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teau de fer ; on pratique cette opération dans tous
les outils tranchans qui fervent à couper des matières
dures.
On acere de differentes maniérés. S’il s’agit d’un
marteau, foit de la tête, foit de la panne, on commence
par corroyer un morceau d’acier de la largeur &
de la forme de la tête du marteau ; puis on le fôude
à un morceau de fer menu de la même forme. Enfuite
on fait chauffer la tête du marteau & cette acérure ,
& on foudè lëtout enfemble comme il fera dit à l’article
So u d e r . On ne pratique l’acérure avec le fer
que pour conferver à l’acier fa qualité. Il y a des ouvriers
qui pour s’épargner de la peine , s’en difpen-
fent & n’en font pas mieux. S’il s’agit de la panne .,
on peut employer la même façon : mais ordinairement
on fend le côté de la panne du marteau, & on
y inféré un morceau d’acier amorcé en forme de coin.
Lés deux premières façons d’acérer s’appellent durer
à chaude portée.
Il vaut mieux fe fervir de la troifieme façon , autant
qu’il eft poflible, parce que la chaude portée
éft fujette à le deflouder à caufe des cralfes qui fe
trouvent fouvent prifes entre les deux furfaces appliquées
, quelque précaution que l’on prenne.
On v o it, PI. I. du Taillandier, fig. u , .un marteau
de tailleur de pierre fondu en pié de biche par fon extrémité
fupérieure, & prêt à recevoir l’acérure.
Le morceau d’acier x , fait un coin, s’appelle Vacérure.
Ce morceau fe met dans la fente en pié de biche
du marteau, & s’y foude. Alors on dit que le marteau
ejl acéré ou aciéré.
Pour acérer un tas, On prend d’abôrd un morceau
d’acier plat ; on le roule, comme on voit, Planche I.
du Taillandier. Quand il eft ainfi roulé, on le foude
bien, & on lui donne la forme quarrée qu’on lui voit
én H , oîi il eft foudé avec le morceau d’acièr G x
qu’on appelle une mife. Ainfi la mife fe trouye entre
le tas & fon acérure, comme on voit fig. /. Voyez,
quant à l’affemblage de ces parties, Y article T a s .
ACERIDES, eft un emplâtre fait fans cire, comme
'Celui qu’on appelle emplafirum Norimbergenfe. Il
entre de la cire dans l’emplâtre de Nuremberg de la
pharmacopée de Paris, 6c il n’en entre point dans la
véritable recette. (N )
ACERNO ou ACIERNO, f. ville d’Italie dans le
royaume de Naples. Long. 31. 58. lat. 40. 55.
ACERRA, f. petite ville d’Italie, au royaume de
Naples, dans la Terre de Labour. Long. 3 1 .5 8 . lat.
40 r. 55.
ACERRE,f. f. du Latin acerra. Chez les Romains
c’étoit une efpece d’autel dreffé près du lit d’un mort
fur lequel les parens & les amis du défunt briiloient
perpétuellement de l’encens jufqu’au moment des funérailles.
(G )
ACERSOCOME, ad], pris fubft. nom d’Apollon
qui veut dire à longue chevelure, parce qii’on repréfente
ordinairement ce dieji avec la chevelure d’un
jeune homme. (G )
ACERURE,f. 1. ( Serrurerie & Taillanderie. ) On
donne ce nom aux morceaux d’acier préparés pour
être foudésà l’extrémité de morceaux de fer, ou autrement
, fuivant le befoin, & comme on voit à Y article
A c e r e r .
*ACESTIDES , f. f. ( Hifi. nat. & Minéral, anc.fi
nom qùe les anciens donnoient aux cheminées des
fourneaux à fondre le cuivre. Elles alloiënt en fe
retréciffant du bas au fommet, afin que les vapeurs
du métal en füfion s’y attachaient,& que la cadmie
s’y formât en plus grande quantité. Voyez Diofcori-
de , Saumaife.
ACESCENCE, (Medecine.) difpofition à l’acidité.
On appelle liqueurs 6» médicamens afcefcens tous ceux
qui affe&ent les organes du goût d’une aigreur piquante.
Voyez ACIDE.
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* ACESIOS, ou qui rend lafanté, (Mÿth.) furnoirf
de Telefphore, dieu de la Medecine.
* ACHEIROPOEETE, (Thèol. & Hifi. mod. ) qui
n’efi pas fait avec la main. C ’eft le nom d’une image
de Jefus-Chrift qui eft à Rome dans l’églife de faint
Jean de Latran, & qu’on dit que faint Luc ébaucha
& que les anges achevèrent.
ACÉTABULE, fub. m. ( Hifi. nat.') On avoit mis
l'acétabule au rang des plantes marines : mais on a
reconnu qu’il appartient au régné animal , & qu’il
eft produit par des infefres de mer. En effet , cette
produ&ion ne paroît pas analogue apx plantes par fa
îubftance qui eft pierreufe : mais elle en eft moins
éloignée par fa figure. C*eft un petit bafîin fait en
forme de cône renverfé, qui tient par fa pointe à un
pédicule fort mince & allez long. Il y a plufieurs de
ces pédicules qui femblent fortir d’une pierre , ou
d’une coquille , ou d’une autre matière dure fur laquelle
ils font collés. Cette apparence jointe à d’autres
circonftances avoit induit en erreur fur la nature
de Y acétabule & de bien d’autres prétendues plantes
marines, jufqu’à ce que M". Peyffonel ait découvert
qu’elles étoient des produirions animales. Voyez Po-
LIPIER DE MER, PLANTES MARINES. ( I ) Acetabule , en Anatomie , s’employe pour dé-
figner dans certains os une cavité profonde deftinée
à recevoir les groffes têtes d’autres os qui s’y articulent.
C’eft ainfi que la cavité de l’os des iles qui reçoit
la tête du fémur ou os de la cuilfe, eft appellée acé-
tabule, & quelquefois cotyle ou cavité cotyloide. Voye£
Os des Iles , Fémur , Cotyle , &c. ■
L’acétabule eft revêtu & tapiffé d’un cartilage dont
le bord circulaire eft appelléybwci/; aufond de cette
cavité eft une greffe glande mucilagineufe.
Acétabule eft aufli employé par les anatomiftes dans
le même fens que cotylédon. Voy. Cotylédon. (Z.)
Acétabule , (Hfi. .anc.) du mot Latin acetabu-
lum, petit vafe ou burette que chez les anciens on
mettoit fur la table rempli de quelque fauce ou af-
faifonnement, 8c femblable à nos falieres , faucie-
res , htiiliers & vinaigriers. On doit principalement
le déterminer à cette derniere efpece , puil'qu’Agri-
cola , Traité des mefures Romaines, tire l’étymologie
d’acetabulum, dcacetum , vinaigre : d’autres prétendent
que ç’étoit un vafe en compartiment, qui contenoit
diverfes fortes d’épices. Acétabule , étoit aufli une mefure Romaine
dont on fe fervoit pour les chofes liquides , & même
pour les feches , particulièrement en Médecine.1
Cette forte de mefure contenoit un cyathe, comme
le prouve Agricola par deux vers de Fannius, q ui,
parlant du cyathe, dit qu’il contient le poids de dix
dragmes, & l’oxybaphe ou acétabule, celui de quinze :
Bis quinque hune ( cyathum ) faciunt drachmes, f i
appendere tentes ;
Oxibaphus fiet ,J i quinque addantur ad illas.
Du Pinet, dans fon Traité des mefures antiques, mis
à la tête de fa tradu&ion de Pline, prétend que Yacé-
tabule d’huile pefoit deux onces & deux fcrupules ;
Y acétabule de v in , deux onces deux dragmes un grain
& un tiers de grain ; Y acétabule de miel, trois onces
trois dragmes un fcrupule & deux filiques ou huit
grains.
ACÉTUM r a d i c a t u m , (Chimie.) c’eft la partie
la plus acide du vinaigre , après qu’on en a tiré
le phlegme. Voyez V in a ig r e r a d ic a l . (A f )
* ACHAIE, f. mi (Géôg. anc.) c’eft le nom d’une
ancienne province de Grece, fitiiée entre la Theffa-
lie-, l’Épire, le Péloponèfe, & la mer Égée , &
qu’on nomme aujourd’hui Livadie ou la province du
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Péloponefe, qui s’appelle maintenant le Duché de Cia-
* ACHAIENS ou ACHÉES,™ ACHÉENS, f.m.
pl. peuples anciens de l’Achaie. Voyez à c h a ie .
A C H A L A N D E R , (Commerce.) attirer les marchands
, accréditer, mettre une boutique , un magafin en
réputation , y faire venir les chalands. V. C h a l a n d .
A c h a l a n d é , A c h a l a n d é e , qui a des chalands.
Il fe dit également du marchand & de la boutique.
Un marchand achalandé, eft celui qui fait un grand
débit. Une boutique achalandée, eft celle oii il vient
quantité de marchands pour acheter des marchandi-
fes. (G)
* ACHAM ou AZEM ou A S EM, fubft. royaume
d’Afie, dans la partie feptentrionale des états du roi
d’Âva.
ACHAMECH , que quelques - uns écrivent aca-
mech, d’autres acerneck, fignifie, félon quelques chi-r
miftes. l'écume de Vargent, ou la litharge d'argent. V.
L i t h a r g e , & c. (Af)
. * ACHANACA, 1. f. (Hifi. nat. & bot.) plante qui
croît en Afrique, au royaume de Meli, qui a la.feuil-
le grande & lemblable à celle du chou, mais moins
épaiffe, & avec une côte plus menue. Elle porte un
fruit gros comme un oe uf 8c de couleur jaune, que
les naturels du pays nomment alfar ou fach. Sa feuille
8c fon fruit font des fudorifiques qu’ils employent
dans les maladies vénériennes. Cette defeription fe-
roit paflable pour des Africains : mais elle eft infufr
fifante & mauvaife pour nous. C ’eft une réflexion
qu’on n’a que trop fouvent occafion de faire fur la
botanique des plantes étrangères.
ACHANE, 1. f. (Hifi. anc. ) d%avn, ancienne mefure
de blé ufitée en Perfe, qui contenoit quarante-
cinq médimnes attiques. Àrbuthn. Differt. p. 104. (G)ÀCHARNAR , en Afironomie, eft le nom d’une
étoile de la première grandeur, à l’extrémité auf-
trale de la conftellation appellée Eridan. Voyez Er 1-
DAN. ( O )
ACHARNER, v . afr. (Chajfe & Fauconnerie.) On
acharne les chiens en leur donnant le goût & l’appétit
de la chair. On dit acharner l’oifeau fur le tiroir ,
foit au poing avec le tiroir, ou en attachant le tiroir
au leurre. Voyez T ir o ir & L e u r r e .
ACHAT, f. m. (Comm.) C ’eft l’acquifition d’une
chofe moyennant le payement de fa valeur. Achat
fe prend aufli pour la chofe achetée. Vmte eft le contraire
(Yachat ; & acheteur eft oppofé 'à vendeur.
On appelle livre d'achat, un livre particulier dont
les marchands fe fervent pour écrire journellement
toutes les marchandifes qu’ils achètent. V. L iv r e s .
(G)A
c h a t , (Jurifprud.) eft l’acquifition d’un effet ou
mobilier ou immobilier, moyennant une fomme à
laquelle il a été eftimé entre les parties à l’amiable,
ou prifé judiciairement. Le confentement de l’acheteur
eft ce qui rend parfait Y achat. U achat & la vente
ne font qu’une même forte de contrat confidéré par
rapport aux différentes parties contrariantes ; car il
ne fauroit y avoir d’achat fans vente, ni de vente
lans achat. C ’eft pourquoi ce contrat eft appellé dans
le Droit civil , d’un même nom, emptio-venditio.
Ce qu’on dit proverbialement qu’achatpaffe louage
, fignifie que le nouvel acquéreur d’une maifon
ou autre héritage, eft le maître de dépoffeder le locataire
ou le fermier. (H )
ACHE, f. f. eft une plante potagère, qui eft un
vrai perfil : on en compte de quatre fortes : Yache
ow perfil de Macédoine ; Yache de jardin ou perfil ordinaire
; Yache àe montagne, qui eft celle qui s’élève
le plus haut ; Yache de marais, que d’autres nomment
Yache royale.
Cette derniere plante fe cultive dans les jardins.
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Ses feuilles reffemblent à celles du pèrfil, & pouffent
une tige d’un pié de haut, d’oii naiffent des neufs en
Juillet & Août, faites en ombelles, de couleur jaune
ou blanche, compofées de cinq feuilles di/pofees en
rofe. A la place de ces fleurs croît un fruit qui renferme
deux graines qui en multiplient l’efpece, ainfi que
fes racines éclatées, dont on fe fert le plus ordinairement.
Cette plante aime une terre humide & fùbftantiel-
avec peu de foleil. On mange fes racines crues Sc
cuites.
Il y a encore une ache fort cultivée dans les jardins,
qui eft appellée celleri. Voyez C e l l e r i. (K )
* Apiümpalufire, & apiiimofficinarum. (C.B. Pin/
154.) Cètte planté eft amere-, âcre, aromatique : elle
contient beaucoup de fel volatil huileux, dont le Tel
ammoniac n’eft pas entièrement décompofé, mais
diflous dans beaucoup de phlegme & uni avec beaucoup
dé ferre. Mém. de l'Acdd. Royale des Sciences.
On en tire par l’analyfe chimique , outre plufieurs
liqueurs acides, beaucoup de foufre , beaucoup de
terré, affez d’efprit urinèûx, & un peu de fel volatil
Concret : C’éft pourquoi elle eft apéntive, diurétique,
fudorifique, fébrifuge, vulnéraire. On fait prendre
fix onces du fuc de fes feuilles dans le commencement
du friflonde l’accès des fievres intermittentes:
on couvre le malade, & il fue ordinairement.
Un gros d’extrait de feuilles d’ache avec deux gros
dekinkina, eft un excellent remede contre la fie vre
quarte, & toutes celles qui naiffent d’obftrufrions au
bas-ventre. On peut fubft ituer le fuc dé ache à celui
de cochléaria, dans le feorbut, & quand il faut fortifier
les gencives & nettoyer les ulcérés de la bouche.
On en baflïne le cancer & les ulcérés extérieurs.
On emploie la racine d’ache en tifanne, dans les bouillons,
dans les apozèmes ,& dans les firops propres à
défopiler. C ’eft une des cincj apéritives. Pour faire
paffer le la it , faites bouillir égalé partie de feuilles
à’ache & de mente dans du fain-doux, paffez par un
tamis ; faupoudrez ce qui fera paffé avec les iemen-
ces (Yache pulvérifées. Cette plante fe trouve le long
des foffés & des ruiffeaux.
* ACHÉENNE , ad), pris fubft. (Mytk.) furnom
qu’on donna à Cérès à caufe de la douleur qu’elle
reffentit de l’enlevement de Proferpine fa fille. Cérès
achéenne, c’eft-à-dire Cérès la trifie ou la défolée.
ACHÉES, fub. m. (Pêche.) On donne ce nom &c
celui de laiche, à certains vers qui fervent à nourrir
des oifeaux, ou à faire des appats pour la pêche ; ÔC
comme il eft quelquefois affez difficile d’en trouver,
voici divers moyens pour en avoir prefque en toutes
les faifons de l’année.
Le premier eft de s’en aller dans un pré ou autre
lieu rempli d’herbes, oîi l’on jugera qu’il peut y avoir
de cette forte de vers ; là il faut, fans fortir d’une
place, danfer ou plûtôt trépigner des piés environ
un demi-quart d’heure fans s’arrêter ; vous verrez les
vers fortir de terre tout-au-tour de vous; vous les
amafferez, non à mefure qu’ils fortiront, mais quand
ils feront tous dehors ; car fi vous vous arrêtez un
moment, ils rentreront dans la terre.
Le deuxieme moyen s’employe lorfqu’il y a des
noix vertes fur les noyers : prenez en un quarteron
ou deux; ayez un feau plein d’eau, & une brique
ou tuile fur laquelle vous râperez la broue de vos
noix, tenant la brique & les noix dans le fond de
l’eau : lorfque vous aurez tout râpé, l’eau fera ame*
re; répandez cette eau ; s’il y a des v e r s , ils fortiront
dans un quart d’heures
On fait la même chofe avec des feuilles de noyer
ou de chanvre qu’on fait bouillir, & on répand fur
la terre l’eau dans laquelle les feuilles ont bouilli.
On fait encore bouillir du verd-de-gris dans un
peu de vinaigre, ÔC on en arrofe la terre.