
cependant on en trouve quelques-uns qui n’en portent
qu’une. Touraefort»Inft.m herb. Foy‘ { Pia n -
T * Cette plante donne dans l’analyfe chimique beau-
coup d’huile, de fel acide, & de terre ; une quantité
médiocre de fel fixe, & très-peu d’efprit -unneux.
Ces principes font enveloppés par un fuc vifqueux,
qui fe détruit par le feu. Le fuc de la bugrande ou
.arrête-boeuf, rougit.un peu le papier bleu. Ses feuilles
ont une faveur de légume, font fetides & gluantes :
c’eft ce qui a fait dire à M. Tournefort, que cette
plante eft compofée d’un fel prefque femblable au
tartre vitriolé, enveloppé dans du phlegme, & dans
beaucoup de terre & de foufre.
On compte communément fa racine parmi ies cinq
racines apéritives. En effet, elle réfout puiffamment
les humeurs épaiffes, elle eft falutaire dans les obf-
truélions rebelles du foie & de la jauniffeS elle foulage
dans la néphrétique & les fuppreflions d’urine.
5. "Pauli la regarde «femme un excellent remede au
-calcul des reins & de la veffie. Matthiole la recommande
pour les excroiffances. charnues ; Ettmuller
la croit utile pour le farcocelle. Voyez Mat. méd. de
Geoffroy, le refte du détail de fes propriétés, & les
-compofïtions qu’on en tire.
ARRÊTÉ, f.m. terme de Palais, fignifie une réfo-
lution ou détermination prife par une cour de judica-
tùre , en conféquence d’une délibération, & qu elle
n’a pas encore rendu notoire par un arrêt ou jugement.
Voyez ci-deffus A r r ê t . (H )
A r r ê t é d'un compte, en Commerce, c’eft l’aôe ou
•écrit qu’on met au bas d’un compte, par lequel comparant
enfemble le produit de la recette & de la
dépenfe, on déclare laquelle des deux excede l’autre
; ce qui rend le comptable débiteur, f il’excédent
eft du côté de la recette ; au contraire l’oyant compte
, fi c’eft du côté de la dépenfe que l’excédent fe
trouve. On l’appelle auffi finito de compte. Voyez Fl-
N ITO .-
A r r ê t é , fie dit encore dans les fociétés de marchands
& dans les compagnies de commerce ,. des
réfolutions prifes par les affociésou directeurs à la
pluralité des voix. (G )
A r r ê t é , adj. terme de Blafon, fe dit d’un animal
qui eft fur fes quatre piés, fans que l’un avance devant
l’autre ; ce qui eft la pofture ordinaire des animaux
qu’on appelle pajfans.
Baglione marquis de Morcone à Florence, & Bâillon
comte de la Sale à Lyon, dont il y a eu un évêque
de Poitiers, d’azur au lion léopardé d’or arrêté
6 . appuyé de la patte droite de devant fur un tronc
de même, trois fleurs de lis d’or rangées en chef,
furmontées d’un lambel de quatre pièces de même.
M ... : I
ARRÊTER, v . a£t. en Bâtiment, eft affiner une
pierre à demeure , maçonner les folives, &c. C ’eft
. auffi fceller en plâtre, en ciment, en plomb, &c. (P )
ARRÊTER l'artillerie, terme de Marine, dont on fe
lert pour lignifier attacher un coin avec des clous ,
fur le pont, immédiatement derrière l’affut de grands
canons, pour les tenir fermement attachés aux côtés
du vaiffeau, afin qu’ils ne vacillent pas quand le vaif-
feau balance, & que par ce moyen ils ne courent pas
rifque d’endommager les bords du vaiffeau. (Z )
A r r ê t e r , en Jardinage, fe dit de l’a dion d’empêcher
un arbre ou une paliffade de monter haut : on
les coupe à une certaine hauteur, pour ne pas les
laiffer emporter ni s’échapper. On le dit auffi des
melons & des concombres , dont on abbat des bras
ou des branches trop longues. (K )
A r r ê t e r , fie dit, en Peinture, d’une efquiffe, d’un
deffein fini, pour les diftinguer des croquis ou efquif-
£e&légères, Un deffein arrêté, une efquiffe arrêtée.
On dit encore des parties bien arrêtées, lorfqu’elleff
font bien terminées, bien recherchées. (R )
A r r ê t e r , en terme de Metteur en oeuvre, n’eft autre
chofe que fixer la pierre en rabattant les fertiffures
d’efpace en efpace, afin d?achever de la fortir plus
commodément &C avec moins de rifque.
A r r ê t e r un compte, ( Comm'.) c’eft .après l’avoir ,
examiné & vérifié fur les pièces juftificatives, & en
avoir calculé lés différens chapitres de recette & de
dépenfe, en faire la balance , déclarer au pié par un.
écrit ligné,. lequel des uns ou des autres font les plus
forts. On dit auffi folder un compte. Voyez C o m p t e
& So ld e r .
Arrêter un mémoire, arrêter dès parties, c’eft regler
le prix des marchandifes qui y font contenues , en
apoftiller les articles, & mettre au bas le total à quoi
ils montent, avec promeffe de les payer & acquiter
dans les tems convenus.
Arrêter fignifie auffi convenir d’une chofe , la çon-
clurre, en tomber d’accord avecfies affociçs, I l a été
arrêté de faire un emprunt de cent mille éçus au nom de
la fociété. Voyez SO C IE T E .
ARRHABONAIRES, f. m. pi. (Théol. Hift. eccl.)
nom qu’on donna aux Sacramentaires dans le xVf.
fiecle, parce qu’ils difoient que l’euchariftie leur étoit
donné comme le gage du corps de Jefus-Chrift, &
comme l’inveftiture de l’héredite promjfe. Stancarus
enfeigna cette doftrine en Tranfylvanie. Pratéole,
au motArrahab.
Ce mot eft dérivé du \2A1narrha ou arrhabo, arrhe^
gage , nantiffement. Les Catholiques conviennent
que l’euchariftie eft un gage de l’immortalité bien-
heureufe : mais que, c’eft-là un de fes effets, & non
pas fon effence , comme le foûtenoient les hérétiques
dont il eft ici queftion, (G )
ARRHEMENT ou ENHARREMENT, fubft. m.’
en Commerce, c’eft une convention que l’on fait pour
l’achat de quelque marchandife, fur le prix de laquelle
on paye quelque chofe par avance. Voyez
A r r h e s . Savary, Dictionnaire du Comm. tome I .
Paë- 733 ’ A R RH ER o kE N A R R H E R , ( Commerce.) c’eft
donner des arrhes. Voyez A r r h e s .
Ce verbe eft ufité dans quelques ordonnances
pour aller au-devant des marchands, & acheter les
denrées avant qu’elles foient arrivées aux ports ou
■ marchés. •
Les ordonnances de police défendent à tous marchands,
regrattiers, &c. d’aller au-devant des laboureurs
& marchands forains pour arrher les grains
ou les marchandifes, & les acheter avant que d’être
arrivées fur les ports ou aux marchés ; comme auffi
d’enarrher ou d’acheter tous les blés en verd. Il y a
auffi différentes communautés ou corps de métiers
de.Paris, entr’autres celle des Bonnetiers , par les
ftatuts defquelles il eft défendu à'arrher par les chemins
les marchandifes deftinéès pour Paris, comme
d’arrher dans Paris aucun ouvrage de Bonneterie qui
n’ ait été vû & vifité par les maîtres ôc gardes de ce
• corps. (G )
ARRHES, f. f. plur. en D roit, eft un gage en argent
que l’acheteur donne au vendeur, pour fureté
du marché qu’il fait avec lui. Si le marché eft con-
fommé par la fuite, les arrhes font autant d’acquité
fur le payement ; & fi l’acheteur rompt, les arrhes
relient au vendeur par forme de dommages & înte-
! rêts ; c’eft la condition fous laquelle les arrhes ont été
| données. Voyez D e n ie r -a -d ie u . (H )
* Les arrhes ont quelquefois un effet plus rigoureux ;
celui qui les donne eft obligé d’exécuter exactement
le marché qu’il a fait; & dans le,cas où il refufe de
l’exécuter, la perte des arrhes qu’il a données ne fuf-
fit pas toûjours pour fa décharge ; on peut le pourfui-
vre pour le payement du prix entier du marché arrêté;
ARRIERE, fi m. ou poupe, (Marine.") c’eft la pàr-
tie.du vaiffeaii-qui en fait l’arriéré, &. qui eft foûtenue
par l’étambord, le.tr épot & la liffe de hourdiou barre
d’arcaffe. On comprend ordinairement fous le nom
d’arriéré 5c de poupe , cette partie du vaiffeau com-
prife entre l’artimon & le gouvernail, où l’on trouve
la dunette, la galerie, la chambre du capitaine, Gc.
Foyei Ar CASSE.
Faire vent arriéré, c’eft prendre le vent en poupe :
on dit auffi, venir vent arriéré, porter vent arriéré , 6c
aller vent arriéré. Le vaiffeau qui porte vent arriéré, ne
va pas fi vite que quand il fait vent largue, & qu’il
porte de vent de quartier; fupppfant que dans l’une
& l’autre navigation, le vent foit d’une égale force ;
car ayant vent largue , toutes lés voiles fervent &
prennent lè vent de biais ; au lieu que lorfcjue le vent
eft en poupe, & qu’il porte également entre deux
écoutes, la voile artimon dévoie une partie du
vent à la grande voile, & celle-ci à la mifene, les
dërnieres faifant toûjours obftacle à celles qui les
précèdent. Voye^ Largue.
Paffer à Varriéré d'un vaiffeau ; c’eft aller fe mettre
à l’arriéré d’un vaiffeau, ou le laiffer paffer devant &
fe. mettre à fa fuite,
Demeurer de l'arriéré ; fe trouver de l’arriéré à l’atterrage
fuivant l’eftime de fes routes. Voye£ Navigation
&Naviger sur la Terre.
Mettre un vaiffeau de Carrière ; c ’eft le dépaffer & le
laiffer derrière foi. (Z )
Arri ere , terme que l’on joint avec tin autre mot,
pour faire lignifier à ce mot quelque chofe de pofté-
rieur, qui eft derrière, oppofé à avant on devant.
Voye^ Avant.
Arriéré , en terme Militaire , fignifie la partie
poftérieure d’une armée ; ç’eft l’oppofé de front ou
face.. Voye[ Front,
Arriere-garpe ; c’eft la partie d’une armée qui
marche la derniere immédiatement après le corps de
l ’arméeypour empêcher les deferteurs. Voy. Garde.
Arriéré-demi-file; ce font les trois derniers
rangs d’un bataillon qui eft rangé fur fix hommes de
profondeur, Voye^ File.
ArRieRe-ligne ; e’eft la fécondé ligne d’une armée
campée, qui eft éloignée de trois ou quatre cents
pas de la première ligne ou du front. Voye[ Ligne.
A rriere-RANG ; c’eft le dernier rang d’un bataillon
ou efeadron, quand il eft campé. Vçye^ R ang..
Toutes ces applications du terme à’arriéré ne s’em*
ployent guerè à -préfent , fi ce n’eft pour lignifier la
partie de l’armée qui marche la derniere, c’eft-à-dire
Xarriéré-garde : car on dit, fécondé ligne d’une armée ,
non arriere-ligne, &£ dernier rang d'un bataillon. &c.
■ WÊKÊÊ ARRIERE-GARDE, (Marine.) Uarriere-garde d’une
armée navale,. c?eft la divifion qui fait la queue de
l’armée, & c’eft aulfi celle qui eft fous le vent. (Z )
ARRIERE-BAN, f. m. (Hifl, mod.) terme de Milice;
c’eft la convocation que le prince ou le fouve^
rain fait de toute la nobleffe de fes états pour marcher
en guerre contre Tenaemi. Cette coutume étoit autrefois
fort commune en France , où tous ceux qur
tenoient des.fiefs & arriéré-fiefs, étoient obligés fur
la fommation du prince de fe trouver à l’armée, &
d’y mener félon leur qualité , un certain nombre
d’hommes d’armes ou d’archers. Mais depuis qu’on a
introduit l’ufage des compagnies d’ordonnance & les
troupes réglées, l’arriéré-ban n’a été Gonvoqué que .
dans les plus preffantes extrémités. On trouve pourtant
que fous le feu Roi Xarriéré-ban a èté convoqué
pendant la guerre qui commença en 1688, & fut
terminée par la paix de Ryfvik. Dans ces occafions
la nobleffe de chaque province forme un corps fé-
pare, commandé par un des plus anciens nobles de
«gtte province. Il y a des familles qui font en poffeffion
de>cet honneur. En Pologne, fur les univêrfaux;
du roi ou de la diete, les gentils-hommes font obligés
de monter à cheval pour la défenfe de l’érat, ôç
l’on nomme ce corps de cavalerie Pofpolite. Voye?
POSPOLITE.
Quelques-uhs difent que le bah ëft là première
convocation, & 1 arriererban la fécondé ; comme une
convocation réitérée pour ceux qui font demeurés
arriéré, ou qui ne fe font pas rendus à tems à l’armée.
D autres font venir ce nom d’heribannum, proclamation
du maître ou du fouverain pour appeller fes fu-
jets au fervice militairefous les peines portées par
les lois. Voyez Ba n . (G)
ARRIERE-BEC d une pile, en terme de rivigre ; c’eft
Iâpartiede la pile qui eft fous le pont du côté d’aval.
ARRIERE - BOUTIQUE, i Architecture ; voyez
Ma g a s in de Ma r c h a n d . (P )
} ARRIERE- CHANGE , eft la même chofe que
l’intérêt des intérêts. Voyer In t é r ê t .
ARRIERE-CHCEUR, voyez C hoe u r .
ARRIERE-CORPS , en Serrurerie ; ce font tous les
morceaux ajoutés au nud d’un ouvrage, de maniéré
qu’ils en foient excédés ; enforte qu’on pourroit dire
que fi l’avant - corps fait relief fur le nud, le nud au
contraire fait relief fur Xarriéré-corps. Les rinceaux &
autres ornemens de. cette nature ne font jamais ar-
riere-corps. Des moulures formées fur les arrêtes de
barres de fer ou d’ornement, formeroient fur le nud
des barres dont elles porteroient le quarré , arriéré-
corps. Lés avant & arriéré-corps devroient être pris
dans le corps de la piece ; & fi on les rapporte, ÔC
s’ils font des pièces détachées,c’eft feulement pour la
facilité du travail & éviter la dépenfe. Voy. A v a n t -
c o r p s .
ARRIERE-COUR, en Architecture, eft une petite
cour qui dans un corps de bâtiment fert à éclairer les
moindres appartemens, garde-robes, e/caliers de dégagement,
&c. Vitruve les appelle mefauloe. (P )
ARRIERE-FAIX e f t , en Anatomie, la membrane
ou tunique dans laquelle étoit enveloppé l ’enfant
dans l’u térus. Voyez Foe t u s .
On l’appelle ainfi , parce qu'il ne fort qu’après
l’enfant, comme par un fécond accouchement ; c ’eft
auffi ce qui lui a fait donner le nom de délivre. Voyer
D é l iv r e ,
Les Médecins l’appellent auffi fecondine, encore
par la même raifon. Il contient le plaçénta & les
vaiffeaux ombilicaux. (L)
II a quelques ufoges en Medecine : on doit le choifir
nouvellement forti d’une femme faine & vigoureufe,
entier, beau ; il contient beaucoup de fel volatil &
d’huile. On l’applique tout chaud, fortant de la matrice
, fur le v ifage, pour en effacer les lentilles. On
en fait diftiller.de l’eau au bain-marie pour les taches
du vifage ; on s’en fert auffi à l’intérieur, mis en poudre,
pourd’épilepfie, pour hâter l’accouchement,
pour appaifer les tranchées : la dofe en eft depuis un
demi-fcrupule jufqu’à deux fcrupules. (N)
ARRIERE-FERMIER, terme fynohyme à fous*
fermier. (H)
ARRIERE-FIEF, (Jurifp.) c’eft un fief qui dépend
d’un autre fief. Voyez EieF- Les arriere-fiefs commencèrent
au tems où les comtes & les ducs rendirent
leurs gouvernemens héréditaires. Ils diftribuerent
alors à leurs officiers certaines parties du domaine
royal, qui étoient dans leurs provinces, & ils leur
permirent d’en gratifier de quelque portion les fol-
dats qui avoient feryi fous eux. Voyez C o m t e ,
Duc. (H)
ARRIERE-FLEUR , terme de Çhamoifeur ; c’eft un
refte de fleur que l’on a oublié d’enlever de deffus les
peaux en les effleurant. Voyez Ef f l e u r e r , Fl e u r .
ARRIERE-FONCIERE , ( r e n t e ) terme de Coutumes
, fynony me à fur-fonciere. f oye{ ce dénier, (H\