroît fouvent que comme le crépufcule du
matin, 8c elle fediffipe infenfiblement. Voye^ un plus
grand détail dans Muffchenbroek, effdi de Phyfique*
p. 1GS8. &fuiv.
Ce phénomène dure quelquefois toute la nuit; on
le voit même fouvent deux ou trois jours de fuite.
M. Muffchenbroek l’obferva plus de dix jours 8c dix
nuits de fuite en 1734, 8c depuis le 22 jufqu’au 31
Mars 173 5. La nuée qui fert de matière à Vaurore bor
é a le , dure fouvent plufieurs heures de fuite fans qu’on
y remarque le moindre changement; car on ne voit
pas alors qu’elle s’élève au-deffus del’horifon, ou
qu’elle defoende au-deffous. Quelquefois elle fe meut
un peu du nord à l’eft ou à l’oiieft; quelquefois auffi
elle s’étend beaucoup plus loin de chaque côté, c’eft-
à-dire vers l’eft 8c l’oiieft en même tems, 8c il arrive
alors qu’elle darde plufieurs de ces colonnes Iumi-
neufes dont nous avons parlé. On l’a auffi vû s’éle-
ver au-deffus de l’horifon, 8c fe changer entièrement
en une nuee blanche 8c lumineufe. Enfin la lumière
naît & difparoît quelquefois en peu de minutes.
Plufieurs philofophes croyent que la matière de
I aurore boréale eft dans notre atmofphere. Ils s’appuient
; i° . fur ce qu’elle paroît le foirfous la forme
d’un nuage, qui ne différé pas des autres nuages que
nous voyons communément : 8c ce n’eft en effet qu’un
nuage placé à la même hauteur que les autres, autant
que la vue en peut juger. On peut l’obferver même
pendant le jour : ilreffemble alors aux nuages à tonnerre,
excepté qu’il eft moins épais, d’un bleu tirant
fur le cendré, 8c flottant doucement dans l’air. Lorf-
qu’on voit un pareil nuage au nord, aunord-eft, ou
au nord-oiieft, il paroît fûrementune aurore boréale.
20. Comme la nuée lumineufe fe tient plufieurs heures
de fuite à la même hauteur au-deffus de l’horifon,
elle doit neceffairement fe mouvoir en même tems
que notre atmofphere ; car puifque la terre tourne
chaque jour autour de fon ax e, cette nuée lumineufe
devroit paroître s’élever au-deffus de l’horifon, 8c
defeendre au-deffous, fi elle étoit fupérieure à l ’at-
mofphere. Cette nuée étant donc emportée en même
tems que notre atmofphere, il y a tout lieu de croire
qu’elle s’y trouve effeâivement. 3°. II y a plufieurs
aurores boréales que l ’on ne fauroit voir en même tems
de deux endroits peu éloignés l’un de l’autre, ce qui
prouve qu’elles ne font pas toûjours à une hauteur
confidérable, 8c qu’elles font fûrement dans notre
atmofphere. Quelques grands Mathématiciens ont
II
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