rans affez sûrs pour être écoutes dans les écoles de
Philofophie, ajoûtoît-il, ils ftiffifent au moins dans
la conduite de la vie, oii l'on ne rifque rien à fuivre
des probabilités, puifqu’on eft avec des gens qui
•n’ont pas de meilleurs moyens de fe déterminer,
ACARIATION, f. f. voye^ Accariation. ( H)
* A CA ZER, v. aft. donner en fie f ou à rente : de là
vient acaçement. Voye£ Fl EF, RENTE.
ACCAPAREMENT , f. m. c’eft un achat de mar-
chandifes défendues par les ordonnances. .
On le prend aufli pour une efpece de monopole
confiftante à faire des levées confidérables de mar-
chandifes, pour s’en approprier la vente à foi feul,
à l’effet de les vendre à fi haut prix qu’on voudra.
ACCAPARER par conféquent fignifie acheter des
marchandifes défendues, ou faire des levées des marchan-
difeTpeYmifes, qui les rendent rares. (Zf )
, On dit accaparer des blés, des laines , des cires,
des fuifs, &c. En bonne police cette manoeuvre eft
défendue fous peine de confifcation des marchandifes
accaparées , d’amende pécuniaire, & même de
punition corporelle en cas de récidive. Quelques-uns confondent le terme à’accaparer avec celui d'enharrer : mais ils font differens, 8c n’ont rien
de commun que les mêmes défenfes & les mêmes
.peines. Voye%_ Enharrer. ( G )
ACC ARIATION , f. f. terme.de Palais, ufité dans
quelques provinces de France, fur-tout dans les méridionales
les plus voifines d’Efpagne. Il eft fynony-
me à confrontation. Koye^ CONFRONTATION.
On dit aufli dans le même fens accotement ou aca-
rement. Accarerles témoins, c’eft les confronter. (ZQ
* A C C ARON , f. m. ville de la Paleftine,, celui
des cinq gouvernemens des Philiftins oirfarche fut
gardée après avoir été prife. Beelzébuth étoitle dieu
aAccaron.
* ACCASTELLAGE, c’ eft le château fur l’avant
& fur l’arriere d’un vaifleau. Pour s’enformer une
ïdéeexa&e, on n’aura qu’à confulter la Planche première
de la Marine, & les explications qui y feront
jointes.
Le Roi par Une ordonnance fend aux officiers de fes vaiffdeea ul’xa ndneé ef a1ir6e7 5a u> cduén
changement aux accafiellages- & aux Joutes par des
féparatio.ns nouvelles,.à peine de caflation.
On fait un accafiellage à l’avant & à l’arriere des
vaiffeaux, en les élevànt & Bordant au-deflus de la
lifle de vibord, & cet exhauffement commence aux
herpes de l’embelle. On met pour cet effet deux,
trois ou quatre berpes derrière le mât, à proportion
de la hauteur qu’on vêtit donner à Xaccafiellage : on
le borde enfuite de planches qu’on nomme qlin, ou
efqudin, ou quein, auxquelles on donne l’épaifféuf
convenable. Ces bordages qu’on appelle Xefquain, doivent etre
tenus plus larges à l’arriere, où ils joignent les mort-
tans du revers, qu’en-dedans 011 vers le milieu du
vaiffeau, afin que Xaccafiellage aille toûjours en s’élevant
; car s’il paroiffoit baiffer, ou être de. niveau,
iblo frodramgeeSro fiot nutn c ocuofuups d&’oe éill edveéfsa garuétaabnlte .q uL’oilr ffqauuet, coens
laifle une Ouverture au-deffus, telle qu’on jugé à propos , 8c l’on coud enfuite les dernieres planche^
de refquain. A chaque herpe, .on éleve Vaccafiellage , d’un pié, ou à-peu-près, félon la grandeur dii vaiffeau
: mais à l’arriere, on met les herpes entre les
dernieres planches de Pefquin, pour que la dunette
foit plus faine : on laifle aufli fort fouvent dtr jour
ou un vuide entre les plus hautés planches & celle!»
qui font au-deflous.
ACCASTELLÉ, adj. Un v^ifXeaxj.accdfielléeficelui
qui a un château fur fon avant & fur Ion arriéré.
J fo y e ^ ACCASTELLAGE & CHATEAU. ( Z )
^.CCÊDER à un contratQW àun traite ^ ç’èft-joindre
fon confentement à un contrat ou traité déjà
conclu & arrêté entre deux autres perfonnes ou un
plus grand nombre.
En ce fens on dit : les Etat Généraux ont accédé
au traité d’Hanovre ; la Czarine a accédé au traité de
Vienne. Voye^ T raité. (Z f)
ACCELERATEUR ,f.m . pris adj. ouïeBULBO-
CAVERNEUX, terme d Anatomie, eft un mufcle de
la verge qui fert à accélérer l’écoulement de l’iirine
8c de la femence.
Il eft nommé plus particulièrement accélérateur de
l'urine, en latin accelerator urina. Quelques-uns en
font deux mufcles, qu’ils nomment mufcles accélérateurs.
II vient par une origine tendineufe de la partie
fupérieure 8c antérieure de l’urethre : mais devenant
bientôt charnu, il paffe fous l’os pubis, 8c embrafle
la bulbe de l’urethre. Les deux côtés de ce mufcle fe
joignent par une ligne mitoyenne qui répond au ru-
phee que l’on voit fur la peau qui le couvre ; & ainfi
unis, ils continuent leur chemin l’efpace d’environ
deux travers de doigt : après quoi ce mufcle fe divife
en deux productions charnues, qui ont leurs infer-
tions au Corps caverneux de la verge, 8c deviennent
des tendons minces. ( L )
ACCELERATION, f. f. c’eft l’accroiffement dé
vîteffe dans le mouvement d’un corps. Voye^ Vitesse
& Mouvement,
Accélération eft oppofée à retardation ; terme par
lequel on entend la diminution de vîteffe. V~oye{ Retardation.
Le terme d’accélération s’employe particulièrement
en Phyfique, lorfqu’il eft queftion de la chute des
corps pefans qui tendent au centre de la terre par la
force ae leur gravité. Voye^ Gravité & Centre.'
Que les corps en tombant foient accélérés, c’eft:
une vérité démontrée par quantité de preuves , du
moins àpofleriori : ainfi nous éprouvons que plus un
corps tombe de haut, plus il fait une forte impref-
filon, plus il heurte violemment la furface plane , ou
autre obftacle qui l’arrête dans fa chute.
Il y a eu bien des fyftèmes imaginés par les philo-
fophes pour expliquer cette accélération. Quelques-
uns l’ont attribuée a lapreflion de l’air : plus, difent-
ils , un corps defcënd, plus le poids de l’atmofpheré
qui pefe deffus eft confidérable, & la preflîon d’un
fluide eft enraifon de la hauteur perpendiculaire de
fes colonnes : ajoûtez, difent-ils, que toute la mafle
du fluide preflant par une infinité de lignes droites
qui fe rencontrent toutes en un point, favôir au
centre de la terre, ce point où aboutiffent toutes ces
lignes foûtient, pour ainfi dire, la preflîon de toute
la mafle ; conféquemment plus un coips en approche
de près, plus il doit fentir l’effet de la preflîon qui
agit fuivant des lignes prêtes à fe réunir, Voye^ Air
& ATMOSPHERE,
• Mais ce qui renverfe toute cette explication, c’efl;
que plus lapreflion de l’air augmente, plus augmente
: aufli la réfiftance ou la force avec laquelle ce même
fluide tend à repouffer en en-haut le corps tombant, • f^oye^ Fluide, ;
Oh effaye pourtant encore de répôndreque l’air â
mefure qiril eft plus proche de la terre, eft plus grof*
fier & plus rempli de vapeurs 8c de particules hétérogènes
qui ne font point un véritable air élaftiquè ; &
l’on ajouté que le corps , à mefiire qu’il defbend-,
trouvant toujours moins de réfiftance de la part'de.
l’ëlafticité de l’àir, & cependant étant toujours déprimé
par la même force de gravité qui continue d’agir
fur lui, il ne peut pas manquer d’être accéléré. Mais
on fent affez tout le vagué & le peu de précifion de
cefte répônfe : d’ailleurs, les corps tombent plus vite
dans le-Vuide que dans l’air. Vyye^ MACHINS PNEU^
WAT-I^VE i yoyt{ aujfi gLASTIÇITÉ,
; HobbeS , Philofop. Probl. c. j . p. j . attribue XaC-
•célération k une nouvelle imprefîion de la caufe qui
produit la chute des corps , laquelle félon fon principe
eft aufli l’air : en même tems, dit-il, qu’une partie
de l’atmofphere monte , l ’autre defeend : car en
conféquence du mouvement de la terre, lequel eft
.compofé de deux mouvemens, l’un circulaire , l’autre
progreflif, il faut aufli que l’air monte & circule
tout à la fois. De-là il s’enfuit que le corps qui tombe
dans ce milieu, recevant à chaque inftant de fa chute
une nouvelle preflîon, il faut bien que fon mouvement
foit accéléré.
' Mais pour renverfer toutes les raifons qu’on tire
de l’air par rapport à Xaccélération, il fumt de dire
qu’elle fe’fait aufli dans le vuide , comme nous venons
de.l’obferver.
, Voici l’explication que les Péripatëticiens donnent
du même phénomène. Le mouvement des corps
pefans en en-bas, difent-ils . vient d’un principe in-
trinfeque qui les fait tendre au centre, comme à leur
place propre & à leur élément, oii étant arrivés ils
feroient dans un repos parfait ; c’eft pourquoi, ajoutent
- ils, plus les corps en approchent, plus leur
■ mouvement s’accroît : fentiment qui ne mérite pas
de réfutation.
Les Gaffendiftes donnent une autre raifon de l'accélération
: ils prétendent qu’il fort de la terre des ef-
peces de corpufcules attraélifs, dirigés fuivant une
infinité de filets directs qui montent & defeendent ;
que ces filets partant comme des rayons d’un centre
commun, deviennent de plus en plus divergens à mefure
qu’ils s’en éloignent ; en forte que plus un corps
eft proche du centre -, plus il fupporte de ces filets
attractifs, plus par conféquent fon mouvement eft
accéléré. Voye^ Corpuscules & Aimant.
■ Les Cartéfiens expliquent Xaccélération par des im-
pulfions réitérées de la matière fubtile étnérée , qui
agit continuellement fur les corps tombans, & les
pMouffe en en-bas. V . Cartésianisme, Éther, atière subtile , Pesanteur , &c.
La caufe de Xaccélération ne paroîtra pas quelque
chofè de fi myftérieux , fi on veut faire abftraction
pour un moment de la caufe qui produit la pefanteur,
êc fuppofer feulement avec Galilée que cette caufe
ou force agit continuellement fur les corps pefans ;
on-verra facilement que le principe de la gravitation
qui détermine le corps à defeendre , doit accélérer
'cés corps dans leur chûte par une conféquence né-
ceflaire. Voye^ Gravitation.
• Car le corps étant une fois fuppofé déterminé à
defeendre, c’eft fans doute fa gravité qui eft la-pre-
miere caufe de fon commencement de defeente : o r
quand une fois fa defeente eft commencée, cet état
eft devenu en quelque forte naturel au corps ; de
forte que laifle à lui-même il continueroit toûjours de
defeendre, quand même la première caufe cefferoit ;
comme nous-voyons dans, une pierre jettée avec la
main, qui ne laifle pas de continuer de fe mouvoir
après que la caufe qui lui: a imprimé le mouvement a
cefle d’agir. Voye^ L o i de la Nature & Projectile,
• Mais outre cette détermination à defeendre imprimée
par la première caüfe, laquelle fuffiroit pour
coïitinlier à l’infini le même degré de mouvement
une fois commencé f il i ’y- joint perpétuellement de
nouveaux efforts de la mêmecaufe , favoir delagra-
Vité ,^qui continue d’agir fur le corps déjà èn mouvement,
de même que s’ilétqit en repos.
Ainfi y ayant deux caufesde mouvement qui agif-
fènt l’une&: l’autre en même direâiqn ,ic’eft:à;d ire ,
vers le centre de la terre, il faut néçeffajrement que
le mouvement qu’elles produifent enfemble , fqjtplus
confidérable que celui que produiroit l’un des deux.
(Et tandis que la YÎtelfe.eft ainft augmenté,e, la piême
caufe fubfiftant toujours pour l’augmenter encore
davantage, il faut néceflairement que la defeente foit
continuellement accélérée.
Suppofons donc que la gravité, de quelque principe
qu’elle procédé, agiüe uniformément fur tous
les corps à égalé diftance du centre de la terre ; di-
vifant le tems que le corps pefant met à tomber fur
la terre , en parties égales infiniment petites , cette
gravité pouffera le corps vers le centre de la terre, »
dans le premier inftant infiniment court de la defeente
: fi après cela on fuppofe que l’aûion de la gravité
ceffe, le corps .continueroit toûjours de s’approcher
uniformément du centre de la terre avec une vîteffe
infiniment petite , égale à^ celle qui réfulte de la
première impreflion.
Mais enfuite fi l’on fuppofe que l’aftion de la gravité
continue, dans le fécond inftant le corps recevra
une nouvelle impulfion vers la terre , égale à
celle qu’il a reçue dans le premier, par conféquent fa
vîteffe fera double de ce qu’elle étoit dans le premier
inftant ; dans le troifieme inftant elle fera triple ; dans
le quatrième, quadruple ; &C ainfi de fuite : car l’im-
preflîon faite dans un inftant précédent, n’eft point
au tout altérée par celle qui ie fait dans j ’inftant fuivant
; mais elles font, pour ainfi dire, entaffées 8c
accumulées l’une fur l’autre.
C ’eft pourquoi comme les inftans de tems font
fuppofés infiniment petits, & tous égaux les uns aux
autres , la vîteffe acquife par le corps tombant fera
dans chaque inftant comme les tems depuis le commencement
de la defeente, & par conféquent la vi-
tefle fera proportionnelle au tems dans lequel elle
eftacquife.
De plus l’efpace parcouru par le corps eh mouvez
ment -pendant un tems donne , & avec une vîteffe
donnée , peut être confidéré comme un re&angle
compofé du tems & de la yîtefîe. Je fuppofe donc A
( Pl. de Médian, fig. 64. ) le corps pefant qui def-
çend t A JS .le tems de la defeente ; je partage. cette
ligne ,en un certain nombre de parties égales , qui
marqueront les intervalles ou portions du tems don-
n é , layoir , A C ,C E , E G ,8 c c . je fuppofe.que le
corps defeend durant le tems exprimé par là première:
des divifio,ns A C , avec une certaine vîteffe uniforme
provenant du degré de gravité qu’on lui fuppofe
; cette vîteffe fera repréfentée par A D 1 8çXç£-
pace -parcouru, par le reâangle C A D .
Or. l’aûion de la gravité, ayant produit dans-le
premier moment la vîteffe À D \ dans le corps pré-,
cédepimentren repos .;: dans le fécond moment elle
produira la vîteffe C ^ double de la précédente ;
dans le troifieme moment à la vîteffe C F fera ajoûté
un degré 4e plus, au moyen duquel fera produite la,
vîteffe E H y triple delà première, & ainfi du refte ;
de forte que dans tout le tems 'U, B y le corps aura acquis
la vîteffe B K : aprèsIcelaprenant les divifions
de la ligne qu’on voudra, par exemple, les divifions
A C, C E , & c . pour les.teuis, les eljpaces.parcourus
pendant ces tems feront comme les. aires ou reéjan-
gIes. CZ) , E F , 8cc. en forte que l’efpace décrit par
le corps en mouvement, pendant tout le tems A B ,
fera égal à to ^ les reâanglef, c’eft-à-dire, à la figure
dentelée ^ B K.
Voilà ce qui arriveroitfi les^accroiffemens de y î-
teffe,fe faifoient, pour ainfi d ire, tout-à-coup, ru
boutde certaines portions finies de tems ; par exemple
, en Ç , en E , & c ven.-forte que le degre de mouvement
j continuât d’être le. même jufqu’au tems fuivant
où fe feroitune nouvelle accélération.
■ Si l’on fuppofe les divifions ou intervalles de tems f
plus courts , par exemple, de moitié ; alors.les dentelures
de la figure feront à prpportlon plus ferrées,
8c la figure.approchera plus,du triangle.
S’jls font infiniinent petits, ç’eft-à - dire, que le^