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fait de matières ecdéfiaftiques de toutes les parties
de la province de Cantorberi. Voy. C o u r , A ppel,
& Archevêque. Cette cour eft ainfi appellée de
l’églife & de la tour voûtée de fainte Marie, oîi elle
fe tenoit ordinairement. Les officiers de cette cour
font le juge , le fecrétaire de fynode, les greffiers ,
les avocats, les procureurs ou députés de l’aflem-
blée du clergé, &c.
Le juge de la cour des arches efl appellé le doyen
des arches ou l'official de la cour des arches , &c. On
joint ordinairement à cette officialité une jurifdiélion
particulière fur treize paroiffes de Londres : cette ju-
rifdiûion s’appelle un doyenné ; elle n’eft point- fub-
ordonnée à l’autorité de l’évêque de Londres, & elle
appartient à l’archevêque de Cantorbéri.
D ’autres penfent que le nom & les fondions du
doyen de la cour des arches viennent dé ce que l’official
de l’archevêque ou le doyen, étant fouvent
employé dans les ambaflades étrangères, le doyen
des arches étoit fon fubftitUt dans cette cour. Ce juge
fur quelque appel que l’on faffe à fa cour, fur le
champ & fans aucun examen ultérieur de la caufe,
envoyé fon ajournement à l’accufé, & fa défenfe au
juge dont eft appel. Les avocats qui plaident ou qui
peuvent plaider à la cour des arches, doivent être
doûeurs en droit civil dans quelqu’une des univerfi-
tés d’Angleterre, (Zf)
ARCHE ou ARCHI, ( Gramm.) terme qui par lui-
même & pris feul n’a aucune fignification déterminée
, mais qui en acquiert une très - forte lorfqu’il en
précédé quelqu’autre fimple qu’il éleve au degré fu-
perlatif, dont il a pour lors l’énergie ; ainfi l’on dit
archi -fou , archi -coquin, &c. pour exprimer le plus
haut degré de folie & de fourberie ; on dit auffi pour
marquer une fur-éminence d’ordre ou de dignité,
archange , archevêque , archi diacre , archi-thréforier,
archi-rnaréchal, &c.
Ce mot eft formé du grec Mkm primauté, commandement,
autorité ; d’où il eft dérivé àpy.oç, princeps
tfummus, prince ou chef.
En Angleterre on fupprime ordinairement l’i final
du mot archij ce qui rend durs à l’oreille les termes
dans la compofition defquels il entre ; défaut qu’on a
évité dans prefque toutes les autres langues,foit mortes,
foit yivantes. V. Anomal ou Irrégulier. (G)
ARCHÉE, f. m. (Phyfiologie.) ce mot fignifie ancien
dans fa propre étymologie. Bafile Valentin &
autres Chimiftes abuferent de ce mot qu’ils convertirent
en den natur-knaben, appellant ainfi le principe
qui détermine chaque végétation en fon efpece.
Paracelfe admit Y archée , & Vanhelmont voulut exprimer
par - là un être qui ne fut ni l’efprit penfant,
ni un corps groffier & vulgaire ; mais quelque être
moyen qui dirigeât toutes les fondions du corps fain,
guérît les maladies dans lefquelles il erre, ou même
entre quelquefois en délire, &c. Ce qui a engagé ces
Philofophes à fe forger ces hypothel'es, c’eft qu’ils
ont vu que le corps humain etoit conftruit avec un
art fi merveilleux , & fuivant les lois d’une mécha-
nique fi déliée, qu’ils ont crû en conféquence qu’un
auffi grand nombre de fondions, fi fubtilement enchaînées
entr’elles, ne pou voient jamais fe faire fans
le fecoursde quelque intelligence qui préfidât à tout :
mais ils ne voulurent point accorder ce miniftere à
l’ame,parce qu’il leur fembloit qu’il s’enfuivroitde-là
que nous euffions dû favoir ce qui fe paffe au-dedans
de nous-mêmes, & pouvoir commander à toutes nos
fondions, fans excepter celles qu’on nomme vitales.
Cette opinion ne mérite pas d’être réfutée ; je ne
crois pas que Vanhelmont ait été affez infenfé pour
croire vrai tout ce qu’il a écrit fur fon archée ; &
lorfqu’il dit que Y archée a faim ou foif, digéré, choi-
f it , expulfe, &c. il n’a fans doute voulu dire autre
çhofe j finon que c ’eft une puiffance inconnue qui
fait tout cela dans l’homme ; car qu’importé qu’on
avoue ignorer la caufe de quelqu’adion, ou qu’on la
mette dans un être imaginé dont on ne connoît ni
l’exiftence, ni la nature, ni les affedions, ni la façon
d’agir ? Mais pour nous, nous connoiflbns plufieurs
caufes méchaniques des fondions du corps :
nous favons qu’elles dépendent toutes d’une infinité
de caufes phyfiques connues, tellement raffemblées
en un tout, qu’elles forment la vie & la fanté, la
çonfervent, & la rétabliffent. Comment. Boerh. AW
V ie & Santé. (Z)
ARCHEGETES, ( Myth.) nom fous lequel Apollon
avoit un autel & un culte dans l’île de Naxos. Sur
des monnoiés de la même île , on voyoit la tête d’Apollon
avec ce furnom. On donnoit à Hercule le même
titre dans l’île de Malte, où fon culte avoit été
apporté de T yr. Ce mot fignifie chef,prince, Conducteur,
du grec dpxav.
ARCHELET, f. m. c’eft, en terme de Pêcheur, une
branche de faule pliée en rond, qui s’attache avec de
la lignette autour du verveux pour le tenir ouvert.
Vye{ V erveux. C’eft encore lé nom de deux bâtons
d’orme courbés & fe traverfant en forme de
croix, à l ’extrémité defquels font attachés les quatre
coins du filet à prendre le goujon, qu’on appelle échiquier.
Voye{ Ech iqu ier.
ARCHELOGIE, f. f. nom d’ un traité des premiers
élémens de la Medècine, fondés fur la raifon & l’expérience
, & confidérés par abftraêlion. (Z.)
ARCHERS, f. m. (Art militaire.) forte de milice
ou de foldats armés d’arcs & de fléchés. Voye^ Armes
, Fléché. Ce mot vient du latin arcus, arc ;
d’où on a forme arcuarius & arquis, & arquites , termes
de la baffe latinité. On fe fervoit beaucoup d'archers
anciennement : mais préfentement ils ne font
plus d’ufage qu’enTurquie & chez les Afiatiques, qui
ont encore des compagnies d'archers dans leurs armées
, defquels on fit une terrible boucherie à la bataille
de Lepante. Le nom d archers eft cependant
refté chez les peuples mêmes, qui ne s’en fervent
plus : par exemple, les officiers exécuteurs des or*
dres des lieutenans de police & des prévôts, &c.
dont l’emploi eft de faifir, faire des captures, arrêter
, &c. font appeliés archers, quoiqu’ils ayent pour
armes des hallebardes & des fufils ; c’eft dans ce fens
que l’on dit les archers du grand prévôt de l'hôtel, du
prévôt des marchands, les archers de ville, les archers
du guet ou de nuit. Il y a auffi des archers que l’on appelle
la maréchauffée, qui font continuellement fur les
grands cheimns pour les rendre surs contre les voleurs.
La diligence de Lyon eft toûjours efcortée par
la maréchauffée. Ces archers ou cette maréchauffée
eft caufe que l’on peut voyager dans toutes les parties
de la France fans courir de rifque; de forte qu’il
arrive moins de vols dans le royaume de France pendant
un an, qu’auprès de Londres pendant une fe-
maine.
Il y a auffi les archers des pauvres , dont l’office eft
de faifir les mendiàns qui errent dans les rues, & de
les mettre à l’hôpital.
Il y a eu autrefois en France un corps d’infanterie
créé par Charles VII. fous le nom dé fràncs-archers ;
ce corps étoit formé par les différentes paroiffes du
royaume;chacune fourniffoit un homme armé : le privilège
que ce prince accorda à ceux qui étoient choi-
fis, fut caufe qu’il y eut de I’empreffement pour l’être,
car il les affranchit prefque de tous fubfides ; & c’eft
de cet affranchiflèment, dit le P. Daniel', qu’on les
appeda francs-archers oufrancs-taupins, nom qui leur
fut donné fans doute, parce qu’on le donnoit alors
aux payfans à caufe des taupinières dont les clos des
gens de campagne font ordinairement remplis.
Cette milice n’a fubfifté que jufque vers la fin du
régné de Louis XI. Il caffa les francs-àrchers pour décharger
les bourgs & villages qui étoient tenus de
leur entretien : mais pour fuppléer à cette infanterie
il leva fix mille fuiffes & dix mille hommes d’infanterie
Françoife à fa folçle. Hifioire de la milice Fran-
■ jçoife, par le P. Daniel. (Q )
ARCHET, f. m. en Lutherie, petite machine qui
fort à faire réfonnèr la plûpart’des iriftrümens dé
Mufique à corde. Il eft compofé d’une baguette de
bois dur A C ,fig. 8. PI. II. un peu courbée en A ,
pour éloigner les crins de la baguette , & d’un fail-
ceau de crins de cheval, compofé de 86 ou cent
brins, tcms également tendus. Le faifceau de crins
qui eft lié avec de la foie, éft retenu dans la nïor-
foife du bec A , par. le moyen d’un petit coin de bois
qui ne laiffe point foi-tir la ligature. Il eft de même
attaché àü bas de la baguette C , après avoir paffé
fur la piece dè bois B , qu’on appelle la häuf e. Cette
hauffe communique , par le moyen d’un tenon taraudé
qui paffe dans une mortoife, à la v is , dont la
piece d ivoire D eft la tête. Cette vis entre de trois
ou quatre ou cinq pouces dans la tige ou fût de Y archet.
On s’en fert pour tendré ou d’éteridre les crins
de Y archet, en faifant marcher la hauffe vers A où
vers D. Voye^ V iolon ou V iole , pour lés réglés
du coup d'archet.
Afin que Y archet touche plus vivement lesboîdes,
on en frotte les crins de colophane , forte de poix.
Voye^ C olophane.
A r ch e t , outil d'Arqüebufier , éft lin morceau de
lame d’épée ou de fleuret, emmahché dans uiie poignée
faite comme celle d’uné lime, mais percée fôüt
proche du manche d’un trou , dans lequel on paffe
une groffe, corde à boyau qui y eft retenue à demeure
par un noeud. Le haut de cette lame eft dentelé côiri-
me une crémaillée , & l’autre bout de la corde à
boyau éft fiôué en boucle, & peut s’arrêter par cette
boucle dans chaque dent ; les Arquebufiers fé fervent
de Y archet pour faire tourner la boîte à foret. Pour
cet effet, ils font faire un tour à là corde à boyau-autour
de la boîte, & l’accrochent par la boucle ou ro-
fette à .une des dents de la crémaillée de la lame ; de
maniéré que le tour de corde fait fur la boîte foit bien
ferré, en vertu de l’élafticité de la lame. On conçoit
que fi la corde n’étoit pas ferrée fur la boîte, Y archet
en allant & venant ne feroit pas tourner la boîte, ni
par cônféquent percer le foret ; fi fur-tout la matière
à percer oppofoit quelque réfiftance au mouvement
du foret & de la boîte.
Cet archet eft auffi à l’ufage du Doreur. VoyefPl.
du Doreur, fig. 43. Celui des Horlogers n’eft prefque
pas différent ; ils fubftituent quelquefois à la lame d’épée
un morceau de baleine ou de canne. Si vous
comparez cette defcription avec celle qui fuit, vous
verrez qhe Ydrchet du Serrurier eft auffi très-fembla-
ble à celui de l’Arquebufier. : ».
Ar chet , che^ les Serruriers, eft un outil qui fert à
faire marcher le foret. Cet outil eft fait d’une lame
d’épée ou de fleuret, ou d’un morceau d’acier étiré
fous cette forme. A fon extrémité faite en crochet eft
attachée la laniere de cuir ou la corde à boyau qu’on
joule fur la boîte du foret. Cette laniere fe rend au
manche de Y archet & y eft attachée, en paffant dans
un oeil ou un piton ; l’oeil eft percé dans la lame , ou
le piton eft rivé deffus. On cloue la laniere, après
avoir traverfé le piton ou l’oeil fur le manche :• on a
des archets de toute grandeur, félon la force des ouvrages
à foret.
Ar ch e t , che^ les Fondeurs de caractères d'imprimerie
, eft un infiniment faifant partie du moule qui
fert à fondre les caraéleres de l’Imprimerie. C’eft un
bout de fil de fer long de douze à quatorze pouces
géométriques, plié en cercle oblong. D es deux bouts
qui fe rejoignent, l’un eft arrêté dans le bois inférieur
du moule, & l’autre relie mobile faifant un
Tome ƒ,
reffort que l’on met fur le talon de la matrice, pour
l’arrêter au moule à chaque lettre que l’on fond.
f jyei Planche II. du Fondeur de caractères, figure première
D C E .
A r c h e t , che^ les Tourneurs, eft un nom que ces
ouvriers donnent à une perche attachée au plancher
, fufpendue au-deffus de leur tê te , & à laquelle
ils attachent la corde qui fait tourner leur ouvrage»
Fiyei T o u r n e u r .
ARCHETYPE, f. m. (à la Monnoie.) eft l’étalon
primitif & gén éral, fur lequel on étalonne les étalons
particuliers. yoye[ Ét a l o n »
ARCHEVÊCHÉ , f. m. ( Gram. & Jurifp. eccléf. )
terme qui fe prend en différens fens : i° . pour le dio-
cefe d’un archevêque , c’eft-à-dire toute l’étendue
de pays foûmife à la jurifdi&ion, mais qui ne coni*-
pofe qu’un feul diocefe ; on dit en ce fens que tel évêché
a été érigé en archevêché ; que tel archevêché
contient tel nombre de paroiffes : z°. pour une province
èecléfiaftîque, compofée d’un fiége métropolitain
&: de plufieurs évêques fuffragans; ainfi Y archevêché
de Sens, ou l’églife métropolitaine & primatiale
de Sens a pour fuffragans les évêchés d’Auxerre, de
Troies, de Nevers, & l’évêché titulaire de Bethléem :
3 °. pour le palais archiépifcopal,'ou pour la cour ec-
cléfiaftique d’un archevêque ; ainfi l ’on dit qu’un tel
eccléfiaftique a été mandé à Yarchevêché, qu’on a agité
telle ou telle matière à Y archevêché : 40. pour les revenus
temporels de Y archevêché ; ainfi Y archevêché dè
Tolede paffe pour le plus riche du monde. (G )
Il y a en France maintenant dix-huit archevêchés.
Celui de Paris eft le plus diftingué par le lieu de fon
fiége qui eft la capitale du royaume : mais quelques
autres le font encore plus par une prééminence affectée
a leur fiége.
Il n’y a que deux archevêchés en Angleterre, celui
de Cantorbéri & celui d’York, dont les prélats font
appelles primats & métropolitains ; avec cette unique
différence, que le premier eft appellé primat de toute
l’Angleterre, & l’autre Amplement primât d’Anglé-
terre. yoye^Pr im a t & M é t r o p o l it a in .
L’archevêque de Cantorbéri avoit autrefois jurif-
diûiori fur l ’Irlande, auffi-bieh que fur l’Angleterre î
il étoit qualifié de patriarche, & quelquefois alteriüs
orbis papa, & orbis Britànhïci pontifèx.
Les a êtes qui avoient rapport à fon autorité fe fai-
foient & s’enregiftroient en fon nom , de cette maniéré,
annopon tificatus n o fir ip r im o , &c. Il étoit auffi
légat n é , & c . y o y e [ L é g a t . Il joiiiffoit même de
quelques marques particulières de royauté , comme
d’être patron d’un évêché, ainfi qu’il le fut de celui
de Rochefter ; de créer des chevaliers , & de faire
battre monnoie , & c . Il eft encore le premier pair
d’Angleterre , & immédiatement après la famille
royale, ayant la préféance fur tous les ducs & tous
les grands officiers de la couronne, &c. Suivant le
droit de la nation, la vérification des teftamens ref-
fortit à fon autorité ; il a le pouvoir d’accorder des
lettres d’adminiftration , &c. Il a auffi un pouvoir
d’accorder des licences ou privilèges, & des difpen-
fes dans tous les cas où elles étoient autrefois pour-
fuivies en cour de Rome, & qui ne font point contraires
à la loi de Dieu, y oy e^ D is p e n se . Il tient
auffi plufieurs cours de judicatures, telles que la cour
des arches, la cour d’audience , la cour de la prérogative,
la cour des paroiffes privilégiées. yoye^Ar-
c h e , A u d ie n c e , & c.
L’archevêque d’York a les mêmes droits dans fa
province que l’archevêque de Cantorbéri ; il à la
préféancë fur tous les ducs qui ne font pas du fang
royal , & fur tous les miniftres d’état, excepté le
grand chancelier du royaume. Il a les droits d’un
comte Palatin fur Hexamshire.
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