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donnoient à certains oifeaux qui étoient de mauvais
prèfage, foit] par léur v o l , fort par leur maniéré de
prendre la mangeaille. Ils empêchoient, diloit-on,
qu’on ne formât aucune entreprife ; arcula aves> quia
arcebant ne quidfieret. ( 6 )
ARCULUS, f. m. (Afyr/z.) nom du dieu qui préfi-
doit aux coffres & aux caffettes, du nom latin area,
un coffre, 8c du diminutif arcula, caffette. Quelques-
uns dérivent ce nom à'arx, citadelle, fortcrefTe, 8c
font d'arculùs le dieu tutélaire des citadelles. (G )
* ARC Y , gros village, de France, en Bourgogne,
dans l’Àuxerrois. Quoique nous ayons borné notre
Géographie aux villes , on nous permettra bien de
fortir ici de ces limites, en faveur des grottes fa-
meufes voifines du village à'Arcy. Voici la deferip-
tion qui en a été faite; fur les lieux, par les ordres
de M. Colbert : Non loin à'Arcy, on apperçoit des
rochers efearpés d’une grande hauteur, au pié defr
quels paroiffent comme des cavernes ; je dis paroif-
fent, parce que les cavités ne pénètrent pas allez
avant pour mériter le nom de cavernes. On voit en
un endroit, au pié de l’un de ces rochers, une partie
des eaux d’une riviere qui fe perdent, 8c qui, après
avoir coulé fous terre plus de deux lieues, trouvent
une iffue par laquelle elles fortent avec impétuofité,
8c font moudre un moulin. Un peu plus avant , en
defeendant le lông du cours de la riviere, on trouve
quelques bois fur les bords ; ils y forment un ombrage
allez agréable ; & les rochers forment de tous côtés
des échos, dont quelques-uns repetent un vers en
entier. Affez proche du village eft un gué appellé le
gué des entonnoirs, au fortir duquel, du côté du couchant,
on entre dans un petit f entier fort étroit, qui
montant le long d’un coteau tout couvert de bois,
conduit à l’ëntréé des grottes. En fuivant ce fentier
on voit enplufieurs endroits dans les rochers de grandes
cavités, où l’on fe mettroit commodément à couvert
des injures du tems. Ce fentier conduit à une
grande voûte, large de trente pas 8c haute de vingt
piés à fon entrée, qui femble former le portail du
lieu. A huit ou dix pas de-là, elle s’étrécit & fe termine
en une petite porte haute de quatre piés. La
figure de cette porte étoit autrefois ovale : mais depuis
quelques ahnées on l’a fermée en partie d’une
porte de pierre de taille, dont le feigneur garde la
clé. L’entrée de cette porte artificielle eft fi baffe,
qu’on ne peut y- paffer que courbé , & le deffus de
la première falle eft une voûte d’une figure plate &
toute unie. La defeente eft fort efearpee, & l’on y
rencontre d’abord des quartiers de pierre d’une grof-
ieur prodigieufe.
De cette falle on paffe dans une autre beaucoup
plus fpacieufe , dont la voûte eft élevée de neuf à
dix piés. Dans un endroit de la voûte on voit une
ouverture large d’un pié 8c demi, longue de neuf
piés, 8c qui paroît avoir deux piés de profondeur,
dans laquelle on voit quantité de figures pyramidales.
Cette falle eft admirable par fa grandeur, ayant
quatre-vingts piés de long : elle eft remplie de gros
quartiers de pierre, entaffés confufément en quelques
endroits, & épars dans d’autres, ce qui la rend
incommode au marcher. A main droite il y a une
efpece de lac qui peut avoir cent ou cent vingt piés
de diamètre, dont les eaux font claires & bonnes à
boire.
A main gauche de cette falle, on entre dans une
troifieme, large de quinze pas & longue de deux cens
cinquante. La voûte eft d’une figure un peu plus
fonde que les précédentes, 8c peut avoir dix-huit
piés d’élévation. Ce qui paroît le plus extraordinai-
. r e , c’eft qu’il y a trois voûtes l’une fur l’autre, la
plus haute étant fupportée par les deux plus baffes.
Environ le milieu de cette falle on voit quantité de
petites pyramides renyerfées, de la groffeur du doigt,
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qui foûtieftnent la voûte la plus baffe, 8c qui paroif-i
fent avoir été rapportées de deffein pour, orner cet
endroit. ,Cette falle fe termine en s’étréciffant, 8c
furies extrémités d’un 8t d’autre côté on voit encore
un nombre infini de petites pyramides, qu’on croi-
roit ,ctre de marbre, blanc. Le deffus de. cette voûte
eft tout rempli de mammelles de différentes groffeurs,
mais qui toutes diftillent quelques gouttes d’eau par
le bout. A main droite il y a une efpece de petite
grotte , qui peut avoir deux piés en quarré, 8c qui
eft enfoncée de trois ou quatre p iés, remplie d’un fi
grand nombre de petites pyramides, qu’il eft impof-
fible de les compter. Au bout de cette falle, à main
droite, on trouve une petite voûte dé deux piés 8c
demi de haut 8c de douze piés de longueur, dont l’un
des côtés eft foûtenu par un rocher : elle.eft auffi garnie
d’un fi grand nombre de pyramides, de mammelles
, 8c d’autres figures, qu’il eft impoflible d’en faire
une defeription : on y apperçoit même des coquilles
de différentes figures 8c grandeurs.
Cette petite voûte conduit à une autre un peu plus
élevée, remplie d’un nombre infini de figures de toutes
maniérés. A main gauche on voit des thermes de
perfpettive, foûtenus par des piliers de différentes
groffeurs 8c de différentes figures, parmi lefquels il
y a une infinité de petites perfpeéiives, des piliers ,
des pyramides , 8c d’autres figures qu’il eft impoflible
de décrire. Un peu plus avant, du même côté,
on découvre une petite grotte dans laquelle on ne
peut entrer ; elle eft fort enfoncée 8c admirable par
la quantité de petits piliers, de pyramides droites 8c
renverfées dont elle eft pleine. C ’eft dans cet endroit
que ceux qui vifitent ces lieux ont accoûtumé de
rompre quelques-unes de ces petites figures pour les
emporter 8c fatisfaire leur curiofité : mais il femble
que la nature prenne foin de réparer les dommages
que l’on y fait.
A main droite, il y a une entrée qui conduit dans
une autre grande falle qui eft féparée de la précédente
par quelques piliers, qui ne montent pas juf-
qu’au-deffus de la voûte. L’entrée de cette falle eft
fort baffe, parce que du haut de la voûte naiffent
quantité,de pyramides, dont la bafe eft attachée au
fommet de la voûte. Cette falle eft remplie de quantité
de rochers de même qualité que les pyramides.
On y voit des enfonçures 8c des rehauffemens ; 8c
l’on a autant de perfpeâives différentes, qu’il y a
d’endroits où l’on peut jetter la vûes
Un grand rocher termine cette falle, 8c laiffe à
droite & à gauche deux entrées, qui toutes deux
conduifent dans une autre falle fort fpatieufe. A gauche
en entrant, on voit d’abord une figure grande
comme nature, qui de loin paroît être une Vierge
tenant entre fes bras l’enfant Jefus. Du même côté
on voit une petite fortereffe quarrée, compofée de
quatre tours , 8c une autre tour plus avancée pour
défendre la porte. Quantité de petites figures paroiffent
dedans 8c autour, qui femblent être des îoldats
qui défendent cette place. Cette falle eft partagée
par le milieu par quantité de petits rochers , dont
quelques-uns s’élèvent jufqu’au-deffus de la voûte,
d’autres ne vont qu’à moitié. Le côté gauche de cette
falle eft borné par un grand rocher, & il y a un écho
admirable & beaucoup plus fidele que dans toutes
les autres.
On trouve deux entrées au fortir de cette falle,’
qui conduifent en defeendant dans une autre fort longue
8c fort fpacieufe , oii le nombre des pyramides
eft moindre, oii la nature a fait beaucoup moins
d’ouvrages, mais oîi ce qu’on rencontre eft beaucoup
plus grand. En entrant à main gauche., on y
rencontre un grand dôme qui n’eft foûtenu que d’un
feul côté. La concavké de ce,dôme paroît être à
fond d’or avec de grandes fleurs noires : mais lorf-
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qu*on y touche, on efface la beauté de l’ouvrage,
qui n’eft pas folide comme les autres ; ce n’eft que
de l’humidité. La voûte de cette falle eft toute unie :
elle a vingt piés de hauteur, trente pas de largeur,
8c plus de trois cents pas de longueur. Au milieu de
la voûte on voit un nombre infini de chauve-fouris,
dont quelques-unes fe détachent pour venir voltiger
autour des flambeaux.
Sous l’endroit où elles font eft une petite hauteur ;
fi l’on y frappe du pié, on entend réfonner comme
s’il y avoit une voûte en-deffous : on croit que c’eft-
là que paffe une partie de la riviere de Cure qui fe
perd au pié du rocher, 8c dont on a parlé d’abord.
Cette falle , fur fes extrémités , a deux piliers
joints enfemble, de deux piés de diamètre, 8c plu-
fieurs pyramides qui s’élèvent prefque jufqu’au-deffus;
8c elle fe termine enfin par trois rochers pointus
, du milieu defquels fort un pilaftre qui s’élève
jufqu’à la voûte.
Des deux côtés il y a deux petits chemins qui conduifent
derrière ces rochers , où l’on apperçoit d’abord
un dôme garni de pyramides 8c de quelques
gros rochers qui montent jufqu’au-deffus de la voûte ;
elle fe termine en s ’étréciffant, & laiffe un paffage fi
étroit & fi bas, qu’on n’y peut paffer qu’à genoux.
Ce paffage conduit à une autre falle, dont la voûte
toute unie peut avoir quinze piés d’élévation. Cette
falle a quarante piés de large & près de quatre cents
pas de long ; 8c au bout elle a quatre rochers 8c une
pyramide haute de huit piés, dont la bafe a cinq piés
de diamètre. On paffe de celle-là dans une autre
admirable par les rochers & les pyramides qu’on y
voit ; mais fur-tout il y en a une de vingt piés de
haut Sc d’un pié 8c demi de diamètre. La voûte de
cette falle a d’élévation vingt-deux piés dans les endroits
les plus élevés : elle a quarante pas de large 8c
plus de fix cents pas de long ; elle eft ornée de deux
côtés de quantité de figures, de rochers, 8c de perf-
peâives ; 8c fi dans fon commencement on trouve
le chemin incommode à caufe des gros quartiers de
pierres qu’on y rencontre, la fin en eft très-agréable,
8c il femble que les figures qu’on y vo it, foient les
compartimens d’un parterre. Cette derniere falle fe
termine en s’étréciffant, 8c finit la beauté de ces
lieux.
Tout ce qu’on admire dans ces grottes, difent les
Mém, de Littéral, du P. Defmolets, ces figures, ces
pyramides, ne font que des congélations, qui néanmoins
ont la beauté du marbre 8c la dureté de la pierre
; 8c qui expofées à l’air, ne perdent rien de ces
qualités. On remarque que dans toutes ces figures,
il y a dans le-milieu un petit tuyau de la groffeur
d’une aiguille, par où il dégoutté continuellement de
l’eau, qui venant à fe congeler, produit dans ces
lieux tout ce qu’on y admire ; & ceux qui vont fou-
vent les vifiter reconnoiffcnt que la nature répare
tous les defordres qu’on y commet, 8c remplace toutes
les pièces qu’on détache. On remarque encore
une chofe affez particulière, c’eft que l’air y eft extrêmement
tempéré ; 8c contre l’ordinaire de tous les
lieux foûterrains, celui qu’on y refpire dans les plus
grandes chaleurs, eft aufli doux que l’air d’une chambre
, quoiqu’il n’y ait aucune autre ouverture que la
porte par laquelle on entre, 8c qu'on ne puifie vifiter
ces cavernes qu’à la lueur des flambeaux.
J’ajoûterai qu’il faudroit avoir vifîté ces lieux par
foi - même, en avoir vû de près les merveilles, y
avoir fuivi les opérations de la nature, 8c peut-être
meme y avoir tenté un grand nombre d’expériences,
pour expliquer les phénomènes précédens. Mais on
peut, fans a voir pris ces précautions, affûrer : i °. que
çe nombre de pyramides droites 8c renverfées ont
toutes été produites par les molécules que les eaux
qui le filtrent à-travers les. rochers qui forment les
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Voûtes, eù détachent continuellement. Si le rocher
eft d’un tiffu fpongieux, & que l’eau coule facilement
, les molécules pierreufes tombent à terre, 8C
forment les pyramides droites ; fi au contraire leur
écoulement eft laborieux ; fi elles paffent difficilement
à travers les rochers, elles ont le tems de laiffer
agglutiner les parties pierreufes ; il s’en forme des
couches les unes fur les autres, & les pyramides ont
la bafe renverfée. %°. Que la nature réparant tout
dans les cavernes d'Arcy, il eft à préfumer qu’elles fe
confolideront un jour, & que les eaux qui fe filtrent
perpétuellement,augmenteront le nombre des petites
colonnes au point que le tout ne formera plus qu’un
grand rocher. 30. Que par-tout où il y aura des cavernes
8c des rochers fpongieux, on pourra produire
les mêmes phénomènes, en faifant féjourner des
eaux à leur fommet. 40. Que peut-être on pourroit
modifier ces pétrifications, ces excroiffances pier-
rèufes ; leur donner une forme déterminée ; employer1
la nature à faire dés colonnes d’une hauteur prodigieufe
, 8c peut-être un grand nombre d’autres ouvrages
; effets qu’on regarde comme impoffibles à
prélent qii’on ne les a pas tentés; mais qui ne fur-
prendroient plus s’ils avoient lieu ; comme je conjec?
ture qu’il arriveroit. Je ne connois qu’un obftacle au
fuceès; mais il eft grand : c’eft la dépenfe qu’on ne
fera pas, 8c le tems qu’on ne veut jamais fé donner.
On voudroit enfanter des prodiges à peu de frais, 8c
dans un moment ; ce qui ne fe peut guere.
* ARDACH, (Géog.) ville cpifcopale d’Irlande ,
au comté de Longfort. Long. ÿ . 4S. lat. 55. gy.
* ARDALIDES, furnom des Mufes, pris d’Arda*
lus fils de Vulcain, qui honoroit fort ces déeffes.
* ARDAStAN ou ARDISTAN, ville de la province
appellée Gebal ou Iraque Perjîque.
* ARDEB1L , (Géog.) ville d’Afie, dans la Perfe,
dans I’Adirbeizan. Long. 6‘5. lat. gy. 55\
* ARDÉE, (Géog. anc, & Mythol.) ville capitale
des Rutules. Les foldats d’Enée y ayant mis le feu ,
on publia , dit Ovide , qu’elle avoit été changée en
héron, oifeau que les Latins nommoient ardea; c’eft
tout le fondement de cette métamorphofe. Peut-être
Ardée avoit-elle été ainfi nommée du grand nombre
de hérons qu’on trouve dans cette contrée.
*ARDEMEANACH, contrée d’Ecoffe, dans la
province de Rofs ; elle eft pleine de hautes montagnes
toüjours couvertes de neige.
* ARDENBOURG, ville des Pays-Bas, dans la
Flandre Hollandoife. Long. 21. lat. S i, 1 (T.
* ARDENNE , f. f. ( Géog. ) grande forêt fur la
Meufe, qui s’étend fort loin de l’occident à l’orient,
8c qui paffe entre Charlemont au nord > & Rocroi
au fud.
ARDENS , adj. pl. (Hifi. tnod.) eft le nom qu’on
a donné à une efpece de maladie peftilentielle, qui
fit autrefois beaucoup de ravage à Paris, 8c dans le
royaume de France ; 8c c’eft de-là qu’eft venu le nom
de fainte Geneviève.des- ardens; parce que cette maladie
fut,dit-on,guérie par rinterceffiortdé cette fainte*
Il y avoit à Paris proche l’églife métropolitaine ,
une petite paroiffe fous le titre de fainte Genevievt
des ardens, érigée en mémoire de ce miracle, 6c qu’on
vient de détruire pour aggrandir l’hôpital des Enfans-
trouvés. (G')
A R D E N T ( miroir) ; c’eft un miroir concave;
dont la furface eft fort polie, 8c par lequel les rayons
du foleil font réfléchis & rama fies en un feul point,
ou plûtôt en un efpace fort petit : par ce moyen leur
force eft extrêmement augmentée , de forte qu’ils
brûlent les corps fur lefquels ils tombent après cette
réunion.
Verre ardent, eft un verre convexe, appellé en latin
Uns caujlica. Ce verre a la propriété de trartfmet-
tre les rayons de lumière, 6c dans leur paffage il les