- A p p a r e n c e , -belle apparence, (Manège.) fe dit ordinairement
d’un cheval qui, quoiqu’il paroiffe très-
beau , n’a cependant pas beaucoup de vigueur,voilà 8c
cheval quelquefois un
de belle même apparence.point du apparens {F") tout-: on dit, APPARENT, y adj. m. Gette épithete
convient à tout ce qui eft vifible , à tout ce qui eft
fenfible à l’oeil, ou intelligible à l’efprit-, Voye^ Ap-
PARENCÊ. -■ Hauteur Conjonction apparente apparente., voye{ Ha u t e u r . Il y a çonjonclion apparente
de deux planètes, lorfque la ligne droite qu’on fup-
pofe tirée par les centres des deux planètes, ne pafle
point par le conjonction centre de la apparente terre, mais par l’oeil du fpec-
tateur.conjonction La vraie eft diftinguée de la , oii le centre de la terre eft dans une
même Voyei ligne droite avec les centres des deux planètes* Horifonapparent C o n j o n c t io n fenfible,. ou c’eft le grand' cercle
qui termine apparente notre vue,àw ou celui qui eft formé par la
rencontre ciel 8c de la terre.
Cet horifon fépare la partie vifible ou fupérieure
du ciel, d’avec la partie inférieure qui nous eft invi-
parent fible, à caufe de l’horifon la rondeur rationel delà terre» L’horifon ap
différé de qui lui eft parallèle,
mais qui paffe par lè centré de la terre. Voye^ Ho r i -
s o n . On peut concevoir un cône dont le fommet
feïoit dans notre oeil, 8c dont la.bafe feroit le plan,
caiprpcaurleanirt.e Vquoyi ete{rmine notre vue : ce plan eft Yh orifon ABAISSEMENT.
L’horifon apparent détermine le lever & le coucher apparent du foleil, de la lune, dès étoiles ^ &c. Voyeç
L e"vGerarn,d eCuro auppcahreenrte,. &c. La grandeur apparente d’un objet
eft celle fous laquelle il paroît à nos yeux. Voyeç
G r a n d e u r .
renLte’angle optique eft la mefure de la grandeur appa
, du moins c’eft ce que les auteurs d’Optique
ont foûtenu long-tems. Cependant d’autres opticiens
prétendent avec beaucoup de fondement, que la grandeur apparente d’un objet ne dépend pas feulement
de l’angle fous lequel il eft vû ; 8c pour le prouver
ils difent qu’un géant de fix piés vû à fix pies,
de diftance, & un nain d’un pié vû à un pié de.
diftance, font vûs l’un & l’autre fous le même angle,
8c que cependant le géant paroît beaucoup plus,
grand : d’où ils concluent que tout le refte étant
d’ailleurs égal, la grandeur apparente d’un objet dépend
beaucoup de fa diftance apparente, c’eft-à-dire
de l’éloignement auquel il nous paroît être. Voye%
A n g l e .
Ainfi quand on dit que l’angle optique eft la mefure
de là grandeur apparente, on doit reftraindre cette
propofition aux cas où la diftance apparente eft fup-
pofée la même ; ou bien l’on doit entendre par le mot
de grandeur apparente de l’objet, non pas la grandeur
fous laquelle il paroît véritablement, mais la grandeur
de l’image qu’il forme au fond de l’oeil. Cette
image eft en effet proportionnelle à l’angle fous lequel
on voit l’objet ; & en ce fens on peut dire que
la grandeur apparente d’un objet eft d’autant de degrés
que l’angle optique fous lequel on voit cet objet, en
contient. Voye^ V i s io n .
On dit auffi que les grandeurs apparentes des objets
éloignés, font réciproquement comme les diftances. Voye^ V is io n 6* V is ib l e .
Cependant on peut démontrer en rigueur qu’un
même objet A C (Pl. d'Opt. fig, (k>.) étant vû à des
diftances différentes, par exemple en D & en B , fes grandeurs apparentes, c’eft-à-dire les angles A D C 8c A B C 9 font en moindre raifon que la réciproque des
diftances D G & B G : il n’y a que le cas où les angles
optiques A D C àL A B C feroient fort petits,
comme d’un ou de deux degrés, dans lequel ces angles
Ou les grandeurs apparentes feroient à-peu-près
en raifon réciproque des diftances.
La grandeur apparente, ouïe diamètre apparent du
foleil, de la lune ou d’une planete, eft la quantité de
l’angle fous lequel un obfervateur placé fur la furfa-
ce de la terre, apperçoit ce diamètre. ;.
Les diamètres apparens des corps céleftes ne font
pas toûjours les mêmes. Le diamètre apparent du foleil
n’eft jamais plus petit que quand le foleil eft dans
le; cancer, 8c jamais plus grand que quand il eft dans
le capricorne. Voye{ S o l e i l .
Le diamètre apparent de la lune augmente & diminué
alternativement, parce que la diftance de cette
planete à la terre varie continuellement. Voy. L u n e »
Le plus grand diamètre apparent du foleil eft, félon
Cafiini, de 31' io.H, le plus-petit de 3i' ^Su. Selon
de la Hire, le plus grand eft de 31' 43", 8c le plus
petit de 3 iA 38".
. Le .plus grand diamètre apparent de. la lune eft, félon
Kepler, de 32/ 44", 8c le plus petit de 30-60". Selon de la Hire, le plus grand eft de 3 3' 30", 8c le
plus petit de 29' 30". Voye[ S o l e il & L un e»
Le diamètre apparent de l’anneau de Saturne eft,
félon Huyghens, de il 8", lorfqu’il eft le plus petit. Voye1 S a t u r n e .
Quant aux diamètres apparens des autres planètes, voyeç l'article DIAMETRE.
Si les diftances de deux objets fort éloignés, par
exemple de deux planètes, font égales,. leurs diamètrreenss
;réels feront proportionnels aux diamètres appa
8c fi les diamètres apparens font égaux, les diamètres
réels feront entr’eux comme les diftances à
l’oeil du fpeâateur : d’où il s’enfuit que quand il y
a inégalité entre les diftances 8c entre les diamètres apparens, les diamètres réels font en raifon compo-
fée de la direfte des diftances, 8c de la dire&e des
diamètres apparens,
Au refte , quand les objets font fort éloignés de
l’oeil, leurs grandeurs apparentes, c’eft-à-dire les grandeurs
dont on les voit, font proportionnelles aux
angles fous lefquels ils font vûs ; ainfi quoique le foleil
8c la lune foient fort différens l’un de l’autre pour
la grandeur réelle , cependant leur grandeur apparente
eft à-peu-près la même, parce qu’on les voit à-
peu-près.fous le même angle. La raifon de cela eft que
quand deux corps font fort éloignés, quelque différence
qu’il y ait entre leur diftance réelle, cette différence
n’eft point apperçûe par nos yeux, 8c nous
lreesn teju;geons l’un 8c l’autre à la même diftance appa
d’où il s’enfuit que la grandeur dont on les,
voit eft alors proportionnelle à l’angle optique ou vi-
fuel. Par conféquent fi deux objets font fort éloignés,
& que leurs grandeurs réelles foient comme leurs diftances
réelles, cesobjetsparoîtront de la même grandeur,
parce qu’ils feront vûs fous des angles égaux.
deuIrls y a pap uarneen tdeisf férence* très -fenfible entre les grangw
diamètres apparens du foleil 8c de
la lune à l’horifon, 8c leurs diamètres apparens au
méridien. Ce phénomène a beaucoup exercé les Phi-
lofophes. Le P. Malebranche eft celui qui paroît l’avoir
expliqué de la maniéré la plus vraiffemblable,
8c nous donnerons plus bas fon explication ; cependant
l’opinion de cet auteur n’eft pas encore reçûe
par tous les Phyficiens. Voye^ L u n e . Diftance apparente ou diftance apperçûe, eft la diftance
à laquelle paroît un objet. Cette diftance eft
fouvent fort différente de la diftance réelle ; 8c lorfque
l’objet eft fort éloigné, elle eft prefque toûjours
plus petite. II n’y a perfonne qui n’en ait fait l’expérience
, 8c qui n’ait remarqué que dans une vafte
campagne, des maifons ou autres objets qu’on croyôit
affez près de foi, .en font fouvent fort éloignés. De
même le foleil 8c la lune, quoiqu’à une diftance.im-
menfe de la terre, nous en paroiffent cependant affez
proches
broches, fi nous nous contentons d’en jugera la vue
fimple. La raifon de cela eft que nous jugeons de
la diftance d’un objet principalement par le nombre
d’objets que nous voyons interpofés entre nous
8c cet objet ; or quand ces objets intermédiaires font
invifibles, ou qu’ils font trop petits pour être apper-
çûs, nous jugeons alors l’objet beaucoup plus proche
qu’il n’eft en effet. G’eft par cette raifon , félon le
pere Malebranche , que le Soleil à midi nous paroît
beaucoup plus près qu’il n’eft réellement, parce qu il
n’y a que très-peu d’objets remarquables 8c fenfibles
entre cet aftre 8c nos yeux ; au contraire, ce même
Soleil à l’horifon nous paroît beaucoup plus éloigné
qu’au méridien ; parce que nous voyons alors entre
lui 8c nous un bien plus grand nombre d’objets terréf-
tres , 8c une plus grande partie de la voûte çéléfte.
C’eft éncore par cette raifon que la Lune, vûe derrière
quelque grand objet comme une muraille, nous
paroît immédiatement contiguë à cet objet. Une autre
raifon pour laquelle nous jugeons fouvent là diftance
d’un objet beaucoup plus petite qu’elle n’eft
réellement, c’eft que pour juger de la diftance réelle
d’un objet, il faut que les différentes parties de cette
diftance foient apperçûes ; 8c comme notre oeil ne
peut voir à la fois qu’un affez petit nombre d’objets,
il eft néceffaire pour qu’il puiffe difeerner ces différentes
parties, quelles ne foient pas trop multipliées.
Or lorfque la diftahee eft confidérable, ces
parties font en trop grand nombre pour être diftin-
guées toutes à la fois, joint à ce que les parties éloignées
agiffent trop foiblement fur nos yeux pour pouvoir
être apperçûes. La diftance apparente d’un objet
eft donc renfermée dans des limites affez étroites
; 8c c’eft pour cela que deux objets fort éloignes
font jugés fouvent à la même diftance apparente, ou
du moins que l’on n’apperçoit point l’inégalité de
leurs diftances réelles, quoique cette inégalité foit
quelquefois immenfe, comme dans le Soleil 8c dans
la Lune, dont l’un eft éloigné de nous de 11Ô90 diamètres
de là terre, l’autre de 60 feulement.
• Mouvement apparent, tems apparent, 8cc. Voye%_
M o u v e m e n t , T em s , &c. Lieu apparent. Le lieu apparent d’un objet, en Opptiaqruenet
,e eft celui où on le voit. Comme la diftance ap
d’un objet eft fouvent fort différente de fa diftance
réelle, le lieu apparent eft fouvent fort différent
du lieu vrai. Le lieu apparent fe dit principalement
du lieu où l’on voit un objet, en l’obfervant à-
travers un ou plufieurs verres, ou par le moyen d’itn
ou plufieurs miroirs. Voye^ D io p t r iq u e , M ir o ir , &c. Nous difons que le lieu apparent eft différent du
lieu vrai ; car lorfque la réfra&ion que fouffrent à-travers
un verre les principaux optiques que chaque
point d’un objet fort proche envoyé à nos yeux, a
rendu les rayons moins divergens ; ou lorfque parun
effet contraire , les rayons qui viennent d’un objet
fort éloigné font rendus par la réfraâion auffi divergens
que s’ils venoient d’un objet plus proche ; alors
il eft néceffaire que l’objet paroiffe à l’oeil avoir changé
de lieu : or le lieu que l’objet paroît occuper,
après ce changement produit par la divergence ou
lliae uco anpvpearrgenetn.ce des rayons, eft ce qu’on appelle fon Il en eft de même dans des miroirs. Voye^ V i s io n .
renLtes Opticiens font fort partagés fur le lieu appa
d’un objet vû par un miroir, ou par un verre. La
plûpart avoient crû jufqu’à ces derniers tems que
l’objet paroiffoit dans le point où le rayon réfléchi
ou rompu paffant par le centre de l’oeil rencontroit
la perpendiculaire menée de l’objet fur la furfacedu
miroir ou du verre. C’eft le principe que le pere
Taquet a employé dans fa Catoptrique, pour expliquer
les phénomènes des miroirs convexes 8c con- T.ome /,
caves ; î ’eft aùfli celui dont M. de Mairan s’eft ferVi
pour trouver la courbe apparente du fond d’un baflïn
plein d’eau , dans un Mémoire imprimé parmi ceux de
l’académie de 1740. Mais le pere Taquet convient
lui-même à la fin de fa Catoptrique, que le principe
dont il s’eft fervi n’eft pas général, 8c qu’il eft contredit
par l’expérience. A l’égard de M. de Mairan ,
il paroît donner ce pdheipe comme un principe de
Géométrie plûtôt que d’Optique ; & il convient que
Newton, Barrow, 8c les plus célébrés auteurs ne
l’ont pas entièrement admis. Ceux-ci pour déterminer
le lieu apparent de l’objet^ imaginent d’abord que
l’objet envoyé fut la furface du verre ou du miroir ,
deux rayons fort proches l’un de l’autre , lefquels
après avoir fôüffert une ou plufieurs réfra&ions ou
réflexions, entrent dans l’oeil. Ces rayons rompus ou
réfléchis, étant prolongés, concourent en un point, 8c
ils entrent par conféquent dans l’oeil comme s’ils vé-
noient de ce point ; d’où il s’enfuit, félon Newton 8c
Barrow , que le lieu apparent de l’objet eft au point
de concours des rayons rompus ou réfléchis qui entrent
dahs l’oeil, 8c ce point eft aifé à déterminer par
lçao nGs éoopmtiqéuterise. Voyez l'optique de Newton, 8c les le
de BarroW. Ce dernier auteur rapporte
même une expérience qui paroît fans répliqué , 8c
par laquelle il eft démontre que l’image apparente d’un fil à plomb enfonèé dans l’eaü, eft courbe ; d’où
il réfulte que le lieu apparent d’ph objét vû par réfraction
n’eft point dans l’endroit où le rayon rompu
coupe la perpendiculaire menée de l’objet fur la fur-
face rompante. Mais il faut avouer auffi que Barrot
à la fin de fes leçons d'optique fait mention d’une expérience
qui paroît contraire à fori principe fur le
lieu apparent de l’image : il ajoûte que cette expérience
eft auffi contraire à l’opinion du pere Taquet
qu’à la iienne i malgré cela Barrow n’en eft pas moins
attaché à fon principe fur le lieu apparent de l’objet,
qui lui paroît évident 8c très-fimple ; 8c il croit que
dans le cas particulier où ce principe femble ne pas
avoir lieu, on h’en doit attribuer là caüfë qu’au peu
de lumières què nous aVoiis fur la vifiôn direûe. A
l’égard de M. Newton , quoiqu’il fuive le principe
de Barrow fur le lieu apparent, de l’imàge, il paroît
regarder la folution de ce problème comme une des
pralutas ddeitfefircmiliensa dtieo lp’rOopblteiqmuaef o : lPutuundcitfif iiclilliluims,u dmit p-riel,e baecbciut- , nifi hypothifi alictii faltem verifimili , fi non ûccurate
vercè, nitatur ajfertio. Lee. opt. fchol. Prop. VIII. pag. 80. Voye^ M ir o ir & D io p t r iQü e .
Quoi qu’il en foit, voici des principes dont tous
les Opticiens conviennent»
Si un objet eft placé à une diftance d’un verre
convexe, moindre que celle de fon foyer, on pourra
déterminer fon lieu apparent : s’il eft place au
foyer, fon lieu apparent ne pourra être déterminé ;
on le verra feulement dans ce dernier cas extrêmement
éloigné, ou plûtôt on le verra très - confufé-
ment. #
Le lieu apparent ne pourra point encore fe déterminer,
fi l’objet eft placé au-delà du foyer d’un verre
convexe : cependant fi l’objet eft plus éloigné du
Verre convexe que le foyer, 8c que l’oeil foit placé
au-delà de la bafe diftin&e , fon lieu apparent fera
dans la bafe diftinûe. On appelle bafe diftinfte Un plan
qui paffe par le point de concours des rayons rompus.
Voye£ L e n t il l e . f De même fi un objet èft placé à une diftance d’un
miroir concave moindre que celle de fon foyer, on
peut déterminer fon lieu apparent .‘ s’il eft place au
foyer, il paroîtra infiniment éloigné , ou plûtôt il
paroîtra confufément, fon lieu apparent ne pouvant
être déterminé. . ■
Si l’objet eft plus éloigné du miroir que le foyer,
& que l’oeil foit placé au-delà de la bafe diftinâe,
Zzz