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& furent condamnés au concile de Latran fous Innocent
II. en 1139. Arnaud, après avoir excité de
dangereux troubles à Breffe 6c à Rome, fut pendu
& brûlé dans cette derniere ville en 115 5, & fes cendres
furent jettées dans le Tibre. Quelques-uns de
fes difciples, qu’on nommoit aufli Publicains ou P0-
blicains, étant paffés de France en Angleterre vers
l’an 1160, y furent arrêtés & diffipés. Cette fe&e devint
enfuite une branche de l’héréfie des Albigeois.
Voyt{ Albigeois. (G )
* ARN ALT, f. m. (Hift. nat. bot.) c ’eft un arbre
qui croît, à ce qu’on dit, aux Indes orientales, & qui
a l’odeur du cirron 6c la feuille du fauie. On ajoûte
qu’il ne porte point de fruit : mais cela ne fuffit pas
pour le caraôérifer. ,
* ARNAUTES, f. m. pl. peuples d’Albanie, fur
la côte orientale du golfe de Venife : ils font errans
& vagabonds. On donne aufli le nom d’Arnautes aux
Albanois qui fe font fixés dans l’île de N io, une de
celles de l’Archipel.
* ARNAY-LE-DUC, (Géog.) ville de France au
duché de Bourgogne, dans l’Auxois, proche la rivière
d’Aroux. Long. 21. 5 C. lut. 47. 7.
ARNEAF, f. m. oifeau, mieux connu fous le nom
dt pie-grièche. Voyeç PiE-GRlÊCHE. ( / )
* ARNEBERG, (Géog.) v ille d’Allemagne, dans
la vieille marche de Brandebourg, fur l’Elbe, entre
Angermonde 6c Werben. Elle appartient au roi de
Pruffe.
* ARNEDO, (Géog.) v ille du Pérou, à une demi
lieue de la mer du Sud, où elle a un port, à 10
lieues au nord de Lima.
* ARNHEIM, ville des Pays-Bas dans la province
de Gueldre, capitale du V e lu v e , fur la droite du
Rhin. Long. 23. 25. lat. 62.
Les Hollandois ont donné le même nom à la partie
de la terre auftrale qu’ils ont découverte au midi
de la nouvelle Guinée.
* ARNHUSEN, petite ville d’Allemagne, près de
la riviere de Rega, fur les confins de la marche de
Brandebourg.
* ARNO, (Géog.) fleuve d’Italie dans la Tofcane;
il a fa fource dans l’Apennin, pafle à Florence & à
Pife, 6c fe jette dans la mer un peu au-deflous.
ARNÜDES, f. m. pl. (Littér.) nom que l’on don-
noit à ceux qui parmi les Grecs, dans les feftins ou
d’autres affemblées, réeitoient des vers d’Homere ,
une branche de laurier à la main. On les nommoit
ainfi, parce qu’on leur donnoit pour récompenfe un
agneau, qu’on appelle en grec «tpoç; on les appelloit
aufli rhapfodes. Voye^ Rhapsodes. (G)
*ARNON, (Géog.fainte.) fleuve qui avoit fa fource
dans les montagnes d’Arabie, traverfoit le defert,
entroit dans le lac Alphaltite, & divifoit les Moabi-
tes, des Amorrhéens.
* ARNOULD , petite ville de France dans la
Beauce, dans la forêt d’Yveline.
* ARNSBOURG, vcyei Arensbourg.
* ARNSHEIM, petite ville d’Allemagne, dans le
Palatinat du Rhin, bailliage d’Altzey.
* ARNSTAD, petite v ille d’Allemagne, dans le
Thuringe, fur la riviere de Géra. Long. 2 8.3 3 . lat.
5 o. 5
2 * AROBE ou ARROBE, f. m. (Commerce?) en ef-
pagnol arobas , en péruvien , aroue, poids dont on
le fert en Efpagne, en Portugal, à G oa, 6c dans toute
l’Amérique efpagnole. Les Portugais s’en fervent
aufli au Brefil, où aufli bien qu’à Goa on l’appelle
drate : tous ces arobes n’ont guere que le nom de
commun ; & ils font d’ailleurs affez différehs pour
leur p.efanteur & pour leur évaluation au poids de
France. L’arobe de^ Madrid & du refte de prefque
toute l’Efpagne, à la réferve de Séville & de Cadix,
de vingt-cinq livres efpagnoles, qui n’en font pas
A R O tout-à-fait vingt-trois 6c un quart de Paris ; enforte'
que le quintal commun qui eft de quatre arobes , ne
fait que quatre-vingts-treize de nos livres. Varobe de
Séville 6c de Cadix efl: aufli de vingt - cinq livres
mais qui en font vingt - fix & demie poids de Paris
d’Amflerdam, de Strasbourg, 6c de Befançon, où la
livre efl égale. Quatre arobes font le quintal ordinaire
, c’eft-à-dire cent livres; mais pour le quintal
macho il faut fix arobes, qu’on peut réduire en livres
de Paris, fur le pié de la réduction qu’on a faite ci-
defliis de l’arobe de ces deux villes. Voye^ Q u in t a l .
L’arobe de Portugal eft de 3 z livres de Lisbonne,
qui reviennent à vingt-neuf livres de Paris. Voye7
A r a t e . (G )
* AROÉ, ( Géog. anc. & mod. ) ville d’Achaie :
c’eft aujourd’hui Patras.
AROER, (Géog.fainte.) v ille de la Judée en Afie,
au-delà du Jourdain, de la tribu de Gad, proche la riviere
d’Arpon, fur les confins de la tribu de Ruben,
6c du pays des Ammonites.
* AROMATES, f. m. pl. (Hiß. nat. & Mat. méd.)
on comprend fous ce nom générique tous les végétaux
pourvus d’une huile & d’un fel acre, qui par
leur union forment une fubftance favoneufe, qui
eft le principe de l’odeur 6c du goût acre, ftimulant
& échauffant qu’on y découvre. Tels font le cardamome
, le clou de girofle, la canelle, le poivre, le
gingembre, le macis, &c. Si dans le cas où la bile a
perdu fa force 6c fon énergie, 6c où les fibres dè
l’eftomac font relâchées, les aromates font d’un grand
fecours ; ils font aufli très-nuifibles dans les difpofi-
tions contraires, par l’impétuofité de mouvement
qu’ils occafionnent dans les humeurs qui font déjà
trop agitées. L’abfinthe qui facilite l’écoulement des
eaux, en relevant le ton 6c le reffort des vaifleaux
afFoiblis, & divifant 6c incifant les humeurs muqueu-
fes, eft un excellent remede dans l’hydropifie : mais
dans les fievres inflammatoires, elle feroit certainement
beaucoup de mal, en produifant les mêmes effets
que dans l’hydropifie.
AROMATIQUE, adj. Voye^ O d o r a n t .
* AROMATITE, f. f. (Hiß. nat. f off?) pierre pré-
cieufe d’une fubftance bitumineufe, 6c fort reffem-
blante par fa couleur & fon odeur à la myrrhe, qui
lui donne fon nom. On la trouve en Egypte 6c en
Arabie.
* ARONCHES, petite ville de Portugal dans l’A-
Ientéjo, furies confins de l’Eftramadure efpagnole:
elle eft fur la riviere de C a re , qui coule proche l ’A-
legrette, & joint la Guadiana un peu au-deffus de
Badajoz. Long. //. 14. lat. 3 g.
ARONDE, terme de Fortification, voyeçQUEUE
d ’a r o n d e . C’eft ainfi qu’on appelle les ailes ou les
branches d’un ouvrage a corne ou à couronne, lorf-
qu’elles vont en fe rapprochant vers la place, enforte
cjue^la gorge fe trouve moins étendue que le front.
* ARONDEL, voye^ Arundel.
ARONDELIERE, f. f. nom de plante, fynonyme
avec celui de chélidoine. Voye{ CH ÉLID O INE . ( ƒ )
ARONDELLES ,fi (. (Marine.) arondelles de mer,
c’eft ainfi qu’on appelle , e/z terme de Marine, les bri-
gantins, les pinafles, 6c autres vaifleaux médiocres
& légers. (Z )
* ARONE ou ARONA, (Géog.) ville d’Italie dans
le territoire d’Anghiéra, au duché de Milan. Long.
2 6 .5 . lat. 4.5. 41.
* ARO OL, (Géog.) ville de l’empire Rufliendans
l’Uckraine, fur la riviere d’Occa, à 80 lieues nord
de Mofcow. Long. 55. 5 o. lat. Si. 48.
* AROSB A Y , v ille des Indes dans la contrée fep-
tëntrionale de la côte occidentale de l’île de Madura f
proche celle de Java. Long. 132. lat, mérid. fi. 3 0.
A R O * ÀROSEN ou R E S TE R A S , petite ville de Suède
capitale de la Weftimanie, fur le lac Melér.
ARO T & M AROT, f. m. (Théol. & H fi.) font les
noms de deux anges que l’impofteur Mahomet difoit
avoir été envoyés de Dieu pour enfeigner les hommes,
& pour leur ordonner de s’abfteniç du meurtre,
des faux jitgemens , 6c de toutes fortes d’excès. Ce
faux prophète ajoûte qu’une très-belle femme ayant
invite ces deux anges à manger chez elle, elle leur fit
boire du v in , dont étant échauffés, ils la folliciterent
à l’amour ; qu’elle feignit de confentir à leur paflion,
à condition qu’ils lui apprendroient auparavant les
paroles par le moyen defquelles ils difoient que Fön
pouvoit aifément monter au ciel ; qu’après avoir fû
d’eux ce qu’elle leur avoit demande , elle ne voulut
plus tenir fa promeffe, 6c qu’alors elle fut enlevée au
c ie l, où ayant fait à Dieu le récit de ce qui s’étoit
pafle, elle fut changée en l’étoile du matin qu’on appelle
lucifer ou aurore, & que les deux anges furent
féverementpunis. C ’eft de-Ià, félon Mahomet, que
Dieu prit occafion de défendre l’ufage du vin aux /
hommes. Voyeç A l c ORAN.
AROTES, f. m. pl. (Hiß. anc.) nom que les Syra-
eufains donnoient aux hommes de condition libre
qui par le malheur de leur fortune étoient obligés de
fervir pour fubfiftcr. (G)
* AROU ou AAROW , (Géogr.) ville du canton
de Berne au pays d’Argow, fur l’Àar, qui lui a donné
fon nom : elle eft bâtie fur les ruines de l’ancienne
fortereffe de Rora.
*AROVAQUES, f. m. pl. peuples delaCaribane
dans l’Amérique feptentrionale, proche les bords de
l’Effekebe 6c les frontières du Paria.
* AROUCA, (Géog. anc & mod.) village de Portugal
dans la province de Beira, entreVifeu & Porto,
fur la riviere de Paira. On croit que c’eft l’ancienne
Araducla.
AROUE , fiubft. f. (Commerce?) poids dont on fe
fert dans le Pérou, le Chily, 6c autres provinces 6c
royaumes de l’Amérique qui'font de la domination
efpagnole. \?aroue, qui n’eft rien autre chofe què
l’arobe d’Efpagne, pefe vingt-cinq livres poids de
France. Voye{ A r o b e . Diclionn. du Comm. tom. I.
pag. 726). ’
* AROUENS, ( îl e d e s) l’une des îles qui font
proche de l’embouchure de la riviere des Amazones,
dans l’Amérique méridionale.
* AROUGHEUN, ( Hiß. nat. Zoolog. ) animal
qu’on trouve en Virginie, 6c qui eft tout femblablé
au caftor, à l’exception qu’il vit furies arbres, comme
les écureuils.
La peau de cet animal forme une partie du commerce
que les Anglois font avec les fauvages voifins
de la Virginie ; elle compofe une forte de fourrure
fort eftimée en Angleterre.
AROURE, f. f. (Hiß. anc.) nom d’une mefure en
ufage chez les Grecs ; elle conténoit cinquante piés,
fi l’on en croit Suidas. Ce mot fignifioit plusfréqucm-
iment une mefure quarrèe qui failoit la moitié du ple-
thron. Voye[ P l e t h r o n . , ^
L’aroure égyptien étoit le quarré de cent coudées,
félon le calcul du dofreur A.rbutnoth, tab. t). (G)
* AROY, (Géog.) riviere de l’Amérique méridionale
elle fort du lac Caflipe dans la province de
Paria, 6c fe jette dans la riviere de ce nom.
ARPA EMINI, f. m. (Hiß. mod.) officier du grand-
feigneur ; c?eft lé pourvoyeur des écuries : il elt du
corps des mutaferacas ou gentilshommes ordinaires
de fa hauteffe. A la ville il reçoit l’orge, le foin, la
paille 6c les autres fourrages d’impofition ; à l ’armee
ils lui font fournis par le deflerdard ou grand thréfo-
fier qui a foin des magafins. L’arpa emini en fait la
diftribution aux écuries du fultan & à ceux qui en
ont d’étape ;'fés commis les délivrent 6c lui rendent
A R P ^ot compte du bénéfice, oui eft quelquefois fi confidéra-
ble, qu’en trois ans d*exercice de cette charge il fe
voit en état de devenir bacha par les voies qui con-
duifent ordinairement à ce grade ; c*eft-à-aire par
les riches préfens faits aux fultanes 8r aux miniftres.
Guer. Moeurs des Turcs, tom. II. (G)
ARPAGE, f. m. (Hifl. anc.) ou /»/«for HARPAGE*
comme on le trouve écrit dans les anciennes inferip-
iions , fignifie un enfant qui meurt au berceau * ou du
moins dans fa plus tendre jeuneffe. Ce mot eft formé
du grec , rapio, je ravis : on le trouve rarement
dans les auteurs latins. Gruter l’employé * pi
682. infeript. jx . dans l’épitaphe de Marc-Aurele *
qui mourut à l’âge de 9 ans 2 mois 6c 13 jours ; maià
cette infeription fut trouvée dans les Gaules, où l’on
parloit le grec corrompu.
Les Romains ne faiïoient ni funérailles ni épita^
phes aux harpages; on ne brûloit point leur Corps ;
On ne leur érigeoit ni tombeaux ni monumens , cd
qui fait qu’on trouve dans Juvénal :
Terra çlauditur in fans*
E t min 'or igné rogi.
Dans la fuite on ihtroduifit la côûtumé dé brûler les
corps des enfans qui avoient vécu 40 jours, & à qui
il avoit pouffé des dents : oii appelloit aufli ceux-là
àpisa.Y.i0/, rapti. Cet ulage femblé avoir été emprunté
des Grecs , qui, félon Euftachius, ne brûloient les
enfans ni la nuit ni en plein jour* mais dès le matin ;
6c ils n'appelloient pas leur décès mort, mais d’un
nom plus doux, npipaç etp7Tclyn, diiant que ces enfans
étoient ravis par l’aurore, qui joiiiflbit ou qui fe pri-
voit de leurs embraffemCns. (G)
*ARPAIA, (Géog. anc. G mod?) village de la principauté
ultérieure au royaume de Naples, fur les
confins de la terre de Labour, entre Capoue & Bé-
névent. On croit que c’eft l’ancien Caudium, & que
notre ftretto d’arpaja font les fourches Caudines,
furcoe Caudines, des'anciens.
* ÀRPAILLEUR, f. m. nom que l’on donne à ceux
qui s’occupent à remuer"les fables des rivières qui
roulent des paillettes d’o f , afin de les en féparer. Ces
ouvriers n’ont aucun emploi dans les mines. ’ 1
* ARPAJON, ville de France dans le Roiiergue *
avec titre de duché.
Arpajon , voyei Châtres.
ARPÈGGIO, ARPÈGE ou ARPÉGEMÈNT, fi
m. en Mufique, eft la maniéré de faire entendre fuc-®
ceffivement 6c rapidement les divers fions d’un ac-<
cord, au lieu de les frapper tous à-Ia-fiois.
Il y a des inftrumeris fur lefquels ou ne petit former
un accord plein qu’en arpégeant ; tels font le
violon, le violoncelle, la viole, 6c tous ceux dont
on joue avec l’archet, car l’archet ne peut appuyer
fur toutes les cordes à-la-fois. Pour former donc des
accords fur ces inftrumens, pn eft contraint d’arpé-*
ger ; & comme on ne peut tirer qu’autant de fons
qu’il y à‘dè cordes , Farpège du violon & du violôn-
celle irie faùroit être compofé de plus de quatre fons*
Il faùt pour arpéger que les doigts foient arrangés en
même tems chacun fur fâ corde, & que Varpège le tire
d’un feul & grand coup d’archet, qui commence fur
là plus greffe corde, 6c vienne finir en tournant fur
la chanterelle. Si les doigts ne s’arrangeôient fur les
cordes que fucceffivement, ou qu’on donnât plufieurs
coups d’archet, ce ne feroit plus un arpégé, ce feroit
paffer très-vîte plufieurs notes de fuite.
Ce qu’on fait fur le violon par néeeflïté * ort le
pratiqué par goût fur le clavecin. Comme on ne peut
tirer de Cet inftrument quO desfions fecs qui ne tien*
nent pas , on eft obligé de. les refrapper fur des notes
de longue durée. POur'fàiré donc durer un accord
plus lohg®tems, on le frappe en arpégeant, en commençant
par lés fons bas, & en obfervàm que les