fieurs mines d'argent : celle de Lubine dans la Lorraine
Allemande , donne de Y argent 6c du cuivre. Le
filon a plus de 2 pies d’épaifleur. La mine de la C roix
a des nions qui donnent du plomb, du cuivre, & de
Y argent. Les mines de Sainte-Marie au village de
Sainte-Croix, & à celui de Lufle dans la prévôté de
Saint-Diez, font de cuivre tenant argent. Nous donnerons
à Y article C u iv r e les procédés par lefquels
on travaille ces mines, 6c on obtient ces métaux fé-
parés. Il y a au Val-de-Lievre plufieurs mines d'ar-
gent , de cuivre, & d’autres métaux. A Chipaul, des
mines d’argent, de fer, 6c d’autres métaux. Au Val-
de-Sainte-Marie : i°. une mine d’argent naturel qui
fe trouve immédiatement au-deflus de la pyrite, ce
qui eft très-rare : 20. une mine d'argent rouge, mêlée
avec la mine de cuivre, ce qui eft auffifort rare. A
Sainte-Marie-aux-Mines, plufieurs mines de cuivre
tenant argent ; d’autres mines de plomb tenant argent
; quelques filons de mine à?argent rouge, déminé
d?argent vitrée, éparpillée dans un beau quartz.
En Alface, à Giromagny, & au Puy, dans la haute
Alface , il y a une mine à!argent & une mine de cuivre
dont on a tiré 1600 marcs pefant en argent, 6c
24 milliers en cuivre : mais la dépenfe égalant pref-
que le profit, elles ont été abandonnées. Voye^àCarticle
A c ie r ce qu’il faut penfer des mines d’AIface &
de leur exploitation. Il y a actuellement dans un canton
appellé vulgairement Pkenigtorne, & dans un autre
appellé le canton de Saint-Pierre, deux mines d'argent
qui s’exploitent. Celle de Theitz-gran, confidé-
rable en 1733 ,& fort riche, s’eft enfoncée 6c remplie
d’eau. Il y a mine d'argent à Haunette-le-haut,
appellée Guefchajf: elle contenoit aufli du cuivre ; les
guerres l’ont fait abandonner. Au village de Stem-
baçh proche Sernay , dans le Val de Saint-Amand-
de-Thurn, & à Saint-Niçolas près Rougemont, il y
a deux mines de cuivre tenant argent, 6c de plomb
tenant argent, aulfi abandonnées à caufe des guerres.
On a repris depuis quelques années le travail de celles
de Stembach qui font de plomb.
En Franche-Comté , félon Dunod, Hijloire du
comté de Bourgogne, tome II. pag. 43 4 . il y a trois
mines & argent ouvertes dans ce comté ; favoir, deux
de Charquemont dans le Mont-Jura : mais elles font
abandonnées depuis quelques années ; une mine d’ar-
gent près la Ville de Lons-le-Saunier, qu’on dit abondante.
En Dauphiné, haut 6c bas Briançonois , depuis
Valence à deux lieues deTournon, on voit le
long des rivages du Rhône un bon nombre de pay-
fans occupés à féparer les paillettes d’or 6c d?argent :
ils y gagnent 3 o ou 40 fous par jour. On n’en trouve
ordinairement que depuis Valence jufqu’à Lyon. A
l ’Hermitage , au-deflus de Tain & vis-à-vis Tournon,
il y a une mine d’or & argent; Chambon dit, p. y y
déjà Phyfjque, qu’il en a tiré par fes eflais ; que la
mine eft heureufement fituée, 6c qu’elle mérite attention.
A la Gardette, lieu dépendant de la communauté
de Villar-Edmont, une mine dont les eflais
ont donné or 6c argent.
En Provence, au territoire d’Yeres, une mine de
cuivre tenant argent 6c un peu d’or. A Barjoux, une
mine d’or & une mine d'argent. Au territoire du
Lu c, diocefe de Fréjus, une mine d’argent. A Verda-
ches, près de la ville de Digne, une mine de cuivre
tenant or & argent. Dans le V êlai, le Vivarais , le
Gévaudan, & les Cevenes, à la montagne d’Efquie-
res près le village d’O en Vêlai, une mine d'argent.
Près de Tournon, fix mines de plomb tenant argent.
A Lôdeve près des Cevenes & aupié des montagnes,
une mine de cuivre qui tient argent. A une lieue de
Mende, paroifle de Bahours, mine de plomb tenant
argent. Le filon du puits de Saint-Louis rend à l’efîai
trente-deux livres & demie de plomb 6c fept onces 6c
un denier d'argent. Le filon du puits Saint-Pierre pris
au hafard , ne donne que cinq livres douze onces de
plomb, & trois gros deux deniers huit grains d’ar-
gent. Le filon qui eft au côté de la fontaine du village
, donne en plomb treize livres 6c demie, 6c en argent
une once fept gros un denier. Le filon du puits
Saint-François donne en plomb trente-neuf livres
6c en argent neuf onces cinq gros un denier. A Efpa-
gnac, une mine qui donne trente-trois en plomb, &
huit onces d!argent par quintal de plomb. A Mont-
mirat, à trois lieues de Florac , mine de plomb qui
donne quatre-vingts pour cent, & tient un peu dar-
gent. A l’Efcombet, à quatre lieues de Mende , mine
de plomb qui donne trente-trois par cent ; ce plomb
tient deux onces d'argent par quintal.
En Languedoc 6c en Rouergue ; la mine d argent
de la Canette, fur la montagne noire, près de cette
vallée. A Lànet dans le même canton, en 1660, le
filon qui étoit à fleur de terre avoit plus d’un pié ; fept
quintaux de fon minéral donnoient un quintal de cuivre
& quatre marcs d argent. On a trouvé à Avéjan
des roignons de mine de plomb qu’on a nommés extradions,
couverts de terre fort humide. Dans une
ancienne ouverture, il y avoit deux filons qui fe
réunifloient dans le roc jufqu’à quatre toifes de profondeur
; cette' mine donne par quintal dix onces
d'argent : on en fit tirer deux cens quintaux , qui
rendirent deux, cens cinquante marcs d'argent. A
Meux-des-Barres, petite ville de la vallée de Cam-
bellon, une mine d'argent. On trouve dans le mas de
Cabardes , fous la montagne noire, des marcaflites
qu’on a dit autrefois tenir beaucoup d'argent. Dans
le diocefe de Beziers , anciens travaux des Romains
découverts en 1746 6c 1 74 7 , aux lieux de Ceilhes ,
Avenès, D ié , Lunas 6c Bouflagues, il y a des minesT
de plomb 6c de cuivre riches en argent. Près de là
Vaoufte, comté d’Alais, une mine de plomb tenant
argent.
DansleRouflillon, au territoire de Pratz-de-Mouil-
hou, une mine de cuivre nommée les èillots , ou de
Sainte-Marie, tenant argent. A deux cents pas de la
précédente, un autre filon dit le minier de Saint-Louis,
tenant argent. Au même territoire, le lieu appellé
Saint-Salvador, à une lieue 6c demie de diftance, autres
filons fémblables aux précédens. Près de la V a ill,
mine de cuivre tenant argent, en deux filons voifins.
Dans lavigueurie de Confient, au territoire de Bal-
leiftin, col de la G alline, mine d argent 6c de cuivre,
filon de quatre piés. Au Puich-des-Mores, même terroir
, filon de cuivre tenant argent. Au terroir de Saint
Colgat, mine d argent, filon d’un travers de doigt
dans une roche bleuâtre. Dans la même paroifle
d’Efcarro, mine dû argent & cuivre , au lieu nommé
Lopla-de- Gaute. Un filon de cuivre 6c argent à la gauche
des étangs. A la C ama, mine de cuivre de argent,
filon de trois piés. Au territoire d’Eftouere , derrière
le col de la Galline, mine de cuivre & argent. Dans
la Cerdagne françoife, vallée de Carol, au lieu nommé
P.edreforte, une mine d?argent. Au village de Me-
zours, à quelques lieues de Perpignan, filons riches
en argent, cuivre & plomb. Dans le ventre de la montagne
, entre l’eft & le fud, il y a des morceaux de cè
minéral cuivreux, qui donnent à l’efîai depuis quatre
jufqu’à neuf onces d'argent.
Dans le comté de Foix, de Couferans ; les mines
de S. Pau, oiiles Efpagnols venoient en 1600 fouiller
furtivement, & emportaient delà mine d argent très-
riche : on s’en plaignit à Henri IV. qui y mit ordre.
A Alfen , mine d'argent. A Cabanes, trois mines
d argent. A Cardazet, une mine d argent. Les minières
de l’Afpic font des mines de plomb tenant argent.
A Couflon, mine d argent qui tient or. A Defaftie,
mine d?argent. Dans la montagne de Montrouftand,
une mine d'argent. A Lourdat ou Londat, une mine
d argent. Plufieurs mines dans la vallée d’Ufton, en-
YÎronnées de montagnes, dont les principales, font-
celles de Byros, de Peyrenere, de Carbonere,, d’Ar-
gentere, de Balougne, de l’Arpaint ,dela Fonta , de.
Mariera , de Peyrepetufe, toutes riches en; argent.
La montagne de Riviere-nord eft riche en mine de
cuivre tenant or & argent. Dans la montagne d’Ar-
gentere, mines d.argent en abondance. Dans la mon-;
tagne de Montarifle , refte des anciens travaux des ;
Romains ,.on trouve une mine d'argent abondante.
Dans la montagne de Gèrus-, une mine de plomb
tenant argent de o r , dont le, filon eft gros comme la
cuifle. Près la baftide dé S.eron, les mines d'argent 6c,
cuivre de Meras 6c de Monte gale découvertes en
1749. I ^ - • .......... . •• .
Comminges, à cinq lieues d’Afpech 6c hors de
Porter, dans la ipontagne de. Çhichois , mine d'argent
tenant or. Dans l’Aiperges, montagne de la vallée
d’Àrbouftv mine de plomb tenant argent. Dans,
la valléede Luchon-, voiliné de celle d’Ayron, entre
les montagnes de L ys; deGoùveilh, & de Barouflè.jjj
une mine de plomb tenant argent,. Dans la petite ville
de Lege, unè mine de plomb tenant argent. Dans la
montagne 4e Souquette, mine de plomb 6c d’argent
tenant or. Goveiran, montagne voifine du comté de
Comminges, remplie de mines d'argent. A Goveilh,
entre ies vallées de Loron, de l’Arbouft 6c de Barou-
ges1} auprès d’un château royal de Henri IV* deux
riches mines de plomb tenant argent. La vallée de
l’Efquiere eft abondante.en mines de plomb tenant
argent ; un feui.ho.mme peut en tirer deux quintaux
par jour. Dans là montagne. du Ly s, plufieurs,mines,
de plomb. tenant argent.
Dans le Béarn, la mine de cuivre de Bielle, à cinq
lieues dé Laruns , vallée d’Ofléau, tient un peu dar-,
gent. Dans la bafle-Navarre, dans la: montagne d’A-
gella, plufieurs mines de plomb tenant argent. Dans
la montagne. d’Avadet, une mine de plomb tenant
argent. . . . . .
Dans les Pyrénées ; dans la montagne de Machi-
c o t , mine de cuivre tenant un peu d!argent ; le filon
paroît couper la montagne. Dans la montagne de
Malpeftre, plufieurs filons de mines de cuivre tenant
argent. Dans la montagne de Ludens, une mine de
plomb tenant argent. Dans les montagnes de Portu-
lbn, mines de plomb 6c d’argent. Dans celles de Ba-
raava, du côté de l’Efpagne, mine de plomb, d argent
, 6c d’azur de roche. Dans celle de Varan ou Va-
ren, au pié de laquelle eft la petite contrée nommée
Za\an, mine de plomb tenant un trentième d'argent.
Dans la montagne de la Coumade, mine de plomb
tenant argent. Dans la montagne deBouris, plufieurs
mines de cuivre, de plomb, d’argent ôc d’azur. Dans
la montagne Saint-Bertrand , deux mines de cuivre
tenant-argent. A Pladeres, montagne du côté de l’Ef-
pagne, mines de plomb abondantes 6c tenant argent.
A une lieue de Lordes, aux Pyrénées, une mine d’argent.
En Auvergne, à Rouripe, près de la montagne
du Pui , une mine d argent. Dans l’Angoumois, à
Manet près Montbrun , une mine d’antimoine où il
fe txonvtde Y argent. Dans le Nivernois, une mine
d argent fort riche, au village de Chitri fur Yonne ;
en un an elle a rendu onze, cents marc d argent, 6c
environ cent milliers de plomb : elle fut trouvée en
fouillant les fondèniens d’une grange. En Touraine,
auprès de l’abbaye de Noyers, une mine de cuivre
tenant argent. Dans le Berry il y a quelques mines
d argent, mais elles font négligées. EnfBretagne dans
la petite forêt nommée le buijjon de la Roche-Marejl,
une mine d argent. Près de la petite ville de Lavion,
une autre mine d argent. Ce détail eft tiré deM.Hé-
lo t , toni. I. de la fonte des mines & des fonderies , traduit
de l’Allemand deSchluter.
La mine d'argent de Salfeberyt en Suede, eft ouverte
par trois larges bouches, lemblables à des puits
dont on'ne voit point le fond. La moitié d’un tonneau
foûtenu d’un cable, fert d’efcalier pour defeen-
dre dans ces abyfmes, au moyen d ’une machine que
l’eau fait mouvoir. La grandeur du péril fe conçoit
aifément : on eft à moitié dans un tonneau ,.où l ’on
ne porte que fur une jambe. On a pour compagnon
un fatellite noir comme nos forgerons, qui entonne
triftement uné;chanfon lugubre, & qui tient un flambeau,
à la main. Quand on eft au milieu de la defeen-
te , oncommence à fentir un grand froid. On entend;
les forrens qui tombent de toutes parts ; enfin après
une demi-heure, on arrive au fond du gouffre; alors
la crainte fe diflïpe ; on n’apperçoir .plus rien d’ a ff
r e u x , au contraire tout brille dans .ces régions foû-*'
terrainés. On entre dans un falon foûtenu par .des eo*
lonnes d’argent ; quatre galeries fpatieufes y. viennent
aboutir.. Les feux qui fèrvent-à éclairer les. travailleurs
, fe répètent fur Y argent des voûtes ôc-lur-un
clair ruifteau qui coule au milieu de la mine. On voit
là des gens de toutes les nations ; les uns tirent des
chariots ; les autres roulent des pierres-,; arrachent
des blocs ; tout lé monde a fon emploi ;,c’eftune ville,
foûterraine. Il y a des cabarets , des maifons., des.
écuries, des. chevaux ; mais ce qu’il y a de plus fin-
gulier, c’eft un moulin-à-vent qui va continuellement
dans cette caverne , 6c qui fert à élever les
eaux.
Les mines d argent les plus riches.&les plus abondantes
font en Amérique, fur-tout dans le Potofiqui
eft une des provinces du Pérou. Les filons de la mine
étoient d’abord à une très-petite profondeur dans la
montagne du Potofi. Peu-à-peu on a été obligé de
defeendre dans les entrailles de la montagne , pour
fuivre les filons: ; à préfent les profondeurs font fi
grandes, qu’il faut plus de quatre cents marches pour'
atteindre le fond de la mine. Les filons fe trouvent,
à cette profondeur de la même qualité qu’ils étoient
autrefois à la furface ; la mine eft aufli riche ; elle
paroît être inépuifable ; mais le travail en devient
de jour en jour plus difficile ; il eft même fiinefte à
la plupart des ouvriers par les exhalaifons qui fortent
du fond de la mine, & qui fe répandent même au-,
dehors ; il.n’y en a aucun qui puifie fupporter un air
fi pernicieux plus d’un jour de fuite ; il fait impreflion
fur les animaux qui paiflent aux environs. Souvent
on rencontre des veines métalliques qui rendent des
vapeurs fi pernicieufes, qu’elles tuent fur le champ ;
on eft obligé dé les refermer au fli- tô t, & de les
abandonner : prefque tous les ouvriers font perclus,
quand ils ont travaillé pendant un certain tems. de
leur vie. On feroit étonné fi l’on favoit à combien
d’indiens il en a coûté la vie , depuis que l’on travaille
dans ces mines, 6c combien il en périt encore
tous les jours. La mine d'argent, quoique dans le
même filon, n’eft pas toujours de la même couleur
6c de la même qualité : on lui. donne au Pérou le
noms de minerai ; s’il eft blanc o u g r is , mêlé de taches
rouges ou blanchâtres, on l’appelLe planta-blan-
cha ; c’eft le plus riche 6c le plus facile à exploiter.
On trouve du minerai noir comme du mâchefer que
l’on nomme plomo-ronco. Il y -a une autre- forte de
minerai noir, auquel on a donné le nom de bofficler,
parce qu’il devient rouge lorfqu’on le frotte contre
du fer , après l’avoir mouillé. Le minerai appellé
^proche, brille comme du ta lc, quoiqu’il femble argenté
, on en retire peu d argent : le paco eft d’un rouge
j aunâtre, en petits morceaux fort mous ; il eft peu
riche ; le minerai verd appellé cobriffo, eft prefque
friable ; on y découvre à l’oeil des particules d argent
: mais il eft très-difficile de les en retirer. Enfin
il y a dans lamine de Catamitoau Potofi, un minerai
appellé arannea, compofé de fils d'argent pur ; c’eft
ce que nous avons appellé mine d.'argent en filets. Les
filons font toujours plus riches dans leur milieu que