autant de pâtîtes briques , foit les Unes contre-les
autres, foit les unes au-deffus des autres, ainfi qu on
peut le reconnoître à l’infpeétion de l’ecaille. Si les
écailles de l'able fe forment de cette façon, celles des
autres poiffons pourroient avoir aufli la meme formation.
M. de Réaumur, Mém. de VAcad, royale des
ScUnc.mnU , Poisson. f / î Ablette, poiffon de riviere. Voyez Able. ( 1)
ABLERET ou ABLERAT, fub. m. forte de filet
■ quarré que l’on attache au bout d’une, perche., ôc
avec.lequel on pêche de petits poiffons nommes vulgairement
ables. • r •c
ABLOQ.UIÉ , f. m. terme.de Coutume., -qtufigmfie
la même chofe que fitué. C ’eft dans ce fens <511 il; eft
pris dans la coûtume d’Amiens, laquelle defend de
démolir aucuns édifices abloquiés Ôc folives.dans des
.héritages tenus en roture, fan$ le confentement du
feigneur. (H') ;
ABLUTION, f. f. Dans l’antiquité c’étoit unece-
rémonie religieufe ufitée chez les Romains,, comme
une forte de purification pour laver le corps avant
•que d’aller au facrifice. Voyez Sa c r if ic e .
Quelquefois ils lavoient leurs mains ôc leurs piés,
quelquefois la tête, fouvent tout le .corps : c’eft pourquoi
à l’entrée des temples il; y ayo.it des valés de
.marbre remplis d’eau. pH HB
. Il eft probable qu’ils avoient. pris cette coutume
des Juifs ; car'nous lifonsda'iis l’Ecriture, que Salo--
mon plaça à l’entrée dit. temple qu’il éleva au vrai
Dieu , un grand vafe que l’Ecriture appelle la mer
A’airain, où les prêtres fe lavoientavantque d'offrir
le facrifice, ayant auparavant fanétifié l’eau eh
y jettant les cendres de (a vidime immolée.
Le mot $ ablution eft particulièrement ufité dans
l ’églife Romaine pour un peu de vin ÔC d’eau que
les communians prenoient anciennement après l’hof-
t ie , pour aider à la confommer plus facilement.
Le même terme lignifie aufli l’eau qui fert à laver
les maips du prêtre qui a confaçré. (G ) Ablution, cérémonie qui confifte à fe laver ou
purifier le corps, ou quelque partie du corps, &.fort
ufitée parmi les Mahométans, qui la regardent comme
une condition effentiellement requile à la priere.
Ils ont emprunté cette pratique des Juifs, & l’ont altérée
comme beaucoup d’autres. Ils ont pour cet
effet des fontaines dans les parvis de toutes les Mof-
quées.
LesMufiilmans diftinguent trois fortes d'ablutions ;
l ’une , qu’ils appellent goul, ôc qui eft une efpece
d’immerfion ; l’autre , qu’ils nomment wodou , ôc
qui concerne particulièrement les piés ÔC les mains;
ÔC la troifieme, appellée terreufe ou fabloneufe, parce
qu’au lieu d’eau on y emploie du fable ou de la terre.
A l’égard de la première , trois conditions font re-
quifes. Il faut avoir intention de fe rendre agréable
à Dieu, nettoyer le corps de toutes fes ordures , s’il
s’y en trouve, & faire paffer l’eau fur tout le poil &
fur la peau. La Sonna exige encore pour cette ablution
qu’on recite d’abord la formule ufitée, au nom
du grand Dieu : louange à Dieu , Seigneur de la Foi
Musulmane ; qu’on fe lave la paume de la maindvant
que les cruches fe vuident dans le lavoir ; qu’il fe
faffe une expiation avant la priere ; qu’on fe frotte
la peau avec la mainpour en ôter toutes les faletés ;
enfin que toutes ces cnofes foient continuées fans interruption
jufqu’à la fin de la cérémonie.
Six raifons rendent cette purification néceffaire.
Les premières communes aux deux fexes, font les
embràffemens illicites ÔC criminels par le defir feul-',
quoiqu’il n’ait été fuivi d’aucune autre impureté : les
fuites involontaires d’un commerce impur, & là
mort. Les trois dernieres font particulières aux femmes
, telles que les pertes périodiques du fexe , les
pertes de fang dans l’accouchement, & l’accouchement
même. Les vrais croyans font cette ablution
au moins trois fois la femaine ; & à ces fix cas, les
feûateurs d’Aly en ont ajoûté quarante autres; comme
lorfqu’on a tué un léfard , touché un cadavre »
&c. • -
Dans la fécondé efpece d’ablution, il y a fix cho-
fes à obferver : qu’elle fe faffe avec intention de plaire
à.Dieu ; qu’on s’y lave tout, le vifage ,• les mains
& les bras jufqu’au coude inclufivement ; qu’on s’y
frotte certaines parties de la tête ; qu’on s’y nettoye
les piés jufqu’aux talons inclufivement ; qu’on y ob-
ferve exactement l’ordre preferit.
La Sonna contient dix préceptes fur le wodou.
Il faut qu’il foit précédé de la formule au nom du
grand Dieu , ôcc. qu’on fe lave la paume de la main
avant que les cruches foient vuidees ; qu’on fe nettoyé
le vifage ; qu’on attire l’eau par les narines ;
qü’on fe frotte toute la tête ôc les oreilles ; qu’on
fepare ou qu’on écarte la barbe pour la mieux nettoyer.
quand elle eft épaiffe ôc longue, ainfi que les
doigts des piés ; qu’on nettoye les oreilles l’une après
l’autre ; qu’on fe lave la main droite avant la gauche
; qu’on obferve le même ordre à l’égard des piés ;
qu’on répété ces aftes de purification jufqu’à trois
fois, ôc qu’on les continue fans interruption jufqu’à
la fin..
Cinq chofes rendent le wodou néceffaire : i° . l’iffue
de quelqu’excrément que ce foit (exceptofemine) par
les voies naturelles : a0, lorfqu’on a dormi profondément,
parce qu’il eft à fuppofer que dans un profond
fommeil on a contracté quelqu’impureté dont
on ne fefouvient pas : 30. quand on a perdu la raifon
par quelqu’excès de v in , ou qu’on l’a eu véritablement
aliénée par maladie ou quelqu’autre caufe -.4°.
lorfqu’on a touché une femme impure, fans qu’il y
eût un voile ou quelqu’autre vêtement entre deux :
«jp. lorfqu’on a porté la main fur les parties que la
bienfeance ne permet pas de nommer.
Quant: à l’ablution terreufe ou fabloneufe , elle n’a
lieu que quand on n’a point d’eau, ou qu’un malade
ne peut fouffrir l’eau fans tomber en danger de mort;
Par le mot de fable , en entend toute forte de terre ,
même les minéraux; comme par Veau, dans les deux
autres ablutions, on entend celle de riviere ,de mer,
de fontaine , de neige, de grêle, &c. en un mot toute
eau naturelle. Guer, Moeurs des Turcs ; tome I . livre
II.
Au refte ces ablutions font extrêmement fréquent
tes parmi les Mahométans : i° . pour les raifons ci-
deffus mentionnées ; ôc en fécond lieu, parce que la
moindre chofe, comme le cri d’un cochon, l’approche
ou l’urine d’un chien,fuflifent pour rendreXablution
inutile, ôc mettre dans la néceflité de la réitérer :
au moins eft-ce ainfi qu’en ufent les Mufulmansfçru-
puleux. (G ) Ablution, Lotion. On appelle de ce nom plu-
fieurs opérations qui fe font chez les apothicaires. La
première eft celle par laquelle on fépare d’un médicament,
en le lavant avec de l’eau, les matières qui
lui font étrangères : la fécondé, eft celle par laquelle
on enleve à un corps les fels furabondans, en répandant
de l’eau deffus a différentes reprifes ; elle fe nom*-
me encore édulcoration : la troifieme , eft celle dont
on fe f e r t , quand pour augmenter les vertus ôc les
* propriétés d’un médicament, on verfe deffus, ou du
v in , ou quelque liqueur diftiliée qui lui communique
fa vertu ou fon odeur , par exemple lprfqu’on lave
les vers de terre avec le v in , &c.
Le mot d5ablution ne convient qu’à la première de
ces opérations, & ne peut fervir tout au plus qu’à
exprimer l’attion de laver des plantes dans l’eau
avant que de les employer : la fécondé, eft proprement
Védulcoration : la troifieme peut fe rapporter à
Vinfufioh, Voyez Edulcoration, Infusion. (V )
. -A BN AKIS, f. m. peuple de l’Amérique fepten-
Irionale, dans le Canada. Il occupe le 3 03. de long.
& le 4C. de lat.
* ABO , grande ville maritime de Suede , capitale
des duché ôc province de Finlande méridionale.
Long. 41. lat. S i . , ‘ '
: * ABOERA, f. ville d’Afrique , fur la côte dor
de Guinée.
, ABOILAGE, f. m. vieux terme de Pratique , qui
fignifie un droit qu’a le feigneur fur les abeilles qui
fe trouvent dans l’étendue de fa feigneurie. Ce terme
eft dérivé du mot aboille, qu’on difoit anciennement
pour abeille. (JT)
ABOIS , f. m. pl. terme de Chajfe ; il marque l’extrémité
où le cerf eft réduit, lorfqu’excédé par une
longue courfe il manque de force, ôc regarde derrière
lui files chiens font toujours à fes trouffes, pour
prendre du relâche ; on dit alors que le cerf tient les
abois.
Derniers abois. Quand la bête tombe morte, ou
eft outrée, on dit la bête tient les derniers abois A BOIT, f. quelques-uns fe fervent de ce mot pour
lignifier la cérufe. Voyez Abit , CÉRUSE , Blanc
&e Plomb. (M )
ABOKELLE, Voyez Abukelb. (G )
: ABOLITION, f. f. en général, eft l’aftionpar
laquelle on détruit ou on anéantit une Chofe.
Ce mot eft Latin, & quelques-uns le font venir du
Grec ct'srlxxucû ou a7rô?<Xvfju, détruire .* mais d autres
le dérivent de ab &C olere , comme qui diroit anéantir
tellement une choie, qu’elle ne laiffe pas même
.d’odeur.
. Ainfi abolir une lo i, un réglement, une coûtume,
c’eft l’abroger, la révoquer , l’éteindre , de façon
qu’elle n’ait plus lieu à l’avenir. Voyez Abrogat
io n , Révocation, Extinction, &c. Abolition , en terme de Chancellerie, eft l’indulgence
du prince par laquelle il éteint entièrement
un crime , qui félon les réglés ordinaires de la jufti-
ce , & fuivant la rigueur des ordonnances , étoit
irrémiflible; en quoi abolition différé de grâce ; cette
dernier e étant au contraire le pardon d’un crime qui
de fa nature & par fes circonftances eft digne de ré-
miflion : aufli lçs lettres S abolition laiffent-elles quelque
note infamante ; ce que ne font point les lettres
de grâce.
Les lettres d’abolition s’obtiennent à la grande
chancellerie, & font adreffées, fi elles font obtenues
par un gentilhomme, à une cour fôuveraine ; finon
à un bailli ou fénéchal. (H')
* A B O L L A , f. habit que les philofophes affec-
ioient de porter, que quelques-uns confondent avec
l’exomide : cela lùppôfé’ , c’étoit une tunique fans
manches, qui laiffoit voir le bras & les épaules ; c’eft
delà qu’elle prenoit fon nom. C’étoit encore un habit
de valets & de gens de fervice.
ABOMASUS, ABOMASUM, ou ABOMASIUM,
f. m. dans f Anatomie comparée, c’eft un des èftomacS
ou ventricules des animaux qui ruminent. VoyezRu- MiNANT;royc^a«^î Anatomie comparée.
On trouve quatre eftomacs dans les animaux qui
fumment; lavoir., le rumen ou eftomac proprement
dit, le réticulum , Yomafus , & Vabomafus. Voyez RUMINATION.
Uabomafus, appelle vulgairement la caillette, eft
ïe dernier de ces quatre eftomacs ; c’eft l’endroit où
fe forme lé chyle, & d’où la nourriture defeend immédiatement
dans les inteftins. II eft garni de feuillets comme l’omafus : mais fes
feuillets ont cela de particulier, qu’outre les tuniques
dont ils font compofés , ils contiennent encore
lin grand nombre de glandes qui ne fe trouvent dans
aucun des feuillets de l’omalus, Voyez O m a su s ,
,&c.
C ’eft dans Vabomafus des veaux & des agneaux
que fe trouve la prefure dont on fe fert pour faire
cailler lè lait. Voyez Presure. (L)
* ABOMINABLE, DETESTABLE, EXECRABLE
, fynonymes. L’idée primitive &pofitive de ces
mots eft une qualification de mauvais au fuprème degré
: aufli ne font - ils fufceptibles, ni d’augmentation
, ni de comparaifon, fi ce n’eft dans le feul cas
où l’on veut donner au fujet qualifié le premier rang
entre ceux à qui ce même genre de qualification
pourroit convenir : ainfi l’on dit la plus abominable
de-toutes les débauches ; mais on ne diroit guere uni
débauché três-abominable, ni plus abominable qu'une au*
tre : exprimant par eux-mêmes ce qu’il y a de plus
fort, ils excluent toutes'les modifications dont on
peut accompagner la plûpart des autres épithetes.
Voilà en quoi ils font fynonymes.
Leur différence Confifte en ce qu’abominable pa*
roît avoir un rapport plus particulier aux moeurs ,
dètifable àu goût , & exécrable à la conformation.-
Le premier marque une fale corruption ; le fécond,
de la dépravation ; & le dernier, une extrême Ui&
formité.
Ceux qui paffent d’une dévotion fuperftitieufe aii
libertinage, s’y plongent ordinairement dans ce qu’il
y a de plus abominable. Tels mets font aujourd’hui
traités de détefiables , qui faifoient chez nos peres
l’honneur des meilleurs repas. Les richeffes embel-
liffent aux yeux d’un homme intéreffé la plus exécra*
ble de toutes les créatures.
A B O M IN A T IO N ,f . f. Lespafteurs de brebis
étoient en abomination aux Egyptiens. Les Hébreux
dévoient immoler au Seigneur dans le defert les abominations
des Egyptiens, c’eft-à-dire, leurs animaux
facrés ; les boeufs, les boucs, les agneaux & les béliers
, dont les Egyptiens regardoient les facrifices
comme des abominations & des chofes illicites. L’Ecriture
donne d’ordinaire le nom d’abomination à l’idolâtrie
, & aux idoles, tant à caufe que le culte des
idoles en lui-même eft une chofe abominable, quq
parce que les cérémonies des idolâtres étoient pref-
que toûjours accompagnées de diffoltttions &c d’ac-*,
tionshonteufes &c abominables. Moyfe donne aufli le
nom d’abominable aux animaux dont il interdit l’ufage.
aux Hébreux. Genef. x lj. 3 4. Exod. v iijixC .'
U abomination de défolation prédite par Daniel,‘
c .jx . v. z j . marque, félon quelques interprètes, l’i*
dole de Jupiter Olympien, qu’Antiochus Epiphane fit
placer dans le temple de Jérufalem. La même abomU
nation de défolation dont il eft parlé en S. Marc, c. v j.
v. y. & en S. Matth. c. xxjv. v. iS. qu’on vit à Jérufalem
pendant le dernier fiége de cette ville par les Ro»
mains, fous T it e , ce font les enfeignes de l’armée
Romaine , chargées de figures de leurs dieux & de'
leurs empereurs , qui furent placées dans le tempte
après la prife de la ville & du temple. Calmet, dicli
de la Bible , tome I. lett, A . p. x i. (G )
ABONDANCE, f. f.. divinité des payens que les
anciens monumens nous repréfentent fous la figure
d’une femme de bonne mine, couronnée de guirlandes
de fleurs, verfant d’une corne qu’elle tient de la
main droite toutes fortes de fruits ; & répandant à
terre de la main gauche des grains qui fe détachent
pêle-mêle d’un faifeeau d’épis. On la voit avec deux
cornes, au lieu d’une, dans une médaille de Trajan.
Abondance , Plénitude , voyez Fécondité ,
Fer i ilité , &c. Les étymologiftes dérivent ce mot
d’ab ÔC unda, eau ou vague, parce que dans l’abon*
dance les biens viennent en affluence, ÔC pour ainfi
dire comme des flots. f .
L’abondance portée à l’excès dégénéré en un défaut
qu’on nomme regorgement ou rédondance. Voyez
R e d o n d a n c e , Su r a b o n d a n c e . .
L’auteur du Dictionnaireéconomique donne dif