Ariftote établit une efpece particulière de mouvement
, qu’il appelle mouvement d'altération. Foye^
Mouvement , &c. (O)
Altération, en Médecine, fe prend en différens
fens : pour le changement de bien en mal, tous les
excès caufent de Valtération dans la faute : pour une
grande foif, i l a une altération continuelle ; Valtération
ejl une fuite ordinaire de la fievre. (L)
Altération , (Jardinage) eft une efpece de cef-
fation de feve dans un végétal ; c’eft une maladie à
laquelle il faut promptement remédier, pour rendre
à la plante toute la vigueur néceflaire. (K )
Altération , (à la Monnoie.) eft la diminution
d’une piece en la rognant,en la limant, regravant
dans la tranche , ou en emportant quelque partie
de la fuperficie avec des cauftiques , comme l’eau
régale pour l’o r, l’eau-forte pour l’argent, ou avec
une fleur de foufre préparée. Les ordonnances & les
lois puniffent ce crime, de mort , comme celui de
faux monnoyage.
ALTERCATION, f. f. (Jurifpr.) léger démêlé
entre deux amis ou deux perfonnes qui fe fréquentent.
Ce mot vient du latin altercari, qui fignifioit
fimplerhent converfer, s'entretenir enfemble. Ils n ont
pas enfemble de querelle formée : mais il y a toujours
quelque petite altercation entre eux.
Altercation fe dit auffi quelquefois, en terme de Palais
, de ces conteftations, ou plûtôt de ces cris qui
s’élèvent fouvent entre les avocats, lorfque les juges
font aux opinions, ( / f )
ALTERER, diminuer, affaiblir, y. a. Foye^ Altération.
.
Altérer, (Phyfiol.) lignifie caufer la foif. Les
médecines altèrent ordinairement : ces alimens m'ont
beaucoup altéré, (N )
ALTERNATIF, adj. (Jurifpr.') qui fuccede a un
autre , qui lui fuccede à fon tour. Ainfi un office alternatif
eft celui qui s’exerce tour àjjrour par plufieurs
officiers pourvus d’un femblable office. On dit de
deux officiers généraux qui commandent chacun leur
jour, qu'ils commandent alternativement. (H )
ALTERNATION, f. f. fe dit quelquefois pour
exprimer le. changement d’ordre qu’on peut donner
à plufieurs chofes ou à plufieurs perfonnes, en les
plaçant fucceffivement les unes auprès des autres ,
ou les unes après les autres. Ainfi trois lettres a, b, c,
peuvent fubir une alternation en fix façons différentes
; a b c , a c b , b a c , b c a , c b a , c a b.
JJalternation eff une des différentes efpeces de com-
binaifons. Voyeç C ombinaison. En voici la réglé.
Pour trouver toutes les alternations poffibles d’un
nombre de chofes donné, par exemple de cinq chofes
, (comme de cinq lettres, de cinq perfonnes, &c.)
prenez tous les nombres depuis l’unité jufqu’à cinq,
& multipliez-les fucceffivement les uns par les autres,
i par 1 , puis par 3,puis par 4 , puis par 5 , le
produit 1 zo fera le nombre à!alternations cherché,
La raifon de cette pratique eff bien fimple. Pre-r
nons par exemple deux lettres a & b, il eff évident
qu’il n’y a que deux alternations poffibles ,a b ,b a ;
prenons une troifieme lettre c , il eff évident que cette
îroifieme lettre peut être difpofée de trois maniérés
differentes dans chacune des deux alternations ^précédentes
; favoir, ou à la tête, ou au milieu, ou à la
fin. Voilà donc pour trois lettres deux fois trois alternations
ou fix. Prenons une quatrième lettre, elle
pourra de même occuper quatre places différentes
dans chacune des fix alternations de trois lettres ce
qui fait fix fois 4 ou 24 ; de même cinq lettres feront
24 fois 5 ou 120, & ainfi de fuite. (O)
ALTERNATIVE , f. f. (Gramm.) Quoique ce
mot foit le féminin de l’adjeâif alternatif, il eff pris
fubftantivement quand il fignifie le choix entre deux
chofes offertes. On dit en ce fens, prendre l'alternative
dé deux propoßtions -, en approuver l'une , en fejetter
Vautre. (JF)
ALTERNE, adj. fe dit en général de chofes qui
fe fuccedent mutuellement, ou qui font .difpofees
par ordre les unes après les autres , avec de certains
intervalles. II ne s’emploie guere qu’en matière de
Sciences & d’Arts.
En Botanique, par exemple,, en dit que. les feuilles
d’une plante font alternes ou placées alternativement
, lorfqu’elies font difpofées les unes plus haut
que les autres , des deux côtés oppofés de là t-igè ;
la première d’un côté étant ;urt peu plus basqyerla
première de l’autre ; la fécondé de même, & ainfi de
fuite jufqu’au haut.
En Géométrie ; quand une ligne coupe deux droites
paralleles, elle forme des angles intérieurs' Ôc eicté-
rieurs, que l’on appelle alternes, quand ondes prend
deux à deux au-dedans des paralleles, ou deux à
deux ay-dehors, l’un d’un côté de la fécante & en-
haut, & l’autré de l’autre coté de la même fécante &
en-bas. K\nff(dans les Planches de Géométrie ,ßg. 4Ö'.)
a Sc b, b & c, x u , { 8c y , font des angles alternes.
Les angles externes peuvent donc être alternes
comme les internes. Foyeç Angle 6* Parallelè.
Raifon alterne eff une proportion qui confifte en ce
que l’antécédent d’une raifon étant à fon cbrifëqtient
comme l’antécédent d’une autre eff à fon conféquent,
il y aura encore proportion, en difant : l’antécédent
eß a Vantécédent comme le conféquent eß au conféquent,
Par exemple, fi A : B : : C : D ; donc en alternànt,
A : C : : B : D. Foye^ Raison, Rapport, &c. (JE)
Alterné : on dit dans le Blafpn que deux- quartiers
font alternés, lorfque leur fityation eft telle qu’ils fe
répondent en alternative, commè dans l’écartelé', oii
le premier quartier & le quatrième font ordinairement
de même nature. ( F )
ALTESSE , f. f. (Hiß. mod.) titre d'honneur qu’on
donne aux Princes. F o y efY iTR ï. & Qualité.
Les rois- d’Angleterre & d’Efpagne n’avoient
point autrefois d’autre titre que celui d'Alteffe. Les
premiers l’ont confervé jufqu’au tems de Jacques I.
& les féconds jufqu’à Charles V. Foye^ Majesté^
Les princes d’Italie commencèrent à prendre le
titre d’Alteffe en 1630; le Duc d’Orléans prit le titre
à'Alteffe royale en 1631 , pour fe diftinguer des autres
princes de France. F. Altesse royale.
Le duc de Savoie, aujourd’hui roi de Sardaigne,'
prend le titre d'Alteffe royale , eh vertu de fes prétentions
fur le royaume de Chypre. On prétend
qu’il n’a pris ce titre que pour fe mettre au-deflus
du duc de FlorehCe , qui fe faifoit appeller Grand-
Duc ; mais celui-ci a pris depuis le titre d'Alteffe
royale, pouf fe mettre à niveau du duc de Savoie.
Le prince de Condé eft le premier qui ait pris le
titre d'Alteffe féréniffime , . & qui ait laiffé celui de
fimple Alteffe aux princes légitimés.
On donne eh Allemagne aux éle&eurs tant ec-
cléfiaftiques que féculiers, le titre d’Alteffe électorale;
& les Plénipotentiaires de France à Munfter, donnèrent
par ordre du Roi le titre d'Alteffe à tous les
princes fouverâins de l’Allemagne.
Altesse royale, titre d’honneur qu’on donne
à quelques princes légitimes defeendus des Rois.
L’ufage de ce titre a .commencé en 1633, lorfque
le Cardinal Infant paffa par l’Italie pour aller aux
Pays-Bas ; car fe voyant fur le point d’être environné
d’une multitude de petits princes d’Italie, qui
tous affeâoient le titre d? Alteffe, avec lefquels il étoit
chagrin d’être confondu ; il fit enforte que le duc dç
Savoie convînt de lè traiter d'Alteffe royale, & de
n’en recevoir que l’Alteffe. Gafton de France, duc
d’Orléans , & frere de Louis XIII. étant alors à Bruxelles
, & ne voulant pas fouffrir qu’il y eût de dif-
tinftion entre le Cardinal & lu i, puifqu’ils étaient
tous
tous deux fils & freres de rois, prit aufli-tôt la même
qualité ; & à leur exemple, les fils & petits-fils de
rois en France, en Angleterre, & dans le Nord, ont
auffi pris ce titre. C ’eft ainfi que l’ont porté monfieur
Philippe de France, frere unique du roi Louis XIV.
& fon fils Philippe, régent du royaume, fous la minorité
du Roi; & l’on donna auffi le titre d'Alteffe
royale à la princeffe fa doiiairiere : au lieu qu’on ne
donne que le titre d'Alteffe féréniffime, aux princes
des maifons de Condé & de Conti.
On ne donne point le titre d'Alteffe royale à Mon-
feigneur le Dauphin, à caufe du grand nombre de
Princes qui le prennent ; cependant Louis XIV.agréa
que les cardinaux en écrivant à Monfeigneur le Dauphin
, le traitaffent de Sérèniffime Alteffe Royale ; parce
que le tour de la phrafe italienne veut ^ que l’on
donne quelque titre en cette langue, & qu’après celui
de Majefié, il n’y en a point de plus relevé que
celui d'Alteffe royale. •
La Czarine aujourd’hui régnante, en défignant
pour fon fucceffeur au throne de Ruffie, le prince
de Holftein, lui a donné le titre d'Alteffe impériale.
Les princes de la maifon de Rohan ont auffi lé titre
d'Alteffe ; & ceux d’ehtr’eux qui font cardinaux,
tels que M. le cardinal.de Soubile évêque de Strasbourg
, prennent le titre .d'Alteffe éminentiffime. ( G)
* Altesse , f. f. nom que donnent les Fleurijles à
un oeillet d’un violet brun, qui de carné qu’il paroît
d’abord, paffe enfuite au blanc de lait.
* A L TEX , ville maritime d’Efpagne au royaume
de Valence, fur la Méditerranée. Long. 18. 4. lat.
3 8 . 4 0. . . . . . . > . . ‘ . . .
ALTH EA FRUTEXou GUIMAUVE ROYALE,
f. {. (Jardinage.) arbrifiéau peu é lev é, dont le bois
eft jaunâtre ; fes feuilles reffemblent à celles de la
vigne, & fes fleurs font en forme de clochettes,
tantôt blanches,, tantôt couleur de rofe, tantôt violettes.
Son fruit eft plat & arrondi en paftille, avec
des capfules qui en renferment la graine. On l’employé
dans les plates-bandes, & on l’éleve de graine
en l’arrofant fouvent, parce qu’il aime naturellement
les. lieux humides. (K)
ALTIMÉTRIE, f. f. (Géom.) c’ eft Part de mefu-
rer les hauteurs, foit acceflibles, foit inacceffibles.
Ce mot eft compofé du latin altus, haut, & du grec
jxirùov, mefure. #
L'Altimétrie eft une partie de la Géométrie pratique
, qui enfeigne à mefurer des lignes perpendiculaires
& obliques, foit en hauteur ou en profondeur.
Foye% Géométrie, Hauteur, & c. ~(E)
ALTIN, f. m. (Commerce.) monnoie d’argent de
Mofcovie, qui vaut, trois copées, & la çopée vaut
quinze fous deux deniers. Ainfi Valtin vaut quarante-
cinq fous fix deniers de France. F?ye£ Copée.
* Altin , ville & royaume de même nom, en
Afrique , dans la grande Tartarie., proche l’Obi.
Long. 118. 3.
* A LTKIRCK , ville de France, dans le Sund-
gow.
ALTOIN, f. m. (Commerce.) monnoie ; nom que
l’on donne au fequin dans plufieurs provinces des
états du Grand-Seigneur, particulièrement en Hongrie.
Voye^ Sequin.
. * ALTORF, ville d’Allemagne dans le cercle de
Franconie, au territoire de Nuremberg. Long. 28.
Sy . lut. 47. %5 .
A L TU S , en Mufique. Foye.ç Haute-contre.
* ALTZEY , ville d’Allemagne, dans le bas Pà-
latinat, capitale du territoire.de même nom. Long.
3.5. lat. 43. 44.
* A L U C 6 , nom d’un oifeau dont il eft parlé
dans Belloni, Aldrovande, & Jonfton. C ’eft une
efpece de hibou dont la grandeur varie ; il eft gros
jtantpt comme un chapon, tantôt comme un pigeon ;
Tome /.
fon plumage eft plombé & marqueté de blanc ; il a
la tête groffe, couronnée de plumes, & fans oreilles
apparentes; fon bec eft blanc; fes yeux grands, noirs,
& couverts de plumes qui les renfoncent; fes pattes
velues & armées de ferres longues & crochues. II habite
les ruines, les cavernes, le creux des chênes ; il
rode la nuit dans les champs ; il vit de rats & d’oi-
feaux; il a le gofier très-large , & fon cri eft lugubre ;
fa chair contient beaucoup de fel volatil & d’huile ;
fon fang defféché & pulvérifé, eft bon dans l’afthme ;
fa cervelle fait agglutiner les plaies. La dofe de fang
pulvérifé eft depuis un demi-ferupule jufqu’à deux
içrupules.
* A L U D E , f. f. bafane colorée, qui a l’envers
v'elu, Sc dont on fe fert pour couvrir les livres. Foy.
Basane.
A L U D E L , f . m. terme de Chimie, qui fe dit des
vaiffeaux qui fervent à ’fublimer les fleurs des miné-,
raux. Foye{ Sublimation , &c,
Les aludels confiftent dans une fuite de tuyaux de
terre-ou de fayence, ou plûtôt ce font des pots ajuf-
tés les uns fur les autres, qui vont en diminuant à
mefure qu’ils s’élèvent ; ces efpeces de pots font fans
fond , fi ce n’eft le dernier qui fert de chapiteau
aveugle.
Le premier aludel s’ajufte fur un pot qui eft placé
dans le fourneau ; & c’eft dans ce pot d’en-bas qu’on
met la matière qui doit être fublimée. En yn mot les
aludels font ouverts par les deux bouts, à l’exception
‘du premier & du dernier : le premier eft fermé par
fon fond, & le dernier eft fermé par fon fommet.
On employé plus ou moins d'aludels félon que les
fleurs qu’on y veut fublimer doivent monter plus ou
moins haut.
Voyei Pl.lF.Chim.fig. 8. aludel ou potoval ouvert
par les deux bouts. Fig. g . aludels montés fur un four-,
neau a a ; b, porte du cendrier ; c , porte du foyer ;
d d , regîtres du fourneau ; e , pot qui eft au milieu des
charbons ardens, & qui contient la matière mife en
fublimation ; ƒ , premier aludel percé d’une porte gg,
par laquelle on jette de la matière ; h , 3e aludel ; i , 4*
aludel ; k , f aludel fait en chapiteau aveugle & tabulé
; /, bouchon qui ferme le tube. (M)
ALVEATILUM, en Anatomie, eft la même chofe
que la conque. Foyeç CO N Q U E . (L)
*ALVE DE TORMES, ville d’Efpagne au royaume
de Léon, dans le territoire de Salamanque, fur
la rive.feptentrionale de la rivière de Tormes. Long,
vx. lat. 41. .
ALVÉOLAIRE, adj. f. en Anatomie, apophyfe ou
arcade de l’os maxillaire, dans l’épaiffeur de laquelle
les alvéoles font creufées. Foye^ Maxillaire.
Alvéolaires, voye^ Alvéole. (L)
ALVÉOLES, f. f. pl. en Anatomie, fe dit des cavités
dans lefquelles les dents font placées. Foyeç
Dent. Ce mot vient du latin alveoli.
Les alvéoles dans le foetus ne font pas toutes formées
, & il n’y a dans chaque mâchoire que dix ou
douze, dents ; elles ont peu de profondeur, les cloi-
fons qui les féparent font très-minces ; on les diftingue
par dehors par autant de boffes ; leur entrée eft fermée
par la gencive, de maniéré qu’elles demeurent
dans cet état jufqu’à l’âge de fix ou fept mois, ce qui
étoit néceflaire pour que l’enfant ne bleflat point le
téton de la nourrice ; les germes des dents font enfermés
dans ces alvéoles. F>ye^ Germe.
Les alvéoles dans la mâchoire d’un adulte font
plus profondes, plus dures, & plus épaiffes ; elles
font garnies d’une matière fpongieufe & d’un diploé
qui fepare les racines des molaires, & elles font en
plus grand nombre ; elles peuvent fe rélargir & fe
rétrécir fuivant que les caufes de compreffion agiront
du centre à la circonférence, & de la circonte-
rence au centre ; c’eft ce qui fait que lesalveolcs fe Qq