no A C O foient fes meffages, portoient les eulogîes, c’eft-à-
dire , les pains-benis, que Ton envoyoit en figne de
communion : ils portoient même l’euchàfiftie dans
les premiers tems ; ils fer voient à l’autel fous les
diacres, & avant qu’il y eût des foûdiacres, ils èn
tenoient la place. Le Martyrologe marque qu’ils tenoient
autrefois à la melle la patene enveloppée ,
ce que font à préfent les foûdiacres ; ôc il eft dit dans
d’autres endroits qu’ils tenoient auffi le chalumeau
qui fervôit à la communion du calice. Enfin ils fer-
voient encore les évêques ôc les officiäns en leur pré-
fentant les ornemens fàcerdotaux. Leurs fonctions
ont changé ; le pontifical' ne leur en aflîgne point
d’autre, que de porter les chandeliers , allumer les
cierges, ôc de préparer le vin & l’eau pour le facri-
fice : ils fervent auffi l’encens, ôc c’eft l’ordre que
les jeunes clercs exercent le plus. Thomaff. Difcipl.
de l'Eglife. Fleury, Inflit. au Droit eccléf. tome I.part.
I . chap. vj.
Dans l’églife Romaine il y avoit trois fortes <Xa-
colythes : ceux qui fervoient le pape dans fon palais,
ÔC qu’on nommoit palatins : les ßationnaires, qui fer-
voienr dans lès églifes ; ÔC les règionnaires, qui ai-
doient les diacres dans les fonctions qu’ils exerçoient
dans les divers quartiers de la ville.
Le nom d'acolythe a encore été donné à des officiers
laïcs attachés à la perfonne des empereurs de
Conftantinople ; ôc dans les Liturgies des Grecs, le
mot diioXomia. fignifie la fuite , la continuation de l'office
, les cérémonies defacremens , & les prières. (G )
* ACOMA, f; ville de l’Amériquefeptentrionale,
au nouveau Mexique : elle eft capitale de la province.
Long. iSo). lat. 36.
* ACOMAS, f. m. ( Hiß. nat. ) grand ôc gros arbre
de l’Amérique > dont la feuille eft large, le fruit
en olive Y d’une couleur jaune , ôc d’un goût amer.
On employé cet arbre dans la conftruftion des navires,
& on tire des poutres de dix-huit pouces de diamètre
, fur foixante piés de longueur.
ACO NIT , f. m. ( Hiß. nat.) en Latin aconitum ,
herbe à fleur irrégulière compofée de plufieurs feuilles
, & dont le piftil devient un fruit à plufieurs loges
ou capfules. La fleur de cette plante a cinq feuilles
qui font toutes différentes entr’elles , & qui re-
préfentent en quèlque façon la tête d’un homme revêtu
d’un heaume ou d’un capuchon. La feuille fupé-
rieure tient lieu de cafque ou capuchon ; les ’deux
feuilles inférieures font à la place de la mentonnière
, & celles des côtés peuvent être comparées à
des oreillettes. Il fort du milieu de la fleur deux crofi
fes qui fönt cachées fous la feuille de deffus«; il en
fort auffi le piftil, qui devient un fruit compofé de
gaines membraneufes , qui font difpofées en maniéré
de tê te , ôc qui renferment ordinairement des
femences anguleufes ôc ridées. Tournefort, Inß. rei
herb» Voyez PLANTE. ( I )
A c o n it , (Z5) Jardinage, vient de femencefur
couche , ôc auffi de brins fans racine. Il y a un aconit
d’été ôc un autre d’hyver. ( Ä )
Mais de tous les aconits {Mat. med. ) il n’y en a
qu’un qui puiffe fervir dans la Medecine ; c’eft Vaconitum
falutiferumfive anthora. C. B.
Sa racine eft un contre-poifon pour ceux qui ont
mangé la racine des autres aconits. Les payfans des
Alpes & des Pyrénées s’en fervent contre les morfu-
res des chiens enragés ôc contre la colique. Elle eft
donc alexitaire, cordiale, ftomachale, ôc bonne pour
la colique venteufe. Elle contient beaucoup d’huile
ôc de fel effentiel volatil.
La nature a femblé faire naître Xaconit falutaire
auprès du napel, qui eft un vrai poifon, pour fervir
de contre-poifon ; auffi comme le napel coagule le
fang , l'aconit falutaire agit en divifant les humeurs.
‘1 m
A C O ACONTIAS, f. m. ( Hijl. nat. ) ferpënt qui ^élan*
ce comme un trait décoché, ce qui lui a /ait donner'
le nom de javelot. Voyez Javelot. ( / ) Acontias, f. m. {Phyfique. ) nom employé par
quelques auteurs pour défigner une comete, bu plû-
tôt un météore, qui paroît avoir une tête ronde ou
oblongue, ôc une queue longue ôc meniié , à-peu-
près de la Forme d’un javelot. Voyez COMETE & Météore. {O )
ACOPIS , f. {Hijl, nat. ) pierre prééieufe tranfi
parente comme le verre, avec des taches de couleur
d’or. On l’a appellée acopis , parce que l’huile dans
laquelle on la fait bouillir pàfle pour un remède
contre les laffitudes. Pline. Confiant. Il faut attendre
pour favoir à laquelle de nos pierres rapporter celle*
c i , & beaucoup d’autres dont nous parlerons dans la
fuite , que M. Daubenton/de l’Académie royale
des Sciences de Paris, ait fait ufage de fa découverte
ingénieufe fur la maniéré de tranfmettre à nos défi
cendans la maniéré d’appliquer , £ans erreur , nos
noms de pierres, aux pierres mêmes auxquelles nous
les avons donnés, & de trouver quel eft celui de nos1
noms de pierres qui répond à tel ou tel nom des anciens.
* ACOPOS, f. ( Hif. nat. ) plante dont il eft fait
mention dans Pline , ôc que l’on prétend être Xana-
gyris de Diofcoride, que Gérard regarde comme une
efpece de trifolium.
*A ÇOR ES ,f. îles de l’Amérique qui appartiennent
aux Portugais ; elles font au nombre de neuf,
Lonë- 3 4 ^—3 ^4 - lat- 3 9 -
Elles font commodément fituées pour la navigation
des Indes Orientales ôc du Brefil : on en tire
principalement des blés , des vins ôc du paftel : mais
cette derniere denrée eft le principal du négoce. Les
bâtâtes entrent dans la cargaifon des Hollandois..
Les Açores donnent encore des citrons , des limons ,
des confitures, dont le fayal eft la plus eftimée. On
y porte des toiles , de l’huile , du fe l, des vins de
Çanarie ôc de Madere ; des taffetas, des rubans, des
droguets de foie , des draps, des futaines, des bas de
foie, du riz, du papier , des chapeaux, ôc quelques
étoffes de laine. On a en retour de la monnoie d’or
du Brefil , des fucres blancs , des mofcoiiades , du
bois de Jacaranda , du cacao, du girofle. Les AngJois
y paffent auffi des étoffes, des laines, du fer, des harengs
, des fardines, du fromage /du beurre, ôc des
chairs falées.
* ACORNA, {.(Hijl. nat. & bot. ) efpece de chardon
dont il eft parle dans Théôphrafte. Il a , dit cet
auteur, la tige ôc la feuille velues ôc piquantes ; ce
qui convient non-feulement à l’a&ilis , mais à un
grand nombre d’autres plantes.
L’acorna e f t , félon Pline , une efpece de chêne?
verd, femblable aux houx ou au gerievrier.
^ * ACO RUS. f. m. (Hijl. nat. ) On donne aujourd’hui
le nom acorus à trois racines différentes ; le
vrai acorus , Xacorus des Indes , ôc lé faux acorus.
Le vrai acorus eft une racine longue, genouillée ,
de la groffeur du doigt, un peu plate , d’un blanc
verdâtre au-dehors ; quand elle eft nouvelle, roufi
fâtre quand elle eft deffechée, blanche au-dedans ;
fpongieufe, acre , amere , aromatique au goût, ÔC
agréable à i’odorat. Des racines de cette plante rampante
s’élèvent des feuilles d’une coudée ôc demie, de
la figure de l’iris à feuille étroite, applaties, pointues
, d’un verd agréable, liffes, larges de 4 à 5 lignes,
acres, aromatiques , un peu ameres , ôc odorantes
quand on les froiffe. Quant à fes fleurs, elles font fans
pétales, compofées de fix étamines rangées en épis
ferrés, entre lefquels croiffent des embryons environnés
de petites feuilles applaties ou écaillées. Chaque
embryon devient un fruit triangulaire ôc à trois
loges ; ôc toutes çes parties font attachées à un poin-
A C O çon âffezgfos, ôc forment .ilnépi conique qui naît à
Une feuille fillônnée. & plus épàifle que les autres.
Cet acorps vient dans les lieux humides delà Lithuanie,
de la Tartarie, ôc en Flandre, en Angleterre le
long, des.ruifteaux. Sa racine diftillée donne beaucoup
d’huile eflentielle, & un peu d’efprit volatil
urinèux. D^oît il s’enfuit qu’elle eft pleine c!e fel v o latil
j aromatique, huileux. On le recommandé pour
fortifier l’eftomacr, cfiaffer les. vents, appaifêr les
tranchées, lever les obftruftions de la matrice & de
la rate, provoquer les réglés, augmenter le mouvement
du fang. Il pafle auffi pour àlexipharmaque.
L''acorus des Indes eft une racine femblable au vrai
acorus ipais un peu plus menue, d’une odeur plus
agréable, amere & piquante au goût, i l vient des,
Indes •Orientales & Occidentales. Celui du Brefil eft
affez femblable à celui de l’Europe. On l’ordonne
feul ou avec d’autres remedes contre les humeurs
vifqueufes & lès poifons.
Le troifieme acorus eft une racine noiieufe, rouge
intérieurement & extérieurement, fans odeur, fur-
tout quand ellé eft verte; d’un goût très-foible d’abord
, majis qui devient bientôt d’une grande acrimonie.
Dodonée dit qu’elle eft bonne dans les dyflente-
ries, les flux de ventre, & toute hémorrhagie. On le
prend ou en décofrion ôu de.quelqu’autfe maniéré.
A CO TOIR, i'.m.en Architecture, c’eft le derrière
d’un banc de pierre ou de bois qui fert à s’appuyer
en arriéré. ( P J
ACÔUDOIR , f. m, {Architecte) s’entend de tous
murs à hauteur d’appui, dont l’élévation eft proportionnée
à la grandéûr humaine. Voye£ Appui & Balustrade.
ÇP-J
* ACQUSMATIQUES,adj.prisfiibft. {Hijl. anc.)
Pour entendre ce qiië c’étôit que les Acoufmatiques,
il faut fa voir que lés Dilçiple.s de Pythagorë étoienf
diftribuésen deux claflesleparées dans Ion école par
tin voile ; ceux de la première clafle, de la claflè la
plus avancée, qui ayant pardevers eux cinq ans de
filence paffés fans avoir vû leur maître en chaire, car
il avoit toûjours été féparé d’eux pendant tout ce
tems par un v o ile , çtoient enfin admis dans l’efpece
de fanfruaire d’où il- s’étoit feulement fait entendre,
& le voyoient face à fate ; on les appello.it les.Efoté-l
riques. Les autres qui reftoient derrière le.voile &c qui
hé s’étoient pas encore tûs affez long-tems pour mériter
d’approcher & de voir- parler Pythagorë, s’ap-:
pelloient Exotériques & Acoufmatiques ou Acoujtiques.
Voye{ Pythagoricien. Mais cettediftinfrion n’é-
toit pas la feule qu’il y eût entre les Efotériques & les ~
Exotériques. Il parqît que Pythagorë difoit léulement
les choies emblématiquement à ceux-ci ; mais qu’il
îes révéloit aux autres telles qu’elles étoient fans
nuage, & qu’il lçiu; eu donnoit les raifons. On difoit
pouf toute réppnfe aux objeftions des Acoufiques,
dvroç tçd, Pythagorë Va dit : mais Pythagorë lui-même
réfolvoit les obje&ions aux Efotériques. *
ACOUSTIQUE, f. f. eft la doârine ou la théorie
des fons. Voye^ Son. Ce mot vient du Grec dnovu,
f entends.
VAcouJlique eft proprement la partie théorique de
la Mufiqiie. C’eft elle qui donne les raifons plus ou
moins fatisfaifantes du plaifir que nous fait l’harmonie
, qui détermine les àffeôions ou propriétés des
cordes vibrantes, &c. V. Son»Harmonie, Corde.
VAcouJlique eft la mêiqe fçience qu’on a autrement
appellée Phonique. Voye^ Phonique.
Acoustiques ? adj. pris fubft. On dit les acoufiques
pour les remedes acoùftiques. Ce font ceux qu’on
employé contre les défauts ôc les maladies de l’oreille
ou du lens de Voiiie. Voye\ Oreille & OuiE. On dit
auffi maladies açoujliques &: injlrumens acoujtiques dans
le meme fens que remedes acoujtiques. Acoùjlique fe dit
principalement des inftrumens par lefquels ceux qui
A C Q u t ont l’oiiie dufe remédient à ce défaut. Voyeç C ornet
, Porte-voix.
? be dofreur Hook prétend qu’il n’eft pasimpoflible
d’entendfe à la diftance d’une ftade le plus petit bruit
qu’une perfonne puiffe faire en parlant , & qu’il fait
un moyen d’entendre quelqu’un à-travers une muraille
de pierre épaiffe de trois piés. Voyez Echo ,
Cabinets secrets & Porte-Voix. { O )
* ACOUSTIQUES, f. m. V. Acousmatiques.
, ACOUTREUR, f. m. termesde Tireur d'or j c’eft
l’ouvrier qui refferre & polit le trou du fer ou de la
filiere dans laquelle paffe le trait, lorfqu’il s’agit de
le tirer fin. >^y<^TiRÊÛR-D’ORi
^ ACOUTUMANCE, f. f. ( Architecture. ) fe d it,
d’après, y itruve, pour exprimer l’habitude que l’on
a de fuivre un precepte, un auteur, ou un genre de
bâtiment, félon l’ufage du climat, du lieu, óre. C ’eft
proprement de cette acoutnmqnce ou habitude que
fe.font formées les regles^du goût pour l’art de bâtir,
félon l’efprit de chaque nation, & que font nées les
architefrures : Italienne, Rrançoife, Morelque, Chi-
noife, &c. { Pi)
A COUTY , f. m. ( Hifi. nat. ) animal quadrupède
des Antilles. Il eft de la groffeur du lapin ou du lièvre
; il a deux dents dans la mâchoire lùpérieure, ÔC
deux autres dans la mâchoire inférieure, femblables
à celles du lievre, ôc il eft fort agile ; fa tête eft approchante
de celle du rat ; fon mufeau eft. pointu ,
lès oreilles font courtes ôc arrondies ; il eft couvert
d’un poil rouflatre comme le cerf, ôc quelquefois
brun, tirant fur.le noir, rude ôc clair comme celui
d’un cochon de trois mois ; il a la queue plus courte
que celle d’un lievrë; elle eft dégarnie de poils, de
même que les jambes de demere : les quatre jambes
font courtes ôc menues ; le pié de celles de devant
eft divifé en cinq doigts terminés par des ongles ,
tandis que les piés de dé vant n’ont que quatre doigts.
Cet animal fe retire dans lès creux des arbres ; la
femelle porte deux ou trois fois l’année ; avant que
de mettre bas, elle préparé fous un buiffon, un petit
lit d’herbes Ôc de moufle, pour y dépofer fes petits,
qui ne font jamais que deux ; elle les alaite dans cet
endroit pendant deux outrois jours ,ôc enfuite elle les
tranfporte dans des creux d’arbres où elle les foigne
jufqu’à ce qu’ils puiffent fe paffer d’elle. Vacouty fe
nourrit de racines, ôc il mange avec fes pattes de devant
comme les écureuils ; il n’eft jamais gras à
moins qu’il ne fe trouve affez près des habitations ,
pour avoir des fruits de manioc Ôc des patates ; alors
il s’engraiffe; mais en quelque état qu’il foit, il a
toûjours un goût de venaifon, ôc fa chair eft dure ;
cependant il y a beaucoup de gens qui l’aiment autant
que celle du lapin. Au commencement que l’île
de la Guadeloupe fut habitée , on n’y vivoit prefi
que d’autre chofe. On chaffe ces animaux avec des
chiens qui les réduifent dans les creux des arbres
qu’ils habitent : là on les enfume comme les renards,
Ôc ils n’en fortent qu’après avoir beaucoup crié.
Lorfque cet animal eft irrité, il hériffe le poil de fon
dos, il frappe la terre de fes pattes de derrière comme
les lapins ; il crie, il fiffle Ôc il mord ; oh peut
pourtant l’apprivoifer. Les Sauvages fe fervent des
dents de Xacouty, qui font fort trarichantés, pour fe
déchirér la peau clans leurs cérémonies. Hiß. des
Antilles, par le P. du Tertre ; Hiß. nat. & mor. des
Antilles de VAmérique , ÔCC. { I )
* A C Q S , f. ( Géog. ) Voyez Dax.
* ACQUA-PENDENTE, f. ville d’ftaliç dans
l’état dé l’Eglife, au territoire d’Orviette ƒ près de
la Paglia. Long. 2g. 28. lat. 42. 43.
* ACQÜARIA, f. ville d’Italie, dans le duché de
Modene", près de la Suftena.
ACQUEREUR, f. m. en Droit t eft la perfonne à