A C C O Ü E k , v. a£t. Quand le Veneur court un
te r f qui eft fur fes fins, ôc le joint pour lui donner le
toup1 d’épée au défaut de l’épaule, ou lui couper le
jarret ; on d it, le Veneur vient üaccouer le cerf, ou
le cerf eft accoué.
* ACCOUPLE, f f. lien dont on attache les chiens
de chaffe, ou deux à deux, ou quelquefois trois à
trois.
ACCOUPLEMENT , f. m^fonction du mâle. & de
4a femelle pour la génération. Les animaux s’accouplent
de différentes façons, ôc il y en a plufieurs qui ne s’accouplent
point du tout. M. de Buffon nous donne une
idée générale de cette variété de la nature dans le II.
vol. de VHifl. nat. gén. & part, avec la defcription du
xabinet du Roi, page j / /. & fuir antes. Voici fes propres
termes :
« La plus grande partie des animaux fe perpétuent
» par la copulation; cependant parmi les animaux
» qui ont des fexes, il y en à beaucoup qui ne fe joi-
» gnent pas par une vraie copulation ; il femble que
» la plupart des oifeaux ne faffent que comprimer
» fortement la femelle, comme le coq, dont la verge
» quoique double eft fort courte, les moineaux, les
» pigeons, &c. D ’autres, à la vérité, comme l-’autru-
» che, le canard, l’oie, &c. ont un membre d’une
» groffeur confidérable, ôc l’intromiflion n’eft pas
» équivoque dans ces efpeces : lespoiffons mâles s’ap-
» prochent de la femelle dans le tems du frai; ilfem-
» ble même qu’ils fe frottent ventre contre ventre,
» car le mâle le retourne quelquefois fur le dos pour
» rencontrer le ventre de la femelle, mais avec cela
» il n’y a aucune copulation ; le membre, néceffaire
»> à cet aCte n’exifte pas ; ôc lorfque les poiffons mâ-
» les s’approchent de fi près de la femelle, ce n’eft
» que pour répandre la liqueur contenue dans leurs
» laites fur les oeufs que la femelle laiffe couler alors ;
» il femble que ce foient les oeufs qui les attirent plû-
>> tôt que la femelle; car fi.elle ceffe de jetter des
» oeufs, le mâle l’abandonne, ôc fuit avec ardeur les
» oeufs que le courant emporte, ou que le vent dif-
» perfe : on le voit paffer ôc repaffer cent fois dans
» tous les endroits oh il y a des oeufs : ce n’eft sûre-
» ment pas pour l’amour de la mere qu’il fe donne
» tous ces mouvemens ; il n’eft pas à préfumer qu’il
»> la connoiffe toûjours ; car on le voit répandre fa
» liqueur fur tous les oeufs qu’il rencontre, & fou-
» vent avant que d’avoir rencontré la femelle.
„ Il y a donc des animaux qui ont des fexes ôc des
v parties propres à la copulation, d’autres qui ont
» auffi des fexes ôc qui manquent de parties nécef-
» faires à la copulation ; d’autres, comme les lima-
. » çons, ont des parties propres à la copulation ôc ont
» en même tems les deux fexes,; d’autres, comme les
»pucerons, n’ont point de fexes, font également
» peres ou meres ôc engendrent d’eux-mêmes ôc fans
» copulation, quoiqu’ils s’accouplent auffi quand il
» leur plaît, fans qu’on puiffe favoir trop pourquoi,
» ou pour mieux dire, fans qu’on puiffe favoir fi cet
» accouplement eft une conjonêtion de fexes, puif-
» qu’ils en parodient tous également privés ou éga-
» lement pourvus ; à moins qu’on ne. veuille fuppo-
» fer que la nature a voulu renfermer dans l’indivi-
» du de cette petite bête plus de faculté pour la gé-
» nération que dans aucune autre efpece d’animal,
» ôc qu’elle lui aura accordé non-feulement la puif-
» fance de fe reproduire tout feu l, mais encore le
» moyen de pouvoir auffi fe multiplier par la com-
» munication d’un autre individu».
E t à la page j 13 . « Prefque tous les animaux, à
» l’exception de l’homme, ont chaque année des
» tems marqués pour la génération : le printems eft
» pour les oifeaux la faifon de leurs amours; celle du
» frai des carpes & de plufieurs autres efpèces de poif-
. fons eft le tems de la plus grande chaleur de l’année,
» comme aux mois de Juin ôc d’Août ; celle du frai
>> des brochets, des barbeaux ôc d’autres efpeces de
» poiffons, eft au printems ; les chats fe cherchent au
» mois de Janvier, au mois de Mai, ôc au mois de
» Septembre ; les chevreuils au mois de Décembre ;
» les loups ôc les renards en Janvier; les chevaux en
» été ; les cerfs au mois de Septembre ôc. O&obre ;
» prefque tous les infeêtes ne fe joignent qu’en au-
» tomne, &c. Les ims, comme ces derniers, lemblent
» s’épuifer totalement par l’acte de la génération, ôc
» en effet ils meurent peu de tems après, comme l’on
» voit mourir au bout de quelques jours les papil-
»lons qui produifent les vers à foie; d’autres ne s’é-
» puifent pas jufqu’à l’extinâion de la v ie , mais ils
» deviennent comme les cerfs, d’une maigreur ex-
» trème ôc d’une grande foibleffe, ôc il leur faut un
>> tems confidérable pour réparer la perte qu’ils ont
» faite de leur fubftance organique ; d’autres s’épui-
» fent encore moins ôc font en état d’engendrer plus
» fouvent; d’autres enfin, comme l’homme,.ne s’é-
» puifent point du tout, ou du moins font en état de
» réparer promptement la perte qu’ils ont faite, ôc ils
»font auffi en tout tems en état d’engendrer, cela
» dépend uniquement de la conftitution particulière
» des organes de ces animaux : les grandes limites
» que la nature a mifes dans la maniéré d’exifter, fe
» trouvent toutes auffi étendues dans la'maniéré de
» prendre ôc de digérer la nourriture, dans les moyens
» de la rendre ou de la garder, dans ceux de la lépa-
» rer ôc d’en tirer les molécules organiques néceffai-
» res à la reproduûion ; ôc par-tout nous trouverons
» toûjours que tout ce qui peut être eft ». ( / )
A c c o u p l e m e n t , s’entend en Architecture, de la
maniéré d’efpacer les colonnes .les,plus près les unes
des autres, qu’il eft poffible, en évitant néanmoins
la pénétration des bafes-ôc des chapiteaux, comme
au portail des Minimes par Manfard. De tous les ordres,
le dorique eft le plus difficile à accoupler, à
caufe de la diftribution des métopes, de la frife, de
fon entablement ; lefquels, félon le fyftème des anciens,
doivent être quarrés, quoique plufieurs Architectes
modernes ayent négfigé ce précepte, tels
que Desbroffes à S. Gervais ôc au Luxembourg, ôc
le Mercier au Palais-royal. ( P )
ACCOUPLER, v. aft. apparier enfemble le mâle
ôc la femelle. Voye^ A c c o u p l e m e n t . ( £ )
A c c o u p l e r , terme de rivière, c’eft lier plufieurs
batteaux enfemble.
A c c o u p l e r , terme <TAgriculture, ç’eft appareiller
deux chevaux, deux boeufs, pour les employer
au labour des terres ôc à d’autres ouvrages de la campagne.
ACCOUPLEE.. On dit au triêtrac accoupler fes dames
, c’eft proprement les'une flecjie. difpofer deux à deux fur Voye£ Dames.
A C C O U R C IR la bride dans fa main , c’eft une
aêtion par laquelle le cavalier, après avoir tiré vers
lui les rênes de la bride, en les prenant par le bout
oit eft le bouton avec la main droite, les reprend en-
fuite avec la gauche qu’il avoit ouverte tant foit peu,
pour laiffer couler les rênes pendant qu’il les tiroit
a lui. ( V )
A c COUR CIR le trait, terme de Chaffe, c’eft le ployer
à demi ou tout-à-fait pour tenir le limier.
ACCOURSE, f. f. terme de Marine , c’eft le paffa-
ge qu’on laiffe au fond de calle dans le milieu ôc des
deux côtés du vaiffeau, pour aller de la poupe à la
proue le long du vaiffeau. ( Z )
ACCOUTREMENT, f. m. vieux mot qui lignifie
parure, ajufement. Il fignifioit auffi l’habillement ÔC
l’équipage militaire d’un foldat, d’un chevalier, d’un
gentilhomme.
Quelques auteurs font venir ce mot de l’Allemand
cufter> d’où l’on a fait cçûtre, qui eft encore en
ufage dans quelques cathédrales de France, & entre
autres dans celle de Bayeux, pour lignifier un facrif-
tain ou officier qui a foin de parer l’autel ou l’églife.
D ’autres le font venir du mot acculturare , qui dans
la baffe latinité équivaut à culturam dare ou ornare.
Quoi qu’il en foit, Ce terme eft furanné, ôc n’eft plus
d’ufage que dans la converfation ou dans le ftyle familier.
( G )
ACCOUTUMER un cheval, c’eft le ftyler, le
faire à quelqu’exercice ou à quelque bruit que ce
fo i t , pour qu’il n’en ait point peur. ( V"}
A CCRÉTION, f. f. en Médecine, voye^ ACCROISSEMENT.
ACCROCHEMENT, f. m. parmi Us Horlogers ,
fignifie un vice de l’échappement qui fait arrêter
Fhorloge. Il vient de ce qu’une dent de là roue de
rencontre s’appuie fur une palette avant que fon op-
pofée ait échappé de deffus l’autre palette. Cet accident
arrive aux montres dont l’échappement eft trop
jufte ou mal fait, ôc à celles dont les trous dés pivots
du balancier, ceux de la roue de rencontre, ôc les
pointes des dents de cette roüe, ont fouffert beaucoup
d’ufure.
On dit qu’une montre a itne feinte d’dccrochement,
lorfque les dents oppofées de fa roue de rencontre
touchent en échappant les deux palettes en même
tems, mais fi légèrement qu’elles ne font, pour ainfi
dire, que froter fur la palette qui échappe, ôc que
cela n’eft pas affez çonlidérable pour la faire arrêter.
V o y è { ÉCHAPPEMENT. ( T )
A CCROCHER, v . a£t. (Marine) c’eft aborder un
vaiffeau ényjettant des grapins. ^.Abordage. (Z )
ACCROISSANCE, f.f. ^ .A ccroissement.
ACCROISSEMENT, {.m. en D roit, eftl’adjec-
fion ôc la réunion d’uiie portion devenue vacante à
celle qui eft déjà poffédée par quelqu’un. Vjye^ A ccession.
Dans le Droit civil iin legs fait à deux perfonnes
conjointes, lâm re quant verbis , tombé tout entier par
droit Vaccrôijfement à celui des deux légataires qui
furvit au teftateur , fi l’un des deux eft mort auparavant.
Valluvion èft une autre efpece d*accroijfement.
Voyei Alluvion. ( H') Accroissement , en Phyfque, fè dit de l’augmentation
d’un corps organifé qui croît par de nouvelles
parties qui s’y ajoutent.
Vaccrôijfement eft de deux fortes : l’un confifte
dans une fimple appofition extérieure de nouvelle
matière ; c’eft ce qu’on nomme autrement juxta-po-
fition, ôc c’eft ainfi, félon plufieurs Phyficiens, que
croiffent les pierres, les coquilles, &c. Voye{ Pierre
& Coquille.
L’autre fe fait par un fluide qui eft reçu dans des
vaiffeaux, ôc qui y étant porté peu-à-peu, s’attache
à leurs parois ; e’eft ce qu’on appelle intus-fufeeption ;
ôc c’eft ainfi, félon lès mêmes auteurs, que croiffent
les animaux & les plantés. V. Plante, Animal;
voye^auffi VÉGÉTATION & NUTRITION. ( O )
Accroissement , aftion par laquelle les pertes
du corps font plus que compenfées par la nutrition.
Voye{ NUTRITiON.
Il y a quelque chofe d’affez remarquable dans Vac-
çroiffement du corps humain : le foetus dans le féin de
la mere croît toûjours de plus en plus jufqu’au moment
de la naiffance ; l’enrant au contraire croît toûjours
de moins en moins jufqu’à l’âge de puberté, auquel
il croît, pour ainfi dire, tout-à-coup, ôc arrive en
fort peu de tems à la hauteur qu’il doit avôir pour
toûjours. Il ne s’agit pas ici du prèmier tems après là
conception, ni de Vaccrôijfement qui fuccede immédiatement
à la formation du foetus ; ôn prend le foetus
à un mois, lorfque toutes fes parties font développées
; il a un pouce de hauteur alors ; à deux mois,
deux pouces un quart ; à trois mois, trois pouces ôc
demi ; à quatre mois, cinq pouces ÔC plus ; à cinq
mois, fix pouces ôc demi ou fept pouces ; à fix mois,
huit pouces ôc demi ou neuf pouces ; à fept mois,
onze pouces ôc plus ; à huit mois, quatorze pouces ;
à neuf mois, dix-huit pouces. Toutes ces meliires
varient beacoup dans les différens fujets, ôc ce n’eft
qu’en prenant les termes moyens qu’on les a déterminées.
Par exemple, il naît des enfans de vingt-deux
pouces ôc dé quatorze ; on a pris dix-huit pouces
pour le terme moyen, il en eft de même des autres
méfures : mais quand il y âuroit des variétés dans
chaque mefure particulière, cela feroit indifférent à
ce que M. de Buffon, d’où ces obfervations font tirées
, ert veut conclurre. Le réfultat fera toûjours
que le foetus croît de plus en plus en longueur tant
qù’il eft dans le fein de.la mere : mais s’il a dix-huit
pouces en naiffant, il ne grandira pendant les douze
mois fuivans que de fix oufépt pouces au plus ; c’eft-
à-dire, qu’à la fin de la première année il aura vingt-
quatre où vingt-cinq pouces ; à deux ans, il n’en aura
que vingt-huit ou vingt-neuf ; à trois ans, trente ou
trente-deux au plus, ôc enfuite il ne grandira guere
que d’un pouce ôc demi ou deux pouces par an ju fqu’à
l’âge de puberté : ainfi le foetus croît plus en un
mois fur la fin de fon féjour dans la matrice, que
l’enfant në croît en un an jufqu’à cet âge de puberté,
où la nature femble faire un effort pour achever de
développer ôc de perfectionner fon ouvrage, en le
portant, pour ainfi dire, tout-à-coup au dernier degré
de fon accroiffement.
Le foetus n’eft dans fon principe qu’une goutte de
liqueur limpide, comme on le verra ailleurs ; un mois
après toutes les parties qui dans la fuite doivent devenir
offeufes , ne font encore què’des cellules remplies
d’une efpecë’de colle très-déliée. Le foetus paffe
promptement du néant, Ou d’un état fi petit que
la vûe la plus fine né peut rien àppercevoir, à un
état d* accroiffement fi confidérable au moyen de là
nourriture qu’il rèçoit du fiic laiteux; qu’il acquiert
dans l’efpacè dë n euf mois là pefanteur de douze livres
environ, poids-dont le rapport eft certainement
infini avec celui de fon premier état. Au-bout de cè
terme, expofé à l’a ir , il croît plus lentement, Ôc il
devient dans i’efpacë de vingt ans environ douze fois
plus pefant qu’il n’étoit, ôc trois Ou quatre fois plus
grand. Examinons la caufë ÔC là vîteffe de cet accroiffement
dans les premiers tems, ôc pourquoi il n’eft
pas auffi confidérable dans la fuite. La facilité fur-
prenante qu’a le foetus pour être étendu, fe concevra
fi on fait attention à la nature vifqueüfe ôc mù-
queufe des parties qui le compofent, au peu de terre
qu’elles contiennent, à l’abondance de l’eau dont
elles font chargées, enfin au nombre infini de leurs
vaiffeaux, que les yeux ôc l’injeftion découvrent
dans les o s, dans les membranes, dans les cartilages
, dans les tuniques des vaiffeaux, dans la peau ,
dans les tendons, &c. Au lieu de ces vaiffeaux, on
n’obferve dans l’adulte qu’un tiffu cellulaire épais,
ou un fuc épanché : plus il y a de vaiffeaux, plus
Vaccrôijfement eft facile. En effet le coeur alors porte
avec une vîteffe beaucoup plus grande les liquides ;
ceux qui font épanchés dans le tiffu cellulaire s’y
meuventlentement, ôc ils ont moins de force pour
étendre les parties. Il doit cependant y avoir une autre
caufe ; favoir, la plus grande force & le plus
grand mouvement du coeur qui foit dans le rapport
des fluides ôc des premiers vaiffeaux : ce point fai 1-
lant déjà vivifié dans le tems que tous les autres vif-
ceres dans le foetus, ôc tous les autres folidès , ne
font pas encore fenfibles, la fréquence du pouls dans
les j eunes animaux, Ôc la néceffité, nous le font voir.
Effectivement l’animal pourroit-il croître, fi le rapport
du coeur du tendre foetus à fes autres parties |
étoit le même que celui du coeur de l’adulte à toutes