les Apothicaires, qui ne font qu’un corps av ec e u x ,
de quatre ans ; chez les M erciers-jpiiailliers, de trois
ans ; chez les Pelletiers-haubanniers-foureurs , de
quatre ans ; chez les Bonnetiers-aulmuciers-miton-
n iers , de cinq ans ; & chez les Orfévres-joiiailliers,
de huit ans.
Les apprenùfs doivent être obligés pardevant notaires
, & un marchand n’en peut prendre qu’un feul
à-la-fois.- •
Outre les apprenùfs de ces fix corps, il y a encore
des dans toutes les communautés des arts
& métiers de la v ille & fauxbourgs de Paris ; ils doiv
en t to u s , auffi-bien que les premiers, être obligés
pardevant notaires, font tenus après leur appren-
tiflage de fervir encore chez les maîtres pendant
quelque tems en qualité de compagnons. Les années
de leur apprentiflage , auffi- bien que de ce fécond
fe rv ic e , font- différentes, füivant les différens ftatuts
des communautés.
L e nombre des apprenùfs que les maîtres peuvent
a v o ir à-la-fois, n’ eft pas non plus uniforme.
Aucun apprentif n é peut être reçu à la ma îtrife,
s’ il n’a demandé & fait fon chef-d’oeuvre.
La v eu v e d’un maître peut bien continuer Yap-
prentif commencé par fon mari, mais non pas en faire
un nouveau. L a v eu v e qui époufe un apprenti/ , l’af-
fàanchit dans plufieurs communautés.
Les apprenùfs des v illes oh il y a jurandes, peuv
en t être reçus à la maîtrife de P a r is , en faifant chef-
d’oeuvre après avo ir été quelque tems compagnons
chez les maîtres, plus ou mo ins, fuivant les communautés.
( G)-
A P PR EN T IS SA G E , f. m.(Camm.) fe d it du tems
que les apprentifs doivent être chez les marchands
o u maîtres des arts & métiers. Les brevets d'appren-
ùffage doivent être enregiftrés dans les regiftres des
corps & communautés, & leur tems ne commence à
courir que; du jour de leur enregiftrement. Aucun ne
peut être reçu marchand qu’il- ne rapporte fon brev
e t & fes certificats d'apprenthffage. Art. 3 . d u t ht. 1.
de L’ordonh. de 1 Gy3 • (G )
A P PR EN T ISSE , f. f. (Commerce?) fille ou femme
qui s’engage chez une maîtreffe pour un certain
tems par un brevet pardevant notaires , afin d’apprendre;
fon art & fon commerce , de la même man
iéré à-peu-ptès qué les- garçons apprentifs. Foye^
A p p r e n t ie : (G )
A P P R Ê T des étoffes de foie. Tou te s .les étoffes légères
dé foie font apprêtées, principalement les fa-
tins qui prennent par cette façon qu’on leur donne,
du lüftre & de' la confiftance.
Pour apprêter un fa tin , on fait diflbudre de la
gomme- arabique dans une certaine qiîafiiité d’eau ;
après quoi.oîi paffe rétQffë.ènroùlée fijr line enfuple,
au - tlelTus d’-im grand hrafier & à mefure qu’elle
pàffê j ôn l’enroule fur une autre enfuple éloignée de
la première de 12 piés environ. L ’étoffe e f f placée
fur cë sén fo p le s , de manierq que Vendroit eft tourné
du côté dirbrafier : c’eft entre, ces deux enfuples que
lé brafier eft pofé ; & à" mefure que l’ouvrier rpule
d’ùn côté-la piece d’étoffe bien tendue, un autre ou-
v r ie r paffe .fur la partie^ de Yttiversdç. l’étoffe , qui
e ft entréiéS deux enfüples, l’eau gommée av e c d e s .
épongés humedées pouf cette Opération. La chaleur
dû brader doit être fi Violente, que l ’eau gommée ne
pujffé tfanfpirer au-traverS de l’é toffe , qui én feroit !
tâchée j de façon qu’il faut que cette eau feche àrrte-
fdrë q ü é iâ pîëcè en eft humeffoe. Voilà la façoii <Tàpprêter.
le^;pétits fatins.
’ Lès Hpîîaqdois apprêtent les petits velours d'é la
mêîné f a ç o n a v e c cette différence, que l’étoffe eft
ac'cfbçheè''par la llfière for deux traverfes.de b o is ,
de" dîuançé en diftance d’un pd û ce , pour lui coiifer-
Yër fa laideur au moyen de vis & écrüuês-qui l’ém- ‘
pêchent de fe rétrécir. On ne décroche l’étoffe apprêtée
que quand la gomme eft fe ch e , ce qui rend Yapprêt plus long à faire que pour une étoffe mince.
On fuit une pareille méthode pour les étoffes fortes
qui n’ont pas la qualité qu’elles e x ig e r o ie n t c e qui
eft une efpece de fraude. O n appelle donneurs d'eau
ces apprêteurs.
A p p r ê t , f. m. en Draperie. O n comprend fp.us ce
mot toutes les opérations qui fuivent la foule, telles
que le garniffage ou le tirage, au chardon, la to n te ,
là p r e flè , &c. V o y e z L'article D r a p e r ie .
A p p r ê t , terme de Chapelier; ce font les gommes
& les colles fondues dans de l’eau, dont les Chapeliers
fe fervent pour gommer les chapeaux & leur donner
du corps , afin que les bords fe foûtiennent d’eux-
mêmes , & que leurs formes çonfervent toûjours
leurs figures. L 'apprêt eft une des dernieres façons
que les ouvriers donnent aux chape aux, & une des
plus difficiles ; car pour que Yapprêt foit b o n , il ne
doit point du toutparo ître en-dehors. Foyc{ C h a p
e a u & C h a p e l ie r .
A p p r ê t , che^ Les Pelletiers. Les peaux qu’on defti-
ne à faire des fourrures, & qui font garnies de leur
p o il, doivent, avan t que d’être employées par le
Pelletier, rece vo ir quelques façons pour les adoucir.
C ette préparation confifte à les paffer en h u ile , fi ce
font des peaux dont le poil tienne beaucoup ; mais file
poil s’enle v e aifément, on les prépare à l ’alun ,
comme nous l’allons expliquer.
Les principales peaux dont on fe fert pour les
fourrures, font les martres de toute e fpece, les hermines
> le caftor, le lou tre, le tig re , le petit-gris, la
fou ine , l’ours,.le loup de plufieurs fo rtes, le putois,
le ch ien , le c h a t , le renard , le lie vre , le lapin ,
l ’a gne au , & autres femblables. Maniéré de paffer en huile les peaux deflinées à faire
les fourrures. Si-tôt que les peaux font arrivées chez
l ’o uv r ie r , on les coud enfemble, de maniéré que le
poil ne puiffe pas fe gâter ; enfuite on les enduit
d’huile de n a v e tte , qui e ft la feule qui foit propre à
cet ufage ; après quoi on les foule aux p ié s , ppur y,
faire pénétrer l’huile & les rendre plus maniables.
Si elles ne font pas fuffifamment adoucies, on réitéré
la même opération , & on y remet de nouvelle
hu ile , jufqu’à ce qu’elles foient arrivées au point de
pouvoir être maniées com ité une étoffe. Cela fa it ,
on les met fur le chevalet pour y être écharnées ;
& lorfqu’elles font bjen. nettoyées du côté de la
cha jr, & qu’il n’y refte plus r ie n , on les d é c o u d ,
& on les dégraifle de la maniéré fuivante. On étale
les peaux fiir la terre , le côté de la chair en - def-
foüs , & on les poudre du côté du poil av e c du plâtre
bien fin S? paffé au tamis ; enfiiite on bat les peaux
av e c des baguettes , pour en faire tomber le plâtre.
I l faut recommencer cette opération jufqu’à ce qu’elles
fpieflt totalement dégraiffées, & en état d’ê tre
employées.
Mais comme il fé trouve fou vent des; peaux dont
lè poil ne tient pas be au cou p , ces peaux perdroient
leur poil fi on les paffoit en huile ; ainfi au lieu d’huile
on lès apprête de la maniéré fuivante.
On prçnd de l’aluri , du Tel marin, de la farine -
de feigle ; on délaye le tout enfemble dans de l’eau J
& ori en forme une pâte liquide comme de la bouilliej
enfuite o h en endji.it les peaux du côté d e là chair r
cette opération refferre la peau & empêche le poil
de tombef. Cette façon ï ç réitéré jufqu’à ce que le?
peaux foient tout-à irait devenues fouples & maniab
le s ; après quoi on ies jforte chez le Pelletier pour
y être employées en fourrures.
A p p r ê t , (fuftture f ÿ i ’eft ainfi qu’on «jppelfo
la peiilttire qqi fe fâ iï fur le verre av e c des çoiilçurs
p'artici|lieres. O n fe fo rt dû,verre blapç. Les çoulepr?
appliquées fu r ce v ë r f e ,‘ fê fondent 6 i s ’inçQxpQfçnt,
Cette peinture étoit fort d’ufogo autrefois, principalement
pour les grands, vitraux d’é g life , où l ’on
exnployoit, dît M. de la Hjre ( Mém. de L'académie ,
tome I/K?) po.ur 4e^ couleurs v iv e s & fo r te s , des verres
colorés dans, le fourneau, fur lefquels on m ettoit
des ombres, pour leur donner le r e liç f ; ce qui ne s ’entend
guere. Mais voye[ à P article Pe in t u r e le détail
de fo maniéré de peindre d'apprêt, ou fur le verre.
A P P R Ê T E R , y . a d . che[ les Fondeurs de caractères
£ Im p r im é y c’eft donner aux caraderes la derniere
fa ço n , qui cpnfifte à polir av e c un couteau fait exprès
les deux côtés des, lettres qui forment le co rp s ,
pour fixer & arrêter ce corps fuivant les modèles
qu’on aura donné à: fu iv re , pu fuivant la proportion
qui lui eft propre ; ce qui fe fait à d eu x , trois , ou
quatre cents lettres à 1» .fois, qui font arrangées les
uqes à cô.té des au tre s , fur un morceau de bois long
qu’on appelle corupo/teur. Etant ainfi arrangées, on
lç s ratifie av e c le cou te au , plps ou mo ins, jufqu’à
c e qu’elles foient polies & arrivées au degré précis
d’ép.aiffeur qu’elle^ dpivent avo ir . Voye^ C o m p o s t
e u r , Fo n d e r ie , & C a r a c t è r e s ,
A p p r ê t e r Yétain. T ou te s les gputtes étant rever-
çhées (voyc[ R e y er c h er ) , on les apprête, ainfi que
les endroits des jets qu’on a épilés. V E p i l e r .
Apprêter,, ç ’eft écoüaner, ou râper, ou limer la pie c e ,
pour la rendre unie facile, à tpurner. O n dit écçüa-
tier, parce qu’on fe fert d’une écoiiane ou ç ç o in e ,
pu d’une râp e , outil de fe r , d.pnt les dents font plus
grqffes que celles des. limes. Pour apprêter aifément,
i l faut avpir devant foi une Telle de bois à quatre
p té s , de trois piés de long fur environ un pié de large
, de la hauteur du g en ou , au milieu de laquelle il
y ait une planche en-travers d’environ 18 pouces de
long & de 10 o.ii 12 de large J on arrête cette fe lle ,
que l’on appelle établi ou apprêtoir, av e c une perche
qu morceau bpis pofé fur le ruilieu, & portant,
rqide contre le plancher, pour tenir l’apprêtoir en
arrêt. En tenant fa piece du genou g au che , fi ç’eft;
de la p o te r ie , & appuyant contre l’apprêtoir, o.n a
les deux mains lib re s, & av e c l’écoïiane on râpe les;
gouttes en faifant aller cet outil à deux mains. S i c’eft
4e la v a ïffe lle , on tient plufieurs pièces enfemble
l ’une fur l’a.ptre, fur fes g en ou x , en les. appuyant à
l ’apprêtoir, foit pour râper les je ts , foit pour râper
fos gouttes, L ’éçoüane ou la râpe doit être courbe
lprfqu’il faut aller for les endroits p la is , comme les
fonds», puis on râpe les bavures d’autour du bord
ayep une rap.e pfos petite que l ’é co iiane , ou un gra-
to ir fous bra s ; & fi lés gouttes fopt un peu groffes
par dedans » on les unit av e c lè g ratoir ou un ciféau.
Qn dit encore apprêter pour tourner» de c e qui fe
tourne avant de fouder, comme les bouches des pots-
à-vin » les bas des pots-ràrl’e au , &c.
Qn. pçm encore dire apprêter pour tourner de ce
qui fo repar.e à la main avant de tourner la p ie c e ,
comme les oreilles, d’é cu e lle , les cocardes ou becs
d’âiguiere, 6?ç. F o y e i R é p a r e r ..
- A p p r ê t e r , en terme de Fergetùer , c’eft mettre en-
fembie les plumes Sc les foies de même gro fieu r , de
même grandeur, & de même qualité.
A p p r ê t e r au. fourneau, (en terme de Fergetùer.)
c’eft paffer le bois ;d*une raquette au feu po u f le rendre
plus pliant, & foi faire prendre la forme qu’il
doit a v o ir , & qu’il ne pourra it acquérir fans cette
précaution.
A P P R Ê T E U R , f. m. c ’eft le nom qu’on-donne
aux peintres fur v erre. Fayei A p p r ê t é Pe in t u r e
su r v e r r e .
î A P P R û S A M D S , terme de Droit canoniques ce
mot eft purement latin ; mais les canoniftes l’oqt introduit
en ffan ço is , pour fignifief 1 esvifa que donne
Pordinaire. à .im mandat ou x ticû t infixrmâ dignum.
L ’ordinaire à qui la commifiion eft adreffée pour le
v'ifq » ne doit pas prendre connoiflance de la validité
4u tit re , ni différer à raifon de ce de donner fon ap~
probamus. (H )
A P P R O B A T E U R , en Librairie. Foye^ C E N S E U R .
A P PR O B A T IO N , f. f. en Librairie, eft un aéie par
lequel un çenfeur nommé pour l’examen d’un liv r e ,
déclare l’avo ir lû & n’ avo ir rien trouvé qui puifie
ou doive en empêcher l’impreffion. C ’eft fur cet a â e
figné du cenfeur, qu’eft accordée la permiffion d’imprimer
; ôc U doit être placé à la tête ou à la fin du
liv re pour lequel il eft donné.
Il eft vraiflemblahle que lors de la naiffance des
L e ttres , les livres n’étoiënt pas fojets, comme ils le
font à p r é fe n t, à la formalité d’une approbation ;
& ce qui nous autorife à le c ro ire , c’eft que le bienheureux
A u tp e r t, écrivain du v m e fie c le , pour fe
mettre à cou v ert des critiques jaloux qui le perfécu-
to ien t, pria le pape Etienne III. d’accorder à fon
commentaire fur l’apocalypfe une approbation authentique
: ce q u e , dit-il, aucun interprète n’a fa it
avant lu i, & qui ne doit préjudicier en rien à la liberté
où l’on eft de faire ufage de fon talent pour
écrire.
Mais l ’art admirable de l’Imprimerie ay an t con-
fidérablement multiplié les liv r e s , il a été de la fa-
geffe des différens gouvernemens d’arrê ter, par la
Formalité des approbations, la licence dangereufe des
é criva ins, & le cours des liv res contraires à la religion
, aux bonnes moeurs, à la tranquillité publique,
&c. A cet effet il a été établi des cenfeurs chargés du
foin d’examiner les livres. Foyeç C e n s e u r .
A P P R O CH E , f. f. (en Géométrie?) La courbe aux
approches égales, acceffus cequabilis, demandée aux
Géomètres par M. Leibnitz , eft fameufe p a r la difficulté
qu’ils eurent à en trouver l’équation. V o ic i la
queftion.
T rou v er une courbe le long de laquelle un corps
défeendant par l’aétion feule de la pefanteur, approche
également de l’horifon en.des tems é gaux , c’eftt
à-dire trouver la courbe A M P (fig. 4 0 . Anal?) ,
qui fo it telle que fi un corps pefant fe meut le long
de la concavité A M P de cette cou rbe , & qu’on tire
à volon té les lignes horifontales Q M , R N , S O ,
T P , &c, également diftantes l’une de l’au tre , il parcoure
en tems égaux les arcs M N , N O , O P , &c.
terminés par ces lignes.
MM. Bernoulli, Varignon & d’au tre s , ont trouvé
que c’étoit la fécondé parabole cu biq u e , pla cée de
maniéré que fon fommet A fu t fa partie fopérieure.
On doit de plus remarquer que le corps qui la doit
décrire, pour s’approcher également de l ’horifon en
tems é ga u x , ne peut pas la décrire dès le commencement
de fa chute. Il faut qu’il tombe d’abord en
ligne droite d’une certaine hauteur FA,que la nature
de cette parabole détermine ; & ce n’eft qu’av e c la
vîteffe acquife par cette chûte qu’ il peutjEommencer
à s’approcher également de l’horifon en tems égaux."
M. Varignon a généralifé la queftion à fon ordinaire
, en cherchant la courbe qu’un corps doit décrire
dans le vuide pour s’approcher également du point
donné en tems é g a u x , la lo i de la pefanteur étant
fuppofée quelconque.
M. de Maupertuis a auffi réfolu le même problème
, pour le cas où le corps fe mouvroit d?ns un milieu
réfiftant comme le quarré de la v îte ffe , ce qui
rend la queftion beaucoup plus difficile que dans le
cas o ù T o n fuppofe que le corps fe meuve dans le
vuide. Fyyeç Hiji. acad. royale- des Scienc. an. iG ÿ ÿ%
pag. 82. & an. iy y o , pag. 129. Mém.p. Foyeç
auffi D e s c e n t e , A c c é l é r a t io n . (O )
AwR OCHE ,g reffren approcht.Foye^ G R E F F E . ^
A P P R O C H E , terme de Fondeur de caractères d }Imprimerie
, par lequel on entend là diftance que d oivent
a v o ir les lettres d’imprimerie, à côté les unes des.