
au-deffous-de 6o degrés.-V. Bastion , Tenaillle.
Angle mon, c’eft un angle rentrant, qui n’eft point
flanqué ou défendu.
L epaiffeur dii parapet ne permettant point au fol-
dat de découvrir le pié du mur, qu du revêtement
du rempart, il arrive que lorfque deux côtés de l’enceinte
forment un angle rentrant, il fe trouve un efpace
verslefommet de cet angle, qui n’eft: abfolument vit
d’aucun endroit de l’enceinte, & qui eft d’autant plus
grand que le rempart eft plus élevé & le parapet plus
épais. Les tenailles fimples & doubles qu’on conftrui-
foit autrefois au-delà du fofle , avoient des angles de
' cette efpece. C ’eft ce qui les a fait abandonner. On ne
les employé aujourd’hui que dans des retranchemens,
qui ayant peu d’élévation & u n parapet moins épais
que, celui des places, mettent le foldat à portée par
là d’en flanquer ou défendre toutes les parties.
.Angle rentrant y eft un angle dont la pointe ou le
fommet eft vers la place & les côtés en-dehors, ou
vers la campagne. Voye£ angle mort..
Angle f aillant, c’eft celui dont la pointe ou le fommet
fe préfente à la campagne, les côtés étant tirés
du côte de la ville.
Angle de la tenaille , c’eft ainfi qu’on appelle quelquefois.,
dans la Fortification , l ’angle flanquant. V.
angle flanquant. (Qf)
Angle , en flnatomie, fe dit de différentes parties
qui forment un angle folide ou linéaire. C ’eft dans
ce fens que l’on diftingue dans les os pariétaux qui
ont la figure d’un quarré, quatre angles. Dans l’omoplate
qui a la figure d’un triangle, trois angles ; dans
les y e u x , les bords de la paupière , tant fupérieure
qu’inférieure, étant confidérés comme deux lignes
qui fe rencontrent, d’un côté aux parties latérales
du nez, & de l’autre du côté op p o féon a donné à
ces points de rencontre le nom d'angle ou cantlÿis.
f^oyes^ Pariétal, Omoplate, &c. (L)
Angle, en terme cCEcriture, eft le coin intérieur
du bec d’une plume. Il y en a de deux fortes : Sangle
du côté des doigts eft ordinairement plus petit que
celui du côté du pouce , parce qu’il ne produit que
des parties délicates, des déliés & des liaijons ; au lieu
que Vangle du pouce produit des pleins de plulieurs
figures.
* Angles correspondans des montagnes,
( Hifl. natur. ) obfervation fort importante pour la
théorie de la terre. M. Bourguet a voit obfervé que
les montagnes ont des dire étions fuivies & correfpon-
dantes entr’elles ; enforte que les anglesfaillans d’une
montagne fe trouvent toujours oppofés aux angles
rentrans de la montagne voifine qui en eft féparée
par un vallon ou par une profondeur. M. de Buf-
fon donne une raiion palpable de ce fait fingulier
qui fe trouve par-tout, & que l’on peut obferver
dans tous les pays du monde ; voici comment il l’explique
dans le premier volume de l’Hifl. nat. & part.
avec la defeript. du cab. du Roi : On voit, dit-il, en
jettant les yeux fur les ruiffeaux, fur les rivières, &
toutes les eaux courantes, que les bords qui les contiennent
forment toujours des angles alternativement
oppofés ; deforte que quand un fleuve fait un coude,
1 un des bords du fleuve formé d’un côté une avance
, on un angle rentrant dans les terres, & l’autre
bord forme au contraire une pente ou un angle {aillant
hors des terres, &• que dans toutes les finuofi-
tes de leur cours, cette correfpondance des angles alternativement
oppofés fe trouve toujours. Elle eft
en effet fondée fur les lois du mouvement des eaux,
& l’égalité de l’a&ion des fluides ; & il nous feroit
facile de démontrer la caufe de cet effet : mais il nous
fuffit ici qu’il foit général & univerfellement reconn
u , & que-tout le monde puiffe s’affûrer par fes
y e u x , que toutes les fois que le bord d’une riviere
fait une ayancedans les terres, quifefuppofe à main
gauche, l’autre bord fait au contraire une avance
hors des. terres à main droite : dès lors les çourans de
la mer qu’on doit regarder comme de grands fleuves
ou des eaux courantes, fujettes aux mêmes lois que
les fleuves de la terre, formeront de même dans l ’étendue
de leur cours plulieurs fmuofités, dont les
avances ou les angles feront rentrans d’un côté, &
faillans de l’autre côté; & comme les bords de ces
courans font les collines & les montagnes qui fe trouvent
au-deffous ou au-deffus de la furface des eaux,
ils auront donné à ces éminences cette même forme
qu’on remarque aux bords des fleuves ; ainfi on ne
doit pas s’étonner que nos collines & nos monta?
gnes, qui ont été autrefois couvertes des eaux de la
mer, & qui ont été formées par le fédiment des
eaux, aient pris par le mouvement des çourans cette
figure régulière, & que tous les angles en foient alternativement
oppofés : elles ont été les bords des
courans ou des fleuves de la mer ; elles ont donc pris
néceffairement une figure & des directions fembla-
bles à celles des bords des fleuves de la terre ; 8ç
par conféquent toutes les fois que le bord à main
gauche aura formé un angle rentrant y le bord à main
droite aura formé un angle faillant, comme nous
l’obfervons dans toutes les collines oppofées.
Au refte tous ces courans ont une largeur déterminée,
& qui ne varie point: cette largeur du courant
dépend de celle de l’intervalle qui eft entre les
deux éminences qui lui fervent de lit. Les courans
coulent dans la mer comme les fleuves coulent fur
la terre, & ils y produifent des effets femblables : ils
forment leur lit , & donnent aux éminences entre
lefquelles ils coulent une figure régulière, & dont les
angles font correfpondans. Ce font en un mot cescou-
rans qui ont creufé nos vallées, figuré nos montagnes
, & donné à la furface de notre terre, lorfqu’elle
étoit couverte des eaux de la mer, la forme qu’elle
conferve aujourd’hui.
Si quelqu’un doutoit de cette correfpondance des angles
des montagnes, j’oferôis, dit M. de Buffon, en
appeller aux yeux de tous les hommes , fur-tout lorf-
qu’ils auront lu ce qui vient d’être dit. Je demande
feulement qu’on examine en voyageant la pofition
des collines oppofées, & les avances qu’elles font
dans les vallons, on fe convaincra par fes yeux que
le vallon étoit le lit , & les collines les bords des courans
; car les côtés oppofés des collines fe correfpon-
dent exattement, comme les deux bords, d’un fleuve.
Dès que les collines à droite du vallon font une
avance, les collines à gauche du vallon font une
gorge. Ces collines à très-peu près ont aufîi la même
élévation ; & il eft très-rare de voir une grande inégalité
de hauteur dans deux collines oppofées & fé-
parées par un vallon. Hifl. nat. p. 451. 6- 456. tome
I . V y y e ^ VALLON , R lV IE R E , COURANT, M e r ,
T e r r e , &c. (7)
ANGLÉ, adj. terme deBlafon; il fe dit de la croix
& du fautoir, quand il y a des figures longues à
pointes, qui font mouvantes de leurs angles. La
croix de Malte des Chevaliers François eft anglée de
quatre fleurs-de-lis ; celle de la Maifon de Lambert
en Savoie eft. anglée de rayons, & celle des Machia-
velli de Florence eft anglee de quatre clous.
Machiavelli à Florence, d’argent à la croix d’azur
anglée de quatre clous de même. (V )
* A N G L E N , ( Géog. mod. ) petite contrée du
duché de Slefwick, entre la ville de Slefwick, celle
de Flensbourg, & la mer Baltique.
ANGLER , v. n. en terme tTOrfevre en tabatière ;
c’eft former exaftement les moulures dans les plus
petits angles d’un contour, à l’aide du marteau &
d’un cifelet gravé en creux de la même maniéré que
là moulure en relief, ou gravé en relief de la même
maniéré
■ fhaniere que la moulure en creux. Voyt{ Ciselet &
Moulure.
* ANGLESEY, (Géog. mod. ) île de Iagrandé
Bretagne, annexe de la province de Galles, dans la
mer d’Irlande, prefque vis-à-vis Dublin. Long, iz-
•3 • lat- 63.-3 4-
ANGLÉT, f. m. terme d'Architecture ; c’eft unè.petite
cavité fouillée en angle d roit, comme font celles
qui feparent les boffages ou pierres de refend : oïl
dit refend 'cdupé en anglet. ( P )
* ANGLETERRE, royaume d’Europe, borné àu
nord par l’Ecoffe, dont il eft féparé par les rivieres
de Solvay & de Tuwed, environné de tous les autres
côtes par la mer* Ses rivieres principales font
la Tamife, le Humberg, la Trente, l’Oufe, le Medway
, & la Saverne. Elle fe divife en cinquante-deux
provinces : Pembrock, Carmarden, Glamorgan,
Breknok, Radnor, Cardigan, Montgomery, Merioneth
, Carnarvan, Danbigh, Flint, île d’Angle-
f e y , Norfolck, Suffolck, Cambridge, Harfbrt, Mi-
dlefex, Effex , Chefter, Darby, Stafford, Warwick,
Shrop, Worcefter, Hereford, Montmouth,
Glocefter, Oxford, Buckingham , Bedford, Huntington
, Northampton, Rutland , Leicefter, Not- !
tingham , Lincoln, Kent, Suffex, Surrey, Southampton
, Barck, W ilt, Dorfet, Sommerfet, Devon
, Cornouailles, Northumberland, Cumberland,
Weftmorland, Durham, Y orck , Lancaftre, l’île de
Man. Londres eft la capitale. Longit. iz -iq . latitude
So-5 6 . .
II ne manque à IsAngleterre que l’olive & le rài-
fm : elle a des grains, des pâturages, des fruits; des
métaux, des minéraux, des beftiaux, de très-belles
laines, des manufactures au-dedans, des colonies
au-dehors, des ports commodes fur fes côtes, de
riches comptoirs au loin. Elle n’a commencé à joiiir
pleinement de tous ces avantages que fous le régné
d’Elifabeth, fille de Henri VIII. Ses principales mar-
chandifes, y compris celles de l’Ecoffe & de l’Irlande
, font les laines & l’étain ; les autres font la cou-
perofe, le fer-, le plomb, le charbon, l’alun, le vit
r io l, les chairs falées, les cuirs verds, l’aquifou,
l’amydon., les ardoifes, les boeufs, les vaches, les
ouvrages en laine & foie ; les verres, des chapeaux,
des dentelles, des chevaux, de l’ivoire, de la quincaillerie
; des ouvrages en acier, fer & cuivre ; de la
litharge, de la calamine, &c. voilà ce qui"eft de fon
cru. Mais que ne lui vient-il pas de fes colonies, &
des magafins qu’elle a dans prefque toutes les contrées
du nord } On verra ailleurs I ce qu’elle tire des
Indes orientales. Elle commerce fur la Méditerra-
• née, aux Echelles du levant , & prefque partout elle
a des compagnies de commerce. Elle abonde en vaif-
feaux, & prefque tous font fans celle occupés : qu’on
juge donc de la richeffe des retours.
* Angleterre ( la nouvelle ) , province de
l’Amérique feptentrionale, près du Canada & de la
mer Septentrionale. Lat. 41-45.
Jean Varazan, Florentin, la découvrit, en prit
poffelfion pour François I. en 15 24, & les Anglois y
portèrent des habitans en 1607 1608. Cette premiere
tentative ne réuffit pas ; & ce ne fiit qu’en
1721 que cette contrée fut appellée la nouvelle Angleterre
, New-England ; il en vient des fourrures ,
caftors & orignaux, des matures, des fromens, des
farines, du bifeuit, des grains, des légumes, dés
viandes falees, du poiffon, de la morue verte & fe-
che, du maquereau falé, du chanvre, du lin, de la
poix, du gaudron, & même de l’ambre. Ce font les
Sauvages qui fourniffent les pelleteries ; on leur donne
en échange du plomb, de la poudre, & des armes
à feu.
I ANGLICISME, f. m. (Gramm. ) idiotifme Anglois, c elt-à-dire façon de parler propre à la langue An- l ome ƒ,
gloile; par exemple, fi l’on difoit en trxnçôis fouetter
dans de bonnes moeurs, whip into good manners ,
au heu de dire, fouetter afin de rendre meilleur, ce ferait
url anglicifme, c ’eft-à-dire que la phrafe feroit
exprimée fuivant le tour, le génie & l’ufage de la
Jangue Angloife. Ce qu’on dit ici de Xanglicifme , fe
dit àuffi.de tôute autre langue ; car On dit un gallicif-
tne y Un latimfme, un hellenifme, pour dire Une phrafe
exprimée fuivant le tour François , Latin & Grec.
On dit auffi Un aràbifme, c’eft-à-dire, une façon de
parler particulière à l’Arabe. ( F )
ANGLOIR f m. outil dont les faveurs de clave^
eins & autres fe fervent pour prendre toutes fortes
d angles, & les rapporter fur les pièces de bois qu’ils
travaillent. Il eft cômpofé d’une regle de bois A B ,
( fig .z i. PI. X I .d e là Lutherie.') au milieu B de laquelle
eft articulée à charnière une autre regle D C
au moyen d’unè rivure à deux têtes t> noyée dans
1 epaiffeur ‘du bois.
Quelquefois la pièce D C eft double, en forte que
la regle A B peut entrer dedans comme là lame d’un
couteau dans fonrtiaiiche : tel eft celui que lafig. z u
repréfente.
ANGLOIS , ( l’ ) terme de Fleuriflé, narciffe à
godet jaune, & egal partout, avec la fleur plus grande
que celle dunârciffe de Narbonne, quoique petite*
Voyei Narcisse.
ANGLONA , ( Géog. anc. ) ville ancienne d’Italie
dans la Lucanie : il n’en refte plus qu’une églife
& un chateau fitues dans la Bafilicate, au royaume
de Naples.
* ANGLO-SAXONS,f. m. pl. (tiift. dnc. & Géog.)
peuples d’Allemagne qui vinrent s’établir dans l’île
Britannique : les naturels s’appelloient Bretons. Après
la conquête, le peuplé rtiêlangé prit le nom d’^/z-
glois.
*ANCLUREy(Gcôg. mod.) petite ville de France
en Champagne, fur l ’Aube.
ANGOBERT, f. m. (Jardin.) forte de poirier
& de poire qui a la chair douce & ferme, qui eft
groffe & bonne à cuire, & qui dure fort avant dans
l’hyver : elle eft longue & colorée d’un côté, affez
femblable au beurré. Le bois de Vangobert tire beaucoup
auffi fur le bois de l’arbre qui porte le beurré.
* ANGOLA, (Géog. mod.) royaume d’Afrique
dans le Congo, entre les rivières de Dande & de
Coanza. Sa côte fournit aux Européens les meilleurs
Negres : les Portugais fontpuiffans dans le continent -,
& ils en tirent un fi grand nombre d’habitans, qu’on
eft étonné qu’ils n’ayent pas dépeuplé le pays. Us
donnent en échange pour les negres des draps des
plumes, des étoffes, des toiles, des dentelles, des
vins, des eaux-de-vie, des épiceries, des quincailleries
, dufucre, des hameçons, des épingles , des
aiguilles, &c. Les Portugais ont à Benguela une habitation
fi mal-faine, qu’ils y relèguent leurs criminels.
fo y e { Benguela.
* ANGOLAM, (Hifl. nat. bot.) arbre qui s’élève
à cent pies de haut, qui en prend douze de groffeur ’
qui naît parmi les rochers, les fables, & dans les
montagnes de Mangotti, & autres contrées du Malabar;
qui eft toûjours vérd, qui a le fruit femblable
à la cerife, & qui dure long-tems.
C ’eft chez les peuples de Malabar le fymbole de
la royauté; & cette prérogative lui vient de la dif-
pofition de fes fleurs qui forment des diadèmes fur
fes branches. On dit que le fuc de fa racine tiré par
expreffion, tue les vers, purge lés humeurs phleg-
matiques &bilieufes, &vuide l ’eau des hydropiques.
On prétend que fa racine réduite en poudre, eft bonne
contre la morfure des ferpens & des autres animaux
venimeux. Hift. plant. Ray.
ANGOISSE, f. f. ( Medec. ) fentiment de fuffo-
cation, de palpitation & de trifteffe ; accident d’un
N n n